La parole qui vacille – Francis Royo

Ce seront vraisemblablement les dernières paroles de Francis Royo que j’enfermerai en ce lieu.

J’ai choisi ici un des multiples endroits de ses cours d’eau où il évoque la mémoire.

À CE QU ON RETIENDRA DE - letcr1-exp

(ou ici)

Extrait de La parole qui vacille II

Parcours de lecture

À CE QU ON RETIENDRA DE - sr

En clair
À CE QU ON RETIENDRA DE - txt0r

 

Proposition de lecture :


 

 

dès la peau
la caresse abolit l’inutile

aux lèvres nues
juste aux miennes baillées

aux regards
puits secrets des longs chants de la terre

aux frissons d’entre pluies
sur avides ravines

aux herbes
que rien ne peut fouler
d’éternel
aux herbes

aux rosées
fragiles et tendres
qui nous unirent

au temps d’entre deux notes
où musique fleurit sur nos bonheurs
tendue

aux pas
qui de tout me séparent
où m’approchent selon
l’instinct bleu des étoiles

aux silences des paumes
ensemble reposées
dans la nuit

à ce qui aurait pu
mais fit bien de ne pas

à ce qu’on retiendra
de ce peu de ce rien
qui nous portèrent

j’accorde pleinement
et mon jour
et ma vie

immobile

Il tremble encore en moi

Un désir d’hommage
avec tout ce que cela comporte de maladresse
à quelqu’un dont la présence et les échanges
vont me manquer²

Je reprends ici des citations de ses poèmes
en leurs mises en forme déposées sous son nom ici
et sur le site où les mots liés ont commencé
(avec Anna Jouy, Christine Jeanney et André Rougier qui ont tous les quatre acceptés de participer aux premiers balbutiement du « ralentissement des mots« )


 

Ici, l’un de ceux pour lesquels Francis m’a fait un retour qui,
à sa lecture me redonne aussitôt, en quelques mots,
sa présence généreuse et attentive

Nord III
(Nord III)

« Je le trouve très beau.
Le texte éclot lentement à la lecture comme s’il sortait de terre.
C’est une belle réussite je crois.

Beau matin donc, que je vous souhaite aussi »


Ce que donne Francis Royo se prête particulièrement bien à la proposition de lecture lente, dans laquelle chaque mot se découvre peu à peu puis se lie (se ligue) à ceux qui l’ont précédés.
Car chaque parole est sous sa dictée gorgée d’un sens que lui communique des proximités inattendue autant qu’évidentes une fois goûtées.
[pour peu qu’on en accepte l’effort et que celui-ci soit compatible avec la structuration de notre boite en calcium. Un peu de pratique ouvrant souvent des espaces inconnue dans notre plasticité mentale]
Lorsque je redécouvre un de ces plateaux de lettres, c’est souvent un délicieux plaisir pour moi d’être, une fois de plus, surpris par ce qui justifie le choix de ANALOGOS pour ces terres virtuelles c’est à dire la mise en correspondance de deux mondes dont la rencontre produit une transmutation proche de celle que certaines traditions anciennes évoquent sous le nom de « magie ».

 

Shima 67

Shima 67


Shima 51

Shima 51


Lisières L 12

Lisières L 12


Lisières L 11

Lisières L 11


L’arrache-coeur – herbes herbes

L’arrache-coeur herbes herbes


dires-232

Dires 232


Dires 242

Dires 242


Dires 223

Dires 223


Dires 216

Dires 216


Dires 201

Dires 201


Dires 186

Dires 186


Dires 177

Dires 177


Bribes 14.8

Bribes 14.8


(…)

BRIBES 13.2

Bribes 13.2


BRIBES 12.8

Bribes 12.8


Bribes 12.4

Bribes 12.4


Bribes 11.6

Bribes 11.6


Bribes 10.1

Bribes 10.1


Bribes 9.9

Bribes 9.9


Aporos 271

Aporos 271


Aporos 265

Aporos 265


à l’absente ce dit

à l’absente ce dit


Tokaïdo Akasaka – (Ryosha shôfu no zu – 36e relais) – FRANCIS ROYO

 En son monde d’Analogos

Francis Royo

nous donne le 36 ème relais sur la route du Tokaido
(en référence aux 53 stations peintes par le peintre Hiroshige )
l’étape d’Akasaka

extrait
CARESSE NUIT - letcr2 *

Lire le poème entier sur  Analogos

Tokaïdo     Akasaka (Ryosha shôfu no zu – 36e relais)

*


le parfum sous le palmier
entêtant velouté
de l’opium
aux bains mêlé à l’indigo des soies
tsutsugaki
à peine soulevé de vent
caresse
nuit tombée portes ouvertes
les peaux fortes
reposées

A L’ABSENTE CE DIT – FRANCIS ROYO

 En son monde d’Analogos

Francis Royo

donne
ce DIT en marge

CERTAINS SOIRS - letcr1

Lire sur  Analogos

à l’absente ce dit


certains soirs
mon désert est prière

qui boit mon eau
qui peut sauver ma soif
intruse

non pas l’amour
mais nos corps clandestins
à renaître
à inventer sans fin

l’urgence de nos peaux
jusqu’au pardon

L’arrache-coeur – herbes herbes – FRANCIS ROYO

 En son monde d’Analogos

Francis Royo

donne parmi l’ « arrache-coeur »
herbes herbes

extrait

ON M ATTEND -letcr3

Lire sur  Analogos

herbes herbes


herbes herbes
à quels vents ployées coupées
sur quel autel
en longue mémoire de nos moissons
la faux
nos vies usées
pierres mortes que plus un sel n’avive

on m’attend
la porte est lourde
la pousser m’illumine