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Et de se dépêcher de verser dans la cour de la case une bouteille rhum arrangé au parfum d’ail et de faham en criant aux âmes errantes : « Allez, allez, buvez coups de secs et allez disput’ailleurs. »
Puis, lorsqu’ils ont fait basculer portes et fenêtres pour éviter que les errantes ne pénètrent dans la case, les habitants de la Possession observent les évolutions du madras et du chapeau de derrière les volets fermés, en récitant toutes sortes d’incantations et de formules magiques. Certains autres, allument des feux dans la cour, censés brûler le bout de tissu ou la paille vétiver s’ils venaient à planer par là.
D’autres enfin préfèrent taper sur le tambour tam-tam ou souffler dans la conque pour effrayer madame Desbassyns qui ne supporte pas ces signaux de ralliements de ses anciens esclaves.
Comme à l’habitude, les gros tourbillons de la nuit ne sont plus que légères brises d’alizés entraînant Grand-mère Kall et le Peuple Noir vers les hautes montagnes de la liberté : piton d’Anchaing, piton Papang’. Tandis que madame Desbassyns se laisse flotter jusqu’aux magmas souterrains des volcans, dans le lac des laves où elle sa demeure, dit-on. Sa demeure… aux enfers !