[Rafaniello répare les chaussure des pauvres
et touche un salaire … des pauvres]

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(Sans l’image
à cliquer)

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Parcours de lecture

En clair

Un extrait plus long

[On devrait cracher plus souvent
Pour jeter au sol tous nos tristes mots.]
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Lecture
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Je laisse le boumeran près de Rafaniello. Le tas de chaussures trouées diminue, sous ses mains elles marchent toutes seules, la graisse les fait briller, on sent un parfum de cuir heureux. À midi, quand mast’Errico va déjeuner, les gens passent chercher leurs souliers réparés. Avec les premières nuits fraîches, les pauvres semblent encore plus mal lotis, ils se mettent sur le dos une couverture en laine de l’armée, deux vestes ou bien toutes leurs chemises, s’ils n’ont pas autre chose. « Don Rafaniè, o pateterno v’adda fa’diventa’ricco comm’‘ o mare », Don Rafaniè, le Père éternel doit vous faire riche comme la mer, lui disent-ils en échange du travail qu’ils ne peuvent payer, avec les bénédictions sur la santé, contre les mauvaises langues et le mauvais œil. « Puissiez-vous échapper au feu, à la terre et aux gens méchants », « puisse l’or sortir de votre bosse », Rafaniello est content, il dit qu’il vaut mieux des bénédictions que des sous parce que au ciel on les écoute. Et les malédictions aussi on les écoute, dit-il, et il crache par terre pour se rincer la bouche de ce triste mot.
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