[Almanach] … Denis Montebello

[Lachambre est partout … et tout entre dans lalangue de Lachambre]

Dimanche 28 Juin 2009
aux éditions Publie.net
Denis Montebello
donnait :
Lachambre voyage

 TOUTE UNE VIE À PEINDRE-letcr1-exp

        (à cliquer pour obtenir le parcours de lecture)*

Extrait complet


Voyager suffit. Explorer le monde qui est aussi une forêt. Une forêt peinte par Diaz. Diaz comme lui dérouté, perdu dans le vaste monde, son père en Angleterre. Sa mère trop vite morte. Diaz élevé par un pasteur ami de la famille. Ses escapades en forêt de Meudon, ses siestes au bord des mares. Celle-là, fatale, une vipère l’a piqué.
La blessure mal soignée. Un moment d’inattention, et c’est à jamais l’errance dans la forêt. Toute une vie à peindre. À tenter de retrouver les arbres familiers, de poursuivre la conversation muette. Le retour au néant, au grand Tout, ou quoi encore ?
À l’angoissante question qu’on tente de cacher avec son pilon sur le carrelage, avec ses rires. L’auberge Ganne en résonne encore.
Quel est cet homme bizarre, se demandent les arbres qu’il s’apprête à peindre. Serait-ce le peintre de Barbizon ?
Ne serait-ce pas plutôt, chuchotent les feuilles mortes, celui qu’on appelle Schwendimann ? Celui qui ne cherche pas grand-chose, mais il veut quelque chose de juste.
Il va son chemin dans la forêt. Dans la forêt de Diaz, quand l’enfant la découvrit, « des troncs noueux conversaient dans une langue archaïque ». Que l’enfant, parce qu’il ne parle pas, parce qu’il n’est d’aucune langue et qu’il les parle toutes, seul peut comprendre. Et ce que les feuilles mortes, sur le sol, chuchotent.
Lachambre, quand il voyage, c’est dans l’unique espoir de retrouver cette langue archaïque. De transmettre un peu de ce que les feuilles mortes, au sol, chuchotent.
D’où l’allure d’oracle qui éloigne le lecteur pressé, distrait, qui s’en va courir d’autres lièvres. Poursuivre d’autres lunes.