« Le pays où l’on arrive jamais » – André Dhôtel – première page

P01-SUR DES PLACES SOUVENT DÉSERTES-image

« Je n’ai jamais interdit à un élève
de regarder par la fenêtre.
« 

disait André Dhôtel à propos de
cette forme ultime de l’école buissonnière
qui est encore possible (?) à l’époque moderne.

C’est ce que le Livre permet

et « Le pays où l’on arrive jamais » 
est une de ces fenêtres ouvertes sur
ce qui buissonne à deux pas de nous.

Croire qu’elle ne s’adresse qu’aux enfants
parce que deux enfants en sont les personnages (humains) principaux

serait (un bien grand) dommage
(ce serait un peu comme : croire que les pâtes ne s’adressent qu’aux italiens … 
on y perdrait la connaissance d’un continent entier du goût)
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[Almanach] Jean-Yves Fick & Louise Imagine…

[Des photographies qui aident à oublier l’humain

des textes qui le déposent
au bord ]

Vendredi 13 Juin 2014
Les éditions publie.net donnaient
Inlands 
de Jean-Yves Fick (textes) & Louise Imagine (photographies)

NOUS AU REBORD DES SOIRS-letcr1-exp

                               

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L’extrait complet

(sur le site de Jean-Yves Fick, en compagnie d’autres
écritures et réécritures du recueil, alors en cours.)


Un extrait plus long lu par Jean-Claude Mathon :

 


nous au rebord des soirs
à ne rien arrêter
ni entendre des mondes
sinon nous leurs silences.

[Almanach] Fabienne Swiatly …

[La ville n’a pas de limite
mais le poète peut, dans ses débordements ordinaires
tenter de la borner en ses distances, ses actes …
ceux des êtres qui la font exister.]

Vendredi 23 mai 2008,
Les éditions Publie.net donnaient
de Fabienne Swiatly le texte
« Jusqu’où cette ville ?« 

ET SOUS LES GARGOUILLES -letcr1-exp

                                                                       

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Le passage en son entier

 


Proposition de lecture


Lieu d’écriture virtuelle de Fabienne Swiatly  : La trace bleue


Jusque dans les camionnettes rouillées sur le terrain chaotique des chantiers, ville éventrée. La terre qui remonte à la surface, obstination des machines dans l’éboulis des cailloux. Là des femmes ouvrent leur sexe pour quelques euros. Bougies allumées derrière le pare-brise pour signaler la disponibilité. Madones des terrains vagues qui attendent les hommes le long des entrepôts abandonnés. Peinture écaillée sur des murs taciturnes. D’autres hommes ici, avant, raffinaient le sucre, fabriquaient le ciment, chargeaient les péniches. Aujourd’hui le commerce des corps sur le quai qui échappe aux regards.
Jusque sous le drapeau français où attend la file des visiteurs de la prison qui porte le nom d’un saint. Mouvement paresseux du tissu tricolore malgré le vent. À bout de bras des sacs plastiques aux couleurs vives, la marque lisible au centre. Le linge propre amené aux hommes que l’odeur de lessive émeut sans qu’il puisse trouver un lieu où pleurer. Le muscle énervé du peu d’espace. Cour de promenade plus petite que la fosse aux ours du parc. Sous le ciel prisonnier du grillage, des hommes réunis avec ce qu’il y a de plus difficile à partager en eux.
Jusque dans les cours rénovées du vieux quartier, à l’image des prospectus où l’on invite à découvrir la pierre figée de l’histoire. Le passé mis au propre. Et l’on vient voir, l’œil collé au viseur. Puis l’on s’arrête devant les tourniquets alignés sur le pavé, qui proposent la vieille ville en carte postale – cadrage impeccable. Et on achète par cinq ou par six pour se souvenir et envoyer aux autres. Faire signe à ceux qui sont restés, donner une preuve et dire j’étais là – dans la vieille ville. La photo à la marge blanche et le nom inscrit comme un sourire sur le côté, l’emplacement du timbre pré-imprimé. La ville vendue aux touristes.
Jusque sur le parvis de la cathédrale, la lumière qui se libère enfin des ruelles étroites. L’esplanade où les voitures cherchent malgré l’interdit à se faire une place. Et la scène ancestrale des pauvres réunis à l’extérieur, devant l’immense porte qui mène vers la croix. Groupe de jeunes aux chiens sans laisse qui boivent à même la bouteille l’alcool acheté dans un hard discount. La main tendue vers ceux qui marchent persuadés que Dieu saura les entendre malgré le vacarme des moteurs. Et sous les gargouilles aux visages de la peur, le monde semble aussi vieux que les pierres qui le cernent.

[Almanach] Olivier Toussaint & Daniel Bourrion …

[Le regard de l’un, qui saisit la puissance des traces
les mots de l’autre qui fait resurgir leur parfum. ]

Samedi 22 mai 2010,
Avec les photographies de Olivier Toussaint  et les textes de  Daniel Bourrion , les éditions Publie.net
donnent « Chemins« 

(Parfois le pas est écrasé
et aveugle)

TRAVERSER À TÂTONS CE MONDE-letcr1-exp

                                                                       

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Le passage en son entier 


Traverser à tâtons
ce monde à dos d’écailles,
presque un désert pour nous et pas un bout de ciel.

[Almanach] August Strindberg …

[Étrangement, ce roman publié en français par un auteur disparu il y a plus de 100 ans n’est pas édité dans le domaine public.]

Le mercredi 14 novembre 2001, le Mercure de France publiait « inferno » de l’écrivain suédois August Strindberg.
Le récit ou le « roman » Inferno a été écrit par Strindberg en français, entre le 3 mai et le 25 juin 1897, à Lund, au sud de la Suède.
L’auteur s’en explique dans une lettre :
« La clarté du style, vois-tu, c’est cela, la langue française ! Je l’utilise comme Swedenborg et les autres maniaient le latin : comme la langue universelle. »
(Propos repris d’une émission consacrée à l’auteur, sur France Culture)

JE LIS UNE DÉLICIEUSE BROCHURE -letcr1-exp

[à cliquer pour obtenir le parcours de lecture

 

L’extrait complet

Bande annonce du film adapté d’Inferno
par Paul-Anthony Mille (2015)
https://www.youtube.com/watch?v=MK5cy-XVNac


Je lis une délicieuse brochure, La Joie de mourir, qui me donne le désir de quitter ce monde. Pour reconnaître la frontière de la vie et de la mort, je me couche sur le lit, et je débouche le flacon de cyanure de potassium qui répand son parfum mortel. Le voici qui s’approche, l’homme à la faux : il est doux et d’allures voluptueuses ; mais, au dernier moment, il arrive toujours quelqu’un ou quelque chose à l’improviste : le garçon sous un prétexte quelconque, une guêpe qui entre par la fenêtre.
Les puissances me refusent la seule joie, et je me soumets devant leur volonté.


Cuite au blanc sur fond blanc – Léon Maunoury (Festival Permanent des Mots)

LE GROS TYPE EN FACE DE MOI - letcr1-expTexte réjouissant, qui traite de l’art moderne et de ceux qui le maltraitent, à tort ou à déraison, et de la révolte qu’un petit bout d’un rien coincé quelque part peut suffire à déclencher.

« Je m’essuie le coin de la bouche avec ma serviette en papier, l’air de rien, et feint d’écouter …

LE GROS TYPE EN FACE DE MOI - letcr1-exp

extrait de « Cuite au blanc sur fond blanc »
de Léon Maunoury
(Publié dans la revue FPM – février – mars 2015)


sans image
(à cliquer)
LE GROS TYPE EN FACE DE MOI - letcr1


Parcours de lecture
LE GROS TYPE EN FACE DE MOI - sr

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En clair
LE GROS TYPE EN FACE DE MOI - txt0r

Extrait plus long
LE GROS TYPE EN FACE DE MOI - txt11r

 

Proposition de lecture du texte :

 


Un morceau de viande est resté coincé entre mes dents. Je tente de l’extirper de sa tanière en le poussant du bout de la langue mais rien n’y fait. Je m’essuie le coin de la bouche avec ma serviette en papier, l’air de rien, et feint d’écouter le gros type en face de moi qui parle haut et fort de ce qu’il pense du monde aujourd’hui en fronçant des sourcils. Ce bout de viande ne veut pas sortir.

RUBATO – Jean-Yves Fick et Bona Mangangu

TOUT UN MONDE DÉLIÉ PARAÎT - image carrée2Un nouveau recueil de poésie de Jean-Yves Fick va apparaître le 22 avril au catalogue des éditions publie.net.

Comme souvent, les abonnés ont la primeur de l’événement et peuvent depuis quelques jours avoir accès au téléchargement de l’oeuvre.

Jean-Yves Fick a choisi, pour ces poèmes, la silhouette du sonnet (sans les autres contraintes) ils sont associés aux peintures de Bona Mangangu pour évoquer ce « rubato »
qui fait écho au sens que lui donne la musique … sans oublier son origine (rubare : voler, dérober)

TOUT UN MONDE DÉLIÉ PARAÎT - letcr1-exp

Extrait de

Rubato
Peintures de Bona Mangangu
et poèmes de Jean-Yves Fick


Parcours de lecture
(à cliquer)
TOUT UN MONDE DÉLIÉ PARAÎT - s

L’extrait
TOUT UN MONDE DÉLIÉ PARAÎT - txt0

Un extrait plus long

TOUT UN MONDE DÉLIÉ PARAÎT - txt1

Présentation de l’oeuvre chez Publie.net


Chez Publie.net : Jean-Yves Fick

D’autres mots de Jean-Yves Fick gammalphabet


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avant même le geste
souverain — ce connaître
la nuit nue absolue
elle l’hospitalière
 
— la frange du visible
s’avance continue
— on ouvre la demeure
l’obscurité est bleue
 
tout un monde délié
paraît dans la ténèbre
l’inconnu ou son souffle
 
au fleuve ce rivage
écrire sur le sable
l’oraison et la vague.

LE VILLAGE PATHÉTIQUE – ANDRÉ DHÔTEL – 17

[L’humain et sa méteo
tout aussi incompréhensible
que celle de la terre.]


 TOUT LE MONDE CONNAÎT - letcr1-exp1    

 —
(ou à cliquer)
TOUT LE MONDE CONNAÎT - letcr1-exp

Extrait du roman « Le Village pathétique »
de André Dhotel

 —

Parcours de lecture

TOUT LE MONDE CONNAÎT - s

En clair

TOUT LE MONDE CONNAÎT - txt0

 Un extrait plus long

TOUT LE MONDE CONNAÎT - txt1

Proposition de lecture


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Tout le monde connaît ces sentiments à éclipses et personne ne pourra jamais dire sur quoi ils reposent exactement. Odile combinait des pensées monotones. Aucun garçon ne cherchait à lui parler. Elle évita de traverser Charleville ou Sedan et regagna la région de Vaucelles par un réseau de voies exiguës. Après avoir dépassé les jardins dont l’autobus frôla les dahlias, on parvint sur la face d’un plateau d’où la vue s’étendait au loin. Odile bloqua les freins, affirmant qu’il était trop tôt pour rentrer, et tous descendirent. On se promena sur la route. A une dizaine de kilomètres, sur une colline saillante et longue parmi d’autres plus abruptes, brillait le village de Vaucelles. Monclin, toujours silencieux, regarda dans une longue-vue dont il s’était muni et passa quelque temps à rechercher des points de repère, l’école, la chapelle et la mairie perdues au milieu des murs. L’Auberge du Soleil, trop en vue, ne présentait pas d’intérêt. Il s’écria : – Je vois le fumier de chez Blunay. 

LES POUVOIRS DE LA PAROLE – RENÉ DAUMAL – 03

[A les croire un peu trop,
on en viendrait à se tâter les côtes
pour vérifier notre réalité]

LE DERNIER MOT DE LA SCIENCE MODERNE - letc1

Extrait du recueil d’essais
« Les Pouvoirs de la parole – Essais et notes 2 »
de René Daumal

Parcours de lecture

LE DERNIER MOT DE LA SCIENCE MODERNE - s

En clair

LE DERNIER MOT DE LA SCIENCE MODERNE - txt0


N’hésitez pas à signaler une éventuelle erreur – merci d’avance


Le dernier mot de la science moderne est qu’il est presque impossible que le monde existe

 

Louise Imagine – #‎lightmemories‬

Sous le signet  #‎lightmemories Louise Imagine a saisi, dans son piège à lumière, des instants d’enfance d’où celui-ci est extrait
(voir en fin de page l’ouvrage publié sur ce même thème)


ELLE APPUYAIT SES RÊVES À LA VITRE - letcr1-exp

 (sans image)

ELLE APPUYAIT SES RÊVES À LA VITRE - letcr1

[#‎lightmemories‬]
Louise Imagine


Parcours de lecture
ELLE APPUYAIT SES RÊVES À LA VITRE - sr

En clair

ELLE APPUYAIT SES RÊVES À LA VITRE - txt0r

(à cliquer)

Quelques mots
(de trop ?)
ELLE APPUYAIT SES RÊVES À LA VITRE - txt1r

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les TAGS
donnent des mots de l’extrait.

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Pour agrandir une grille de jeu, cliquer dessus


Chez Publie.net : Louise Imagine


D’autres passages de Louise Imagine
PASSAGES ALEATOIRES – LA VILLE


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On peut retrouver les photographies de Louise Imagine, accompagnées des textes de Sabine Huynh
Dans leur évocation commune de l’enfance

« TU AMARRES LES VAGUES »


Elle appuyait ses rêves
à la vitre du monde
et l’une et l’autre
s’écoutaient
et se disaient

On ne saurait dire depuis combien de temps l’enfant conversait avec ce petit pays enfermé derrière la vitre. Mais ce qui était certain c’est que ce carreau faisait tout son possible pour diminuer l’opacité et l’épaisseur de son corps. Au point que le monde captif devait percevoir toute la gentillesse que la petite avaient mise dans la paume de ses mains.