Merci de votre indulgence pour la traduction (de Jack 115)
elle n’était pas destinée au partage, mais
elle m’a rendu un grand service, elle vous servira peut-être
Il y a quelques années, j’ai été invité par le président d’une grande université de technologie en Asie de venir la visiter. Comme tout homme de son importance, il était flanqué de deux jeunes assistants en costumes noirs qui, pour autant que je sache, portaient des kalachnikovs sous leurs manteaux. Après avoir parlé longuement de ses nouvelles sections d’études économiques et de management, le président a pris une pause pour me permettre de le complimenter. Au lieu de cela je lui ait fait remarqué qu’il ne semblait y avoir aucune étude critique d’aucune sorte sur son campus. Il m’a regardé d’un air amusé, comme si je lui avais demandé combien de doctorats en pole-dancing il avait chaque année, puis répondit de manière assez raide « Votre remarque sera notée ». Il a ensuite sorti de sa poche un petit objet de très haute technologie, l’ouvrit et prononça dedans quelques mots en Coréen, probablement « Tuez-le ». Une limousine de la longueur d’un terrain de cricket est ensuite arrivé, les assistants du président l’y firent rentrer puis elle repartit. J’ai regardé sa voiture disparaître de ma vue, me demandant quand est-ce que son ordre d’exécution serait accompli.
Ceci est arrivé en Corée du Sud, mais cela aurait put prendre place à peu près n’importe où ailleurs sur la planète. Depuis Cape Town à Reykjavik, de Sydney à Sao Paulo, un évènement aussi important que la révolution cubaine ou l’invasion de l’Irak à sa propre manière est à coup sûr en approche : la lente mort de l’université en tant que centre de la critique humaine. Les universités, qui en Angleterre ont une histoire longue d’environ 800 ans, ont traditionnellement été raillé comme étant des tours d’ivoire, et il y a toujours eu une part de vérité dans cette accusation. Pourtant la distance qu’elles ont misent entre elles et la société en général pouvait démontrer à la fois cette théorie et son contraire, leur permettant de refléter les valeurs, ambitions et intérêts d’un ordre social trop frénétiquement attaqué à ses propres activités à court terme pour être capable d’autocritique. A travers le globe, cette distance de la critique est en train d’être diminuée à presque rien maintenant que les institutions qu’ont produit Erasmus et John Milton, Einstein et Monty Python, capitulent face aux priorités du capitalisme global.
Un lectorat américain sera assez familier avec la plupart de tout ceci. Standfort et le MIT, après tout, ont produit les modèles de l’université entrepreneuriale. Ce qui a émergé en Angleterre, cependant, est ce que certains pourraient appeler l’américanisation sans richesse – la richesse, au moins, du secteur privé de l’éducation américaine.
Cela devient d’autant plus vrai dans ces écoles traditionnelles de la noblesse anglaise, Oxford et Cambridge, dont les facultés ont toujours été protégée jusqu’à un certain point contre les économies étrangères durant des siècles de généreuses donations. Il y a quelques années, j’ai démissionné de mon poste à l’université d’Oxford (un événement aussi rare qu’un tremblement de terre à Edinburgh) lorsque j’ai compris qu’on attendait de moi que je me comporte moins comme un étudiant que comme un patron d’entreprise.
Lorsque je suis entré à Oxford pour la première fois 30 ans plus tôt, un tel professionnalisme aurait été accueilli avec un dédain d’aristocrate. Ceux parmi mes collègues qui ont pris la peine de terminer leur doctorat utiliseraient parfois le titre de « Monsieur » plutôt que « Docteur », vu que « Docteur » suggérait un niveau de travail impropre à un gentleman. La publication de livres était vue comme un projet assez vulgaire. Un bref article tous les 10 ans environ sur la syntaxe du portugais ou les habitudes culinaires de l’ancienne Carthage était considérée comme à peine permise. Il fut un temps plus ancien où les étudiants ne se seraient même pas dérangés à organiser des cours privés pour leurs semblables moins âgés. Au lieu de cela, ces nouveaux étudiants [débarqueraient simplement soûls dans les chambres de leurs aînés pour un verre de sherry et une discussion civilisée sur Jane Austen ou la fonction du pancréas ? (traduction hésitante)].
Aujourd’hui, Oxbridge conserve l’essentiel de son génie. Ce sont les donneurs qui décident comment investir l’argent de l’université, quelles fleures planter dans ses jardins, quels portraits accrocher dans la salle commune dans sages, et comment expliquer à leur étudiants pourquoi ils ont dépensé plus dans la cave à vin que dans la librairie. Toutes les décisions importantes sont prises par les boursiers de l’université en réunion plénière, et chaque affaire est conduite par des représentants élus, depuis les finances de l’établissement jusqu’aux routines administratives. Ces dernières années, cet admirable système d’auto-gouvernance a dû se confronter un grand nombre de défis centralisateurs, du genre de ceux qui m’ont conduit à quitter mes fonctions, mais a tenu bon dans les grandes lignes. Précisément parce que les établissements d’Oxbridge sont pour la plupart des institutions pré-modernes, ils ont une petitesse qui peut servir de modèle pour une démocratie décentralisée, et cela malgré l’odieux privilège dont ils continuent de profiter.