[Et la ville s’approche.]

(à cliquer pour obtenir le parcours de lecture)
Proposition de lecture :
D’ici, de cette chambre où je suis et d’où je vois toute la ville, j’entends les voix qui s’élèvent ; d’ici, je sais les reconnaître – chacune d’elles à son secret, et de là où je suis : voix du dedans, du corps qui montent, voix qui de l’intérieur s’échappent de moi et cessent de m’appartenir – ou voix du dehors, voix qui du soir pénètrent jusqu’ici pour m’atteindre et n’être pas différentes de la mienne : voix qui se dressent et se tordent, voix qui marchent et creusent dans le noir les trottoirs qu’elles arpentent : ces voix qui se perdent et ne se retrouvent jamais ; car d’ici, de cette chambre froide, sentant le tabac froid et humide, je les attends et les compte, voix qui égrènent chaque seconde et les précipitent l’une après l’autre dans l’oubli. Monte alors la lente rumeur du monde débarrassé du jour, la persistance des corps dépouillés de la lumière et de ses masques. Dans la chambre froide et humide, l’air ne manque pas. On le respire à chaque seconde. Tout à l’heure, il fera complètement nuit. On ira un peu partout se coucher en attendant de se réveiller, le lendemain.
WordPress:
J’aime chargement…