VENDREDI OU LA VIE SAUVAGE – MICHEL TOURNIER – 2

[La tristesse de perdre un ami
le désir de se lover dans un nid
loin de tout ce qui vit


Robinson a perdu Vendredi
Nous avons perdu celui qui lui avait redonné vie]

IL OUBLIERAIT TOUT IL S ENDORMIRAIT - lect1-exp1

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IL OUBLIERAIT TOUT IL S ENDORMIRAIT - letc1-sr

Extrait de
Vendredi ou La Vie sauvage
de
Michel Tournier

Parcours de lecture
IL OUBLIERAIT TOUT IL S ENDORMIRAIT - sr

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Un extrait plus long

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Robinson était accablé de douleur. Il continuait ses recherches, mais il ne trouvait que des souvenirs qui achevaient de lui crever le cœur, la harpe éolienne et le cerf-volant, brisés par les hommes de la goélette, et tout à coup il sentit quelque chose de dur sous ses pieds. C’était le collier de Tenn, rongé par les moisissures. Alors Robinson appuya son front contre le tronc d’un eucalyptus, et il pleura toutes les larmes de son corps.
Quand il releva la tête, il vit à quelques mètres de lui une demi-douzaine de vautours qui l’observaient de leurs petits yeux rouges et cruels. Robinson voulait mourir, les vautours l’avaient deviné, mais justement, il ne voulait pas que son corps fût déchiqueté par les charognards. Il se souvint du fond de la grotte où il avait passé de si bonnes heures. Sans doute l’explosion avait bouché l’entrée de la grande caverne, mais il se sentait si diminué, si faible et rapetissé qu’il était bien sûr de trouver un passage, une fente entre deux blocs. Alors il descendrait tout au fond du trou qui était doux et tiède, il s’accroupirait, la tête sur les genoux, les pieds croisés, et il oublierait tout, il s’endormirait pour toujours à l’abri des vautours et des autres animaux.

VENDREDI OU LA VIE SAUVAGE – MICHEL TOURNIER – 1

[Hier était son dernier crépuscule
Je souhaite retenir de lui, l’apparition de l’aube et la joie]

DANS QUELQUES MINUTES DANS - letcr1-exp2

 

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Extrait de
Vendredi ou La Vie sauvage
de
Michel Tournier

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Un extrait plus long

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Il fit quelques pas sur la plage. Comme il s’y attendait, le Whitebird avait disparu. L’eau était grise et le ciel décoloré. Une rosée abondante alourdissait les plantes. Les oiseaux observaient un silence de mort. Robinson sentit une grande tristesse l’envahir. Dans quelques minutes, dans une heure au plus, le soleil se lèverait et rendrait la vie et la joie à toute l’île. En attendant, Robinson décida d’aller regarder Vendredi dormir dans son hamac. Il ne le réveillerait pas, mais sa présence le réconforterait.
Le hamac était vide. Ce qui était plus surprenant, c’était la disparition des menus objets dont Vendredi agrémentait ses siestes, miroirs, flageolets, sarbacanes, fléchettes, plumes, balles, etc. La chevrette Anda avait disparu, elle aussi. Une peur panique envahit brusquement Robinson. Et si Vendredi était parti avec le Whitebird ? Il courut vers la plage : la yole et la vieille pirogue étaient là, tirées sur le sable sec. Si Vendredi avait voulu rejoindre la goélette anglaise, il aurait emprunté l’une de ces deux embarcations et il l’aurait abandonnée en mer ou hissée à bord. Pourquoi aurait-il fait cette traversée nocturne à la nage ?