En ses terres virtuelles des mots sous l’aube, Anna Jouy
pose sur racines, tronc et feuilles de la journée
(aube matin midi après-midi soirée et nuit)
paroles-échardes et leurs traces
Extrait de « Taille » (sur soirée)
de
Anna Jouy
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parcours de lecture
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Texte en clair
Lecture
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Taille-crayon. Prendre l’âme et sa pointe toute usée. Les traces au canif faites à l’arrachée se sont noircies. Les doigts qui devaient la manier ont-ils été si sales ou est-ce le charbon qu’il y a à l’intérieur de toi qui coule comme ça et rend les choses si abîmées ? Tu n’arrives presque plus à écrire sans te ronger le bois. Pauvre âme dont le violon la burine d’échardes ! Tu ne dessines plus de boucles légères sur la feuille mais y graves, profondes, des cicatrices. Quelqu’un repassera peut-être dans ces sillons, y touchera ta voix devenue blanche, lui redonnera son ombre carbonée. Prendre l’âme par la mine, détourer à la toupie de lames ces excès ligneux. Faire resurgir le graphite. Sur la table quelques copeaux frangés de rouge, tes écailles de fagot
lecture en plus… me touche et soutient ce temps de craie et de falaise. merci
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Je crois que je n’entre plus dans aucun texte
(en entier, sans laisser une partie de moi au dehors)
en dehors de la lecture à voix haute.
Merci de ce retour,
ce « dit » n’a donc pas été trop maladroit.
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