Dans un temps où les travaux d’écritures, autres que la copie, n’était pas soumis à la dure loi de la rentabilité économique, et donc à un rythme de production soutenu, il était possible de publier en quelques lignes ce qui aurait pu (et du) en notre époque faire le sujet d’une thèse et d’un ouvrage entier.
Pour s’en persuader, il suffit de se plonger dans un paragraphe de l’œuvre de (Charles Louis de Secondat, baron de La Brède et de) Montesquieu
« Quand un peuple n’a pas l’usage de la monnaie, on ne connaît guère chez lui que les injustices qui viennent de la violence ; et les gens faibles, en s’unissant, se défendent contre la violence. Il n’y a guère là que des arrangements politiques. Mais chez un peuple où la monnaie est établie,
forcé d’avoir de bonnes lois civiles ; elles naissent avec les nouveaux moyens et les diverses manières d’être méchant*.
Dans les pays où il n’y a point de monnaie, le ravisseur n’enlève que des choses, et les choses ne se ressemblent jamais. Dans les pays où il y a de la monnaie, le ravisseur enlève des signes, et les signes se ressemblent toujours. Dans les premiers pays rien ne peut être caché, parce que le ravisseur porte toujours avec lui des preuves de sa conviction : cela n’est pas de même dans les autres.
__
- Le joli mot !
Que l’on ne voit plus de nos jours que sur les lèvres des enfants … ou des parents.