La planète des Normes – Jan De Fast – 13 (fin)

Couverture - la planète des Normes

La planète des normes est un roman de Jan De Fast écrit dans les années 70, belles années de la collection fleuve noir.

L’auteur y évoque un monde où l’esprit des humains est, tout comme le corps, entouré de soins qui lui « évitent », ainsi qu’à la société, tout dérèglement, tout dépassement de la normalité.
Pour cela, la solution idéale :  la machine et les mots sans épaisseur de la « Norme »

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Couverture - la planète des Normes


Ne pas lire au-delà
si tu ne souhaites pas
connaître la fin


Après de nombreuses péripéties, Alan se retrouve sur une autre planète (Woxera) où une « machine des Normes » a également réglé la vie des habitants.
C’est de cette planète que provient le modèle de fonctionnement qu’il a découvert sur la Planète des Hodiens.

Le monde est totalement désert.
Un petit groupe d’habitants a choisi le seul moyen disponible pour échapper à la vie sans vie qu’impose l’ordinateur qui régit leur existence et leur interdit toute initiative … le suicide collectif.
Et ce choix, il l’ont imposé à tous les autres en utilisant une arme de destruction massive (On pourra penser à « l’armée des douze singes« )
Les Hodiens qui accompagnent Allan sont effarés. Ils comprennent que ce résultat est ce qui menace leur monde à terme.


— Tu crois que tu arriveras à traduire ces feuilles ?

— Sans la moindre difficulté, on l’a déjà fait pour moi. Écoute…

Alan reprit la liasse, l’ouvrit au milieu, lut à haute voix :

Avec l’accord de notre chef le Maître Hyllam’srî, moi, Drévor, représentant de Hod auprès du « Six cent un », je rédige ci-après la version dans ma langue du texte qui précède afin que si, un jour futur, mes compatriotes de race réussissent à franchir l’espace et venir jusqu’ici, ils sachent pourquoi nous avons agi comme nous l’avons fait et s’inspirent de notre exemple. ..

Alan se tut, continuant pour lui seul à déchiffrer rapidement le document. Respectant son silence, Lloa se leva pour remplir à nouveau les verres puis, après un coup d’œil au chronographe de bord, alla programmer le repas comme son compagnon lui avait appris à le faire. Elle revint s’asseoir au moment où il tournait la dernière page et reposait les feuilles sur la table.

— Tu pourras lire tranquillement ces papiers. C’est d’ailleurs à toi qu’ils sont destinés et ils te reviennent. En attendant je vais te les résumer.

Il se recueillit un instant, puis reprit d’une voix assourdie :

— Le début est une description de l’organisation de cette planète métropolitaine qui, entre parenthèses, se nomme Woxera. Elle était bien telle que nous l’avons déduit au cours de nos recherches et Hod a bien été colonisée à son image : la gestion électronique des Normes contrôlées par le grand Cerveau de la pyramide avec au sommet ce que j’ai appelé l’étage bionique et qu’ils dénomment eux tout simplement les Maîtres Programmeurs. Le Domaine était destiné à leur permettre de travailler librement et sans entrave à l’évolution des peuples de l’Empire en leur accordant progressivement une liberté de pensée et d’action de plus en plus grande jusqu’à ce que finalement les ordinateurs ne servent plus qu’à assurer la vie économique des deux planètes afin que tous soient à l’abri des disettes ou des épidémies et que personne ne manque de rien ni dans le nécessaire ni même dans le superflu.

Tel était du moins le but que s’étaient fixé les premiers législateurs lorsqu’ils construisirent les installations que nous connaissons : imposer l’ordre d’abord, guider le progrès ensuite, laisser enfin la place à un régime vraiment démocratique quand l’humanité serait parvenue au stade où elle serait capable de se gouverner elle-même.

— C’était un très beau programme.

— C’était surtout une très belle utopie. Tous les fondateurs de politique sociale ou de religion — les deux mots sont synonymes — ont toujours et partout commis la même erreur : celle de vouloir que l’homme devienne parfait tout en postulant a priori que cette perfection existe déjà en lui à l’état latent et qu’il suffit de lui donner l’occasion de se manifester. Malheureusement, si c’était vrai, il n’y aurait pas besoin d’initiateurs, le résultat voulu s’obtiendrait de lui-même par le seul jeu de l’évolution naturelle, chaque génération serait automatiquement meilleure que la précédente. Mais la tendance vers le bien n’est qu’une vue de l’esprit, ce n’est pas une dominante inscrite dans nos gènes. Le seul facteur qui nous anime et qui est à la base de tous les autres est l’instinct de conservation et celui-ci est résolument égoïste et antisocial. La longue période de formation et d’éducation ne pouvait supprimer cet instinct vital et encore moins le remplacer par celui de la collectivité. La loi de survivance du plus apte et du struggle for life devait réapparaître dès que les barrières seraient levées. Et naturellement, chez les « Six cent un » pour commencer.

— Pourquoi chez eux en particulier ? Ils avaient tout ce qu’ils pouvaient désirer, non seulement comme nous à Nontha mais avec par-dessus le marché le pouvoir. Ils étaient donc parfaitement heureux. Tout ce qu’on leur demandait c’était de jouer leur rôle de guides.

— Heureux au début, certes, mais qu’adviendrait-il plus tard ? Ce rôle dont tu parles consistait à donner de plus en plus de liberté aux milliards d’êtres humains soumis à leur puissance jusqu’au jour où tous ces milliards deviendraient leurs égaux suivant la classique formule : « un gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple. Ce serait alors la fin de tous leurs privilèges.

— Mais ils n’en continueraient pas moins à vivre dans le bonheur !

— Le sentiment du bonheur n’existe que lorsqu’on est seul à l’éprouver et que tous les autres en sont privés. Dès l’instant où il est partagé, il cesse d’être un bonheur. Il fallait à tout prix le conserver en maintenant l’inégalité, en demeurant au sommet de la pyramide. C’est pourquoi ils se sont bien gardés de modifier la programmation des Normes dans le sens prévu. Ils se sont refusés à changer quoi que ce soit à l’état de choses ou s’ils l’ont fait, ça n’a été que pour renforcer la soumission de leurs administrés, intensifier le contrôle des cerveaux et les mesures policières. Ils sont devenus des dictateurs absolus !

— Mais ils étaient sélectionnés et conditionnés par leur milieu !

— L’instinct primordial subsistait. Rien ne pouvait l’effacer. Leur vie de Maîtres devait continuer, donc les esclaves devaient demeurer des esclaves.

— Et c’est de cela qu’ils sont finalement tous morts ?

— Effectivement. Toute action suppose une réaction. Toute privation de liberté finit par provoquer une révolte anarchique. Un groupe s’est constitué qui a voulu échapper à cette emprise, un certain nombre de déviants ont découvert un jour qu’il existait un moyen, un seul, pour atteindre ce but. Dans certaines races, la mienne en particulier, des révoltes contre l’oppression du pouvoir ont éclaté à maintes reprises au cours de l’Histoire. Leur mot d’ordre, leur cri de ralliement était en général : « la liberté ou la mort ! ». Ici il a été légèrement différent, à peine juste un petit mot a été changé et ça a donné : « la liberté par la mort. » Puisque toute rébellion armée était impossible, les psycho-traceurs la détectaient avant même qu’elle ait pris corps et la normalisation orthoneurale liquidait les meneurs en puissance avant qu’ils aient pu recruter et organiser des troupes, le mouvement dont tu as vu ce matin les chefs rassemblés dans le blockhaus a choisi la seule route qui lui restait en y entraînant à leur suite la totalité des habitants de Woxera. Mourir pour être enfin libres. C’est la décision qu’ils ont prise au nom d’une civilisation entière.

— L’autogénocide… Comment ont-ils fait ?

— Ils l’expliquent. L’un d’entre eux, un Maître d’ailleurs, membre des «Six cent un », était un remarquable neurologue. Il a mis au point une onde particulière dont le rayonnement engendre un phénomène de dépression cérébrale déclenchant une tendance suicidaire irrésistible. Le support de diffusion de cette onde était à la portée de la main : le réseau d’interconnexion de la distribution électrique dont les mailles s’étendent partout sur la planète. Quand l’émetteur convenablement réglé en fréquences a été raccordé à l’une des centrales électriques, la propagation s’est étendue à tous les points alimentés par le secteur, ne serait-ce qu’en éclairage ou chauffage, c’est-à-dire toutes les maisons de toutes les villes et de tous les villages. Cela a dû se passer très vite. La dépression morbide ne pouvait aller qu’en s’intensifiant et en s’accélérant par la contagion de l’exemple. Quelques heures ont suffi pour « libérer » la totalité des Woxériens. Les sept du blockhaus se sont protégés par un quelconque champ de neutralisation jusqu’à ce qu’ils soient bien sûrs que l’épidémie ainsi déclenchée par un vecteur ondulatoire avait fait son œuvre, y compris dans le Domaine, bien entendu, puisqu’il possède aussi son réseau de distribution, après quoi ils ont coupé leur émetteur — heureusement pour nous soit dit en passant — et se sont empoisonnés. Voilà pourquoi Woxera n’existe plus et pourquoi aussi les Normes et Hod continuaient à agir en fonction d’une programmation que rien ne pouvait plus modifier.

— C’est épouvantable ! Tuer des milliards d’hommes, de femmes et d’enfants sous le prétexte de donner l’indépendance ! Ce groupe était infiniment plus cruel que les Maîtres, car enfin toute la masse du peuple n’était pas réellement malheureuse ou en tout cas ils ne le soupçonnaient pas ; ils ne connaissaient pas d’autre vie que celle qu’ils menaient.

Que veux-tu, tous les grands réformateurs sont ainsi. Ils prétendent détenir la vérité et ils obligent tous les autres à reconnaître cette vérité comme telle et à s’y conformer. Je t’ai dit que c’était au fond une religion, celle du suicide, et comme les missionnaires de toutes les religions ont l’habitude de passer au fil de l’épée ou de faire griller sur le bûcher ceux qui refusent de se convertir, les disciples de Hyllam’srî ont agi de même.

— …tu m’as conté beaucoup de choses sur l’histoire de ton monde et de ceux que tu as visités. Tu m’as parlé des guerres, des révolutions, des cataclysmes qu’ils ont traversés. Mais ils en sont sortis et chaque fois meilleurs, un peu plus proches de la perfection.

— Pas tous. Certains se sont entre-tués jusqu’à ce que leurs planètes ne soient plus que des champs de ruines brûlés où l’herbe ne repousse plus. La Terre elle-même a failli de très peu disparaître à jamais.

— Mais elle a survécu pour connaître enfin la paix dans la liberté et conquérir l’Univers sans le dominer et sans lui imposer ses lois. Je sais que Hod devra passer par les mêmes épreuves, que beaucoup de sang sera versé, mais toutes les autres routes sont fermées. C’est notre seule chance de devenir un jour semblables à toi. Qu’importe que beaucoup meurent, ils sauront au moins pourquoi et ceux qui survivront pourront construire. Sinon il ne reste plus qu’à suivre le destin de Woxera…

— Bonne chance, Lloa… Je suis venu …

30 - PRÈS DE TOI - le(plus facile)
*

… ou sinon me le pardonner !

La planète des Normes – Jan De Fast – 12

La planète des normes est un roman de Jan De Fast écrit dans les années 70, belles années de la collection fleuve noir.

L’auteur y évoque un monde où l’esprit des humains est, tout comme le corps, entouré de soins qui lui « évitent », ainsi qu’à la société, tout dérèglement, tout dépassement de la normalité.
Pour cela, la solution idéale :  la machine et les mots sans épaisseur de la « Norme »

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Couv-cut - la planète des Normes

Alan progresse dans sa compréhension de cette planète où la Normalité semble absolue, hors quelques Déviants rapidement et « efficacement soignés« .
Grace à l’aide d’un Déviant, qu’il a sauvé d’une mort certaine par une opération « miraculeuse », l’envoyé de la planète Alpha parvient à gagner le lieu nommé « Trois Cent Un ». Il y a fait connaissance d’une des résidentes de ce lieu paradisiaque où tout est gratuit pour une partie de la population, l’autre étant au service de celle-ci.


Couverture - la planète des Normes


L’heure avançant, il se mit à la recherche du restaurant suggéré par Lloa et le découvrit sans difficulté au début de la seule avenue perpendiculaire remontant vers l’intérieur, les lettres de l’enseigne dominant l’entrée mesuraient un bon mètre de haut.
C’était un vaste établissement comportant une succession de salles aérées par des grandes baies et des terrasses ombragées ; beaucoup de tables étaient déjà occupées mais il restait nombre de places disponibles. Il en choisit une suffisamment près de la rue pour que la jeune femme puisse facilement l’apercevoir lorsqu’elle viendrait.
Un maître d’hôtel qui ressemblait un peu au barman de la plage vint lui apporter la carte et prendre sa commande, puis une jeune serveuse à la jupe très brève et aux seins nus se mit en devoir de lui apporter les mets et boissons ordonnés et, comme dans le magasin un peu plus tôt, …

28 - L’ ENVOYÉ D’ ALPHA RÉALISA-le(Ou … plus facile)
*

et n’aurait vu aucun inconvénient à servir de complément au dessert.
Il y avait sûrement des chambres discrètes à l’étage au sommet de cet escalier que, juste en ce moment, une dame d’agréable tournure était en train de gravir en compagnie d’un serveur très attentionné.
Ce serait toujours une consolation* si Lloa manquait à sa promesse mais pour l’instant il n’en était pas question d’autant que, depuis vingt-quatre heures, depuis le buffet de la gare de départ, Alan avait dû se contenter de quelques sandwiches et son estomac manifestait impérieusement sa vacuité. Il se sentait capable de dévorer même de la viande crue de phoque et comme par surcroît les plats que la jeune beauté lui apportait étaient excellents, il s’appliqua à leur faire honneur.

Cependant sa matière grise ne chômait pas et sans perdre une bouchée il continuait à échafauder des déductions.
Deux classes sociales donc, celle qui agissait « de l’autre côté des Normes » et celle qui la servait.
Mais d’où venaient-elles l’une et l’autre ? Qui les avait sélectionnées et comment ?
Pour la seconde, la réponse apparaissait relativement évidente, l’Envoyé n’avait pas oublié une certaine phrase du professeur Féhir au sujet du déviant récidiviste : quand les symptômes continuaient à récidiver, on envoyait les malades au «
Trois cent un », donc ici. Après leur avoir fait subir sans doute une « normalisation » plus poussée…
Le barman de la plage était certainement dans ce cas, avec ce visage de savant austère qui aurait été bien plus à sa place dans un laboratoire que derrière un comptoir. La quasi imperceptible réaction qu’il avait eue quand Alan lui avait commandé son cocktail en termes de chimiste était significative.
Le maître d’hôtel du Ghâr semblait également de la même essence, un membre de cette classe trop riche en imagination et donc trop facilement sujette à l’indiscipline de pensée. Embarqué lui aussi dans le Domaine où il ne risquait plus de devenir un foyer de contagion.
Mais les autres ? La vendeuse du magasin, la serveuse du restaurant, les garçons, tous ceux-là étaient bien trop jeunes pour avoir déjà été atteints par la maladie du libre arbitre et avoir en plus rechuté après plusieurs traitements au Centre.
En outre, tous et toutes étaient physiquement séduisants et étaient loin de ressembler à la classique image de ces étudiants boutonneux et de ces sèches étudiantes à grosses lunettes que l’on rencontre d’habitude au sein des factions dites progressistes*.
Filles et garçons avaient été choisis par les Normes selon des critères parmi lesquels le physique jouait un rôle essentiel, conditionnés par une orthoneururgie particulière et expédiés par des trains automatiques spéciaux pour devenir en toute chose les serviteurs des Maîtres de Nontha.
Des esclaves au sens littéral du mot, mais des esclaves que les microlasers intracrâniens n’avaient pas seulement rendus totalement dociles et en plus modelés de telle sorte qu’ils aimaient leur esclavage et se montraient capables de partager le plaisir qu’ils donnaient. Les convois fermés qui traversaient le tunnel apportaient vraiment tout ce qu’il fallait, non seulement le nécessaire et le superflu, le ravitaillement et les objets de luxe mais encore la chair fraîche et celle-ci était consentante, pleine de joie de vivre, heureuse de servir ses Maîtres et de faire l’amour avec eux.

29 - ET ICI COMME DANS-le(Ou… plus facile)
*

Restait le problème de ces Maîtres eux-mêmes. Toutefois là aussi l’Envoyé d’Alpha commençait à entrevoir quelques lueurs. Elles ne tarderaient pas à se préciser davantage quand Lloa viendrait le chercher.
Car elle, elle n’était pas une esclave, elle n’obéissait pas à un comportement imposé gravé dans ses neurones sous le casque d’un bloc opératoire. Elle était d’en haut, de la classe dirigeante. Et elle savait qu’Alan n’appartenait pas à Nontha.


* On peut être un peu choqué par la relative complaisance du héro (que l’auteur semble tenir en grande sympathie) ainsi par ce jugement qui pointe du côté du féminisme (activisme des femmes laides ??!)
Jan De Fast semble lui aussi avoir des « Normes » bien établies (sourire)²²²

La planète des Normes – Jan De Fast – 11

La planète des normes est un roman de Jan De Fast écrit dans les années 70, belles années de la collection fleuve noir.

L’auteur y évoque un monde où l’esprit des humains est, tout comme le corps, entouré de soins qui lui « évitent », ainsi qu’à la société, tout dérèglement, tout dépassement de la normalité.
Pour cela, la solution idéale :  la machine et les mots sans épaisseur de la « Norme »

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La planète des Normes – Jan De Fast – 10


Couv-cut - la planète des Normes

Après avoir échappé à l’opération qui aurait du faire de lui un habitant « Normal » de la planète sur laquelle il enquête, Allan s’est emparé des lieux où se trouve l’ordinateur central qui régit les Normes, il s’y trouve avec le Servant auquel il a sauvé la vie. Celui-ci est terrorisé des conséquences probables de cette actions.
Allan va le rassurer, et lui faire un magnifique cadeau.


Couverture - la planète des Normes


— Je vais tout vous expliquer, mon vieux, car vous êtes à ma connaissance le seul qui puissiez m’entendre. Entre déviants, on doit se comprendre facilement, non ?

Les yeux de Phréar s’élargirent subitement, …

25 - SON VISAGE PRIT-le(Ou … Plus facile)
*

— Taisez-vous ! Je vous interdis d’évoquer mon passé ! Je suis normal, normal !

— Excusez-moi, je n’aurais pas dû parler si vite sans un peu de préparation. Un petit renseignement, je vous prie. Les consoles de la seconde rangée de droite sont bien reliées aux terminaux des psychodétecteurs ?

— Ce n’est pas à moi à vous le dire.

— C’est une façon de me répondre affirmativement. Allons-y ensemble et composez votre propre indicatif de code sur le clavier. Si je ne me trompe, l’écran nous montrera alors le graphique de vos ondes cérébrales et nous verrons bien à quoi elles ressemblent. Faites ce que je vous dis, vous ne risquez absolument rien puisque de toute façon vous agissez sous la menace et ne pouvez être tenu pour responsable.

Phréar baissa la tête, hésita un instant puis, se redressant avec une sorte de bravade, marcha jusqu’à l’un des tableaux, manipula les rangées de contacts. Une série de courbes polychromes apparut sur le rectangle de l’oscilloscope que les deux hommes, côte à côte, examinèrent pendant quelques secondes. Avec un air de stupéfaction qui touchait presque à l’hébétude, le commissaire tourna péniblement la tête, considéra Alan qui semblait avoir beaucoup de mal à garder son sérieux.

— Que se passe-t-il ? Je ne me suis pourtant pas trompé dans les chiffres…

— Nullement, mon vieux. C’est bien votre neuroactivité qui se dessine là. Et vous pouvez constater que les graphiques sont tout ce qu’il y a de plus paisibles. En les étudiant, n’importe quel spécialiste affirmera qu’à cette minute, non seulement vos trains de pensées ne sortent pas de la banalité routinière, mais vous semblez même passablement ensommeillé. Avez-vous l’impression que ce soit précisément le cas, étant donné le genre très particulier de notre conversation ?

— C’est effarant ! Est-ce vous qui interférez ?

— Si on veut. N’oubliez pas que j’ai passé un bon bout de temps à travailler sur votre cerveau et je crois avoir prouvé que je suis capable d’appliquer des techniques que nul en ce bas monde ne peut même soupçonner. J’ai tout simplement repris sur vous une variété très particulière de l’orthoneururgie. J’ai supprimé les blocages antérieurs qui vous avaient été imposés lors de votre précédente déviation, mais je les ai remplacés par d’autres qui touchent uniquement l’émission de vos ondes cérébrales et non ces ondes elles-mêmes. En d’autres termes, vous pouvez désormais penser librement ; concevoir les pires turpitudes si cela vous amuse, votre psycho-traceur ne transmettra jamais que des profils normaux. Pour les Normes vous êtes et demeurerez un type bien. …

26 - VOUS AVEZ RECONQUIS-le(Ou … plus facile)
*

J’ai fait d’une pierre deux coups, mon vieux ; je vous ai guéri du cancer et de la servitude mentale. Continuez à regarder cet écran, en même temps lâchez la bride à votre imagination, déchaînez vos ondes alpha et gamma, visualisez ce qui se passerait si c’était vous et non moi qui provoquiez la destruction du Centre. Concentrez votre volonté… Vous voyez, les courbes restent stationnaires, votre bracelet n’est plus qu’un ornement inoffensif !

Vous pouvez vous permettre de redevenir vraiment un déviant, votre libre arbitre travaille désormais sur sa longueur d’onde privée.

— C’est merveilleux et c’est effrayant… Je ne sais comment vous exprimer ce que je ressens…
Vous m’avez fait un cadeau magnifique, trop magnifique peut-être; j’ai peur de ne pas être capable de m’en servir
C’est une terrible responsabilité que celle qui consiste à prendre des décisions. Je ne l’ai jamais fait, personne ne l’a jamais fait depuis que les Normes existent et elles étaient déjà là bien avant que mon arrière-grand-père soit né.
J’étais un prisonnier enfermé dans sa cellule obscure, vous m’avez donné la clé qui ouvre la porte et devant moi s’étend maintenant ce monde sans limites auquel j’ai rêvé et que je ne connais pas.
Tant de chemins se présenteront qui peuvent conduire …

27 - AUSSI BIEN À LA VÉRITÉ-le(Ou … plus facile)
*

— Vous êtes l’aveugle auquel on rend la vue, il lui faut encore apprendre à voir, ce n’est pas facile, mais dites-vous bien que je ne vous ai libéré du contrôle des Normes que pour faire un allié et un ami ; il n’est pas question d’agir, du moins pour le moment. Je vous ai rendu le droit à ces rêves que vous évoquiez, mais c’est tout. Nous ne savons pas si cette société à laquelle vous appartenez n’est pas la meilleure, après tout.

La planète des Normes – Jan De Fast – 10

La planète des normes est un roman de Jan De Fast écrit dans les années 70, belles années de la collection fleuve noir.

L’auteur y évoque un monde où l’esprit des humains est, tout comme le corps, entouré de soins qui lui « évitent », ainsi qu’à la société, tout dérèglement, tout dépassement de la normalité.
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Couv-cut - la planète des Normes

Allan, désirant se faire remarquer et approcher de plus près la machine des Normes, opère un Servant d’une tumeur au cerveau dont il n’aurait pas survécu sans l’utilisation d’une technique que l’envoyé d’Alpha présentera comme le fruit d’une de ses recherches personnelles.
Effectivement, cet exploit va attirer l’attention sur lui …


Couverture - la planète des Normes


— Docteur Kleeth, nous avons l’ordre de vous emmener. Veuillez nous suivre.

Ils n’avaient même pas posé la question classique au sujet de son identité, toute erreur sur la personne était impossible puisqu’ils étaient guidés par le psycho-traceur ; l’homme qui le portait ne pouvait être un autre que celui qu’ils étaient venus quérir. L’Envoyé haussa les sourcils, hésita une seconde et finalement se leva. Il savait aussi qu’il était parfaitement inutile de discuter avec des Servants. Cette soudaine apparition des agents des Normes ne le surprenait d’ailleurs qu’à moitié, il s’étonnait seulement qu’elle se produise si tôt et d’une façon si soudaine, mais il n’avait jamais cessé de l’envisager et s’y était préparé depuis longtemps. Il sourit poliment, inclina la tête.

— A votre disposition, messieurs.

Encadré par les deux sbires, il longea les couloirs du bâtiment de réception jusqu’au grand parking de l’entrée où d’un geste à peine esquissé, les Servants lui désignèrent une grosse voiture arrêtée dans l’allée centrale, capot tourné vers la sortie.

— Entrez et asseyez-vous au milieu.

Il se pencha pour obéir à l’ordre, s’installa commodément, aussitôt rejoint par les deux hommes qui se placèrent de chaque côté de lui ; la banquette était suffisamment large pour que trois personnes y tiennent à l’aise. L’homme de droite saisit les leviers de commandes, démarra, franchit lentement la grille, tourna à gauche pour s’engager sur la route. Sans presque bouger la tête, Alan examinait du coin de l’œil ses accompagnateurs, constatant qu’ils ne portaient aucune arme visible ni probablement cachée et si, leur attitude demeurait lointaine et impersonnelle, elle ne dénotait ni tension ni hostilité. Cette façon d’encadrer leur « invité » pouvait n’être qu’une habitude routinière et d’ailleurs il n’y avait pas de siège arrière dans la voiture. Aucune accusation n’avait été formulée non plus, ce qui se passait était peut-être ce qu’il avait espéré provoquer en se décidant à soigner et guérir par ses propres méthodes l’incurable cancer du haut-commissaire Phréar. La valeur scientifique du véritable docteur Kleeth avait déjà attiré l’attention des Normes, c’était pourquoi elles l’avaient affecté au premier centre d’orthoneururgie de la capitale. Il venait de démontrer par une cure miraculeuse que ses capacités intellectuelles et professionnelles étaient encore plus grandes qu’on ne l’avait jugé, il paraissait donc logique qu’on le transfère encore plus haut, à l’endroit même où il pourrait être le plus utile et ce ne pouvait être qu’à l’intérieur du Cercle interdit puisque là seulement pouvait se situer un organisme supérieur à la clinique du professeur Féhir : quelque chose ressemblant à un conseil supérieur de la médecine. …

21 - DES ORDINATEURS-le(Ou … plus facile)
*

Cela pouvait expliquer que les policiers se conduisent somme toute civilement envers lui sans prendre la précaution de lui passer des menottes ou de le menacer avec un quelconque pistolet. Mais à la réflexion, cette attitude de non-méfiance était-elle vraiment significative ? Après des générations de conditionnement au respect de la toute-puissance des Normes, quelqu’un était-il encore capable de se rebeller et de tenter d’échapper à la convocation des Servants ? Personne n’osait même se débarrasser de son bracelet… Il suffisait que les hommes en bleu se montrent pour qu’on les suive passivement comme le Terrien était en train de le faire…

Il jeta un regard sur le paysage, fronça brusquement les sourcils. La route sur laquelle la voiture filait maintenant à bonne vitesse traversait une campagne à peu près déserte et sur la chaussée elle-même il n’y avait guère que quelques gros camions se succédant par intervalles.
Les premiers bâtiments de la grande cité d’Ejy-hod apparaissaient dans le lointain sur la gauche et les rayons du soleil, encore au début de sa course, frappaient obliquement les glaces de la voiture sur le même côté. On roulait donc vers le sud-est alors que, d’après ce que l’Envoyé avait pu apprendre avec certitude, les buildings abritant les ordinateurs et leurs Servants se trouvaient tout à fait au nord. Son bras droit se détendit d’un geste visiblement machinal, sa main glissa le long de sa ceinture, vint se poser sur ses genoux, poing fermé. Pendant quelques instants il observa le conducteur, notant que la direction du véhicule était assurée non par un volant mais par une sorte de manche à balai tandis que l’accélérateur et le frein étaient d’un modèle classique, puis d’une voix insouciante, posa une question.

— Où m’emmenez-vous ? Je ne reconnais pas cette route.

— A la clinique numéro deux, naturellement, répondit poliment l’homme de gauche. Elle se trouve à l’est d’Ejy, à l’opposé de la vôtre. Mais pour éviter de perdre du temps dans la traversée de la ville, nous passons par le grand boulevard extérieur.

— Ah bon… Pourquoi cette clinique en particulier ?

Les lèvres du Servant dessinèrent une légère moue d’impatience.

— Vous devriez le comprendre ! C’est le second centre …

22 - D’ ORTHONEURURGIE-le(Ou … plus facile)
*

— Opérer ?

— Dame ! Vous êtes un déviant, non ? Mais à quoi bon vous inquiéter, vous savez mieux que tout autre que la normalisation n’est pas douloureuse. Dans quelques heures vous vous sentirez tout à fait bien.

Ainsi telle était la conclusion des Normes : le cerveau de Kleeth avait besoin d’être remis au pas !
Pourquoi Alan n’avait-il pas songé plus tôt à une pareille décision, elle était tellement logique ! Que pouvait importer aux ordinateurs qu’il ait découvert une nouvelle théorie capable de sauver des vies humaines, tout ce qui comptait pour eux était qu’un certain citoyen hodien s’était permis de concevoir et d’effectuer un acte non conforme aux principes directeurs programmés dans leurs circuits.
Si un médecin guérissait une maladie considérée comme curable dans le répertoire thérapeutique, tout allait bien. Mais s’il s’agissait d’une affection pour laquelle aucun traitement efficace …

23 - LE PRATICIEN-le
(Ou … plus facile)
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Alan se souvenait du regard et du ton des paroles de Féhir et il comprenait maintenant pourquoi celui-ci avait fait en sorte de ne pas partager sa responsabilité. Il avait accepté que son assistant sauve un malade condamné parce que lui aussi était médecin et il ne pouvait donc s’opposer à une tentative qui avait pour but de repousser la mort, mais il ne voulait pas que la sanction retombe sur lui. En définitive, la faute de l’Envoyé avait été d’imaginer une technique nouvelle …

24 - ET LE PROPRE D’ UN ORDINATEUR-le(Ou … plus facile)
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La planète des Normes – Jan De Fast – 09

La planète des normes est un roman de Jan De Fast écrit dans les années 70, belles années de la collection fleuve noir.

L’auteur y évoque un monde où l’esprit des humains est, tout comme le corps, entouré de soins qui lui « évitent », ainsi qu’à la société, tout dérèglement, tout dépassement de la normalité.
Pour cela, la solution idéale :  la machine et les mots sans épaisseur de la « Norme »

La planète des Normes – Jan De Fast – 01
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La planète des Normes – Jan De Fast – 07
La planète des Normes – Jan De Fast – 08


Couv-cut - la planète des Normes

Allan se demande s’il doit poursuivre sa mission d’enquête. Même si la question de la compatibilité avec le monde auquel il appartient a sa réponse (négative), reste l’aide éventuelle à apporter, le plus discrètement possible, dans le cas où les habitants de cette planète seraient menacés. Est-il vraiment sur le « meilleur des mondes » ?
Et dans le cas où son intervention serait nécessaire, comment pourrait-il échapper à la surveillance du système des « Normes » pour intervenir ?
[Sa dernière interrogation étant comme un écho au fameux textes traitant de « La servitude volontaire« ]


Couverture - la planète des Normes


18 - SE DÉBARRASSER-le(Ou … plus facile)
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Toute cette police particulière qui servait d’intermédiaire entre les machines et le peuple serait aussitôt alertée, quadrillerait le territoire, multiplierait ses filets et personne ne viendrait à l’aide du criminel. Il ne pourrait se cacher nulle part, la partie serait trop inégale.
Les Servants, Alan le savait maintenant, n’étaient pas de quelconques sbires, c’étaient au contraire des hommes d’un quotient intellectuel supérieur avec lesquels il fallait vraiment compter.
Le professeur Féhir l’avait expliqué dès le premier jour : tout déviant primaire était réintégré dans le rang après normalisation. Mais s’il y avait récidive, la seconde intervention était plus profonde et le sujet ne retournait plus dans son milieu ; il devenait un Servant.
Étant donné que le désir d’échapper aux Normes ne pouvait naître que dans un esprit très évolué, les quelques centaines de milliers d’individus constituant cette caste particulière possédaient donc des cerveaux nettement au-dessus de la moyenne, ils étaient de taille à déjouer toutes les ruses.

19 - CETTE TECHNIQUE -le (Ou … plus facile)
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et démontrait à quel point la programmation des machines était proche de la perfection : il ne peut y avoir de meilleur agent de sécurité qu’un rebelle converti et la parcelle d’autorité qui lui est ainsi confiée achève d’en faire un loyal sujet. On ne rêve de bouleverser un ordre établi que lorsqu’on lui est subordonné, à partir du moment où on devient soi-même un chef, on n’a plus d’autre souci que de maintenir cet ordre… Encore une fois, l’aventure en valait-elle vraiment la peine ? Alan ne pouvait s’empêcher d’évoquer la classique image du singe se regardant dans un miroir : L’animal contourne la glace pour essayer d’atteindre ce congénère inconnu qui copie ses grimaces et naturellement ne trouve personne derrière.

20 - ET SI LES NORMES- le(Ou … plus facile)
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La planète des Normes – Jan De Fast – 08

La planète des normes est un roman de Jan De Fast écrit dans les années 70, belles années de la collection fleuve noir.

L’auteur y évoque un monde où l’esprit des humains est, tout comme le corps, entouré de soins qui lui « évitent », ainsi qu’à la société, tout dérèglement, tout dépassement de la normalité.
Pour cela, la solution idéale :  la machine et les mots sans épaisseur de la « Norme »

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La planète des Normes – Jan De Fast – 07


Couv-cut - la planète des Normes

A travers la réflexion d’Allan à propos de cette étrange civilisation, nous découvrons un des outils principaux au service des Normes : les bracelets nommés « psycho-traceurs » qui ont quelques ressemblances avec d’autres outils, bien réels ceux-là, qui se développent ici ou là, au service de la « sécurité de tous« 


Couverture - la planète des Normes


C’était là qu’intervenait la fonction contrôle des machines : veiller en somme à ce que chaque membre de la population soit toujours satisfait de son sort et surtout ne désire pas le modifier.
La Loi ainsi établie et promulguée était parfaite jusque dans ses moindres détails et il aurait été criminel de vouloir la changer au nom d’une …

15 - D’ UNE PHRASÉOLOGIE-le(Ou … plus facile)
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C’eût été ouvrir la porte à l’anarchie et à tous les maux qui en auraient résulté.
Là était le rôle des psycho-traceurs, ces bracelets individuels qui retransmettaient en permanence aux Normes les courbes d’activités cérébrales de chaque citoyen.
Lorsque la mentalité d’un Hodien devenait anormale, lorsque des conceptions hors série naissaient en lui et s’intensifiaient, le graphique enregistré se déformait et, dans la case correspondante à sa fiche d’identité, un voyant rouge s’allumait. Une psychose de déviation venait de se manifester.
Certes le phénomène était rare, l’équipement des Normes datait de nombreuses générations et la très grande majorité des sujets était conditionnée d’une façon quasi héréditaire. …

16 - N’ ÉTAIT PLUS CAPABLE-le(Ou … plus facile)
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, mais cela se produisait parfois. Le « déviant » ainsi détecté n’était cependant pas considéré comme un coupable, il n’était pas question de le châtier, de le mettre au ban de la société, de l’interner dans une prison ou dans un camp de concentration. C’était un malade, un patient atteint d’une affection psychotique qui n’était pas plus répréhensible ni plus honteuse que la tuberculose ou le diabète. Il devait simplement être soigné. Un groupe spécial de fonctionnaires dépendant directement des Normes, les Servants, allait le chercher en se guidant directionnellement sur les émissions du psycho-traceur, l’emmenait à la clinique neurologique où il était soumis à cette intervention orthoneuronale à laquelle Alan avait participé, et d’où il ressortait guéri, c’est-à-dire à nouveau « normal ». …

17 - « NORMAL » . -le(Ou … plus facile)
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NORME :

nom féminin xiie siècle. Emprunté du latin norma, « équerre », puis « règle, loi ».

1.  Type, état, comportement qui peut être pris pour référence ; modèle, principe directeur qu’on tire de l’observation du plus grand nombre*Norme esthétique, morale, juridique. Définir une norme. S’écarter de la norme.

▪  TECHNIQUE. Norme de sécurité, d’isolation. Mettre un appareil, une installation aux normes. Norme française, norme européenne homologuée, label de conformité aux règles de fabrication qui sont en vigueur en France, en Europe.
2.  MATHS. La norme d’un vecteur euclidien, le nombre qui donne la mesure** de sa longueur.
* Peut donc être une dérive de la démocratie prise alors comme prétexte de normalisation (sondage d’opinion).
**Cette définition suppose que les éléments concernés par la norme soient mesurables (quantités) ce qui exclut (hors réduction de ce mots par les organismes normalisateurs) les qualités.

Opération orthoneuronale :

Opération qui consiste à remettre les neurones (et donc le comportement) à l’équerre (droit) dans le cas où l’auto-régulation comportementale*** est déficiente.

*** On utilise souvent le terme flou « régulation comportementale » qui omet le sujet.
Lequel peut-être intérieur (il s’agit alors effectivement d’auto-régulation comportementale)   ou extérieur (médicament, intervention chirurgicale, traitement psychologique (exemple) …)

La planète des Normes – Jan De Fast – 07

La planète des normes est un roman de Jan De Fast écrit dans les années 70, belles années de la collection fleuve noir.

L’auteur y évoque un monde où l’esprit des humains est, tout comme le corps, entouré de soins qui lui « évitent », ainsi qu’à la société, tout dérèglement, tout dépassement de la normalité.
Pour cela, la solution idéale :  la machine et les mots sans épaisseur de la « Norme »

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Couv-cut - la planète des Normes

Allan, l’envoyé d’Alpha, découvre les outils au service de la société parfaitement équilibrée et notamment l’entité qui est à la tête de cette gestion idéalement centralisée.


Couverture - la planète des Normes


Dans le vocabulaire qu’il avait emmagasiné au début, le vocable revenait très souvent et le translateur sémantique lui-même l’avait assimilé à celui de « loi » ou de « principe directeur ». Le code civil et pénal en quelque sorte, l’ensemble des règlements et préceptes régissant la vie sociale sur Hod, les articles ordonnant ou interdisant telle ou telle action conforme ou contraire à la législation en vigueur et, en fait, c’était bien cela, dans une certaine mesure tout au moins. Les Normes constituaient bien la base juridique sur laquelle se réglait l’ensemble de la civilisation hodienne, mais elles ne se composaient pas d’un ensemble de textes pondus et remaniés par des législateurs sous la direction d’un parlement ou d’un exécutif pour être utilisées par une hiérarchie de tribunaux servis par un appareil policier. …

13 - C’ ÉTAIT À LA FOIS-le(Ou … plus facile)
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Quelque part dans la banlieue de la capitale s’érigeaient de gigantesques constructions à l’intérieur desquelles de puissants ordinateurs étaient groupés par dizaines de milliers. C’était dans leurs immenses mémoires que se trouvait inscrite la Loi, c’était la technocratie poussée à la limite, puisque le technicien n’était plus nécessaire sauf pour réparer un éventuel court-circuit et que la machine agissait seule en fonction d’une programmation définitive conçue pour que tout sur la planète demeure « normal ». Le terme exact était « Centre de gestion et de contrôle ». Les milliards de circuits électroniques renfermés dans ces armoires étaient là pour assurer à la communauté entière un rythme de vie sans problème, calculant les besoins sur tous les plans et y répondant à chaque instant par la régulation des ressources, le fonctionnement des exploitations et celui des industries de transformation et de production, l’animation des réseaux de distribution ; il ne pouvait jamais y avoir ni excès ni disette, ni surabondance ni rupture de stock. Toutefois la continuité de la vie économique n’était pas le seul but des Normes, le facteur sociologique était tout aussi important sinon davantage. Il était indispensable …

14 - QUE LUI AUSSI SOIT-le(Ou … plus facile)
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L’individu lambda l’ignore souvent, parfois même il connaît cette réalité, mais n’en mesure pas réellement les conséquences … une grande partie de notre existence est déjà régit par des normes pilotées par des machines/programmes/algorithmes
Un exemple entre mille : l’orientation des élèves de collège (en lycée ou dans les différentes section des lycées professionnel) est depuis plus de 10 ans gérée par des programmes. En entrée : les notes des élèves, en sortie … leur avenir.
Ce système étant jugé plus juste qu’une commission d’orientation où certes la subjectivité était présente, mais où d’autres critères absents des notes où les modulant pouvait être pris en compte.
Mais l’ensemble des acteurs qui étaient concernés par ces commissions, lourde de responsabilité et de situations difficiles à prendre en compte dans leur globalité, chefs d’établissements, conseillers d’orientations psychologues, … se sont trouvés soulagés.
En quelques secondes un travail qui leur demandait des heures de débats souvent difficiles et chargés de pathos, était expédié.
Quelques années plus tard … le même système régit l’orientation dans les études supérieures.

algorithme machine - Planète des Normes

La planète des Normes – Jan De Fast – 06

La planète des normes est un roman de Jan De Fast écrit dans les années 70, belles années de la collection fleuve noir.

L’auteur y évoque un monde où l’esprit des humains est, tout comme le corps, entouré de soins qui lui « évitent », ainsi qu’à la société, tout dérèglement, tout dépassement de la « Norme »

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La planète des Normes – Jan De Fast – 05


Couv-cut - la planète des Normes

L’auteur revient sur l’arrivée de l’envoyé de la planète Alpha et les circonstances de son « infiltrations ». (Il s’est substitué à une des victimes d’un accident d’aéronef.)
On apprend également en quoi consiste l’originalité de ce monde – repéré du fait de son absence totale d’évolution – révélée par un objet technique qu’Alan prend dans un premier temps pour une montre.


Couverture - la planète des Normes


La transformation ultérieure ne posait aucun problème, le Hodien était de la même taille que lui et, à l’aide d’un peu de dermoplastie et d’implants pigmentaires, l’Envoyé eut tôt fait de rendre son visage suffisamment analogue à celui du passeport. En détachant le bracelet fixé au poignet gauche du mort pour le mettre au sien, il haussa les sourcils d’étonnement, il ne s’agissait pas d’une montre, comme il s’y attendait, mais d’un disque assez épais dépourvu de cadran et complètement lisse. Un mot enregistré pendant son imprégnation lui revint en mémoire : psycho-traceur, et il se mit à examiner soigneusement l’objet à l’aide de l’équipement très complet du laboratoire occupant toute la section centrale du Blastula. C’était bien cela, un microsenseur enregistrant et réémettant l’activité bioélectrique de son porteur, les ondes cérébrales en particulier. Ainsi, chaque individu de la planète se trouvait donc …

11 - RELIÉ EN PERMANENCE-le

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Bien des choses encore obscures, dans tout ce qu’Alan avait appris, s’éclairaient d’un jour nouveau et si la civilisation hodienne était en retard dans beaucoup de domaines, elle ne l’était pas en matière de téléinformatique et d’ordination électronique, pareille réalisation miniaturisée en était la preuve. Avec un sourire pensif, l’Envoyé assujettit le traceur à son bras  (…) personne ne devait jamais oser se séparer de cet appareil sous peine de devenir immédiatement suspect de mauvaises intentions.

Il n’y avait plus qu’à faire disparaître définitivement le cadavre du vrai Kleeth au fond d’une crevasse du glacier, puis à se transporter au-dessous du lieu de l’accident et attendre. La réapparition quelque part des fréquences du psycho-traceur avertirait de la présence d’un survivant de la catastrophe, on viendrait à son secours. Cela dura longtemps  (…) Quand on le découvrit, à demi paralysé par le froid, il était vraiment temps, il sentait qu’il allait céder à l’engourdissement fatal et se préparait à rappeler le module pour éviter de partager le sort du véritable Kleeth, il commençait même à se demander s’il aurait la force de se traîner jusque dans la cabine. En tout cas, aux yeux des sauveteurs, son état de semi-cadavre était parfaitement convaincant.

*

* *

C’est donc ainsi que, après avoir reçu les premiers soins que nécessitait son état, il fut transporté jusqu’à sa destination officielle conformément aux documents contenus dans son portefeuille et se retrouva sans autre difficulté dans le centre neurologique d’Ejy-hod, d’abord en tant que convalescent puis en qualité d’assistant du professeur Féhir. Son intégration avait réussi en tout point et, en outre, cette quinzaine de séjour dans les vastes bâtiments de la clinique dont il faisait désormais partie avait apporté à son étude de multiples précisions que cette première intervention réalisée sous la conduite …

12 - DE SON PATRON-le(Ou … plus facile)
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La science fiction des années 70 semble parfois bien loin de nous parce qu’elle utilise souvent de supposés progrès techniques qui, aujourd’hui encore paraissent hors de portée. Mais les trames qu’elle explore sont très souvent, pour peu qu’on les transpose judicieusement, très proches de certaines réalité quotidienne de nos civilisations. 

 

IL EST FORT POSSIBLE QUE-leNB

La planète des Normes – Jan De Fast – 05

La planète des normes est un roman de Jan De Fast écrit dans les années 70, belles années de la collection fleuve noir.

L’auteur y évoque un monde où l’esprit des humains est, tout comme le corps, entouré de soins qui lui « évitent », ainsi qu’à la société, tout dérèglement.

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La planète des Normes – Jan De Fast – 04


Couv-cut - la planète des Normes

Ainsi celui qui s’est présenté comme le seul rescapé d’un naufrage, n’est pas le docteur Kleeth. Il s’appelle Alan, vient d’un ensemble de mondes civilisés et a une mission précise en rapport avec la planète où il s’est infiltré.

Pour préciser cette mission, l’auteur fait ici un petit détour par le rôle que joue la planète Alpha, dont Alan est l’envoyé en mission spéciale.

Occasion pour JAN de FAST d’évoquer le destin des civilisations.


Couverture - la planète des Normes


Pour en revenir aux problèmes posés par la découverte de civilisations extra-terrestres perdues quelque part dans le Cosmos, aucune décision immédiate ne pouvait être envisagée et en première mesure, le rapport du Service Cosmodésique entraînait automatiquement l’interdiction d’approche du secteur jusqu’à plus ample informé.
De deux choses l’une en effet ou bien, et c’était le cas le plus fréquent, cette race inconnue se situait à un niveau primaire et par conséquent son évolution devait se poursuivre sans interférences ni risques de traumatisation — telle était la grande Loi Galactique. Ou bien elle avait déjà atteint un stade intellectuel très développé, l’essor technologique par exemple, et un contact interstellaire pouvait être envisagé.
Toutefois là encore plusieurs hypothèses se présentaient. Les mécanismes de la pensée de ces indigènes pouvaient être irréductibles à ceux des Terriens, toute communication serait donc impossible et on devrait se contenter de les étudier avec précaution sans y toucher.
Ils pouvaient également en être encore au stade des instincts égocentriques, c’est-à-dire manifester une attitude hostile envers tout étranger quel qu’il soit et surtout s’il venait de l’espace ; dans ce cas il était préférable de les laisser mijoter …

09 - DANS LE BAIN DE LEURS-le(ou … plus facile)
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Restait la rare possibilité qu’ils aient franchi les étapes du purgatoire jusqu’à la disparition de ces tendances belliqueuses qui avaient jadis failli conduire l’humanité terrienne à sa perte mais, de toute façon, il fallait d’abord savoir à quoi s’en tenir.
C’était le rôle des Envoyés d’Alpha ; se rendre sur place, s’intégrer dans le milieu, l’étudier in situ, déterminer si de futures relations seraient possibles ou non.
La mission avait été proposée à Alan non seulement à cause de sa grande expérience en matière de races galactiques, mais aussi à cause d’un détail particulier.
D’après les premiers relevés des sondes autonomes, cette population, bien qu’encore relativement jeune et pourtant déjà dense — trois milliards environ — paraissait vivre dans un état d’équilibre complet sans luttes intestines ni querelles territoriales et ce simple fait constituait a priori une anomalie d’ordre socio-psychologique ; un médecin était donc tout indiqué, tant …

10 - IL PARAISSAIT-le(Ou … plus facile)
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La planète des Normes – Jan De Fast – 04

La planète des normes est un roman de Jan De Fast écrit dans les années 70, belles années de la collection fleuve noir.

L’auteur y évoque un monde où l’esprit des humains est, tout comme le corps, entouré de soins qui lui « évitent », ainsi qu’à la société, tout dérèglement.

La planète des Normes – Jan De Fast – 01
La planète des Normes – Jan De Fast – 02
La planète des Normes – Jan De Fast – 03


Couv-cut - la planète des Normes

Le docteur Kleeth (?) après avoir opéré le cerveau d’un patient considéré comme « anormal » par la « Machine des Normes » apprend ce que l’on fait dans le cas des récidives, lors d’un second « déséquilibrage » du cerveau chez une même personne. Mais il ne sait pas apparemment ce que signifie devenir un « SERVANT ».

Mais qui est ce docteur Kleeth dont le comportement semble un peu étrange au lecteur lorsqu’il se retrouve seul …


Couverture - la planète des Normes


Après un rapide dîner dans la salle de garde, Kleeth suivit le conseil du patron et regagna le confortable petit studio qui lui était affecté. Se comportant comme il en avait désormais pris …

07 - L’ HABITUDE-le(Ou .. plus facile)
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presque entièrement consacré comme toujours aux résultats des épreuves sportives. Après un délai raisonnable il coupa, se dévêtit tranquillement, se coucha, éteignit la lumière. Allongé dans son lit, il attendit encore quelques instants puis, tendant le bras vers ses vêtements posés près du lit, saisit sa ceinture de cuir qu’il palpa d’un geste précis. Sous la pression de ses doigts exercés, une mince fente invisible s’entrouvrit, révélant une poche secrète ménagée dans l’épaisseur d’où il tira un étroit bandeau de plastique métallisé relié par un très fin câble souple au microgénérateur intégré dans la boucle en forme de disque chromé. Il fixa ce bandeau autour de son front et, dans le noir, se détendît avec un soupir de soulagement. A partir de maintenant, toutes les manifestations bioélectriques de son cerveau ne pourraient plus rayonner à l’extérieur à l’exception des ondes delta, celles du sommeil ; pour les détecteurs ultra-sensibles des toutes-puissantes Normes, le docteur Kleeth dormait tranquillement et il pouvait enfin penser, réfléchir à son aise, faire la somme de tout ce qu’il avait appris jusque-là, en tirer les conséquences, échafauder des projets dont le plus bénin aurait fait bondir le professeur Féhir. Il pouvait surtout redevenir pendant quelques heures vraiment lui-même, c’est-à-dire non pas …

08 - UN HODIEN , -le(Ou … plus facile)
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