L’infini – Isabelle Pariente-Butterlin

Isabelle Pariente-Butterlin explore, à la croisée des « manières » du philosophe, du marcheur et du poète, la notion d’infini. 
Notion qui côtoie notre existence par ses deux extrémités et dont l’origine est son contraire…le vide. C’est pourquoi, pendant silencieux de sa parole dense, le néant est omniprésent dans ce texte.


« Affiner. Les modes d’être. La façon dont, à notre pas, nous avançons dans le monde. Traces, empreintes. Ce qui, de nous, n’est pas passé. Creux de nous sur le sol, au rythme de nos pas, l’un après l’autre. Et notre tête sur l’oreiller, pleine des images nocturnes de notre liberté, associations pures, passages des possibles purs sous nos paupières closes, arabesques de nos pensées que nous tentons, le jour durant, …

DE RENDRE RECTILIGNES-le-i-1

DE RENDRE RECTILIGNES-let-iPG


[Ce qu’au matin nous aurons oublié
peut
si nous cherchons à le retrouver
à l’approcher un tant soi peu
nous donner une idée de l’infini.]

[Almanach] Isabelle Pariente-Butterlin…

[Date anniversaire rectifiée. Merci Jan !]
___
[Un écho (?) à un suicide par noyade d’une femme aimante mais qui n’en peut…
et, plus près de nous à ceux qui ne souhaitent pas cette mort, mais qui n’en peuvent …]

Samedi 17 mai 2014, en les terres des cosaques des frontières
(de Jan Doets)
Isabelle Pariente-Butterlin donne Aedificavit 9

(extrait)

JADIS ELLE EST MORTE MAIS ELLE -letcr1-exp

(à cliquer pour obtenir le parcours de lecture)

Le passage en son entier 


Proposition de lecture :

 


Pourquoi continuer ? Le noyé un instant abandonne. S’abandonne.

Au-dessus, il est vrai, la vie est là. L’enfer aussi, non moindre, pourquoi s’acharner ? Les enfers liquides se referment mollement, on dit qu’elle est morte, jadis, les enfers liquides se replient mollement, le noyé s’abandonne et tout va s’abolir. Enfin. L’air manque. Tout est flou. L’air manque. Tout est pire. Oui, tout est pire, vraiment, l’air manque, les noyés sont gonflés d’eau, du moins est-ce ce qu’on dit. L’air manque atrocement, horriblement, cela flotte. C’est atroce. Mais tout est pire. S’arrêter est pire ; il faut remonter.

La surface des eaux est pire mais il faut remonter. Cela demande un effort inimaginable. L’eau se refermait lentement. C’est une poussée extraordinaire dont il ne se serait jamais soupçonné, un effort infini, un effort infini, immense, plus vaste que les eaux. C’est tant d’impossible à accomplir que cela s’accomplit. Effort désespéré de la noyade, tout est pire, mais il ne peut périr noyé.

Jadis elle est morte mais elle l’aimait. Elle n’a pas senti que les eaux tentaculaires la berçaient, elle emportait son image. Non, pardonne-moi, elle aussi a tenté un dernier sursaut mais d’autres silences l’accablaient et l’entraînaient. En vain, elle essaya et de dût être atroce. In memoriam.

Et c’est pourquoi ils tentent de se redresser, de revenir. L’effort est immense et certains, épuisés, sont pâles et blêmes de leur abandon.

(…)

Je relis ces lignes et elles se superposent à d’autres images, et d’autres images encore se superposent à elles. 

Toutes ces scènes de noyade aujourd’hui laissent des corps sur les côtes de l’Europe. Les images nous parviennent, accompagnées d’un commentaire. D’eux, c’est tout ce qu’il reste, une image et un commentaire. On aperçoit des corps dans des couvertures. La mer en apportera d’autre quelques jours plus tard, et ils effaceront les précédents. On ferme tous les yeux un instant. On préfère ne pas voir mais on ne peut pas ne pas ressentir. Ce n’est pas possible. 

Sur les côtes, les plages ensoleillées de la Méditerranée, des corps échouent que la mer a dévorés. Les eaux de nos côtes sont coupantes comme des lames de rasoir. 

Des corps échouent, qui tentaient seulement de rejoindre, vivants, nos côtes, qui tentaient de dérouler le fil de leur vie. Et derrière chaque corps, chacun de ces noyés, il y a une scène irréductiblement singulière, d’une vie qui préfère prendre un bateau dans la nuit, tenter sa chance pour rejoindre des côtes lointaines. Il y a donc un moment où il faut décider de mettre sa vie sur quelques planches, pour traverser la mer, pour continuer à dérouler le fil de ses espoirs. 

Puis ils échouent sur les côtes ensoleillées.

Et cet homme, qui tenta de traverser la Manche pour passer en Angleterre. Quand on l’a ramené à terre, il disait qu’il se récitait des poèmes. Je n’ose même pas imaginer ce que c’est que traverser la Manche, la nuit, avec pour seul bateau un triangle de bois et des flotteurs, en compagnie des poèmes qu’on aime. Je n’ose pas l’imaginer. 

Toutes ces scènes nous parviennent, on ne peut pas ne pas les entendre. N’est-ce pas ?, on ne peut pas ne pas les entendre. On ne peut pas ne pas les conserver en soi. Les coucher dans sa mémoire. Je ne sais pas comment nous faisons pour ne pas penser seulement à cela. Pour penser à autre chose. Pour repartir dans la vie. Ensuite. 

Texte et image : Isabelle Pariente-Butterlin

Tu amarres les vagues -Sabine Huynh (Mots) Louise Imagine (Photographies) – 2

« Tu amarres les vagues est un livre qui se lit doucement.
Si seulement on accepte son invitation et si on y pense un moment, la douceur est une des choses les plus précieuses au monde.
Il y a une façon de parler de l’enfance, et du lien à son enfant qui est

Ce regard sur l’amour est en chacun de nous, dans l’enfant que nous avons été, dans

Sabine Huynh a inventé des mots pour répondre aux éclats colorés de bonheur des photos de Louise Imagine : il y a cette pure merveille d’écla-rire. « 

(Extrait de la présentation de Isabelle Pariente-Butterlin )

 



TU ES NÉE ET J AI COMMENCÉ - letcr1-exp

 Extrait d’un des poèmes de Sabine Huynh  recueil
« Tu amarres les vagues »
avec en fond la photographie correspondante
de Louise Imagine

 (Publié aux éditions Jacques Flament Editions  voir ici)


Parcours de lecture
UN OVNI D AUJOURD HUI ET DEMAIN - SR

En clair

TU ES NÉE ET J AI COMMENCÉ - txt0r

Le poème en son entier
TU ES NÉE ET J AI COMMENCÉ - txt1r

 

Proposition de lecture du poème


 Merci de signaler une erreur 


Pourquoi toujours ma voix se brise avec ces mots
n’oublie pas de lui dire combien je l’aime

une voix de coquillage
malmenée par les vives-eaux

Au cœur des turbulences
par-dessus les marées je t’ai appelée

tu es née et j’ai commencé
à sentir la finitude l’inquiéter
jour et nuit

Tu amarres les vagues -Sabine Huynh (Mots) Louise Imagine (Images)

« Tu amarres les vagues est un livre qui se lit doucement.
Si seulement on accepte son invitation et si on y pense un moment, la douceur est une des choses les plus précieuses au monde.
Il y a une façon de parler de l’enfance, et du lien à son enfant qui est

Ce regard sur l’amour est en chacun de nous, dans l’enfant que nous avons été, dans

Sabine Huynh a inventé des mots pour répondre aux éclats colorés de bonheur des photos de Louise Imagine : il y a cette pure merveille d’écla-rire.  »

Extrait de la Préface de Isabelle Pariente-Butterlin


 


POUR DIRE POUR ÉCRIRE - letcr1-exp

Extrait du recueil [dédié à l’enfance]

« Tu amarres les vagues »
de Louise Imagine
(pour les photographies)
et
Sabine Huynh
(pour les poèmes)


Parcours de lecture
POUR DIRE POUR ÉCRIRE - ss

En clair

POUR DIRE POUR ÉCRIRE - txt0

Un extrait plus long

POUR DIRE POUR ÉCRIRE - txt1

 


 Merci de signaler une erreur 


Nous ne savons pas encore
qui tu seras
tu parles et chantes
une langue devenue tienne
et ta mère vient d’autres langues

une pour gémir et d’autres pour chanter

Et moi à qui personne n’a jamais murmuré de berceuse
qui n’en connais d’ailleurs pas
confusément je t’en fredonne dans la septième langue apprise
ta langue paternelle

Pour dire pour écrire
les lignes brisées
les bonheurs enchanteurs
nous ne savons pas encore
quelle langue tu chevaucheras

L’INSTANT T – LOUISE IMAGINE – 3

« Louise imagine le temps.
Sous son regard, et par une magie mystérieuse qu’il n’est pas possible de dire, le temps perd la violence que nous avons pris l’habitude de lui reconnaître et que nous avons pris l’habitude d’affronter »
Extrait de la postface  de Isabelle Pariente-Butterlin


LAMBERSART LES JARDINS DU COLYSEE - letcr1-exp

 Texte-légende extrait du recueil de photographie

« L’instant T »
de Louise Imagine

Lambersart, les jardins du Colysée –Mois d’août

( en fond, un emprunt à sa capture de lumière)

(quelques images de cette collection)


Parcours de lecture
LAMBERSART LES JARDINS DU COLYSEE - sr

En clair

LAMBERSART LES JARDINS DU COLYSEE - txt0r

________

les TAGS
donnent des mots de l’extrait.

___________________________________

Pour agrandir une grille de jeu, cliquer dessus


Chez Publie.net : Louise Imagine


D’autres passages de Louise Imagine
PASSAGES ALEATOIRES – LA VILLE


 Merci de signaler une erreur 


Lambersart, les jardins du Colysée

– Mois de juin

Sérénité de l’instant.

LA CROISÉE DES MARELLES – ISABELLE PARIENTE-BUTTERLIN et LOUISE IMAGINE – 2

Chez Publie.net

Isabelle Pariente-Butterlin nous dit quelques mots à propos de la croisée des marelles  :
« Kafka pense que le bonheur est quelque chose de mousseux. Quand nous les avons conçues, chacune de ces croisées des marelles était une bulle à l’intérieur de la structure du monde. C’est très précisément une histoire d’amitié qui est racontée ici, entre l’image et le texte, qui se répondent, s’entendent, se tiennent et forment une bulle de rêverie à l’intérieur du monde. »

————–

 ILS NE PEUVENT PAS - letcr1


Extrait du recueil

« La croisée des marelles »

où se croisent les textes de
Isabelle Pariente-Butterlin
et les photographies de
Louise Imagine

 —-

Parcours de lecture

ILS NE PEUVENT PAS - s

 L’extrait en clair sur babelio

*

ILS NE PEUVENT PAS - txt0

Un extrait plus long
ILS NE PEUVENT PAS - txt1

Présentation sur Publie.net

En librairie de Publie.net

Chez Gabriel Franck

____________________________

Les TAGS
donnent des mots de la grille.

___________________________________

Pour agrandir cliquer


N’hésitez pas à signaler une éventuelle erreur 

Le sol est très indifférent et indifféremment, je veux dire : avec une indifférence affichée, revendiquée, il attend les pas des clients, les premiers qui ne manqueront pas de venir. Ils ne peuvent pas manquer de venir dans ce monde colorisé, chatoyant, vers lequel spontanément la main se tendrait. Je ne sais pas où ils sont, je ne les vois pas, ils sont sortis, ils ont disparu du cadre,

LA CROISÉE DES MARELLES – ISABELLE PARIENTE-BUTTERLIN et LOUISE IMAGINE

Chez Publie.net

Isabelle Pariente-Butterlin nous dit quelques mots à propos de la croisée des marelles  :
« Kafka pense que le bonheur est quelque chose de mousseux. Quand nous les avons conçues, chacune de ces croisées des marelles était une bulle à l’intérieur de la structure du monde. C’est très précisément une histoire d’amitié qui est racontée ici, entre l’image et le texte, qui se répondent, s’entendent, se tiennent et forment une bulle de rêverie à l’intérieur du monde. »

————–

COMME UN JOUR DE NEIGE - letcr1

Extrait du recueil

« La croisée des marelles »

où se croisent les textes de
Isabelle Pariente-Butterlin
et les photographies de
Louise Imagine

 —-

Parcours de lecture

COMME UN JOUR DE NEIGE - s

 L’extrait en clair sur babelio

*

COMME UN JOUR DE NEIGE - txt0

Un extrait plus long
COMME UN JOUR DE NEIGE - txt1

Présentation sur Publie.net

En librairie de Publie.net

Chez Gabriel Franck

____________________________

Les TAGS
donnent des mots de la grille.

___________________________________

Pour agrandir cliquer


N’hésitez pas à signaler une éventuelle erreur 


Comme un jour de neige, au petit matin, la neige est encore intacte, personne ne l’a foulée salie écrasée et le silence qui plane dans l’air comme un parfum est délicieux et absolument inespéré. D’autant plus gracieux que sa grâce éphémère et fragile disparaîtra bientôt sous les pneus encrassés des voitures dans un craquement crissement frottement et les pas de l’insomniaque sont seuls à l’apprécier dans ce que l’angoisse lui a permis de gagner sur l’angoisse.

 » il disait  » de Louise Imagine – Chez Isabelle Pariente-Butterlin ((Vases communicants Juin 2015)

Dans le cadre des Vases Communicants,

(liste sur « Le rendez-vous des vases communicants« )

à lire au bord des mondes :

 » Il disait  »
Texte et photographies de Louise Imagine

[court extrait
qui m’a saisit]

LE SILENCE EST FROID ET LES MARCHES HUMAINES CLOISONNEES NE SONT QUE LES PREMICES D UNE MORT SANS ECLAT-letc

parcours de lecture

L’extrait en lecture rapide (cliquer)

  LE SILENCE EST FROID ET LES MARCHES HUMAINES CLOISONNEES NE SONT QUE LES PREMICES D UNE MORT SANS ECLAT-txtr


Louis Imagine accueille en retour Isabelle Pariente-Butterlin

« EXPLOSION INTERNE » D’ISABELLE PARIENTE BUTTERLIN – VASE COMMUNICANT