Sur ses terres virtuelles des mots sous l’aube, Anna Jouy
a déposé en ce midi
un peu de révolte face à l’espace contraint
« M’immuniser, prévention avec des sondes tactiles. …

… Laisser la poudrière sentimentale essaimer ses pollens. »
Extrait ( dans « midi »)
de « Je me poste à la fenêtre. Il me faut me jeter…«
de
Anna Jouy
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parcours de lecture
Extrait en clair
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Essai de lecture
Pour dissoudre les mots dans la musique et le ballet des corps, lire aussi de Anna Jouy
TANGO
Je me poste à la fenêtre. Il me faut me jeter dehors, sortir de la tête. La chambre est haute et serrée, un écrou sur le ciel. Je me tiens debout, j’affronte. Surveillante d’une mer de pissenlits et de colza, le jaune arrogant des fausses pagailles de cette campagne nattée de tresses, plantée de lignes parfaites, sillons digitales, tirés au cordeau et qui ne se chevauchent jamais.
M’immuniser, prévention avec des sondes tactiles. Projeter dans l’espace le cœur volage. Laisser la poudrière sentimentale essaimer ses pollens. Voir l’air déglutir lentement ce petit mal de tête et son rhume de paupières. Les essences se libèrent. C’est l’invisible ambiance, l’anémone du dedans bat des cils. Courants d’air.