Brigitte Celerier
Brigitte Celerier – Les poissons volants (chez Jan Doets)
En ces contrées accueillantes
que Jan Doets ouvre aux cosaques égarés
Brigitte Celerier a déposé un poème
un baume
pour ceux qui
comme elle
ont parfois le souhait de
« reposer mon âme »
« J’ai voulu me réfugier douillettement dans mon âme,
…
…
était grand, beau, guerrier et taiseux,
mais il y avait les poissons volants.
L’image de fond est empruntée au texte original
(en provenance de l’imagerie cérébrale de l’auteur ?)
disponible à la lecture ici :
Les poissons volants
Depuis que j’ai lu ce poème
je ne vois plus ces petits êtres
si étranges et vulnérables
du même œil
…
et mon oreille
parvient de temps à autre
à percevoir
leur
invitation à la danse.
Les lieux où
Brigitte Celerier choisit, évoque et lit, en voix, d’autres textes, d’autres auteurs : BRIGETOUN
Ses écrits, ses ciels, son Avignon et le monde qui habite autour :
PAUMÉE
Brigitte Celerier
a publié chez Jan Doets
aux éditions Qazaq « Ce serait … »
J’ai voulu reposer dans mon âme, sur des coussins méditatifs,
seulement des lianes dénudées s’y balançaient aux vents du monde,
un taureau m’attendait, cornes prêtes, pour me diriger,
et des miroirs grimaçaient…
mais il y avait les poissons volants
J’ai voulu me réfugier douillettement dans mon âme,
elle était encombré d’un fatras si emmêlé qu’indistinct,
les lumières rivalisaient jusqu’à s’annihiler,
le seul oiseau était grand, beau, guerrier et taiseux,
mais il y avait les poissons volants
J’ai voulu prendre force calme dans mon âme,
le monde s’y reflétait, brouillé et énigmatique,
les proportions étaient déroutantes, des visages
sombres luisaient dans un coin,
les seuls feuillages étaient des images
mais il y avait les poissons volants
qui ondulaient, dansaient en s’évitant, et s’élançaient vers la lumière,
J’ai plissé les yeux, nié les branches, le taureau,
les images encombrantes, l’oiseau guerrier
et même le tout petit cheval,
pour ne plus voir qu’eux,
et je suis remontée en dansant avec eux
Au milieu de ses livres … Brigitte Celerier
Ciel tenu dans la paume … Brigetoun
*
[Ciel
empli
du silence
de leur vol
…
gorgé
de leur absence]
*
C’…
Emprunt fait à la page de Brigitte Celerier
« Virée matinale, atelier au chaud l’après-midi »
Les lieux où
Brigitte Celerier choisit, évoque et lit, en voix, d’autres textes, d’autres auteurs : BRIGETOUN
Ses écrits, ses ciels, son Avignon et le monde qui habite autour :
PAUMÉE
Brigitte Celerier
a publié chez Jan Doets
aux éditions Qazaq « Ce serait … »
C’était ce matin, des vols en bande traversant ciel trop vite pour ma réaction, et une photo vierge de leurs traces, juste bleu.
Ce serait – Brigitte Celerier
*
[… ce bandit de grand chemin
qui pourtant
savait …]
*
*
Brigitte Celerier
a publié chez Jan Doets
aux éditions Qazaq
« Ce serait … »
(extrait de « Ce serait … Notre Dame«
(à cliquer pour obtenir le parcours de lecture)
Les lieux où
Brigitte Celerier choisit, évoque et lit, en voix, d’autres textes, d’autres auteurs : BRIGETOUN
Ses écrits, ses ciels, son Avignon et le monde qui habite autour :
PAUMÉE
Ce serait … l’hiver
Ce serait au Musée d’Orsay une rencontre amicale.
Elle serait descendue de la porte de l’Enfer, elle se serait assise, repliée, se contemplant, et comme Rodin lui aurait donné le nom de Belle heaulmière elle se chantonnerait doucement, en désolé murmure intérieur
Quand je me regarde toute nue
Et je me voy si très-changée
Pôvre, seiche, mègre, menue
Je suis presque toute enragée… parce que François Villon le mauvais garçon sait comme nulle autre prendre voix d’humble femme.
Mais en fait, non, ce ne serait pas là la belle heaulmière, la sombre pensée de bronze, mais l’hiver le marbre taillé par Victor Peter à sa ressemblance.
Passée de l’ombre de la déchéance remâchée à la plainte lumineuse de la neige, ou du squelette qui attend, s’annonce sous les baroques draperies, les lambeaux de chair distendue dans l’âge et l’absence,
ce squelette qui reste là, qui dit qu’elle fût belle, qui le demeure
et au dessus de l’ovale décharné du visage, le crâne est doucement, tendrement, arrondi
et le cou est long, et les clavicules saillantes se relient doucement aux bras fins qui se souviennent de leur tendre modelé
et sous les seins et le ventre mous, se dessinent les belles proportions d’un corps souple que l’un de ses amants disait de liane, pauvre gars devenu par sa grâce poète sans originalité, à l’impossible nul n’est tenu,
et les longues cuisses, et les tibias, les grands pieds minces se souviennent de sa marche triomphale, traversant un pré, un matin d’été, sous le regard de son ami.
Et je ne sais si elle se lamente avec la véhémence de la belle heaulmière, ou si elle se souvient en douce nostalgie.
Ciel de « paumée » (toute la matière a été pillée sur le site de Brigitte Celerier)
Extrait du cut-off collectif « Dixit » Paumé » (pillage en règle du site de Brigitte Celerier, mis en recueil)
(Chaque morceau du patchwork renvoi à un article du site
Ciel,
avec la surprise de ses pinceaux de lumière surgissant depuis le toit du monde réel et de la mémoire (des passants renouvelés ou rafraîchis) , ciel qui hésitait à se vider , ciel qui était d’un bleu pur et dense au-dessus de ma cour ou ciel bleu avec nuages lumineux selon les heures, tous me donnent le même petit bonheur, un bonheur calme, un bonheur ou un chagrin en léger différé parfois.
J’en oublie mon dîner à les contempler, à écouter avec un sourire extatique leur jeu silencieux qui ne s’éteint jamais.
Mes yeux se sont enfoncés si souvent dans un nuage, perdus dans les replis d’un ciel doucement translucide qu’ils y ont vus des secrets jusque là ignorés, que je ne saurais décrypter de ma raison, mais devant lesquels je me sens Une.
les ciels, comme ils se sont reflétés
dans les yeux de B.C.
Avignon 2016, clap de fin pour Brigetoun
[Du bleu dans son ciel
tacheté de blanc
…
dont elle s’est parée]
Brigetoun nous évoque sur
paumée
son dernier spectacle de l’année
en ce Festival d’Avignon 2016
en commençant par nous faire lever la tête.
(cliquer pour le parcours de lecture)
L’article entier avec hésitations, remords …
et partages
[Almanach] Brigetoun …Paumée…
[Les années se suivent et ne se ressemblent pas ]
Vendredi 8 Juillet 2011, Brigetoun
qui n’est pas « Brigitte Célérier et ses entours »
écrivait en la première journée du festival d’Avignon
(extrait)
(à cliquer pour obtenir le parcours de lecture)
L’extrait en son entier
L’article complet de Bridgetoun
(sur « Paumée« )
Proposition de lecture
J’étais au dessus de la nuque et du beau profil, en fuite, de trois quart, de Nauzyciel, assis devant une table, sous la tête de la statue de la Liberté affichée sur un rideau métallique.
Il décrit le passage du film de Lanzmann dans lequel intervient Karski, assis, puis debout, et de nouveau assis face à moi à la fin. Un débit un peu raide, un ton neutre qui l’était trop – mais je pensais que cela convenait pour qui ne voulait être que récit. Seulement peu à peu l’attention glisse sur tant de monotonie.
Il change de chaussures, esquisse quelques pas de claquettes, et le noir se fait, avant la seconde partie. La vidéo de Miroslaw Balka, dont il disait dans un entretien ; « La proposition qu’il m’a faite est une réponse aux questions que l’on se pose sur les limites de la représentation et sur la double obsession de Jan Karski : celle de vouloir mémoriser l’enfer du ghetto de Varsovie, en y retournant à deux reprises, et celle de ne jamais oublier le message qu’on lui a confié, en le répétant sans cesse dans le silence des forêts lorsqu’il était poursuivi par la Gestapo et, par la suite, dans le silence de sa propre vie »
Et c’est une réussite : un plan de Varsovie qui remue sans cesse comme manié, image très blanche, comme saturée, avec un gros trait mauve pale qui traverse pâtés de maisons et rue et qui est le mur enclosant le ghetto, une discrète musique concrète qui monte en puissance, bruits de tôle, de heurts… et la voix de Marthe Keller, neutre, blanche, mais qui, elle, fait passer parfaitement l’émotion.
noir de nouveau, et puis sur le plateau ouvert, le décor de la dernière partie, la plus longue, qui adapte la fin du livre, quand Haenel parle en son nom. (photo trouvée sur le site du festival) – décor bois, un style du milieu du siècle dernier, comme un couloir de grand hôtel ou la salle d’attente d’une administration, et dedans, assis sur une banquette pendant un long moment Laurent Poitrenaux qui incarne l’idée que Nauzyciel se fait de Karski ou de Karski parlant comme l’auteur pense qu’il aurait pu (dû) le faire, et Poitrenaux comme toujours est exact, précis, son jeu si parfait que discret, en dedans, et puisant dans cet en dedans ce qu’il nous renvoie.
Seulement, je vais me faire mal juger peut être, mais c’est là que ça n’allait pas. De beaux passages mais toujours cette simplification, cette volonté de laisser entendre que les alliés ont choisi de ne pas intervenir directement (que pouvaient ils faire de plus en 1942 ou 43 que de faire effort pour gagner le plus rapidement possible, quel effet aurait eu sur Hitler une condamnation explicite de ce crime ?) et, je comprenais la détresse qu’exprimait Poitrenaux-Haenel-Karski mais quand est revenue une fois encore, après le récit de ses insomnies (que comprend sa femme qui elle a perdu sa famille dans les camps) la description de Roosevelt comme un homme ventru, calme, dans un décor trop riche, et : « Roosevelt était un homme qui digérait », le malaise ressenti par Brigetoun est devenu trop fort, me suis glissée par la porte à côté de mon strapontin et m’en suis allée très discrètement.
Pour constater à ma courte honte qu’il y avait encore près d’une heure de spectacle et que j’aurais dû lui laisser sa chance. (je m’en veux tout de même un peu)
[Almanach] naissance des éditions Qazaq …Brigitte Celerier
[Ce serait … les éditions Qazaq
un rêve de Jan Doets
devenu réalité avec … ]
Vendredi 19 Juin 2015
Brigitte Celerier
« Ce serait … »
(extrait de « Ce serait … Isaïe »
(à cliquer pour obtenir le parcours de lecture)
Le texte
Proposition de lecture :
Les lieux où
Brigitte Celerier choisit, évoque et lit, en voix, d’autres textes, d’autres auteurs : BRIGETOUN
Ses écrits, ses ciels, son Avignon et le monde qui habite autour :
PAUMÉE
Ce serait … Isaïe
Ce serait un jour d’été, ou bien d’automne, ou je ne sais quand.
Ce serait dans l’abbatiale de Souillac, en tournant le dos à la nef qui file sous ses coupoles vers la grande conque du choeur, et s’arrêter avant de sortir, les yeux dégringolant le long de la grande pile grouillante de personnages et d’animaux que l’on nomme trumeau, comme si on l’avait tourné, rendu vertical pour épauler notre vision de la porte, nous retenir dans la contemplation de cette chute souple de motifs avant que nous retournions dans le monde.
Et il serait là, à côté, contre le mur du fond, à l’embrasure de la porte, tenant le rouleau de ses poèmes qui se déroule jusqu’au sol, et il nous regarderait la tête un peu penchée en arrière dans l’élan de sa danse.
Car il danse Isaïe, et dansent les cornes de sa barbe, et dansent les mèches de ses cheveux, et dansent les plis de son manteau qui s’ouvre en coquille ornée pour que joue le corps dans les plis souples que fait, suivant le ventre, le mouvement des hanches et de la jambe droite emportée par la danse, la tunique de lin souple, et danse la tunique qui se relève en ellipse sur la jambe arrière entortillée dans le fin vêtement de dessous, appui près à s’élancer pour que vienne le pas.
Car il danse Isaïe, comme une flamme, et il se déhanche, se ploie en arrière, il danse sur la force de ses paroles, de ses oracles, ses condamnations des peuples mauvais, et leur raz de marée, l’histoire à venir de Shebna, de Tyr, d’Edom, les imprécations contre les mauvais conseillers, et la louange, l’écoute, la confiance mise dans le salut, l’annonce.
Et sous le visage sage et doux, la beauté de sa danse ample et calme, même sans entendre sa voix prophétique, nous serait joie, liesse, sourire, force avant de nous laisser sortir dans la lumière du monde.
[Almanach] Brigetoun …Paumée…
[Parfois, mais trop rarement, elle nous donne un moment de poésie écrit en poème.
(Souvent ils le sont en prose)]
Jeudi 15 mai 2008, Brigetoun
qui n’est pas « Brigitte Célérier et ses entours »
écrivait « Pour » se « faire pardonner »
(extrait)
(à cliquer pour obtenir le parcours de lecture)
Le poème en son entier
(sur « Paumée« )
Proposition de lecture
Intimité peuplée de vide,
enfermant la lumière
et la faisant sienne
Porte entrouverte sur un ailleurs
qu’elle se refuse à voir
En sécurité ou en prison derrière un élégant treillis
et rongée par l’extérieur,
le temps autre qui la submerge,
et l’enferme plus fortement
contre un mur solide et rêveur.
Résumé : nada
Ma mi piace tanto nulla che sono nulla
Pero tanto mi quiero nada que yo soy nada
Et j’suis pas sure des mots mais nada n’est tenu à rien