Une guerre dans laquelle il existe deux camps, et donc un ennemi bien identifiable, est somme toutes, un moindre mal, comparée à une guerre dans laquelle il n’existe pas, en face, de volonté maline, mais une mécanique de destruction intime en action dont on ne peut attendre que le pire…et donc être contraint à s’y préparer.
Ici, les propos datent de l’époque de la « guerre froide ». Il conservent toute leur validité du point de vue des conséquences pour les populations et de leur existence.
Comme écho supplémentaire à la situation actuelle sur la planète, il y a l’engouement d’un monde, alors menacée par la destruction nucléaire, pour les abris anti-atomiques où les survivants envisageaient de se confiner pour sous-vivre.
L’« équilibre de la terreur » entre deux groupes d’États rivaux qui est la plus visible des données essentielles de la politique mondiale en ce moment signifie aussi l’équilibre de la résignation : pour chacun des antagonistes, à la permanence de l’autre ; et à l’intérieur de leurs frontières, résignation des gens à un sort qui leur échappe si complètement que l’existence même de la planète n’est plus qu’un avantage aléatoire, suspendu à la prudence et à l’habileté de stratèges impénétrables. Cela implique décidément une résignation généralisée à l’existant, aux pouvoirs coexistants des spécialistes qui organisent ce sort. Ceux-ci trouvent un avantage supplémentaire à cet équilibre, en ce qu’il permet la liquidation rapide de toute expérience originale d’émancipation survenant en marge de leurs systèmes
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dans l’ensemble, le spectacle de la guerre à venir, pour être pleinement efficace, doit dès à présent modeler l’état de paix que nous connaissons, en servir les exigences fondamentales.
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La force de cette société, son redoutable génie automatique, peut se mesurer à ce cas-limite. En viendrait-elle à proclamer brutalement qu’elle impose une existence vide et désespérante à un degré où la meilleure solution pour tout le monde paraîtrait d’aller se pendre,
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Quand une partie des humains se préparaient à vivre confinés pendant des mois, voire des années. Exemple d’abri anti-atomique.
A propos de l’objectif réel de cette production et de sa « publicité » par la menace.