L’avis de Pavlov – Un premier roman (2)

*ÉDOUARD VOULAIT ÉCRIRE LES CERCLES-letex

*

[Désir
de qui tient la plume

si difficile à contenter.]

*

*


Extrait de « L’avis de Pavlov »

de Christine Jeanney
Publié aux éditions Qazaq (de Jan Doets)
en édition numérique (gratuit)

ÉDOUARD VOULAIT ÉCRIRE LES CERCLES-col

(Pour le parcours de lecture cliquer l’image)


Christine Jeanney  aux édition  Qazaq
chez publie.net

son espace d’écriture sur la toile : Tentatives

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Là où la vie patiente – Anna Jouy – [bientôt aux éditions Qazaq]

Après plusieurs recueils de poésie (qui ont suivi « Strasbourg verticale« ), Anna Jouy publie à nouveau un roman (autobiographique) aux éditions Qazaq (de Jan Doets).

La date prévue pour cette sortie est … juste un peu avant la grande rentrée littéraire de septembre, le 26 août prochain.

On peut voir une présentation vidéo très poétique (on ne se refait pas !) sur le site des éditions Qazaq.

Anna a bien voulu m’autoriser à citer une phrase de son texte et m’a laissé la choisir en me procurant un extrait de son roman.

J AI TENTÉ LA MARE MYSTÉRIEUSE-lex2


Proposition de lecture pour l’extrait complet :

[Almanach] Isabelle Pariente-Butterlin…

[Date anniversaire rectifiée. Merci Jan !]
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[Un écho (?) à un suicide par noyade d’une femme aimante mais qui n’en peut…
et, plus près de nous à ceux qui ne souhaitent pas cette mort, mais qui n’en peuvent …]

Samedi 17 mai 2014, en les terres des cosaques des frontières
(de Jan Doets)
Isabelle Pariente-Butterlin donne Aedificavit 9

(extrait)

JADIS ELLE EST MORTE MAIS ELLE -letcr1-exp

(à cliquer pour obtenir le parcours de lecture)

Le passage en son entier 


Proposition de lecture :

 


Pourquoi continuer ? Le noyé un instant abandonne. S’abandonne.

Au-dessus, il est vrai, la vie est là. L’enfer aussi, non moindre, pourquoi s’acharner ? Les enfers liquides se referment mollement, on dit qu’elle est morte, jadis, les enfers liquides se replient mollement, le noyé s’abandonne et tout va s’abolir. Enfin. L’air manque. Tout est flou. L’air manque. Tout est pire. Oui, tout est pire, vraiment, l’air manque, les noyés sont gonflés d’eau, du moins est-ce ce qu’on dit. L’air manque atrocement, horriblement, cela flotte. C’est atroce. Mais tout est pire. S’arrêter est pire ; il faut remonter.

La surface des eaux est pire mais il faut remonter. Cela demande un effort inimaginable. L’eau se refermait lentement. C’est une poussée extraordinaire dont il ne se serait jamais soupçonné, un effort infini, un effort infini, immense, plus vaste que les eaux. C’est tant d’impossible à accomplir que cela s’accomplit. Effort désespéré de la noyade, tout est pire, mais il ne peut périr noyé.

Jadis elle est morte mais elle l’aimait. Elle n’a pas senti que les eaux tentaculaires la berçaient, elle emportait son image. Non, pardonne-moi, elle aussi a tenté un dernier sursaut mais d’autres silences l’accablaient et l’entraînaient. En vain, elle essaya et de dût être atroce. In memoriam.

Et c’est pourquoi ils tentent de se redresser, de revenir. L’effort est immense et certains, épuisés, sont pâles et blêmes de leur abandon.

(…)

Je relis ces lignes et elles se superposent à d’autres images, et d’autres images encore se superposent à elles. 

Toutes ces scènes de noyade aujourd’hui laissent des corps sur les côtes de l’Europe. Les images nous parviennent, accompagnées d’un commentaire. D’eux, c’est tout ce qu’il reste, une image et un commentaire. On aperçoit des corps dans des couvertures. La mer en apportera d’autre quelques jours plus tard, et ils effaceront les précédents. On ferme tous les yeux un instant. On préfère ne pas voir mais on ne peut pas ne pas ressentir. Ce n’est pas possible. 

Sur les côtes, les plages ensoleillées de la Méditerranée, des corps échouent que la mer a dévorés. Les eaux de nos côtes sont coupantes comme des lames de rasoir. 

Des corps échouent, qui tentaient seulement de rejoindre, vivants, nos côtes, qui tentaient de dérouler le fil de leur vie. Et derrière chaque corps, chacun de ces noyés, il y a une scène irréductiblement singulière, d’une vie qui préfère prendre un bateau dans la nuit, tenter sa chance pour rejoindre des côtes lointaines. Il y a donc un moment où il faut décider de mettre sa vie sur quelques planches, pour traverser la mer, pour continuer à dérouler le fil de ses espoirs. 

Puis ils échouent sur les côtes ensoleillées.

Et cet homme, qui tenta de traverser la Manche pour passer en Angleterre. Quand on l’a ramené à terre, il disait qu’il se récitait des poèmes. Je n’ose même pas imaginer ce que c’est que traverser la Manche, la nuit, avec pour seul bateau un triangle de bois et des flotteurs, en compagnie des poèmes qu’on aime. Je n’ose pas l’imaginer. 

Toutes ces scènes nous parviennent, on ne peut pas ne pas les entendre. N’est-ce pas ?, on ne peut pas ne pas les entendre. On ne peut pas ne pas les conserver en soi. Les coucher dans sa mémoire. Je ne sais pas comment nous faisons pour ne pas penser seulement à cela. Pour penser à autre chose. Pour repartir dans la vie. Ensuite. 

Texte et image : Isabelle Pariente-Butterlin

CLIMATS- LAURENT GRISEL – 5

« le monde est sans intention
le monde est sensible  »
Laurent Grisel


Slow²Reading

[Il y a loin
de la déesse peinte en son coquillage
à la planète voisine de la terre.

Et pas seulement en kilomètres !]
___

 UN ENFER QUI DISSOCIE - LETCR1-EXP

Extrait du poème
« Climat »

de Laurent Grisel

Editions publie.net
dans la collection L’Inadvertance, poésie

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Parcours de lecture

UN ENFER QUI DISSOCIE - SR

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En clair
(cliquer)

UN ENFER QUI DISSOCIE - TXT0R


Proposition de lecture

 

Une lecture de Climat (version courte) par l’auteur
Son site  imagine36tigres

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les TAGS
donnent des mots de la grille.

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Pour agrandir une image, cliquer dessus



les trois sœurs Vénus, Terre, Mars
commencèrent de la même façon :
dégazage par volcans
vapeur d’eau, océans
dioxydes de carbone et de soufre, mais peu, dissous dans les eaux
 
Vénus chauffa
la montée en puissance du Soleil évapora les eaux
la vapeur créa un puissant effet de serre
qui chauffa encore plus
qui évapora encore plus
 
ce qui libéra les dioxydes
le dioxyde de carbone dominant
remplaçant l’eau évaporée
s’accumulant en gaz à effet de serre
ce qui chauffa encore plus la planète
 
stable
aujourd’hui
entre 446
et 482°
 
un enfer qui dissocie
toute molécule d’eau

Tu amarres les vagues -Sabine Huynh (Mots) Louise Imagine (Images)

« Tu amarres les vagues est un livre qui se lit doucement.
Si seulement on accepte son invitation et si on y pense un moment, la douceur est une des choses les plus précieuses au monde.
Il y a une façon de parler de l’enfance, et du lien à son enfant qui est

Ce regard sur l’amour est en chacun de nous , dans l’enfant que nous avons été, dans
… »

Extrait de la Préface de Isabelle Pariente-Butterlin


COMME UN CAILLOU ROND ET LISSE - letcr1-exp2

 (Très belle) phrase qui clôt la préface de Isabelle Pariente-Butterlin

« Tu amarres les vagues»
de Louise Imagine
(pour les photographies)
et
Sabine Huynh
(pour les poèmes)


Parcours de lecture
COMME UN CAILLOU ROND ET LISSE - ss1

En clair

COMME UN CAILLOU ROND ET LISSE - txt0

Lecture de la préface


On peut aussi lire quelques mots de Louise Imagine elle-même, à propos de l’enfance
chez Isabelle Pariente-Butterlin   ici

Ainsi que les pages qu’Isabelle Pariente-Butterlin a consacré sur son site (au bord des mondes) à
« CE QU’ON DOIT A L’ENFANT QU’ON A ÉTÉ » 


 Merci de signaler une erreur 


Tu amarres les vagues est un livre qui se lit doucement.
Si seulement on accepte son invitation et si on y pense un moment, la douceur est une des choses les plus précieuses au monde.
Il y a une façon de parler de l’enfance, et du lien à son enfant qui est

Ce regard sur l’amour est en chacun de nous , dans l’enfant que nous avons été, dans


Nous tenons au creux de nos mains, comme un caillou rond et lisse qu’on saisit du regard et de la main dans l’eau transparente, un livre qui rend heureux.

Avant que la ville ne brûle – Cosmas Polìtis

[Histoire, en forme de conte, d’une ville partagée (Smyrne) dans les temps qui ont précédé son embrasement]

Le sang ne se change pas - letcr1-exp

 

Extrait du livre de Cosmas Polìtis
Avant que la ville brûle

Traduit du grec par Michel Volkovitch 

 

Parcours de lecture
(à cliquer)

Le sang ne se change pas - s

En clair

Le sang ne se change pas -txt0

Un extrait plus long
Le sang ne se change pas-txt1

 

 

 

Une présentation du livre


 

Et tandis qu’ils racontaient, voilà que retentit la sirène de l’usine à côté, celle de Kalidònis.
— Tiens, pourquoi ils sonnent la sortie ? Ils ne travaillent pas aujourd’hui.
— Ils ont dû apprendre la nouvelle.
— Mais enfin, ils sont pour les Anglais. Ils ont pris la nationalité.
— Le sang ne se change pas en eau.
— Katerìna ! Laisse le chat et va vite sortir la marmite du feu ! s’écria Styliani en poussant sa fille.
La petite flanqua un coup de poing à Periklis, qui s’apprêtait à lui tirer sa natte, et s’en fut vers la maison, le chaton dans les bras, en jetant des coups d’œil derrière elle.
— Je parie que c’est le gardien de l’usine qui a décidé de faire marcher la sirène. Yòryis Mavrovouniòtis.
Katerìna avait tort de se méfier, Periklis ne la poursuivit pas, ayant trop peur de Styliani.
Les enfants, maintenant que les femmes les laissaient tranquilles, se remirent à discuter entre eux, s’écriant :
— On a gagné ! Ils arrivent ! Ils arrivent !
— Mais enfin, qui arrive ? demanda Kyra Doudou, l’une des femmes.


 

L’ÉVIDENCE ABSURDE – RENÉ DAUMAL – DE QUELQUES SCULPTURES SAUVAGES – 2

[Le Grand Jeu renverse le regard
que l’on peut porter sur le masque africain.]

À COMBIEN DE DÉLUGES - letcr1- exp

Sans l’image
(à cliquer)

À COMBIEN DE DÉLUGES - letcr1


Extrait du recueil d’essais
« L’Evidence absurde 1926-1934 – Essais et notes 1 »
de René Daumal

dans
« DE QUELQUES SCULPTURES DE SAUVAGES »

(On pourra rapprocher ce titre un tantinet provocateur
de la définition vue précédemment
de la « race cuivrée » et
de la civilisation « sauvage »

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parcours de lecture
À COMBIEN DE DÉLUGES - s

En clair

À COMBIEN DE DÉLUGES - txt0

 Un extrait plus long

À COMBIEN DE DÉLUGES - letcr1- txt1


Merci de signaler une erreur 


Nous ne les montrons pas comme des oeuvres d’art, ni comme des joujoux, ni comme des grigris, ni comme des tire-sous, ni comme des attrape-nigauds; nous les montrons tout au plus comme des grands-pères. Vous croyez peut-être qu’ils sont beaux, les bonshommes, vous croyez peut-être qu’ils sont drôles, et qu’ils ont le génie et la fraîcheur de la jeunesse et le charme si particulier (tatsim!tatsim!) des « peuples-enfants », et bien au goût du jour, pas vrai, morveux de la cervelle, civilisés, mais regardez-les, ces bouts de bois, ils se foutent de vous.
Si vous saviez à combien de déluges d’eau, de vent, de feu ils ont survécu avec leur rire d’au-delà toutes les voûtes crâniennes et célestes, qui est de chaque instant, qui est de chaque battement de ta tempe, monsieur, rire au fil de rasoir au ras de l’artère gonflée de ton sale sang de fausse brute! Et leur âge, sans mémoire, cette éternité immédiate, ah! non, pas celle-là qui s’étend comme un caoutchouc abstrait plus loin que le fantôme Extrait de la publication de quelques sculptures sauvages demain, plus loin que le fantôme hier, pas ces fumisteries métaphysiques où l’occidental crétinisé croit avoir hérité de solides racines dans le sein de son Dieu le père l’absence on n’a pas fini de s’y tromper, il ne s’agit pas de consolations faciles (à quoi ? à soi) non, mais l’éternité du moindre mouvement grotesque ou tragique, épouvanté ou douloureux de la brute humaine que tu es, qu’il faut transformer avec la claire conscience d’être où tu es, et non pas où tu vas, ni d’où tu viens.

L’OBJEU – Ly-Thanh-Huê, textes Bona Mangangu, photos

« Échapper au ronron de leur danse. Staccato fibrille dans leur coulure fluide.OBJEU - couverture
Ils étaient des objets au sein de la forêt qui ont devisé matière, féline fourrure, chrysalide lumière, naissance au monde et mots nouveaux.

J’ai écouté.

Me suis-je faite scribe de leurs mots ?

Aimerais. »

Ly-Thanh-Huê (extrait de la présentation)

Couverture Bona Mangangu

 

L’oeuvre est disponible aux éditions Qazak (de Jan Doets)  ici

 



  
PALETTE INFIME DE CIEL DE TERRE - letcr1-exp

  —
(Si tu es novice
ici les liens entre les mots sont donnés
– à cliquer – )

PALETTE INFIME DE CIEL DE TERRE - letc1-sr

 « L’objeu »
de LY-THANH-HUÊ
(Lan Lan Huê)

Extrait de   « L’origine du monde »

Itinéraire de lecture

PALETTE INFIME DE CIEL DE TERRE - sr

En clair

PALETTE INFIME DE CIEL DE TERRE - txt0r

 un extrait plus long

PALETTE INFIME DE CIEL DE TERRE - txt1r



Mais soudain, un rideau gris, plombé d’ombres. On le dit pourtant multicolore. Palette infime. De ciel, de terre et d’eau. Quel prisme voile ainsi. La gorge trouble de ton regard.
C’est l’origine du monde.
En abîme. Evidente. Soudaine. Vois ce que tu n’as jamais vu. Là d’où tu es venu. Petit homme.
L’hiver est là. Tu croyais parler l’alphabet des choses. Et dans chaque flaque de lumière. Se sont égrenées les alvéoles. Devenues fables folles. Se sont creusées. Céruse sépia. Les lèvres du vent. Elles ont susurré l’onde. Des perceptions nocturnes. Leurs bouquets sauvages. Bourgeons corail. C’était en amont du langage.
Elle a pour nom forêt.
Elle a fêté ses sous-bois, ses jardins et ses clairières. Il y maraude des renards apprivoisés. Non loin des sourires lune. Et nul ne s’efface ni ne s’estompe.