Un peu de « Là où la vie patiente » de Anna Jouy

ELLE NE SAIT PAS-letexx

 


L’image est d’Anna Jouy
Sa vue m’a immédiatement transportée dans ce passage de
« La où la vie patiente »
que le site de Jan Doets (les cosaques des frontières)
a publié récemment sous le titre
 » Leçon de lecture  »
—–


Qui n’a pas vécu ces trous
ces absences
(ou trop grande présence à autre chose
un ailleurs plus vaste, plus libre, plus bleu, plus flou, moutonneux)
face à la question du maître

ELLE NE SAIT PAS-letex

(Heureux celui qui dans ces instants gris et menaçant
parvient à fuir … là )

—–

Les autres extraits du roman d’Anna

Tous les arbres sont dans l’armoire

La coiffeuse

Les escaliers, la chambre sous le toit

C’est le pays des arbres

Le facteur

Du bruit et ces silences

Le grand amour

Le mort

Leçon de lecture


ELLE NE SAIT PAS-scliquer


Elle sait compter, elle sait écrire, elle sait qui est Charles le Téméraire et Louis XI, les noms de pays tout autour. Elle sait bien sûr. Mais où donc se trouve la page 17 de la bible, ça, elle l’ignore. Elle ne sait pas. Les chiffres se dérobent soudain quand la voix âpre de cette institutrice vieille et si austère lui réclame d’ouvrir le livre à un endroit introuvable.

[Almanach] naissance des éditions Qazaq … Anna Jouy

[Quatrième des sextuplés
nés il y a un an et trois jours
l’aube des éditions Qazaq
issues du rêve de Jan Doets -]

[La mystérieuse enfant … et la non moins mystérieuse « sculpture »]

Anna Jouy
« Pavane pour une infante défunte« 

Vendredi 19 Juin 2015

(L’almanach fait du sur-place encore pendant 3 jours)

ELLE AVANCE ET VIENT-letcr1-exp-

(à cliquer pour obtenir le parcours de lecture)

Le texte


Proposition de lecture  :


Autres publications de Anna Jouy aux éditions Qazaq

Je et autres intimités – Les dits de solitude

Strasbourg Verticale

Anna Jouy en ses « Mots sous l’aube« 


Il y a cette étrange sculpture dressée devant sa fenêtre comme une mesure de gros sel. Pourquoi cette blancheur lui fait–elle presque mal? La petite s’est relevée pour faire face à la vitre. Elle le fixe au–delà de sa propre image qu’elle doit photographier, reflet mélangé d’une enfant méconnaissable. Moment de contemplation, de secrète visite. Mais elle avance et vient coller son visage inquiet contre le verre. Elle scrute. Et quand elle l’aperçoit dans l’atelier, la regardant d’un sourire amusé, son rire est si sonore qu’il doit venir d’une autre dimension.

[Almanach] Cécile Portier…

[Au début du voyage

quelques freins]

Vendredi 15 Juin 2012
Les éditions publie.net donnaient
Contact
de Cécile Portier

ELLE OUVRE SA PORTIÈRE -letcr1-exp-

                               

(à cliquer pour obtenir le parcours de lecture)

L’extrait complet

Ici, Cécile Portier enfonce le clou
de ces écrits virtuels
(petite racine)


Proposition de lecture :


KILOMÈTRE 3
Ce raccourci pour atteindre la rocade, on l’a pris des milliers de fois : le chemin pour l’école.
La grille, les longs bâtiments couchés, la peinture orange ternie. La fenêtre où le store est déchiré : sa classe. Tout est fermé – vacances scolaires. Tout est déserté. Mais le ralentisseur installé au travers de la route est toujours là, permanent. Gendarme couché. Systématique et aveugle, remplissant son rôle sans aucun zèle, avec une efficacité absolue. Il faut rétrograder, passer au pas.
On aurait voulu partir vite, et la lenteur s’impose, comme une évidence.
Avant de partir, on s’était imaginé la route, on avait pensé « kilomètres », « vitesse », on avait vu la ligne droite, la destination. Les choses allaient se déployer : trajet, paysage. Et puis non. On commence par ce raccourci qui est une chicane, par cette route qui enfle et devient une petite muraille, une injonction de ralentir. Passer au pas, sentir la houle que provoque cette vague dure sous les roues.
Ça donne comme un sentiment de culpabilité de passer par là sans elle. Ce trajet matinal entre la maison et l’école n’a pourtant jamais été entre nous ce qu’on appelle un « moment privilégié ». Il n’y a jamais le temps. La peur du retard, ça crispe tout. Elle, elle ne fait aucun effort, il faut lui dire cinq fois d’enfiler son manteau, la pousser dehors, lui attacher la ceinture, la presser, se presser. Et dans la voiture on met la radio, c’est l’heure des infos. Elle est derrière, petit paquet renfrogné qu’il faut livrer à l’heure, elle est derrière et on conduit, on n’y pense plus, on pense déjà aux choses à faire et qui attendent.
Et puis, chaque fois, c’est quand elle part qu’on regrette. Elle ouvre sa portière, on se penche pour réclamer un baiser, elle y consent, et puis elle sort, elle va vers sa journée. Et on reste, un peu bête. Il n’y a plus qu’à faire le constat du divorce entre nos deux vies. L’une d’enfant, qui court à cloche-pied sur le bitume de la cour d’école. L’autre d’adulte : une présence qui chaque matin, quand elle part, n’est plus à offrir à personne. Aujourd’hui elle n’est pas là, mieux vaut ne pas y penser. On se rattrapera, de toute façon. Plus tard on va se rattraper, on prendra le temps de ralentir pour elle, promis.
Mais aujourd’hui il faut aller vite, il faut s’en aller.

[Almanach] Christophe Sanchez …

[On pourrait voir dans cette « histoire de rien » comme il l’a taguée, comme l’annonce de la série qu’il a intitulée, 5 ans plus tard, « les gens ».
Même mélange de distance et de proximité, même tendresse,
et ce climat où la couleur de la vie le dispute au noir et blanc de …]

Lundi 23 mai 2011,
Christophe Sanchez, sur son blog « Fut-il.net »
donnait
« À la traîne« 

A LA TRAÎNE VOILÀ COMME ELLE SE SENT-letcr1-exp

                                                                       

(à cliquer pour obtenir le parcours de lecture)

Le passage et l’image  chez Christophe Sanchez 

 


Proposition de lecture


Écrasée sur son lit, tout son poids en fatigue sur les ressorts usés, elle jette un regard vide sur le plafond. Tant d’années écoulées sur cette couche, ce lit conjugal toujours tiré aux quatre points carrés. Sa main effleure le dessus de lit en satin beige, elle se souvient des peaux coulées, de la douceur des nuits défuntes. Sa tête enfouie dans le traversin moelleux, des bourrelets acouphènes aux oreilles et la mélancolie de ses cheveux gris qui tombe dans les creux.

En face, pendu à un clou, fixé avec soin par une cheville plastique pour ne pas abîmer le placoplâtre, un cadre au liseré bordeaux assorti au rideau et à l’intérieur, sauvegardés par un verre poli, deux personnages fixés sur une photo nette et propre : un homme heureux au costume cravate impeccable, une rose à la boutonnière et le sourire d’une naïve en robe blanche à l’interminable traîne de nacre.

A la traîne, voilà comme elle se sent, à cet instant, à la traîne de ce cliché sans émotion. Sur son lit, sur le mur, sa vie, une vie filtrée jusqu’à la lie, l’image d’Épinal en grimoire, des pages cornées jamais reprises et un goût âpre de sépia dans la bouche.

[Almanach] Isabelle Pariente-Butterlin…

[Date anniversaire rectifiée. Merci Jan !]
___
[Un écho (?) à un suicide par noyade d’une femme aimante mais qui n’en peut…
et, plus près de nous à ceux qui ne souhaitent pas cette mort, mais qui n’en peuvent …]

Samedi 17 mai 2014, en les terres des cosaques des frontières
(de Jan Doets)
Isabelle Pariente-Butterlin donne Aedificavit 9

(extrait)

JADIS ELLE EST MORTE MAIS ELLE -letcr1-exp

(à cliquer pour obtenir le parcours de lecture)

Le passage en son entier 


Proposition de lecture :

 


Pourquoi continuer ? Le noyé un instant abandonne. S’abandonne.

Au-dessus, il est vrai, la vie est là. L’enfer aussi, non moindre, pourquoi s’acharner ? Les enfers liquides se referment mollement, on dit qu’elle est morte, jadis, les enfers liquides se replient mollement, le noyé s’abandonne et tout va s’abolir. Enfin. L’air manque. Tout est flou. L’air manque. Tout est pire. Oui, tout est pire, vraiment, l’air manque, les noyés sont gonflés d’eau, du moins est-ce ce qu’on dit. L’air manque atrocement, horriblement, cela flotte. C’est atroce. Mais tout est pire. S’arrêter est pire ; il faut remonter.

La surface des eaux est pire mais il faut remonter. Cela demande un effort inimaginable. L’eau se refermait lentement. C’est une poussée extraordinaire dont il ne se serait jamais soupçonné, un effort infini, un effort infini, immense, plus vaste que les eaux. C’est tant d’impossible à accomplir que cela s’accomplit. Effort désespéré de la noyade, tout est pire, mais il ne peut périr noyé.

Jadis elle est morte mais elle l’aimait. Elle n’a pas senti que les eaux tentaculaires la berçaient, elle emportait son image. Non, pardonne-moi, elle aussi a tenté un dernier sursaut mais d’autres silences l’accablaient et l’entraînaient. En vain, elle essaya et de dût être atroce. In memoriam.

Et c’est pourquoi ils tentent de se redresser, de revenir. L’effort est immense et certains, épuisés, sont pâles et blêmes de leur abandon.

(…)

Je relis ces lignes et elles se superposent à d’autres images, et d’autres images encore se superposent à elles. 

Toutes ces scènes de noyade aujourd’hui laissent des corps sur les côtes de l’Europe. Les images nous parviennent, accompagnées d’un commentaire. D’eux, c’est tout ce qu’il reste, une image et un commentaire. On aperçoit des corps dans des couvertures. La mer en apportera d’autre quelques jours plus tard, et ils effaceront les précédents. On ferme tous les yeux un instant. On préfère ne pas voir mais on ne peut pas ne pas ressentir. Ce n’est pas possible. 

Sur les côtes, les plages ensoleillées de la Méditerranée, des corps échouent que la mer a dévorés. Les eaux de nos côtes sont coupantes comme des lames de rasoir. 

Des corps échouent, qui tentaient seulement de rejoindre, vivants, nos côtes, qui tentaient de dérouler le fil de leur vie. Et derrière chaque corps, chacun de ces noyés, il y a une scène irréductiblement singulière, d’une vie qui préfère prendre un bateau dans la nuit, tenter sa chance pour rejoindre des côtes lointaines. Il y a donc un moment où il faut décider de mettre sa vie sur quelques planches, pour traverser la mer, pour continuer à dérouler le fil de ses espoirs. 

Puis ils échouent sur les côtes ensoleillées.

Et cet homme, qui tenta de traverser la Manche pour passer en Angleterre. Quand on l’a ramené à terre, il disait qu’il se récitait des poèmes. Je n’ose même pas imaginer ce que c’est que traverser la Manche, la nuit, avec pour seul bateau un triangle de bois et des flotteurs, en compagnie des poèmes qu’on aime. Je n’ose pas l’imaginer. 

Toutes ces scènes nous parviennent, on ne peut pas ne pas les entendre. N’est-ce pas ?, on ne peut pas ne pas les entendre. On ne peut pas ne pas les conserver en soi. Les coucher dans sa mémoire. Je ne sais pas comment nous faisons pour ne pas penser seulement à cela. Pour penser à autre chose. Pour repartir dans la vie. Ensuite. 

Texte et image : Isabelle Pariente-Butterlin

LA FEMME DU BOULANGER – JEAN GIONO – 3

[La version de cette pièce qu’a produit Jean Giono est bien autre
que celle qu’a donnée Pagnol,
bien sur on nage dans l’invraisemblance , les gens simples y sont tous des poètes,
mais précisément !
c’est ainsi qu’on peut prétendre effleurer
peu importe le vrai
le sensible.]


IL NE CROIT PAS NI QU ELLE EST ICI - letcr1-exp

Extrait de la pièce de Théâtre « La femme du boulanger »
de Jean Giono


(sans image)

Parcours de lecture

IL NE CROIT PAS NI QU ELLE EST ICI - sr

En clair

IL NE CROIT PAS NI QU ELLE EST ICI - txt0r


Une proposition de lecture :


N’hésitez pas à signaler une éventuelle erreur – merci d’avance


Il ne croit pas, ni qu’elle est ici ni qu’elle est ailleurs, il sait qu’elle est quelque part. Ca lui suffit ; il la cherche.

Une lumière intermittente

[Gurdjieff dit des choses à ce propos, lui qui considère que la plupart d’entre nous dort la plus grande partie d’une vie vouée à une existence machinale.
Certains même munis de réveil censés les sortir de ce sommeil, rêvant qu’ils l’entendent son alerte, et qu’ils s’éveillent, alors même qu’ils ne feraient qu’en éteindre la sonnerie d’un geste machinal]*

ELLE SORTAIT DE L ORDINAIRE - letcr1-exp

ELLE SORTAIT DE L ORDINAIRE - letcr1


* Tout ceci est bien sur purement fantaisiste … vous pouvez ranger les tomates.


Elle sortait de l’ordinaire, comme tout le monde, chaque jour quelques secondes, puis y retournait en toute discrétion .

Monsieur M. – Anh Mat – 15

[Monsieur M. :  entre le roman et le poème, l’enquête (tout interroge) et l’évocation d’une descente aux enfers d’un Ulysse écrasé sous la multitude de dieux anonymes et terriblement obstinés.]


ATTENDRE QUE LA VOIX SE LASSE - letcr1-exp

(cliquer)

 

Extrait du roman* « Monsieur M »

de Anh Mat

———

Parcours de lecture

ATTENDRE QUE LA VOIX SE LASSE - sr
(cliquer)

L’extrait en clair
ATTENDRE QUE LA VOIX SE LASSE - txt0

Un extrait plus long

ATTENDRE QUE LA VOIX SE LASSE - txt1


Anh Mat
chez publie.net
chez qazaq

Lorsqu’il nous dit   « les nuits échouées »

 


N’hésitez pas à signaler une éventuelle erreur – merci d’avance


La peau Sa rage s’effondre contre la porte condamnée. Tu l’entends pleurer dans un accès de détresse démente. Tu gardes par précaution la main sur la poignée dorée, effrayé à l’idée que cette voix délirante puisse entrer. Tu te dis :
— Mais qui est ce Mathias ? Un ami imaginaire, un monstre sans défense séquestré depuis des années ? Un être humain de sang et d’os avec qui cette voix partage un passé commun ? Après tout, elle n’est peut-être pas si folle… Elle a probablement des raisons, de très bonnes raisons pour en arriver à de telles extrémités. À l’écouter ainsi, je lui viendrais bien en aide. Mais répondre à l’appel de ce prénom serait en quelque sorte usurper une identité qui n’est pas la mienne, me mêler d’une histoire qui ne me concerne pas. En rien. Alors je préfère me taire. Et attendre. Attendre que la voix se lasse, qu’elle s’épuise à appeler en vain l’homme que je ne suis pas.

RENTREZ SANS MOI – CHRISTINE ZOTTELE – 9

Rentrez sans moi - couverture« À la mémoire de Lise Bonnafous* et de Nathalie Filippi* et à tou(te)s les immolé(e)s du silence… » Christine Zottele
L’oeuvre est disponible aux éditions Qazak (de Jan Doets)  ici

(* Liens ajoutés ici)

[Non pas retraite,
mais …]

ELLE RÊVAIT DE FONDER - letcr1-exp

[Pour cela, il aurait fallu aller
bien loin.]

                

(Si tu es novice ici
ceci est pour toi
le lien d’un mot à l’autre son donnés
– à cliquer – )

 ELLE RÊVAIT DE FONDER - letcr1-sr    

   

Extrait de « Rentrez sans moi » de Christine Zottele 

Brouillons et notes éparses
5 – Personnes et personnages

 —

Itinéraire de lecture

ELLE RÊVAIT DE FONDER - sr

En clair

ELLE RÊVAIT DE FONDER - txt0r

 Un extrait plus long
ELLE RÊVAIT DE FONDER - txt1r


N’hésitez pas à signaler une erreur 



On ne parlait jamais de son métier, elle me l’avait formellement interdit. Mais des personnes oui. Des gosses et des adultes. Les deux. Je ne suis pas un grand parleur mais un bon entendeur, salut ! Ça ne vous fait pas rire ? Et bien vous voyez, elle, elle aurait au moins souri. Juste pour me faire plaisir. Parce que j’adorais la voir sourire et que je la voyais de moins en moins sourire. Qu’est–ce que je vous disais ? Ah oui que je l’écoutais parler plus que moi je ne parlais… Et bien, je servais un peu à ça aussi. Elle n’aimait pas spécialement étaler tous ces problèmes et n’était pas du genre bavarde – elle parlait suffisamment en cours – mais avec moi elle se laissait aller à rêver tout haut. Elle rêvait de fonder une maison de retrait, c’est son expression. Un lieu de vie pour elle et ses amis vieillissants. Une sorte de maison autogérée où chacun puisse avoir à la fois son indépendance et se sentir utile à la communauté. Elle me disait que j’avais toute ma place en tant que médecin et amant de poche. Elle voulait bien me prêter à son amie Agathe. On visitait souvent des maisons avec elle, en faisant croire qu’on était mariés.

LE VILLAGE PATHÉTIQUE – ANDRÉ DHÔTEL – 13


[Elle va tous leur faire tourner la tête
et, elle non plus, ne sait pas pourquoi
elle fait cela]

     IL FAUT AVOUER TOUT DE SUITE - letc1-exp2
 —
Si tu est novice,
plus facile avec les liens entre les mots
– à cliquer –

IL FAUT AVOUER TOUT DE SUITE - letc1-sr

Extrait du roman « Le Village pathétique »
de André Dhotel

 —

Parcours de lecture

IL FAUT AVOUER TOUT DE SUITE - sr

En clair

IL FAUT AVOUER TOUT DE SUITE - txt0r

 Un extrait plus long

IL FAUT AVOUER TOUT DE SUITE - txt1r


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Mais les épaules et les seins de la jeune femme vivaient avec ardeur sous la robe frêle, et même les garçons qui se trouvaient à l’autre bout de la salle la sentaient aussi bien que s’ils l’avaient serrée contre eux.
Quand elle se tut, personne ne bougea. On souhaitait vivement qu’elle parlât encore. Bien sûr elle n’avait rien de commun avec ce village. Par quelle chance y était-elle tombée ? En tout cas, ce qu’elle disait était une vérité criante.
– Il faut avouer tout de suite, reprenait-elle, que nous voulons faire quelque chose et que nous ne savons pas quoi.
– C’est ce que j’ai toujours dit murmura Jérome.
Alors ? Est-ce qu’on allait s’empêtrer indéfiniment dans cette sottise ? Odile réfléchit encore. Elle se leva :
– En fin de compte, il faudrait que nous nous réunissions souvent sous n’importe quel prétexte. On trouvera peut-être à la longue une affaire extraordinaire à entreprendre, je ne sais pas quoi !
A ce moment une rumeur circula, On était de cet avis., mais qu’est-ce qu’on allait faire tout de suite ? Odile saisit ce dernier mot :
– Tout de suite ? Je propose que nous allions par exemple, dénicher et réparer le vieil autobus de Grégoire Leuilly et que nous partions tous les soirs nous baigner à la rivière.