L’Honorable Monsieur Jacques
L’HONORABLE MONSIEUR JACQUES – ANDRÉ DHÔTEL – 17
[Insouciance de la belle]
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Extrait du roman « L’Honorable Monsieur Jacques »
de André Dhotel
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Elle s’en allait comme si elle ignorait Jacques parfaitement, peu soucieuse de prendre une allure gracieuse ou non.
Elle fichait le camp sans manières, mais la beauté de son corps se livrait au travers des mouvements de sa robe d’été.
Jacques resta un long moment immobile. Il fut surpris par une voix dans son dos
L’HONORABLE MONSIEUR JACQUES – ANDRÉ DHÔTEL – 16
[Au-delà de la raison
quelques lueurs]
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Extrait du roman « L’Honorable Monsieur Jacques »
de André Dhotel
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Il parcourait la campagne tout à fait au hasard.
Pour les gens il recherchait des plantes afin de les étudier. Cela lui permettait d’aller n’importe où, jusque derrière les jardin du Vivier ou de Mauterre.
Il lui arriva de suivre le ruisseau dans les bas-fonds plus frais où l’on cantonnait les vaches pendant la saison chaude. Mais il ne se plaisait pas sur ces rives peuplées de beaux arbres, et de petits bois charmants.
Il recherchait certains espaces, non pas à proprement parler des dégagements, plutôt certains lieux d’où il avait des perspectives divergentes. S’il ne raisonnait plus il croyait parfois saisir des bribes de vérités.
Il éprouvait de l’horreur à la seule idée de reprendre son travail à l’Université.
Qu’est-ce qu’il avait dans la peau ? Et aussitôt il savait : « Simplement je ne veux plus savoir où je suis. »
Autre question : « Une femme vaut-elle la peine de se mettre dans ces états ? » : Et puis la réponse qui lui semblait apporter une vive lueur : » Il ne s’agit pas de Viviane mais de savoir gâcher sa vie plutôt que de la ménager selon une méthode ordinaire, en poursuivant ses travaux, par exemple. »
L’HONORABLE MONSIEUR JACQUES – ANDRÉ DHÔTEL – 15
[Rester digne malgré tout.
…
mais ceux qui vous connaissent
ne sont pas dupes.]
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Athanase était déjà à table. Jacques avait maintenant acquis une certaine maîtrise de l’ivresse. Il savait se raidir, ne pas risquer des phrases difficiles, calculer ses démarches de façon à les rendre décentes.
– Ca va? Demanda Athanase.
– Ca va, répondit Jacques.
Il se mit à manger de la salade. Rien d’autre.
– Tu ne manges pas, remarqua Athanase.
Bien qu’il fut à moitié aveugle et sourd, Athanase avait encore un don suffisant d’observation pour comprendre à quoi il fallait attribuer l’air faussement renfrogné et les gestes mécaniques de son neveu. Il conclut :
– Enfin tu dormiras bien cette nuit.
L’HONORABLE MONSIEUR JACQUES – ANDRÉ DHÔTEL – 14
[Dans la vie réelle la lumière prend des chemins tortueux.
À partir de sa source,
elle se perd parfois dans le brouillard,
rebondit ici ou là.
Il arrive même qu’elle surgisse
de lieux que l’on qualifie d’obscurs.]
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de André Dhotel
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Jacques songea que les paroles d’Augustin lui apprenaient tout au moins qu’il n’y avait rien de nouveau, il n’osa parler de la rencontre avec Viviane, cette nuit même.
Oui, cette nuit même, et il en était encore bouleversé.
Il fallait se taire, comme chacun se taisait dans la Saumaie, ou plutôt dire n’importe quoi pour dissimuler.
Peut-être la vérité ne devait éclater qu’à force d’être étouffée par les mensonges. Drôle de pays.
Ils marchèrent en silence.
L’HONORABLE MONSIEUR JACQUES – ANDRÉ DHÔTEL – 13
[Tout va très bien …]
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de André Dhotel
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Non, tout est calme, beaucoup trop calme à mon idée. Depuis des mois pas une farce notable, à part les pétards qu’on a lancés dans la cheminée de Mlle Savary, à part le coq du clocher que le père Varte a parié d’abattre d’un seul coup de fusil, à part des courses en voiture à travers les prés et les trois voitures qu’on a démolies contre des arbres. Oui, à part quelques chats empoisonnés , les gifles échangées par de nobles commères. À part qu’on voulait faire croire que la foudre tomberait tel jour, à telle heure sur le sapin de la Belle Étoile.
L’HONORABLE MONSIEUR JACQUES – ANDRÉ DHÔTEL – 12
[Le facteur et la belle*.]
* Attention, moment romantique !
Déconseillé aux âmes allergiques (clin d’oeil à )
« A l’intérieur, il y avait une superbe feuille blanche. …
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de André Dhotel
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Une fois n’est pas coutume, je ne résiste pas à donner cette page en son entier.
Le facteur survint, alors que le ciel ne s’était pas encore voilé. Rosalie l’avait attendu sur le seuil. Quelques prospectus, un journal.
– Rien d’autre ? demanda Rosalie. Comme d’habitude Augustin fouilla dans son sac et feuilleta un paquet de lettres. Il y avait encore au fond de l’air un parfum de rosée. Augustin en triturant son courrier ne manqua pas de regarder à la dérobée le visage et les yeux dorés de Rosalie. Une lettre tomba sur le carreau. Augustin la Rosalie lui saisit le poignet :
– Laissez-moi voir. Je crois que j’ai aperçu mon nom sur l’enveloppe.
– Votre nom ? Pas possible.
Augustin chercha vainement à escamoter la lettre.
– Je lis bien, dit la jeune fille : Rosalie Aumousse, École communale. Mauterre.
– Pas possible, répéta Augustin. Mais il n’y a pas de timbre sur l’enveloppe. Quelqu’un m’aura fourré cette lettre dans mon sac.
– Donnez-moi cette lettre, dit Rosalie.
– Je n’ai pas le droit. Je devrais vous faire payer la taxe. D’abord il me faut savoir qui c’est et lui demander de mettre un timbre.
– Mettez-y un timbre vous-même, et donnez-la-moi.
Augustin semblait désespéré.
– Puisque vous insistez, dit-il enfin. Attendez, attendez… Il tira une feuille de timbres de son sac, en détacha un de façon minutieuse, le colla sur l’enveloppe, puis avec un crayon il fit une croix dessus.
– Voilà, c’est vous qui me direz d’où elle vient cette lettre.
Rosalie la prit et l’ouvrit brusquement.
A l’intérieur, il y avait une superbe feuille blanche. Ce n’était rien d’autre que la lettre imaginaire qu’Augustin adressait à Rosalie depuis un an. Tout récemment la lettre était devenue réelle mais rien qu’en ce qui concerne le papier. Rosalie fit semblant de lire puis elle regarda Augustin droit dans les yeux.
– Une lettre d’amour, dit-elle. Je n’en ai jamais reçu d’aussi belle.
– Alors ça serait indiscret de vous demander qui c’est, dit Augustin d’une voix tremblante.
Il tourna le dos, et fila par la porte de la grille qui était restée entrebâillée et qu’il claqua.
– Augustin ! Augustin ! cria Rosalie. Il n’écoutait rien. Il avait fait pétarader son vélomoteur, rien que pour se rendre en face, au garage de Crépart.
Rosalie s’était avancée derrière les grilles, et regarda entre les rosiers. Ce fut à ce moment qu’un premier nuage dépassa le haut d’une colline et s’immobilisa, tandis que la lumière changeait.
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L’HONORABLE MONSIEUR JACQUES – ANDRÉ DHÔTEL – 11
[Un moment de confidences nocturnes.]
« Ils restèrent une grande heure à parler dans l’obscurité peu à peu venue. Quelques mots de temps à autre. Ce n’était pas comme les conversations sur le banc d’Athanase …
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de André Dhotel
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Ils restèrent une grande heure à parler dans l’obscurité peu à peu venue. Quelques mots de temps à autre. Ce n’était pas comme les conversations sur le banc d’Athanase. Cette fois on parlait par bribes, d’affaires qui n’existaient et qui n’avaient de sens que pour deux hommes perdus au bout de ce village.
L’HONORABLE MONSIEUR JACQUES – ANDRÉ DHÔTEL – 10
[Jacques le déclassé, l’ivrogne
rencontre sur un chantier.]
« Un silence. Le jour baissait…
…L’ombre de la nuit montrait de l’herbe et de la route. »
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Extrait du roman « L’Honorable Monsieur Jacques »
de André Dhotel
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Un silence. Le jour baissait. Une amitié profonde soudain entre les deux hommes. Pas une amitié jurée. Rien qu’un moment qui vous saisit. L’ombre de la nuit montrait de l’herbe et de la route.
L’HONORABLE MONSIEUR JACQUES – ANDRÉ DHÔTEL – 9
[Ceux de la Saumaie sont
bien au-delà de la peur.]
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