« Le chant du monde » – Jean Giono – page 1

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« Il y a bien longtemps que je désire écrire un roman dans lequel on entendrait chanter le monde (et ferait) percevoir le halètement des beaux habitants de l’univers.  »

Disait Jean Giono à propos de ce livre, en germe bien avant qu’il en ait écrit les pages.


Première page 

Antonio, un des héros (si ce n’est Le)
de ce roman, nous est présenté dans son milieu naturel
celui avec lequel il fait corps,
la forêt où coule le fleuve.

(Tout comme dans certains « pays »
Giono nomme ici fleuve
ce qui n’est probablement qu’une rivière.)

 


« La nuit. Le fleuve roulait à coup d’épaules à travers la forêt, Antonio s’avança jusqu’à la pointe de l’île.
D’un côté l’eau profonde, souple comme du poil de chat, de l’autre côté les hennissements du gué. …»

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… Antonio toucha le chêne. Il écouta dans sa main les tremblements de l’arbre.»

 


 

« Le pays où l’on arrive jamais » – André Dhôtel – page 6

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« Je n’ai jamais interdit à un élève
de regarder par la fenêtre.
«

disait André Dhôtel à propos de
cette ultime forme de l’école buissonnière
qui est encore possible (?) à l’époque moderne.

C’est ce que le Livre permet
fenêtre ouverte sur
ce qui buissonne à deux pas de nous.


Sixième page,
Encore un concours de circonstances
un désastre
duquel
Gaspard sort

une fois de plus … .


 

« Gaspard, qui se promenait seul autour du village, un soir après l’école, fut surpris par un orage que personne n’avait vu venir, comme il arrive souvent. Il se réfugia sous un gros poirier dont deux maîtresses branches étaient mortes. La foudre tomba sur le poirier, et l’une des branches, qui à elle seule avait l’importance d’un arbre de taille moyenne, prit feu, et une rafale énorme l’emporta à cinquante pas de là, juste sur le hangar qui abritait la pompe incendie…
  

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…On retrouva Gaspard inanimé au pied de l’arbre. Ses cheveux blonds avaient roussi. Ce fut la seule trace qu’il garda. 

« L’iris de Suse » – Jean Giono – 34

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« C’est aller plus loin que la lune
mais qui le saura »

écrit Jean Giono dans sa présentation du titre.


Vingtième quatrième page,
Tringlot découvre un pays
d’arbres et de pierres
qu’il ne connaissait pas

mais le reconnait pourtant.


 

« A l’horizon, une brume légère voilait des mamelons et des tertres couverts de forêts presque roses mais, au-dessus de cette barre laiteuse, au lieu d’arrondir le ciel, de nouvelles étendues escaladaient les hauteurs, en portant des masses d’herbe, des rochers échevelés et même des arbres gigantesques. Il ne s’agissait pas d’un mirage. …

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Tringlot en connaissait la musique ; ce qu’il voyait , c’était de la chair et de l’os …»

 

Mon pays … Christian Gaudin

CHANCEUX EST L ARBRE QUI NAIT-letexx
CHANCEUX EST L ARBRE QUI NAIT-lett*

[les hommes
ont pour ces lieux
des mots d’absence
et de regret.]

*


CHANCEUX EST L ARBRE QUI NAIT-letexx

Citation en lumière
capturée par
Christian Gaudin

(voir ici sur son site)

CHANCEUX EST L ARBRE QUI NAIT-ss
(cliquable)


Chanceux est l’arbre qui naît en des lieux sauvages, stériles pour l’homme, il a très souvent un fort et beau caractère.

[Almanach] … Denis Montebello

[Lachambre est partout … et tout entre dans lalangue de Lachambre]

Dimanche 28 Juin 2009
aux éditions Publie.net
Denis Montebello
donnait :
Lachambre voyage

 TOUTE UNE VIE À PEINDRE-letcr1-exp

        (à cliquer pour obtenir le parcours de lecture)*

Extrait complet


Voyager suffit. Explorer le monde qui est aussi une forêt. Une forêt peinte par Diaz. Diaz comme lui dérouté, perdu dans le vaste monde, son père en Angleterre. Sa mère trop vite morte. Diaz élevé par un pasteur ami de la famille. Ses escapades en forêt de Meudon, ses siestes au bord des mares. Celle-là, fatale, une vipère l’a piqué.
La blessure mal soignée. Un moment d’inattention, et c’est à jamais l’errance dans la forêt. Toute une vie à peindre. À tenter de retrouver les arbres familiers, de poursuivre la conversation muette. Le retour au néant, au grand Tout, ou quoi encore ?
À l’angoissante question qu’on tente de cacher avec son pilon sur le carrelage, avec ses rires. L’auberge Ganne en résonne encore.
Quel est cet homme bizarre, se demandent les arbres qu’il s’apprête à peindre. Serait-ce le peintre de Barbizon ?
Ne serait-ce pas plutôt, chuchotent les feuilles mortes, celui qu’on appelle Schwendimann ? Celui qui ne cherche pas grand-chose, mais il veut quelque chose de juste.
Il va son chemin dans la forêt. Dans la forêt de Diaz, quand l’enfant la découvrit, « des troncs noueux conversaient dans une langue archaïque ». Que l’enfant, parce qu’il ne parle pas, parce qu’il n’est d’aucune langue et qu’il les parle toutes, seul peut comprendre. Et ce que les feuilles mortes, sur le sol, chuchotent.
Lachambre, quand il voyage, c’est dans l’unique espoir de retrouver cette langue archaïque. De transmettre un peu de ce que les feuilles mortes, au sol, chuchotent.
D’où l’allure d’oracle qui éloigne le lecteur pressé, distrait, qui s’en va courir d’autres lièvres. Poursuivre d’autres lunes.

[Almanach] Daniel Bourrion …

[Des faits qui se rapprochent
alors même que le temps les éloigne de nous.]

Mardi 5 Juin 2012
Les éditions publie.net donnaient
Incipit de Daniel Bourrion

QUE LES ARBRES DESSUS OSENT-letcr2-exp

                               

(à cliquer pour obtenir le parcours de lecture)

L’extrait complet

Proposition de lecture :


ces hommes tombés sur les prés lourds autour, sur ces champs de bataille régulièrement recyclés par les pères, les fils, les frères, et que la glaise se hâtait de dévorer, eux tous une fois tombés, de ronger, de digérer, de se les conserver tout au fond d’elle pour qu’il n’en restât rien, pour que toute cette horreur puisse peut-être se voir un matin oubliée, pour que les arbres dessus osent revenir, grossir, se gorger des chairs dessous leur devenant fumier, les emplissant de sève, de sang peut-être, de chuchotements, de ceux que l’on croit deviner en marchant là, dans ces collines aux peaux à peine cicatrisées, à la douceur seulement revenue – poussant à la charrette, se chahutant, nous chahutant dans le bruissement des nuits sans lune durant lesquelles, assis au milieu des couloirs qui tranchent chacune de nos maisons en deux, sur ces chaises où d’autres soupirèrent bien avant nous, nous demeurons à attendre, face à nos portes ouvertes sur la grande soie de la nuit, qu’entrent ceux qui du passé peuvent venir, revenir, le temps d’une insomnie.

BLANCS – LOUISE IMAGINE ET JEAN-YVES FICK – 11

 

À DÉFAUT DE NOMMER - letcr2-exp

(ou
à cliquer)

À DÉFAUT DE NOMMER - letcr21

 Extrait de  « BLANCS » (Parole les fonds noirs III)
Photographies de Louise Imagine et Textes de Jean-Yves Fick


Parcours de lecture
À DÉFAUT DE NOMMER - s

L’extrait

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Le poème

À DÉFAUT DE NOMMER - txt1


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les TAGS
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Chez Publie.net : Jean-Yves Fick

Louise Imagine

D’autres mots de Jean-Yves Fick gammalphabet
D’autres passages de Louise Imagine PASSAGES ALEATOIRES – LA VILLE


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à défaut de nommer 
ce qui dans l’arbre passe 
la racine et la hampe 
l’ombre ligne la branche
 
la blessure les creux 
après la pluie d’été 
— l’errance n’aura rien 
eu autre mouvement
 
que celui qu’il te faut 
reprendre sans cesser 
ni discerner jamais
 
cela qui fait cristal 
au sein même des noirs 
quand œuvrer s’y retire.

VOYAGE AU BOUT DE LA NUIT – LOUIS-FERDINAND CÉLINE – 8 –

[« L’Africain » (vu par les yeux d’un personnage) de Céline.
difficile de savoir que l’on parle ici
d’un homme]



DANS LA JOURNÉE C EST - letcr1-exp2

 

——

(Sans image,
à cliquer)

DANS LA JOURNÉE C EST - letcr1

                                                                

Extrait du roman « Voyage au bout de la nuit  »
de Louis-Ferdinand Céline

——

Parcours de lecture

DANS LA JOURNÉE C EST - s

En clair

DANS LA JOURNÉE C EST - txt0

 Un extrait plus long

DANS LA JOURNÉE C EST - txt1

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Les TAGS
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— Y a encore le village, qu’il ajouta… Y a pas cent nègres dedans, mais ils font du bousin comme dix mille, ces tantes !… Vous m’en direz des nouvelles de ceux-là aussi ! Ah ! si vous êtes venu pour le tam-tam, vous vous êtes pas trompé de colonie !… Parce que ici, c’est tantôt parce que c’est la lune qu’ils en jouent, et puis, parce que c’est plus la lune… Et puis parce qu’on l’attend la lune… Enfin, c’est toujours pour quelque chose ! On dirait qu’ils s’entendent avec les bêtes pour vous emmerder les charognes ! À crever que je vous dis ! Moi, je les bousillerais tous d’un bon coup si j’étais pas si fatigué… Mais j’aime encore mieux me mettre du coton dans les oreilles… Avant, quand il me restait encore de la vaseline dans ma pharmacie, j’en mettais dedans, sur le coton, maintenant je mets de la graisse de banane à la place. C’est bon aussi la graisse de banane… Avec ça, ils peuvent toujours se gargariser avec le tonnerre de Dieu si ça les excite, les peaux de boudin ! Moi, je m’en fous toujours avec mon coton à la graisse ! J’entends plus rien ! Les nègres, vous vous en rendrez tout de suite compte, c’est tout crevés et tout pourris !… Dans la journée c’est accroupi, on croirait pas ça capable de se lever seulement pour aller pisser le long d’un arbre et puis aussitôt qu’il fait nuit, va te faire voir ! Ça devient tout vicieux ! tout nerfs ! tout hystérique ! Des morceaux de la nuit tournés hystériques ! Voilà ce que c’est que les nègres, moi j’vous le dis ! Enfin, des dégueulasses… Des dégénérés quoi !…

L’HONORABLE MONSIEUR JACQUES – ANDRÉ DHÔTEL – 13

[Tout va très bien …]


 

A PART DES COURSES EN VOITURE - letcr1-s                      

  —     

Extrait du roman « L’Honorable Monsieur Jacques »

de André Dhotel

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Parcours de lecture

A PART DES COURSES EN VOITURE - sr

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Un extrait plus long

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Non, tout est calme, beaucoup trop calme à mon idée. Depuis des mois pas une farce notable, à part les pétards qu’on a lancés dans la cheminée de Mlle Savary, à part le coq du clocher que le père Varte a parié d’abattre d’un seul coup de fusil, à part des courses en voiture à travers les prés et les trois voitures qu’on a démolies contre des arbres. Oui, à part quelques chats empoisonnés , les gifles échangées par de nobles commères. À part qu’on voulait faire croire que la foudre tomberait tel jour, à telle heure sur le sapin de la Belle Étoile.