« L’iris de Suse » – Jean Giono – 16

« C’est aller plus loin que la lune
mais qui le saura »

écrit Jean Giono dans sa présentation du titre.


Seizième page,
Tringlot s’équipe

et révèle une part
de ce qui le fascine.


 

« Il entra demander un couteau, mais pas n’importe quel couteau : un Opinel. On le lui donna tout de suite et même on lui en étala tout un choix. Alors là il jubilait ! Il prit un Opinel, bien marqué sur la lame, le plus grand, à cran d’arrêt, naturellement. Que voulez-vous qu’il fasse avec un couteau sans cran d’arrêt ?   …

P26 - UNE FOIS PAYÉ -let


 

P26 - UNE FOIS PAYÉ -image

Une fois payé, il le soupesa encore au creux de sa main. C’était un bon couteau. Il essaya encore la lame : bien emmanché ! »

 

[Almanach] les éditions Qazaq – … Lucien Suel, il y a un an

*


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[Une écriture buissonnière]

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[Publié aux éditions Qazaq
le 4 octobre 2016]

Lucien Suel
donne

« Sombre Ducasse« 

Dimanche 4 Octobre 2015

(extrait de
DERNIÈRE CHARRETTE AVANT L’ÉCHAFAUD.)

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(à cliquer pour obtenir le parcours de lecture)


La présentation du recueil par  Jan Doets
sur le site « des cosaques des frontières » :


Lucien Suel en son SILO


Proposition de lecture du texte


& puis une autre mort, accidentelle ! Extrême-Onction volatile après des semaines de privation… & puis la participation aux funérailles… & puis l’unique inhumation dans le cerveau de famille. Réunion à la mission mortuaire… Clash…
Ce grand envol de jupes, des années de cela, une main toute en plis. Mère… se pose sur mes boucles. Laisse tes mains au-dessus des draps ! Je vais te raconter. C’est gentil. L’était un marchand de pastilles pour ou contre la soif, Docteur Omnes pour vous servir… Un médecin marchand marron marrant, errant dans une maison envahie de plantes vertes, une odeur de parquet ciré. Jour de repos allongé dans la véranda… Pluie d’orage… Une grosse chatte qui ronfle… Mère, où ? Un pot de crème pour astiquer les aiguilles de l’horloge dans la salle d’attente.
Omnes sans ciller, sans souffler, sang sous ses paupières : il n’est pas utile de nettoyer les aiguilles ; l’horloge s’est arrêtée à bien des kilomètres d’ici, à l’orée du sommeil. Clash.
Mère… accrochée au téléphone de l’angoisse dans la parole. Une course à travers champs & le poste téléphonique qui sursaute à chaque sillon.
Dans la salle d’attente, le serpent me glisse des mains et plante ses crochets dans ma chair à travers l’étoffe bleue.
Les aiguilles… La crème…
A reculons vers la gare turque. Clash.

[Almanach] naissance des éditions Qazaq – … Zakane

[Nouveau recueil de poésie
aux éditions Qazaq]

Zakane
donne
« L’heure heureuse« 

Samedi 18 Juillet 2015

[L’oeil peut tout.]
J AI BESOIN DE VOS CHAIRS-letcr1-exp

(à cliquer pour obtenir le parcours de lecture)

Le texte


La présentation du recueil par Jan Doets sur le site « des cosaques des frontières »
L’heure heureuse : l’auteur Zakane a rejoint Éditions QazaQ – et des autres bonnes nouvelles


Les mots de Zakane


Proposition de lecture


je fume
mon café fume
et je vous regarde

il y a de la beauté en vous
sous la couche des peurs

je connais vos désirs
je suis passé
moi aussi
par cette transe
cette envie folle
de vous voir nu(e)s

vous voir
même sous votre peau
voir vos ruisseaux et vos torrents
votre fleuve de sang

j’ai décelé parfois
l’émoi et le sourire
le partage fugace
de cet écrin ouvert

l’espace d’un coup d’ailes

mais votre ombre
toujours

ce fantôme
qui porte un nom
un avatar
et qui jette des mots
des orthographes qui semblent réunir
mais qui n’y parviennent pas

ce fantôme
qui colle des photos
des images troublantes
oubliées
aussitôt qu’elles sont vues

j’ai connu cette vitesse lente
attente fébrile
de l’acquiescement

le compte n’y est pas
j’ai besoin de vos chairs
j’ai besoin
dans ma main
de soupeser la terre
détresser les cheveux
et puis manger les fleurs

je retourne au soleil
au silence du vent
et aux chants des oiseaux

[Almanach] Guillaume Vissac …

[Tout ici (y compris l’incertitude du parcours de lecture
est là
pour faire remonter des lieux où nous les tenons cachés, parfois enfermés,
ces germes de cauchemar qui nous habitent depuis que nous savons ne pas être
le monde. ]

Mercredi 18 mai 2011,
de Guillaume Vissac, les éditions Publie.net
donnent « Le livre des peurs primaires« 

(extrait « peur 117 »)

SA MAIN GLISSE LE MÉTRO-letcr1-exp

                                                                       

(à cliquer pour obtenir le parcours de lecture)

Le passage en son entier 

 


Proposition de lecture de la peur primaire 117 :


Sa main glisse, le métro freine : il vacille : il tombe. Disparaît au cœur de la foule, son corps aspiré par le bas, caché sous ceux des autres, mais personne ne le voit. Les visages fixent encore — silence — leur reflet respectif, là, dans le flou de la vitre. Je me rapproche pour le chercher mais je le manque : aspiré par le sol et les câbles, il a sans doute basculé dans un envers quelconque, une dimension du sol, et le métro s’éloigne.

Montedidio – Erri de Luca – 1

 

[Rafaniello répare les chaussure des pauvres
et touche un salaire … des pauvres]

LE TAS DE CHAUSSURES TROUÉES - letcr1-exp3

(Sans l’image
à cliquer)

LE TAS DE CHAUSSURES TROUÉES - letcr1

 

Extrait du récit « Montedidio  »
de Erri De Luca

Parcours de lecture

LE TAS DE CHAUSSURES TROUÉES - s

En clair

LE TAS DE CHAUSSURES TROUÉES - txt0

Un extrait plus long

LE TAS DE CHAUSSURES TROUÉES - txt1

[On devrait cracher plus souvent
Pour jeter au sol tous nos tristes mots.]

Lecture


Merci de signaler une éventuelle erreur 


Je laisse le boumeran près de Rafaniello. Le tas de chaussures trouées diminue, sous ses mains elles marchent toutes seules, la graisse les fait briller, on sent un parfum de cuir heureux. À midi, quand mast’Errico va déjeuner, les gens passent chercher leurs souliers réparés. Avec les premières nuits fraîches, les pauvres semblent encore plus mal lotis, ils se mettent sur le dos une couverture en laine de l’armée, deux vestes ou bien toutes leurs chemises, s’ils n’ont pas autre chose. « Don Rafaniè, o pateterno v’adda fa’diventa’ricco comm’‘ o mare », Don Rafaniè, le Père éternel doit vous faire riche comme la mer, lui disent-ils en échange du travail qu’ils ne peuvent payer, avec les bénédictions sur la santé, contre les mauvaises langues et le mauvais œil. « Puissiez-vous échapper au feu, à la terre et aux gens méchants », « puisse l’or sortir de votre bosse », Rafaniello est content, il dit qu’il vaut mieux des bénédictions que des sous parce que au ciel on les écoute. Et les malédictions aussi on les écoute, dit-il, et il crache par terre pour se rincer la bouche de ce triste mot.

Tu amarres les vagues -Sabine Huynh (Mots) Louise Imagine (Images)

« Tu amarres les vagues est un livre qui se lit doucement.
Si seulement on accepte son invitation et si on y pense un moment, la douceur est une des choses les plus précieuses au monde.
Il y a une façon de parler de l’enfance, et du lien à son enfant qui est

Ce regard sur l’amour est en chacun de nous , dans l’enfant que nous avons été, dans
… »

Extrait de la Préface de Isabelle Pariente-Butterlin


COMME UN CAILLOU ROND ET LISSE - letcr1-exp2

 (Très belle) phrase qui clôt la préface de Isabelle Pariente-Butterlin

« Tu amarres les vagues»
de Louise Imagine
(pour les photographies)
et
Sabine Huynh
(pour les poèmes)


Parcours de lecture
COMME UN CAILLOU ROND ET LISSE - ss1

En clair

COMME UN CAILLOU ROND ET LISSE - txt0

Lecture de la préface


On peut aussi lire quelques mots de Louise Imagine elle-même, à propos de l’enfance
chez Isabelle Pariente-Butterlin   ici

Ainsi que les pages qu’Isabelle Pariente-Butterlin a consacré sur son site (au bord des mondes) à
« CE QU’ON DOIT A L’ENFANT QU’ON A ÉTÉ » 


 Merci de signaler une erreur 


Tu amarres les vagues est un livre qui se lit doucement.
Si seulement on accepte son invitation et si on y pense un moment, la douceur est une des choses les plus précieuses au monde.
Il y a une façon de parler de l’enfance, et du lien à son enfant qui est

Ce regard sur l’amour est en chacun de nous , dans l’enfant que nous avons été, dans


Nous tenons au creux de nos mains, comme un caillou rond et lisse qu’on saisit du regard et de la main dans l’eau transparente, un livre qui rend heureux.

Générateur de … décourcis*

SI TU CROISES L ABSURDE - LETCR1-EXP

                                                                                  …Prends lui la main. »

(en bas de page sans l’image)

 

En clair, chez Lélio Lacaille

 


 

*Le décourci, antonyme du raccourci
n’est pas économe
mais à coup sur
généreux en découverte
celui qui ne craint pas l’usure s’y adonne sans réserve.

Bien sur
chacun a le choix de sa combustion
certains accepterons le sacrifice que suppose la flamme claire
d’autres
préférerons durer à la manière du charbon de bois


 

 

SI TU CROISES L ABSURDE - LETCR1

 


Si tu croises l’absurde au détour d’un chemin et que tu n’épargnes pas aujourd’hui au profit de demain, fais lui confiance prends lui la main.

Le naufrageur – Stevenson – 01

[Merci à la « Bibliothèque Numérique Romande » pour l’édition gratuite de ce livre au format numérique]


 

ELLE AVAIT ABRITÉ SES YEUX - letcr1-exp

(Sans l’image
à cliquer pour agrandir)

ELLE AVAIT ABRITÉ SES YEUX - letcr1


Extrait du roman  Le Naufrageur,
(roman traduit de l’anglais… par L.-M. Zeys)
de Robert Louis Stevenson

Parcours de lecture

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En clair

ELLE AVAIT ABRITÉ SES YEUX - txt0

Un extrait plus long

ELLE AVAIT ABRITÉ SES YEUX - txt1

Lecture

 


On n’aurait pu découvrir, dans toute la longueur de la rue bordant la plage, une seule créature animée, mais au bout de la jetée, assis sur une pile de vieux effets, se trouvait la curiosité vivante de Taiohaé : le fameux blanc tatoué.
Bien que les grands yeux ouverts de notre personnage semblassent se fixer sur le paysage pittoresque qui se déroulait à l’horizon, il était insensible aux beautés du site et laissait follement vagabonder sa pensée à travers l’espace.
Cependant il fut soudain tiré de son assoupissement par une apparition inattendue. L’accès de la baie n’est pas difficile aux bâtiments ; ils peuvent aisément approcher de l’un ou l’autre des deux îlots qui en gardent l’entrée. Le foc d’un vaisseau émergea brusquement ; bientôt après parurent deux voiles d’avant, et notre rêveur n’avait pas eu le temps de sauter sur ses pieds, qu’un brick contournait l’îlot et se trouvait à l’entrée de la passe.
La ville endormie se réveilla comme par enchantement. De tous côtés accoururent les indigènes, se renvoyant les uns aux autres ce cri magique : « Un vaisseau ! un vaisseau ! » La reine, sous sa véranda, scrutait l’horizon ; pour mieux voir, elle avait abrité ses yeux sous une main, véritable chef-d’œuvre de l’art du tatouage. Le commandant rentra précipitamment pour chercher sa longue-vue ; le gouverneur de la prison courut en hâte vers le port. Enfin, les dix-sept Canaques et le capitaine qui composaient une partie de l’équipage du vaisseau de guerre français se précipitèrent sur le pont. Les marchands et les commis de nationalités diverses s’étaient rassemblés, selon leur coutume, dans la rue, devant le cercle. Tout cela s’était fait en un clin d’œil, avant que le bâtiment eût eu le temps de jeter l’ancre. Quelques minutes plus tard, les couleurs anglaises furent arborées.