Roland Marx, à travers l’écriture de son texte, Gérard Delon par la musique qu’il a écrite et la voix qu’il lui a prêtée
(et aunryz dans sa proposition de promenade à travers le cimetière de Nicastro)
nous engagent à ne pas trop attendre … attendre … attendre.
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Sans le cimetière
(ou presque)
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Parcours de lecture
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En clair
j’attends la sortie de l’école
pour aller jouer dans le pré
j’attends de choper la rougeole
pour sécher les cours du curé
j’attends parfois des coups de trique
j’attends Noël tout excité
pour avoir un train électrique
j’attends les vacances d’été
j’attends un regard ou un geste
le premier baiser en retour
j’attends qu’elle me dise « Reste ! »
et la première nuit d’amour
j’attends la fin de la semaine
j’attends de réussir mon bac
j’attends qu’un train me la ramène
j’attends de m’inscrire à la fac
j’attends les perms, j’attends la quille
j’attends la relève au portail
au long des jours de pacotille
j’attends de trouver un travail
j’attends de gagner le pactole
dans un boulot moins étouffant
j’attends de changer de bagnole
elle attend mon premier entant
j’attends les fêtes de famille
et l’héritage du tonton
j’attends ma maîtresse à la grille
et la rosette à mon veston
dans ma résidence de Crète
j’attends en jouant au tennis
j’attends l’heure de la retraite
et le mariage de mon fils
j’attends d’entrevoir Dieu le Père
et mes héritiers en grand deuil
j’attends la pelletée de terre
qui fera vibrer mon cercueil
j’attends dans mon trou solitaire
j’attends, j’attends…