L’ÉVIDENCE ABSURDE – RENÉ DAUMAL – DE L’ATTITUDE CRITIQUE DEVANT LA POÉSIE – 5

[pas d’idée sans acte … ne serait-ce que dans un esprit.]


« l’essence du poème, …

 C EST LA PENSÉE DU POÈTE - letcr1-exp

 

 

Extrait du recueil d’essais
« L’Evidence absurde 1926-1934 – Essais et notes 1 »
de René Daumal

dans
« DE L’ATTITUDE CRITIQUE
DEVANT LA POÉSIE »

(Extrême exigence de René Daumal et du Grand Jeu
concernant le rôle de la critique
une position qui serait de nos jours très

critiquée

Exigence absolue
L’esprit suit le corps
avec au passage
une pichenette
à Paul Claudel.

—–

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D’une deuxième façon on veut chercher la détermination du poème en lui-même, dans son sens ; non plus dans sa matière, mais dans son idée. Or aucune idée n’est réelle sinon en acte dans un esprit : l’essence du poème, c’est la pensée du poète dans sa pure unité, qui, pénétrant et animant le multiple langage, donne aux mots leur sens. Cet acte créateur, libre par origine, impose sa loi au chaos verbal présenté par le mécanisme de la voix ou de l’écriture. La nécessité du poème sera donc prouvée si le critique reconnait la pensée du poète comme en soi identique à la sienne propre et à la pensée universelle parlant par un organe particulier.
Autrement dit, et sans remonter jusqu’à cette source suprême, comme le savant cherche dans ce qui change ce qui ne change pas, et par cette enquête forme des lois, ainsi dans la mouvante diversité des mots le critique poursuivra l’identique. Or, chercher la loi unissant les membres épars d’une parole, c’est travailler à constituer une doctrine. Cette tâche ne se peut sans un schéma originel, une anticipation de la doctrine, un dogme. La critique établira donc la nécessité interne d’une oeuvre en rattachant la pensée de l’auteur à une doctrine préconçue.

L’ÉVIDENCE ABSURDE – RENÉ DAUMAL – DE L’ATTITUDE CRITIQUE DEVANT LA POÉSIE – 4

[Le critique en poésie est-il celui qui expose ses valeurs ?]


VOILÀ DEUX OPINIONS ET - letcr1-exp

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Extrait du recueil d’essais
« L’Evidence absurde 1926-1934 – Essais et notes 1 »
de René Daumal

dans
« DE L’ATTITUDE CRITIQUE
DEVANT LA POÉSIE »

(Extrême exigence de René Daumal et du Grand Jeu
concernant le rôle de la critique
une position qui serait de nos jours très

critiquée

Un coup d’épée
dans le sac de sable
qui sert de ventre
aux bavards
à style.

—–

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Quant aux critiques proprement dits, j’en trouve deux grandes catégories ; les premiers jugent le poète avec toujours la supposition sous-entendue qu’il écrivité librement son œuvre, choisissant telle expression plutôt que telle autre au nom de principes esthétiques, moraux ou logiques, les mêmes qui servent au critique à juger le poème. Les seconds tentent d’expliquer ou de justifier l’oeuvre en la montrant clairement déterminée.
Ce que j’ai dit plus haut de la critique en général condamne les premiers ; ils jugent le poème selon des préjugés propres à eux, qu’ils prêtent arbitrairement au poète. Préjugés esthétiques : « comme le Bateau Ivre est beau ! quelle maîtrise du rythme et du vocabulaire ! quelle science des sonorités ! … » ou : « comme les Illuminations sont laides ! quel manque de composition ! quelle méconnaissance de la vraie beauté !… »
Voilà deux opinions – et l’on en a exprimé certes de plus stupides – aussi tristement bêtes l’une que l’autre.