L’ENTRAIDE – : Un facteur de l’évolution – PIERRE KROPOTKINE – 2

[L’union fait la force

encore faut-il en être conscient (confiant)
et s’en saisir.]

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LES PLUS FORTS OISEAUX - letcr1

De l’essai
« L’entraide : Un facteur de l’évolution»

de Petr Alekseevitch Kropotkine

Parcours de lecture
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En clair

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La chasse et l’alimentation en commun sont tellement l’habitude dans le monde ailé que d’autres exemples seraient à peine nécessaires : c’est là un fait établi. Quant à la force que donnent de telles associations, elle est de toute évidence. Les plus forts oiseaux de proie sont impuissants contre les associations de nos plus petits oiseaux. Même les aigles, – même le puissant et terrible aigle botté, et l’aigle martial qui est assez fort pour emporter un lièvre ou une jeune antilope dans ses serres – tous sont forcés d’abandonner leur proie à ces bandes de freluquets, les milans, qui donnent une chasse en règle aux aigles dès qu’ils les voient en possession d’une bonne proie. Les milans donnent aussi la chasse au rapide faucon-pêcheur et lui enlèvent le poisson qu’il a capturé ; mais personne n’a jamais vu les milans combattre entre eux, pour la possession de la proie ainsi dérobée. Dans les îles Kerguelen, le Dr Couës vit le Buphagus – la poule de mer des chasseurs de phoques – poursuivre des goélands pour leur faire dégorger leur nourriture, tandis que, d’un autre côté, les goélands et les hirondelles de mer se réunissaient pour disperser les poules de mer dès qu’elles s’approchaient de leurs demeures, particulièrement au moment des nids.

L’ENTRAIDE – : Un facteur de l’évolution – PIERRE KROPOTKINE – 1

 LA SOCIABILITE EST AUSSI BIEN UNE LOI DE LA NATURE QUE LA LUTTE ENTRE SEMBLABLES-letc


De l’essai
« L’entraide : Un facteur de l’évolution»

de Petr Alekseevitch Kropotkine

Parcours de lecture
LA SOCIABILITE EST AUSSI BIEN UNE LOI DE LA NATURE QUE LA LUTTE ENTRE SEMBLABLES-s

En clair (sur babélio)

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Lorsque nous étudions les animaux – non dans les laboratoires et les muséums seulement, mais dans la forêt et la prairie, dans les steppes et dans la montagne – nous nous apercevons tout de suite que, bien qu’il y ait dans la nature une somme énorme de guerre entre les différentes espèces, et surtout entre les différentes classes d’animaux, il y a tout autant, ou peut-être même plus, de soutien mutuel, d’aide mutuelle et de défense mutuelle entre les animaux appartenant à la même espèce ou, au moins, à la même société. La sociabilité est aussi bien une loi de la nature que la lutte entre semblables. Il serait sans doute très difficile d’évaluer, même approximativement, l’importance numérique relative de ces deux séries de faits. Mais si nous en appelons à un témoignage indirect, et demandons à la nature : « Quels sont les mieux adaptés : ceux qui sont continuellement en guerre les uns avec les autres, ou ceux qui se soutiennent les uns les autres ? », nous voyons que les mieux adaptés sont incontestablement les animaux qui ont acquis des habitudes d’entraide. Ils ont plus de chances de survivre, et ils atteignent, dans leurs classes respectives, le plus haut développement d’intelligence et d’organisation physique. Si les faits innombrables qui peuvent être cités pour soutenir cette thèse sont pris en considération, nous pouvons sûrement dire que l’entraide est autant une loi de la vie animale que la lutte réciproque, mais que, comme facteur de l’évolution, la première a probablement une importance beaucoup plus grande, en ce qu’elle favorise le développement d’habitudes et de caractères éminemment propres à assurer la conservation et le développement de l’espèce ; elle procure aussi, avec moins de perte d’énergie, une plus grande somme de bien-être et de jouissance pour chaque individu.