Le terrier – Frantz Kafka (Laurent Margantin)

[Il y aurait toute une branche des mathématiques
à consacrer à la topologie de la ruse]


(En ces lieux où il met à disposition librement son travail
et celui d’autres auteurs,)
depuis le 25 avril 2015
Laurent Margantin donne une nouvelle traduction
de l’oeuvre de Frantz Kafka
« Le terrier 
ou la construction »
et ce, à raison d’une phrase par jour.

Un extrait de la troisième.

C EST VRAI QU IL Y A DES RUSES-letcr1-exp

(à cliquer pour avoir le parcours de lecture)

Le texte complet de cette phrase


http://www.oeuvresouvertes.net/
le site de Laurent Margantin

La page des liens vers les traductions journalières


C’est vrai qu’il y a des ruses qui sont si subtiles qu’elles se tuent elles-mêmes, je le sais mieux que personne et il est certainement bien téméraire d’attirer l’attention sur ce trou et ainsi de signaler la possibilité qu’il y ait ici quelque chose qui vaille la peine qu’on fasse des recherches.

[Almanach] Arnold Stadler …

[Qu’est-ce qu’un philosophe ?]

Dimanche 17 Juin 2012
Oeuvres Ouvertes donnait
de Arnold Stadler
« J’étais une fois »
traduit par Laurent Margantin

ON DISAIT QUE J ÉTAIS PHILOSOPHE-letcr1-exp

                               

(à cliquer pour obtenir le parcours de lecture)

L’extrait complet

Le texte et sa présentation sur le site de Laurent Margantin


Proposition de lecture  :


Si Mercedes Soza, une chanteuse argentine qui, comme moi, attend la venue d´un monde sans fêtes caritatives, et d´un monde sans femmes visitant les fêtes caritatives, si Mercedes Soza était venue à Meßkirch, personne n´aurait su qui elle était. Elle n´était pas célèbre à Meßkirch.
Mais comme le vieil Heidegger venait fêter ses quatre-vingt ans, tous venaient, parce qu´il était célèbre. Ils venaient dans la halle municipale où ont normalement lieu les comices du célèbre marché aux vaches tachetées de Meßkirch.
En tant qu´élève âgé de quinze ans du lycée Am Schloßberg, j´étais assis tout en haut sur le balcon, avec ceux qui ne faisaient pas partie des Heidegger. En bas étaient assis les cinq cents parents et les disciples du monde entier. Une princesse aussi. Une princesse aussi était là, pouvait-on lire dans le Dagblatt . J´avais quinze ans comme les autres jeunes de quinze ans, mais on disait que j´étais philosophe parce que je n´aimais pas faire de sport et parce que j´étais contre l´armée.
Le chœur Kreutzer chanta C´est le jour du Seigneur. Un ensemble Kreutzer local joua le premier mouvement du septuor en C-majeur. Après avoir lu les allocutions de ceux qui auraient aimé venir – dont celle du président de la République fédérale –, on présenta le document commémoratif de la ville. À chaque fois qu´on le prononçait, les gens de Meßkirch entendaient le nom de Meßkirch d´une manière nouvelle. Ils comprirent avec fierté que le nom de Meßkirch apparaissait dans le titre d´un livre tout entier, « Le langage de Meßkirch » ou quelque chose comme ça. Que l´orateur s´emportât presque à propos de ce livre, ça, ce n´était pas important. Heidegger prit bientôt la parole. Il avait gravi le petit escalier à petits pas. Devant le pupitre, il leva la main, et les applaudissement cessèrent. Pour la première fois, j´entendis sa curieuse voix dire Magnifizenz. Je l´avais déjà souvent vu. J´étais même passé à côté de lui. Devant le jardin de la ferme, sur le chemin vers l´arrêt du bus. Je lui avais certainement dit bonjour alors. J´avais également vu que j´étais déjà aussi grand que Heidegger, alors que j´étais de taille moyenne. Maintenant il racontait en personne des choses poétiques avec une voix fragile comme une coquille d´œuf. Comme je commençais, vers mes quinze ans, à écrire des poèmes, j´ai saisi quelques expressions au vol et les ai tout de suite notées à la maison. Parmi elles, il y avait La douleur est le plan de l´être et Le silence est la gratitude de l´âge. Ensuite, il dit quelques mots sur la patrie et retourna en bas. Le groupe en costume folklorique lui offrit un seau de miel de Heuberg.
J´étais assis en haut et voyais et entendais tout ce qui se passait en bas. Un professeur du Japon, qui était venu du Japon jusqu´à Meßkirch, pour parler à Meßkirch. J´emportais aussi son Le plus gland penseul depuis Platonà la maison. Personne ne pouvait saisir le sens de cette phrase. Moi non plus je ne pouvais en saisir le sens, même si j´avais déjà entendu le nom de Platon. Réveille-toi, dis-je à Rolando qui dormait à côté de moi, c´est bientôt fini. Un jour, lui dis-je, tu pourras raconter que tu as vu le professeur du Japon.
Après tout cela il y avait encore une saucisse et du pain.

[Almanach] Marc Bonneval …

[Le titre du poème est l’annonce d’un voyage
au cœur du vivant
le poème tient cette promesse. ]

Dimanche 30 mai 2010
Les éditions Ouvres Ouvertes
qui, elles aussi tiennent (depuis 16 ans) la promesse de leur nom
publiaient
de Marc Bonneval
« Du lieu à l’être » (6)

(Poème que Laurent Margantin, donnait
le mois de la disparition de l’auteur )

EST CE PRÉSOMPTION SENTIR-LETCR1-EXP1                               

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Le passage en son entier


Proposition de lecture :


Le poème en son entier se trouve (6 parties) ici 


Le temps est à l’attente. L’attente est le temps.
Et l’attente est sans savoir, et sans sagesse.

Pourtant, l’attente n’est pas aisée, il est besoin de savoir. Et de reconnaître le juste temps de l’attente, pour l’attente.

L’enfant, qui ne sait pas encore qu’il est un enfant, et il l’oubliera. Moi aussi, et j’ai oublié.

La terre nous est-elle familière ? La sécurité que donnent le jour, et la nuit, nous l’avons conquise, et tous les métiers y contribuent.

Sauf l’été méditerranéen, je ne connais pas de moment où le jour soit absolue certitude, et la nuit consolatrice de son ardeur.

Est-ce présomption, sentir que la beauté – de ce paysage, de cette lumière, de ce crépuscule – rejoint la douleur pure ?

Il n’est pas vrai que tout « ici » en vaille un autre : il en est qui ne donnent que le désir d’être ailleurs, il en est dont il ne faudrait jamais partir, dont jamais il n’aurait fallu partir.

Mais on n’aurait jamais su, ni la douleur, ni l’absence, ni peut-être le plaisir. On ne sait jamais ce qu’il faut, tout au plus ce qui a eu lieu, et encore y faut-il et le temps, et toute la distance qui se creuse, d’un lieu à l’autre, d’un temps à l’autre.)

Ce paysage invite à deviner ce qui pourrait être vraiment visible, et que pourtant l’on ne voit pas. Ce n’est qu’au paradis que les bienheureux pourront, et peuvent déjà, contempler pour l’éternité la face de Dieu.

Il n’est pas vrai que le lieu suffise. Le lieu est, et, pour accéder à son être, il y faut davantage que le séjour. Et tout séjour n’est pas présence, et donc joie.

GÉNÉSIE – SERGE MARCEL ROCHE – 07

Extrait du recueil de poésie
« Génésie » (7)

de  Serge Marcel Roche

Parcours de lecture

Sur babelio

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LE MONDE DEVANT EXISTAIT - txt1r
 à cliquer sur l’extrait renversé

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Génésie est disponible à la lecture sur oeuvresouvertes.net 

ici


Le monde devant
Existait à peine
Au-delà de ce qu’il voyait
L’horizon semblait être ailleurs
En la lumière
Ou quelque part en lui
Il vivait sous forme d’absence
Sur une frontière
Et dans les limbes de ses lectures
D’avoir choisi de vivre
Il ne savait pourquoi

LE CHENIL – LAURENT MARGANTIN – 1 –

J AVAIS DECOUVERT LA VERITABLE ORIGINE DE L ODEUR QUE JE RETROUVAIS CHAQUE MATIN EN HAUT DE LA COLLINE-let

                                                                       —                            

Extrait du roman « Le chenil »
de Laurent Margantin

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Parcours de lecture

J AVAIS DECOUVERT LA VERITABLE ORIGINE DE L ODEUR QUE JE RETROUVAIS CHAQUE MATIN EN HAUT DE LA COLLINE-s

En clair sur babelio

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J AVAIS DECOUVERT LA VERITABLE ORIGINE DE L ODEUR QUE JE RETROUVAIS CHAQUE MATIN EN HAUT DE LA COLLINE-txt
à cliquer

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Lire le chapitre 1  du chenil (et les suivants) sur  oeuvre ouverte
(éditeur ouvert dont on peut voir les projets ici)



Odeur infecte de bêtes enfermées dans des cages à plusieurs dizaines pendant plusieurs jours, odeur infecte qui finissait par imprégner tous les vêtements, au point que la mère se plaignait de ma puanteur quand je rentrais le soir, tu pues m’avait-elle dit dès le premier soir en guise de salut (ce qui avait au moins l’avantage de remplacer les remarques désagréables qu’elle répétait en boucle depuis des années), odeur infecte qui, le premier jour, m’avait donné envie de gerber, et d’ailleurs j’avais gerbé en sortant du chenil le dernier jour de la première semaine, gerbé à cause de l’odeur qui m’était rentrée dans la gorge sans que je m’en rende compte et avait fini par me rendre malade, gerbé parce que, le dernier jour de la première semaine, j’avais découvert la véritable origine de l’odeur que je retrouvais chaque matin en haut de la colline, une fois sous les arbres.