… raconter sa vie, hormis le fait que cet acte confère de la valeur à ce qui a été vécu et une impression de maîtrise, procure au narrateur un sentiment de compétence : sa capacité à évoquer (reconstruire) les expériences et événements passés rend compte d’une mémoire qui fonctionne (même lorsqu’elle présente des défaillances au quotidien).
Le récit de vie comporte ainsi des effets positifs sur la métamémoire et partant sur l’estime de soi, dont nous avons relevé l’importance dans le sentiment d’identité.
“Mme C., [de séance en séance], s’étonnait d’avoir pu verbaliser cela et se redécouvrait au fur et à mesure comme quelqu’un qui va à la rencontre de son propre être. La réattribution de son histoire était très éphémère — quelques minutes—, mais pendant ce temps bref, elle pouvait revivre son passé avant de quitter le bureau avec une partie du livre de sa vie.”
Dr C. Szekely, F. Ouvrard, La maladie d’Alzheimer, Solar, 2007