[Almanach] Zyrànna Zatèli …

[Un recueil de nouvelles, traduites du grec par Michel Volkovitch.
La nouvelle citée ici évoque d’étranges lettres
et un personnage tout aussi étrange
malmené par le destin et ses auxiliaires : les proches.]

Jeudi 28 mai 2009
Les éditions Publie.net donnaient
de Zyrànna Zatèli 
« Gracieuse dans ce désert »
(extrait de la nouvelle « Lettre du moyen âge« )

                                        IL BÉGAYAIT TELLEMENT QUE LE TEMPS -letcr1-exp2                               

(à cliquer pour obtenir le parcours de lecture)

Le passage en son entier


Proposition de lecture :


Récemment une version papier qui inclut l’accès au format numérique
a été publiée par le même éditeur.


Tous les deux ou trois jours, Tàkis passait dans les magasins, une gamelle de l’armée à la main ; on lui donnait une tomate, ou une pomme, le boulanger un demi-pain, le poissonnier deux sardines — un jour, quelqu’un eut l’idée macabre d’y mettre, enveloppé dans du papier sulfurisé, un rat crevé. Tàkis n’avait qu’un frère, qui une fois marié, disait-on, l’avait chassé de chez lui ; ou plutôt c’était sa femme, elle avait honte de son beau-frère fou, la malheureuse. C’est ton frère ou moi, avait-elle dit, mais ce n’était peut-être que des bobards. Lui-même n’en parlait jamais — il bégayait tellement que le temps qu’il dise bonjour, il faisait déjà nuit, à la longue il finit même par ne rien dire du tout, déambulant bouche cousue, mis à part un hennissement sauvage qui parfois tombait de sa bouche, rire ou plainte, selon. Car on savait à peu près s’il riait ou pleurait. À son regard, à sa façon de réagir. On lui disait Salut, capitaine ! et ses yeux étincelaient de joie, son visage s’adoucissait, le hennissement était un rire. On lui disait Salut, pope ! et tout entier il s’assombrissait, ses yeux noirs, ne pouvant noircir davantage, s’enfonçaient dans leurs orbites, le hennissement était une plainte. Il ramassait des pierres, les jetait en tous sens et gare à qui se trouvait là. Il ne supportait pas d’être appelé pope. Le rêve de sa vie : être capitaine. Voilà pourquoi Artèmios T. lui accorda cette faveur.
Artèmios T., commandant des gardes mobiles, venait d’ailleurs, et nous n’aurions su dire, jusqu’alors, de quel bois il était fait ; mais quand, près de la soixantaine, il s’amouracha d’Àspa K., une délicate créature qui avait le tiers de son âge, et qu’il réussit à l’épouser non sans mal, cet amour tardif et brûlant le rajeunit, lui donna ce qu’on appelle un « cœur d’or », au point qu’il prit sous sa protection tous les humbles et les opprimés, Tàkis en tête.
— Tu veux être capitaine, mon garçon ? Tu l’es ! dit-il en guise de baptême, et il lui donna une vieille capote encore solide, un pantalon kaki, une chemise kaki, un pull, un maillot de corps, des godillots, un béret de capitaine, et même des gants de laine kaki et un caleçon. Il lui céda aussi un coin pour dormir dans un magasin des gardes mobiles, avec un lit de camp, des couvertures, un oreiller, plus un poêle pour l’hiver.
— Ça te va, mon garçon ? Tu veux autre chose ?
Tàkis fit non de la tête.
— Une femme, peut-être ?
Il refit non.
— Une gamelle pour ton manger ?
— Oui, dit Tàkis, et c’est ainsi qu’il obtint la gamelle.
Trois ans plus tard, hélas, Artèmios T. prit sa retraite et s’en fut avec Àspa et leurs deux enfants, puis on ne tarda pas à liquider les gardes mobiles, on vida les grandes salles, les magasins, tout. L’édifice appartenait à la commune, qui mit les scellés en attendant qu’on le démolisse, quelques années plus tard ; seul un assez grand espace, derrière, plein de broussailles et de cognassiers stériles, qu’on appelait généreusement verger, resta ouvert au public, ainsi que les cabinets, au fond. La région produisant du tabac, les gens des maisons alentour venaient y étendre leurs feuilles de tabac pour les faire sécher au soleil ; certains tentèrent de faire pousser des tomates et des melons, mais rien à faire, la terre était stérile, elle n’acceptait que des chardons et des cognassiers sans coings.

Le temps …

Suscité par le texte d’Anna Jouy « :

« Mécanique web poème.Moi aussi, écrire des… »

 

LE TEMPS À DÉFAUT DE POUVOIR - letcr1-exp

 


Parcours à retourner
LE TEMPS À DÉFAUT DE POUVOIR - sr

Les anciens qui avaient choisi l’eau pour mesurer le temps l’ont-il fait (consciemment ou non) par défaut, parce qu’ils ne maîtrisaient pas la technologie de la roue dentée, ou de la pulsation du quartz ?
N’étaient-ils pas plus près de l’essence du temps même s’ils sacrifiaient ainsi à la précision de la mesure.

Ne manquons nous pas de fluide ? dans une perception si numérisée du monde qu’en a disparu presque toutes les formes que peut prendre ce qu’on nomme silence.

HOPPER, ou « La seconde échappée » – CHRISTINE JEANNEY -« Nighthawks »

Christine Jeanney publie, en version numérique, 21 textes centrés sur 21 tableaux de Hopper.
[La reproduction de ces toiles (non libres de droits) n’étant pas possible avant 2037,  des liens internes au fichier (epub ou pdf) pointent vers les sites/Musées où ces toiles sont exposées.]

Ici il est question de cette temporalité particulière aux oeuvres de Edward Hopper dont Christine Jeanney donne à percevoir l’épaisseur et la texture à travers ces 21 écrits.

L’oeuvre est disponible aux éditions QazaQ (de Jan Doets)  ici

 

Slow²Reading

UN TEMPS FIGÉ SANS PORTE - letcr1-exp2

—-
(sans le tableau de Hopper
cliquer)

 

Extrait de
« Hopper ou « la seconde échappée »
de Christine Jeanney

« Nighthawks »

Parcours de lecture

UN TEMPS FIGÉ SANS PORTE - sr

En clair

UN TEMPS FIGÉ SANS PORTE - txt0r

 

Proposition de lecture



* SlowReading : (lecture lente) lecture aux lèvres, qui ralentit une pensée toujours pressée et galopante
** Slow²Reading : (lecture très lente) lecture lettre à lettre conformément à la « prière des mots »


Christine Jeanney  aux édition  Qazaq
chez publie.net

 

son espace d’écriture sur la toile : Tentatives


Il faudrait être capable de remonter le fil jusqu’à se retrouver la première fois devant Nighthawks, revivre cette seconde, la première, on regarde Nighthawks et ça n’est jamais arrivé avant.
Un temps figé sans porte, sortir n’est pas envisageable, la rue déserte vue seulement à travers la vitre, aquarium. La solitude urbaine, les bouches sourdes, les monologues intérieurs, se taire, et même parler équivaut à se taire quand les naufragés ne partagent que la nuit.
Le voir, sans les bouchons et les encombrements, le brouhaha des boîtes de chocolats et des posters, les commentaires et les versions multiples de Nighthawks, celle ou R2-D2 gît devant la vitrine, celle des Simpson, de Super Mario ou Batman, celle reconstituée de legos entièrement et l’autre détournée, un M de McDonalds remplace le PHILLIES, la fin d’un épisode de Dead like me, les occasions constantes, retrouvailles perpétuelles avec ce bar nocturne.

HUIT HISTOIRES DE FANTÔMES – La petite voix des morts – JEAN-BAPTISTE FERRERO – 6

« Le monde est une vaste chambre pleine de recoins, de cachettes et d’ombres où se dissimulent des ombres. La plupart
des gens ne s’en rendent pas compte, tout occupés qu’ils sont à se livrer à de graves et inutiles affaires de première importance. Ils s’agitent, caquètent, paradent et se pavanent, amoureux de leurs reflets dans les flaques d’eau et aveugles, sourds à tout ce qui n’est pas eux.
Moi, j’ai arrêté de jouer il y a longtemps.
Quand Elle est partie. »
(De la préface)

Une présentation chez les cosaques des frontières

L’oeuvre est disponible à l’achat  (2€49 au format epub ou pdf )
aux éditions Qazak (de Jan Doets)  ici


[Il n’y a pas que du noir et du gris dans ces histoires de Jean-Baptiste Ferrero

il y a aussi des accalmies.]

ELLE FAISAIT PARTIE DE CES - letcr1-exp

        …et pour qui l’écoute ne constitue pas un effort mais une seconde nature.

Elle me fit asseoir dans le cagibi qui lui servait de bureau et dont les murs étaient tapissés de dessins d’enfants.
– Alors monsieur qu’est–ce qui vous amène ?
« 

Extrait de « Huit histoires de fantômes – la petite voix des morts »
de Jean-Baptiste Ferrero

 « Le visage à la fenêtre »

Itinéraire de lecture

ELLE FAISAIT PARTIE DE CES - s

  —

 En clair le passage complet

ELLE FAISAIT PARTIE DE CES - txt1


Merci de signaler une erreur 


Elle faisait partie de ces personnes trop rares qui semblent avoir toujours tout leur temps à vous consacrer et pour qui l’écoute ne constitue pas un effort mais une seconde nature.

Elle me fit asseoir dans le cagibi qui lui servait de bureau et dont les murs étaient tapissés de dessins d’enfants.

– Alors monsieur qu’est–ce qui vous amène ?

contre-voies – Alain Nouvel (1)

Conte/récit poétique et musical qui côtoie dieux, anges plus ou moins déchus et des personnages de l’antiquité qui retrouvent une nouvelle jeunesse sous la plume d’Alain Nouvel.

MUSIQUE ATROCE INCURVÉE - letcr1-exp

 

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Parcours de lecture

MUSIQUE ATROCE INCURVÉE - s

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MUSIQUE ATROCE INCURVÉE - txt0

Extrait plus long

MUSIQUE ATROCE INCURVÉE - txt1

 

 

 

Ce texte a donné naissance à un spectacle
« Contre-Voie ou les aventures nébuleuses d’un organiste perdu dans les bonasses »


 

Les saxos se sont mis à beugler un vieux standard des années trente, mais de façon si ampoulée qu’on basculait déjà dans un autre temps.
C’était une plainte animale, un grand rut rauque et mon piano accompagnait la raucité des dissonances à contretemps : harmonies creuses, et grimaçant comme des gueules grandes ouvertes.
Musique atroce, incurvée de silence et qui n’empêchait pas les voyageurs de chuchoter. Nous allions à la vitesse du temps : le jour ne semblait pas s’être avancé.

OBLIQUE – CHRISTINE JEANNEY -2-

[Tant à oublier
pour traverser le quotidien.]

L IMPOSSIBLE TEMPS DE TENDRESSE - letcr1-exp

(Novice, ceci est pour toi
à cliquer)

L IMPOSSIBLE TEMPS DE TENDRESSE - letcr1-sr

Extrait de Oblique

de Christine Jeanney

Parcours de lecture

L IMPOSSIBLE TEMPS DE TENDRESSE - sr

En clair

L IMPOSSIBLE TEMPS DE TENDRESSE - txt0r

Un extrait plus long

L IMPOSSIBLE TEMPS DE TENDRESSE - txt1r

 

 


Entretien Christine Jeanney et Guillaume Vissac

« C’est moi augmentée » – Oblique – 1-

« Faire face à l’impossibilité » – Oblique -2-

 

Annonces vidéo

 

Les deux autres annonces (2) (3)

Christine Jeanney
aux éditions publie.net
aux éditions qazaq

son espace d’écriture sur la toile : Tentatives


LA CLEF DE LA MAGIE OCCULTE – STANISLAS DE GUAITA – 3

Se souvenir que les mots « magie » et « occulte » n’avaient pas initialement le sens qu’on leur donne actuellement
et notamment cette rupture totale avec la « vraie science« 

Chez Stanislas de Guaita
il s’agit ici (au moins dans un premier temps) d’un travail sur le symbole.
Il fouille les mots, les images, les récits et les met en correspondance avec ce monde.
En surgit ce qu’on peut appeler compréhension
et qui a des affinités avec
ce que nous font approcher
les poètes.

LE TEMPS EST UNE ENIGME INDECHIFFRABLE - letcr10-exp

Extrait du recueil « LA CLEF DE LA MAGIE NOIRE »

de STANISLAS DE GUAITA

parcours de lecture

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les TAGS
donnent des mots de la grille.

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N’hésitez pas à signaler une éventuelle erreur – merci d’avance


Le Temps est une énigme indéchiffrable pour quiconque se renferme dans le cercle des sensations, et cependant les sensations seules lui donnent une existence relative. Si elles n’existaient pas, que serait-il?
Si elles n’existaient pas, que serait-il ? « Ce qu’il est ? Une mesure de la vie. Changez la vie, et vous changerez le Temps. Donnez un autre mouvement à la matière, et vous aurez un autre espace. L’espace et le Temps sont des choses analogues; Là, c’est la matière qui se meut; ici, c’est la vie.