vent
[Almanach] KMS …
[Ballade dans le passé
à travers la musique
qui l’a
et nous a
traversé.]
Jeudi 24 mai 2012,
Les éditions Publie.net donnaient
de Kill Me Sarah ( KMS)
« Chroniques des temps perdus et bande-son pour orgasme«
(à cliquer pour obtenir le parcours de lecture)
Le passage en son entier
Lies de Alex Chilton
Une lecture de Guillaume Vissac :
Pour une version papier :
Avant de tourner pour remonter vers la gare, un peu comme dans la chanson de Dylan, c’était comme si elle me disait par-dessus mon épaule, sans que je me retourne, we’ll meet again some day on the avenue. Le soleil m’a aveuglé, il était juste entre la rangée d’immeubles bordant le trottoir brillant, j’ai oublié la suite.
J’ai ensuite longtemps évité les avenues, avant de comprendre que les chansons ne disaient pas toujours la vérité.
P.S. : C’est après ça que j’ai acheté les albums de Big Star, en commençant par le troisième, il venait d’être réédité, le plus triste, celui où il y avait Holocaust, la version originale encore plus triste que celle de Devoto. Alex Chilton est mort mercredi dernier, j’ai cru voir un peu de fumée s’envoler dans le vent. Je n’ai pas osé me retourner.
[Almanach] Aimé Césaire …
[Il a marqué de son verbe dense et lumineux
la poésie de son siècle
l’a colorée du suc de ses racines
l’a projetée vers le ciel
tout en l’arrimant au coeur de la terre.]
Vendredi 24 mai 1946,
Les éditions Gallimard publiaient
le recueil de Aimé Césaire
« Les armes miraculeuses«
(à cliquer pour obtenir le parcours de lecture)
Le passage en son entier
Proposition de lecture
La femme et le couteau
chair riche aux dents copeaux de chair sûre
volez en éclats de jour en éclats de nuit en baisers de vent
en étraves de lumière en poupes de silence
volez emmêlements traqués enclumes de la chair sombre volez
volez en souliers d’enfant en jets d’argent
volez et défiez les cataphractaires de la nuit montés sur leur onagres
vous oiseaux
vous sang
qui a dit que je ne serai pas là ?
pas là mon cœur sans-en-marge
mon cœur-au-sans-regrets mon cœur à fonds perdus
et des hautes futaies de la pluie souveraine ?
tournois
il y aura des pollens des lunes des saisons au cœur de pain et de clarine
les hauts fourneaux de la grève et de l’impossible émettront de la salive des balles des orphéons des mitres des candélabres
ô pandanus muet peuplé de migrations
ô nils bleus ô prières naines ô ma mère ô piste
et le cœur éclaboussé sauvage
le plus grand des frissons est encore à fleurir
futile
Première phrase du troisième chapitre – André Dhôtel – Pays natal
[Cette série donne la première phrase du troisième chapitre des livres choisis]
André Dhotel
« Pays natal »
Chapitre III
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Parcours de lecture

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Le début du chapitre
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Lecture du début de ce troisième chapitre
(nos deux héros sont dans les difficultés mais … la débrouille et la fierté.)
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L’automne vint tout à coup.
De grands vents prématurés se levèrent et les pluies se mirent à voyager sur les forêts.
Tibure et Félix s’étaient habitués très vite à leur nouvelle situation, bien qu’elle fût à peu prêt intenable. Les habits des valises, tous les objets superflus, les épingles de cravate avaient été recédés à la propriétaire qui pratiquait volontiers de petits commerces et qui les vola non sans pleurer leur conditions d’hommes distingués réduits à cette misère.
JE SUIS DEBOUT – LUCIEN SUEL – 10 – « Souffler Dans Le Ciel Taper Dans La Terre »
Ce recueil Lucien Suel l’a lu à de multiples reprises toujours debout
(J’ai le souvenir à Port de Bouc de sa lecture … de son chant des « Terrils » seul poète des trois présents à faire s’envoler le mot au-dessus de nos têtes)

… attire les danseuses. »
Extrait de « JE SUIS DEBOUT »
POÉSIES de Lucien Suel
« Souffler Dans Le Ciel Taper Dans La Terre »
Parcours de lecture
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Proposition de lecture du poème
N’hésitez pas à signaler une éventuelle erreur
Yahweh modela l’homme dans la glaise du sol,
souffla dans ses narines. Il insuffla en lui
une haleine de vie. L’homme devint un être
vivant vivant vivant vivant vivant vivant.
Cet homme au corps troué galope dans le vent,
attire les danseuses. Leur ventre brillant sue
dans le soleil hirsute. Chirimia petit homme,
bonhomme en terre cuite, mon souffle donne vie,
mon souffle fait chanter. Je souffle dans ta tête,
je caresse tes pieds, je caresse tes jambes ;
des points de compression sur tout ton corps de terre.
Je modifie module ta voix tes cris ton chant,
lance tes jambes en l’air. Je crache dans ton corps.
Soupir contentement, soupir satisfaction.
Et j’essaie et j’essaie. Soupir dans l’impatience,
ultime soupir d’aise & last beat of my heart.
noms de ceux qui me précédèrent, me parlèrent au berceau ou dans les livres d’images.
l’eau – Valérie Bilodeau – revue la piscine N°O –
L’eau est le thème de ce premier numéro de ce navire lancé depuis le Sud de la France par un groupe d’aventurier n’ayant pas les yeux mouillés.
« de l’eau » est aussi le titre du poème de Valérie Bilodeau
– quatre saison et l’eau du lac omniprésente –
où a été péché cet extrait.
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Parcours de lecture
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Un extrait plus long du poème
De l’eau
L’été
Le gros soleil
Les baignades cinq fois par jour
Le lac n’est pas transparent
Bleu ou brun
Je mets le maque de plongée de mon frêre
Et je cherche des trésors
J’ai trouvé de la glaise et 2 piles AA
L’automne
La maison est toute petite
sous la noiceur qui n’en finit plus
Faibles lumières au loin
OK. On n’est pas au bout du monde
Vu les aurores boréales
Deux ou trois fois seulement
Fantômes verts
Qui se meuvent et qui meurent
L’hiver
Un désert blanc
Derrière la maison
Rien pour arrêter le vent
Qui crache son dernier souffle
A notre porte
Un seul mot pour décrire
Ce mélange cruel de bleu et de blanc
frette
Un frette parfois poignant
Parfois étouffant de solitude
En février on ne sait plus
Si l’été a vraiment existé
On a les lèvres sèches
Le coeur fatigué par l’effort
Qu’on croit déployer
Pour mettre le nez dehors
Même à 7 ans
Le printemps
En shorts et sandales
Sur les berges gelées
Un printemps impromptu
La surprise dans le corps
Sur la phot, mon père me prend l’épaule
Sensation oubliée
On ne se touche plus maintenant
Un mur tangible
L’enfance sur le bord du lac
Dont on ne voit pas l’autre rive
Une histoire silencieuse
Mais puissante sous les six pieds de glace
MONDELING – GUILLAUME VISSAC & JUNKU NISHIMURA – 5
Slow²Reading
[L’incertain au bord des rails]
« mon train partira bien à l’heure…
...de mes deux yeux fermés dans mes deux manies grises »
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(sans l’image
à cliquer pour agrandir)
Extrait de
« Mondeling »
de Guillaume Vissac (textes)
et
Junku Nishimura (photographies)
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Parcours de lecture
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Un extrait plus long

Une proposition de lecture
Le site de Guillaume Vissac « Fuir est une pulsion »
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« une voix pose un chiffre
19h33 pile
s’ouvrent les vannes fanées
que fais-je à cet instant précis ?
que font nos proches à cet instant précis ?
que fait quiconque à cet instant précis ?
quel est l’alignement des lunes et des chimères à cet instant précis ?
quel air quelle musique est cet instant précis ?
quelle pensée nous aimante à cet instant précis ?
quels autres femmes ou hommes à cet instant précis ?
qu’ont-ils-elles en commun ?
quelles ombres sémaphores à cet instant précis ?
quel chat sur quelle photo à cet instant précis ?
c’est aussi pour ne plus rien savoir
que l’on enfonce dans ses deux mains une tête et que l’on dit
c’est non »
« mon train partira bien à l’heure
le chat de l’heure ira
tout dépend des lumières
de la surface des lunes
des caillots dans le vent
de mes deux yeux fermés dans mes deux manies grises »
L’ÉVIDENCE ABSURDE – RENÉ DAUMAL – DE QUELQUES SCULPTURES SAUVAGES – 2
[Le Grand Jeu renverse le regard
que l’on peut porter sur le masque africain.]
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Sans l’image
(à cliquer)
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Extrait du recueil d’essais
« L’Evidence absurde 1926-1934 – Essais et notes 1 »
de René Daumal
dans
« DE QUELQUES SCULPTURES DE SAUVAGES »
(On pourra rapprocher ce titre un tantinet provocateur
de la définition vue précédemment
de la « race cuivrée » et
de la civilisation « sauvage »
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parcours de lecture

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Un extrait plus long
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Nous ne les montrons pas comme des oeuvres d’art, ni comme des joujoux, ni comme des grigris, ni comme des tire-sous, ni comme des attrape-nigauds; nous les montrons tout au plus comme des grands-pères. Vous croyez peut-être qu’ils sont beaux, les bonshommes, vous croyez peut-être qu’ils sont drôles, et qu’ils ont le génie et la fraîcheur de la jeunesse et le charme si particulier (tatsim!tatsim!) des « peuples-enfants », et bien au goût du jour, pas vrai, morveux de la cervelle, civilisés, mais regardez-les, ces bouts de bois, ils se foutent de vous.
Si vous saviez à combien de déluges d’eau, de vent, de feu ils ont survécu avec leur rire d’au-delà toutes les voûtes crâniennes et célestes, qui est de chaque instant, qui est de chaque battement de ta tempe, monsieur, rire au fil de rasoir au ras de l’artère gonflée de ton sale sang de fausse brute! Et leur âge, sans mémoire, cette éternité immédiate, ah! non, pas celle-là qui s’étend comme un caoutchouc abstrait plus loin que le fantôme Extrait de la publication de quelques sculptures sauvages demain, plus loin que le fantôme hier, pas ces fumisteries métaphysiques où l’occidental crétinisé croit avoir hérité de solides racines dans le sein de son Dieu le père l’absence on n’a pas fini de s’y tromper, il ne s’agit pas de consolations faciles (à quoi ? à soi) non, mais l’éternité du moindre mouvement grotesque ou tragique, épouvanté ou douloureux de la brute humaine que tu es, qu’il faut transformer avec la claire conscience d’être où tu es, et non pas où tu vas, ni d’où tu viens.
MARYSE HACHE – BALEINE PAYSAGE – 10
[qui est donc passé en ce corps
de courant d’air ?]
ou
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Extrait du recueil « Baleine Paysage »
de Maryse Hache
(Baleine paysage 10)
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parcours de lecture
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En clair
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Extrait plus long
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une fenêtre s’ouvre soudain vling se ferme / vling le vent pousse les crémones mal fermées / le dormant se réveille / quel fantôme a passé / quelle âme a fait le saut / peut-être visite d’une autrefois pomponnette habituée d’un fauteuil en velours bleu foncé
Propos en l’air de Boris Vian
On pourrait ne voir ici qu’un joli jeu de mot
mais qui connait Boris Vian se doute bien qu’il n’en est rien.
En période de « gros temps »
il y a bien autre chose à faire
que de discourir et théoriser
Oui la mauvaise peur et la mauvaise colère
peuvent nous égarer
mais
faisons (un peu) confiance en la vie qui nous a fait
si de temps à autre
la raison en nous est court-circuitée
c’est peut-être parce que
sans elle
nous trouverons bien mieux et plus vite
notre chemin.
A l’extrême inverse
il n’est pas inutile que celle dont parle Boris ici
vole suffisamment
avant d’atterrir
qu’elle survole assez longtemps le paysage
pour en avoir une représentation assez solide
avant de se poser.
Alors
qu’elle reste encore
un peu dans l’air
on ne lui en voudra pas.
(A cliquer)
(Merci à Christine Grimard qui a évoqué
cet trait du génial Boris
ici
dans un texte qui parle précisément du vent
et des craintes qu’il suscite
pour ce souviennent de ses excès passés.)