« Le pays où l’on arrive jamais » – André Dhôtel – page 9

P09-IL S’ IMAGINAIT LES CANAUX -image

« Je n’ai jamais interdit à un élève
de regarder par la fenêtre.
«

disait André Dhôtel à propos de
cette ultime forme de l’école buissonnière
qui est encore possible (?) de nos jours.

C’est ce que le Livre permet depuis toujours
fenêtre ouverte sur
ce qui buissonne à deux pas de nous.


Neuvième page,

Solitaire, sans l’avoir voulu
Gaspard à l’écoute du village
fait de certains mots
qui résonnent particulièrement en lui

ses compagnons de rêverie.


 

« Le silence de Lominval était si profond qu’une simple parole par exemple pouvait prendre une valeur inattendue et avoir d’exceptionnelles conséquences.
… Une parole, ou plutôt des mots, certains mots que l’on n’avait coutume d’entendre ici et qui, pourtant, étaient prononcés de temps à autre, il faut bien le croire. Le mot canal, le mot beffroi, et le mot mer, par exemple. La boulangère avait un cousin en Belgique. Le frère du bedeau était douanier dans un port. Gaspard s’intéressait aux mots pour eux-mêmes.  .…
  

P09-IL S’ IMAGINAIT LES CANAUX -let


 

P09-IL S’ IMAGINAIT LES CANAUX -image(emprunts à Dominique Hasselmann de son voyage aux Pays Bas)


Il s’imaginait les canaux qu’il n’avait jamais vus, des villes avec leurs tours, et la mer immense. »


Ajout du 8 juin :
Coïncidence, cette page préparée hier, entre en résonance avec l’émission d’Alain Finkielkraut (que je découvre ce jour en podcast à l’heure de mon petit déjeuner tardif.)

Les mots que nous aimons

« La langue n’est pas seulement un outil de communication. Nous avons tous en effet des mots préférés , des mots chéris, des mots rêvés, des mots qui nous parlent, nous transportent, nous enchantent, des mots mélodieux, des mots clés, des mots thèmes.

Belinda Cannone et Christian Doumet ont eu la bonne idée de demander à 44 auteurs de présenter leur mot parfait. »

Bien sur, ici le traitement est celui de notre époque de compétition, d’échelle de mesure, de champion.
C’est ainsi que fonctionne actuellement l’adulte … à la recherche de l’exceptionnel, du meilleur,
et ici
du mot parfait
Lorsqu’ici chacun cite son champion
Gaspard, pour son lecteur, donne ce qui suscite en lui un éveil particulier à l’enfance – loin du choix – ce qui vient à lui.

La suite du passage marque d’ailleurs l’absence de toute volonté de possession.

« Il ne formait nullement le désir de quitter Lominval pour aller visiter des lieux que hantaient familièrement le cousin de la boulangère et le frère du bedeau. »

ANH MAT – Chez Jan Doets (Les cosaques des frontières) – Insomnie à Saigon

Anh Mat, « auteur » des nuits échouées écrit ici en tant que « Cosaque des frontières »
(qualité qui lui va comme un gant … en rapport avec le titre de son blog)
Il nous évoque un/son voyage en avion.
Occasion pour dire un rapport à la parole et à l’écrit à mettre lui, en rapport avec le qualificatif d’apatride que l’auteur de « Monsieur M »

A la lecture de ce court extrait on peut voir surgir, tout comme lui, des images connues qui marquent des territoires traversés par l’Histoire. Celle qui s’écrit avec le sang des vaincus (les peuples … tous les peuples) de la plume des vainqueurs (?)


JE NE JETTERAI PAS UN OEIL-image2

JE NE JETTERAI PAS UN OEIL-image3

JE NE JETTERAI PAS UN OEIL-image1

 

(Au-delà de cette évocation, la ville est dense, sombre et lumineuse, comme souvent sous la plume de l’auteur, dans cette …)

 

insomnie à Saigon – Anh Mat

(Site des « Cosaques des Frontières » de Jan Doets)

treize heures de vols à l’envers. C’était prévu ainsi. Pas d’aller sans retour. Je me l’étais promis. Revenir avant que l’été se termine… en pleine saison des pluies.

JE NE JETTERAI PAS UN OEIL-letcoul

je me sens plus que jamais étranger à moi-même et à mon pays. À sa langue. Oui. Je suis ici malade de la parole. Je ne sais plus parler. À force de vivre ailleurs, j’ai fini par devenir un infirme de la « communication ». Même les échanges les plus anodins sont source d’angoisse irrémédiable.

 

Le texte complet ici

 

Monsieur M
Anh Mat
Chez Publie.net

PUBLIE.NET

 

Anh Mat
aux éditions
Qazaq
Cartes Postales de la Chine ancienne

premier et deuxième tome

Small logo Cartes Postale 2


 

[Almanach] naissance des éditions Qazaq …Brigitte Celerier

[Ce serait … les éditions Qazaq
un rêve de Jan Doets
devenu réalité avec … ]

Vendredi 19 Juin 2015
Brigitte Celerier
« Ce serait … »
(extrait de « Ce serait … Isaïe »

CAR IL DANSE ISAÏE-letcr1-exp

                               

(à cliquer pour obtenir le parcours de lecture)

Le texte


Proposition de lecture  :


Les lieux où
Brigitte Celerier choisit, évoque et lit, en voix, d’autres textes, d’autres auteurs : BRIGETOUN

Ses écrits, ses ciels, son Avignon et le monde qui habite autour :
PAUMÉE 


Ce serait … Isaïe
 
Ce serait un jour d’été, ou bien d’automne, ou je ne sais quand.
 
Ce serait dans l’abbatiale de Souillac, en tournant le dos à la nef qui file sous ses coupoles vers la grande conque du choeur, et s’arrêter avant de sortir, les yeux dégringolant le long de la grande pile grouillante de personnages et d’animaux que l’on nomme trumeau, comme si on l’avait tourné, rendu vertical pour épauler notre vision de la porte, nous retenir dans la contemplation de cette chute souple de motifs avant que nous retournions dans le monde.
 
Et il serait là, à côté, contre le mur du fond, à l’embrasure de la porte, tenant le rouleau de ses poèmes qui se déroule jusqu’au sol, et il nous regarderait la tête un peu penchée en arrière dans l’élan de sa danse.
 
Car il danse Isaïe, et dansent les cornes de sa barbe, et dansent les mèches de ses cheveux, et dansent les plis de son manteau qui s’ouvre en coquille ornée pour que joue le corps dans les plis souples que fait, suivant le ventre, le mouvement des hanches et de la jambe droite emportée par la danse, la tunique de lin souple, et danse la tunique qui se relève en ellipse sur la jambe arrière entortillée dans le fin vêtement de dessous, appui près à s’élancer pour que vienne le pas.
 
Car il danse Isaïe, comme une flamme, et il se déhanche, se ploie en arrière, il danse sur la force de ses paroles, de ses oracles, ses condamnations des peuples mauvais, et leur raz de marée, l’histoire à venir de Shebna, de Tyr, d’Edom, les imprécations contre les mauvais conseillers, et la louange, l’écoute, la confiance mise dans le salut, l’annonce.
Et sous le visage sage et doux, la beauté de sa danse ample et calme, même sans entendre sa voix prophétique, nous serait joie, liesse, sourire, force avant de nous laisser sortir dans la lumière du monde.

[Almanach] Anh Mat …

[Celui qui accompagne Anh Mat
s’apprête à descendre aux enfers.]

Lundi 26 mai 2014
Sur site des cosaques des frontières (Jan Doets)
Anh Mat
donne « Au pas de la porte de l’enfer« 

L APATRIDE NE SAIT MÊME-letcr1-exp

                                                                       

(à cliquer pour obtenir le parcours de lecture)

Le passage en son entier


Proposition de lecture :


Du même auteur
aux éditions Qazaq  : cent trente cinq cartes postales de la Chine ancienne

aux éditions Publie.net : Monsieur M


Au pas de la porte de l’enfer, je quitte l’apatride.

Il me salue brièvement de la main s’épargnant ainsi un baiser qui n’a plus lieu d’être entre nous. Et puis les mains dans le dos, sa silhouette disparaît au loin dans la marée humaine de ce jour gris.

L’apatride faiblit. Sa pensée se gâte. Son souffle est de plus en plus court. Sa tête de plus en plus basse. Et son regard se perd dans l’angoisse renouvelée de chaque seconde lui passant sur le corps et le visage.

Chacune de nos rencontres le rapproche d’une effrayante sénilité. Et lui déjà prêt à se suicider si écœuré à l’idée de finir infirme et baveux sur un fauteuil me confiait il y a peu ceci   :

«   La mort   ? J’ai hâte…   »

Aujourd’hui, nous ne nous sommes rien dit. De toute façon, l’apatride ne sait même plus s’exprimer. Il a comme perdu le chemin de la parole dans le langage. Les langues qui autrefois l’ont habité désormais se mélangent formant ainsi un dialecte insaisissable et incompris de tous. Alors il se tait. Longtemps. De longues heures. Des années. À force son haleine est devenue abominable, sèche, empuantie d’une vague odeur de cadavre. Probablement celui des mots morts du ressentiment de n’avoir pas su les adresser.

Première phrase du troisième chapitre – LOCAL HEROS – Vincent Benoit – piste 3 – Frères armés

[L’histoire d’un groupe qui a commencé au propre comme au figuré dans la Dèche, (origine de son nom) et plus particulièrement de son guitariste chanteur vedette Mark Knopfler,« L’homme tranquille du rock ’n’ roll » .
Pour la « piste 3 » tout est dans son titre. Deux frères et qui plus est à la guitare tous les deux, c’est un de trop parfois.]


TU TE PAIES MA TÊTE - letcr1-exp

Extrait de « Local Heros« 

de Vincent Benoit

Parcours de lecture

TU TE PAIES MA TÊTE - sr

(cliquer pour retourner)

 —

L’extrait en clair
TU TE PAIES MA TÊTE - txt0r


Bernadette

https://www.youtube.com/watch?v=GvzcqKaj7wM


N’hésitez pas à signaler une éventuelle erreur – merci d’avance


Tu te paies ma tête. On te dit que les gens se forgent une idée de qui tu es à travers les paroles de tes chansons et soudain, d’un revers de la main, dans ce geste presque colérique, tu rétorques qu’ils se font des idées.


EN TAXI DANS JÉRUSALEM – SABINE HUYNH – ANNE COLLONGUES – 6

[Le chauffeur se confie à sa cliente …]

« Voilà, j’étais dans cet état-là moi, moriré. Et …

QUAND J ETEIGNAIS LA TELE - letcr1-exp



(Plus facile, avec les liens d’un mot à l’autre
à cliquer)

QUAND J ETEIGNAIS LA TELE - letc1-sr

Extrait de « En taxi dans Jérusalem »

de Sabine Huynh

(« Telenovela »)

 ——-

parcours de lecture

QUAND J ETEIGNAIS LA TELE - sr

L’extrait

QUAND J ETEIGNAIS LA TELE - txt0r

 (à cliquer)

Un extrait plus long

QUAND J ETEIGNAIS LA TELE - txt1r



Ce dont il est question ici
les télénovelas argentins

https://www.youtube.com/watch?v=Wzb4S62qXY8

Une présentation du livre de Sabine Huynh & Anne Collongues sur publie.net

Un entretien avec Sabine Huynh sur Radio Kol Israel
L’auteure y évoque la réactivité de l’édition numérique en général et de Publie.net en particulier. Elle y donne également des touches de couleur d’ « en taxi dans Jérusalem » … toutes les surprises, plus ou moins agréables, qu’une femme peut avoir en empruntant ce mode de transport dans la cité Israélienne.

Presque dire : son site

—-
Anne & cdote : le livre est vendu en version papier sur ebay au double du prix de vente actuel chez l’éditeur.

—-


Les TAGS
donnent des mots de la grille.

___________________________________

Pour agrandir cliquer


Merci de signaler une erreur 


Vous connaissez les télénovelas ? Vous savez, ces feuilletons argentins à la télévision ?
— Oui, bien sûr.
— Eh bien avant, j’en regardais tout le temps ! J’étais complètement accro ! Le vendredi, je regardais ça pendant au moins trois heures ! Je rentrais du boulot, ma femme m’apportait à manger, et je passais des heures scotché au téléviseur. Et je poussais des cris : “Ah mais non, ne dis pas ça ! Arrête ! Non ! Ne la regarde pas, tu vas te faire avoir !” Ça me rendait fou. Et lorsque l’épisode se terminait, je criais : “Pourquoi ça se termine juste maintenant ? ! Ça ne peut pas se terminer maintenant ! Pourquoi vous me faites ça ? Vous voulez me tuer ou quoi ?” Comment vous dites, déjà ? Moriré ?
— Oui !
— Voilà, j’étais dans cet état-là moi, moriré. Et quand j’éteignais la télé, j’étais complètement déprimé. Personne ne pouvait m’adresser la parole.
— Vraiment ?
— Je vous assure ! Je ne vivais plus que pour le prochain épisode. Alors j’ai décidé d’arrêter. Vous savez, les télénovelas, c’est pire que la cigarette !
— Et vous avez arrêté du jour au lendemain ?
— Oui ! Mais mes filles, elles continuent à les regarder. C’est pas pareil, elles sont jeunes.

PAVANE POUR UNE INFANTE DÉFUNTE – ANNA JOUY – 4

Publié en numérique aux toutes nouvellesPavane pour une infante défunte - Anna Jouy - couverture
éditions Qazaq 
(Isba des cosaques des frontières)
Pavane pour une infante défunte – de Anna Jouy

L’oeuvre est disponible
chez les éditions Qazaq (de Jan Doets)  ici

 

LE SILENCE POUR FAIRE TAIRE - letcr1

« … camouflant le silence »

 

 

roman
« Pavane pour une infante défunte»
de Anna Jouy

Lecture plus lente

LE SILENCE POUR FAIRE TAIRE - let1

parcours de lecture

LE SILENCE POUR FAIRE TAIRE - s

En clair

LE SILENCE POUR FAIRE TAIRE - txt0

Anna Jouy en ses mots sous l’aube

 

____________________________

les TAGS
donnent certains mots de la grille.

___________________________________

Pour agrandir une image cliquer dessus


Le silence pour faire taire le trop de paroles camouflant la Parole. La parole pour faire taire le trop de silences camouflant le Silence.

ACTUELLES – ALBERT CAMUS – 3


OPPOSER DES PAROLES -letc1

Lecture plus lente
OPPOSER DES PAROLES - let10


Extrait du recueil  de chroniques «ACTUELLES II »

de Albert Camus

 —

Parcours de lecture
OPPOSER DES PAROLES - s

En clair

OPPOSER DES PAROLES - txt0


_________

Les TAGS
donnent certains mots de la grille.

___________________________________

Pour agrandir cliquer


Merci de signaler une erreur


Opposer des paroles claires aux confusions de la terreur

LAQUES – GABRIEL FRANCK – 1


Laques - couvertureChez Publie.net
Laques
Gabriel Franck
« …il s’agit d’un récit écrit dans son incomplétude même, la moitié des pages du livre étant volontairement manquantes, plongées dans un silence qui accompagne et rythme la lecture. »

(A lire de préférence sur tablette … pour une lecture aléatoire)

————–


JE CROYAIS TOUJOURS - letcr1 —

(Une lecture plus ralentie)

JE CROYAIS TOUJOURS - let1

 —

Extrait du roman « fantôme » « Laques »

de Gabriel Franck

 —-

Parcours de lecture

JE CROYAIS TOUJOURS - s

L’extrait (sur babelio)
*

JE CROYAIS TOUJOURS - text0

Un extrait plus long
JE CROYAIS TOUJOURS - text1

Présentation sur Publie.net

En librairie de Publie.net

Chez Gabriel Franck

____________________________

Les TAGS
donnent des mots de la grille.

___________________________________

Pour agrandir cliquer


N’hésitez pas à signaler une éventuelle erreur 


je croyais toujours qu’elle allait me réciter une parole apprise ou bien improvisée dont je serais la mire