Se servir de ses jambes et de sa tête … et Giono dit bien, les jambes avant la tête, tout comme Tommaso Campanella aurait recommandé en premier lieu de questionner nos sens, première nourriture de notre esprit, sans laquelle notre pensée est hors-sol.
(Et on sait ce que le fils de l’Olympe fait au fils de la Terre, lorsqu’il peut lui faire quitter les pieds du sol)
tête
« Le pays où l’on arrive jamais » – André Dhôtel – page 15
« Je n’ai jamais interdit à un élève
de regarder par la fenêtre.»
…
disait André Dhôtel à propos de
cette ultime forme de l’école buissonnière
qui est encore possible (?) de nos jours.
C’est ce que le Livre permet depuis toujours
fenêtre ouverte sur
ce qui buissonne à deux pas de nous.
Quinzième page,
Suite du dialogue
L’un sait ce qui est
et ce qui devrait être
l’autre
finit par douter
de tout son être.
« Il cherche son pays, à ce que disent les gens.
– Son pays? Quel pays?…
– Voilà ce qu’il faudrait savoir, mademoiselle Fernande. S’il cherche son pays, c’est que là où il était, il n’était pas chez lui, et, de toute façon, c’est une histoire bizarre.
– Monsieur Aurélien, répliqua la servante, lorsqu’on cherche un pays on le trouve, et on sait dire au moins de quel pays il s’agit. Moi, je suis native de Saint-Omer…
– Si vous aviez quitté votre pays à l’âge de cinq ans, par exemple, est-ce que vous le connaîtriez, votre pays?…
– Si je ne le connaissais pas, alors ce serait tout comme si je n’en avais pas.
Cela pourra paraître extraordinaire, mais Gaspard entendit le cuisinier »…
…se gratter la tête, tellement le silence fut profond, et tellement l’homme y mit une solennelle vigueur.»
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La tête est-elle le lieu où peut jaillir la compréhension
pour cette question
du pays que l’on cherche.
…
Il faudrait demander à Antée ?
journal de l’aube : « les cheveux du sommeil » – Anna Jouy
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[A quoi tient
le sommeil ?]
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Anna Jouy donne
en ses Mots Sous l’Aube
(poèmes)
« Les cheveux du sommeil »
(à cliquer pour obtenir le parcours de lecture)
Le poème chez Anna Jouy
… le rêve échevelé
les cheveux du sommeil hantent la lune. je cherche la boussole des voyageurs de nuit. ma tête effilochée matière glisse parmi les faisceaux masqués du gris de l’âge. ma tête rudimentaire planète des signes piste de cailloux les crevasses du songe. je m’enfonce ainsi avec désespoir de retour sur les traces que laisse le futur. noble défi des braqueurs de l’âme.un oiseau donne l’alarme d’un cri qui ploie le silence des fers. j’évoque alors la venue des impossibles lueurs. la portée de l’obscur est de nombreux nuages, scolopendres farceurs cousant leur venin à la mort avec des tignasses humaines. alors debout dans la salle des cisailles, je tonds mon repos de ces lianes veilleuses du zéro à l’infini.
Là où la vie patiente – Anna Jouy – [éditions Qazaq]
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[Et si le ciel
était
en bas ?]
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« Là où la vie patiente »
aux éditions Qazaq
dans la collection « Ardoise »
Extrait de « Le gravier »
(à cliquer pour le parcours de lecture)
Le livre est disponible en format numérique
(pdf ou epub)
ici
Jan Doets présente l’oeuvre
sur son refuge des « Cosaques des frontières »
ici
Si elle se baisse et marche ainsi la tête presque sur ses souliers, elle voit des choses.
Daniel Bourrion – Légende – (19 francs)
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[chez l’indien à moustache]
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Légendes
de Daniel Bourrion
aux éditions Publie.net
« 19 francs* »
[et un croissant]
(à cliquer pour obtenir le parcours de lecture)
Lecture d’un autre texte de « légendes »
Le livre que Daniel Bourrion a acheté ce jour là chez « Géronimo » était
« L’occupation des sols » de Jean Echenoz
Une présentation, chez Pierre Ménard (site Liminaire)
Géronimo, j’y suis entré la première fois quand ils étaient encore petite librairie à côté de l’université. La boutique faisait le coin, on voyait des bouquins posés partout et même, des qu’on savait déjà qu’on les lirait jamais parce que ça parlait de trucs tellement bizarres qu’on se sentait intimidé – tu parles, fils de routier, tu rentrais pas dans une librairie comme ça, c’était toute une histoire, déjà celle de la ville où était le lycée technique d’avant la fac, qui n’avait de librairie que l’enseigne, il avait fallu attendre d’être en première ou en terminale pour oser y traîner alors celle-là, celle de l’Indien (je l’ai longtemps appelée comme ça, cette maison, Géronimo, je me disais, tu vas pas faire sérieux si tu dis que tu achètes tes bouquins chez un qui s’appelle comme ça, alors je disais rien et moi, dans ma tête, je pensais à l’Indien), c’était pas rien, d’y aller, ça marquait l’entrée dans le monde de l’université, tu vois, dans le monde des gens qui pensent (assez vite, remarque, j’ai compris qu’il y avait aussi dans ce monde beaucoup de frime, de bêcheurs, autant qu’ailleurs sinon plus – l’humain, ça te déçoit quand même souvent, à y bien réfléchir).
Ce jour-là j’avais genre vingt francs en poche (oui, c’était en 1988, c’était encore des francs et là, je sais – miracle de la mémoire qu’on peut lire dans les livres – que c’était deux pièces de dix, tu sais, ces petites rondes et jaunes avec ce graphisme qu’on ne pouvait pas s’empêcher de penser à l’URSS – faudrait pas dire ça, il y aura bien quelque part quelqu’un qui va sursauter et me faire la leçon genre mais non, ça n’a rien à voir, patati patata), j’ai juste dit ça au libraire (c’était pas le moustachu dont le nom m’échappe, mais son collègue qui est allé ensuite ouvrir l’Autre Rive à N* – l’Autre Rive où j’ai découvert bien des années plus tard Régis Jauffret en lecture, jamais lu, j’étais là je sais plus comment… Ah si, je me souviens, c’est Olivier B. qui m’y avait amené mais va savoir pourquoi je ne sais plus vraiment).
Donc j’ai juste dit au libraire pas moustachu mais avec des lunettes rondes et une tellement bonne bouille : « J’ai vingt francs, vous avez un livre pour moi ? »
Il a souri, a farfouillé dans ses rayons, m’a sorti un livre à la couverture blanche, l’a feuilleté rapidement, et puis m’a dit « Celui-là est super, et il est à 19 francs ».
Je l’ai acheté de suite, le livre. J’étais content, j’avais un livre et un franc – sorte de multiplication des pains, sorte de petit miracle. À l’époque, je croyais encore aux miracles, autant en profiter, ça ne durerait pas.
Le livre, c’était L’occupation des sols de Jean Échenoz – je ne connaissais pas ce Jean. Le livre ne faisait que quelques pages, je l’ai lu dans le bus en rentrant chez moi (mon appartement d’alors était à W*). J’ai jamais relu ce bouquin depuis cette période mais je l’ai jamais oublié. Jamais.
Pourquoi je raconte ça ? Peut-être parce qu’il n’y a aucune trace de cette anecdote dans aucun disque dur, à part dans le disque mou que j’ai dans ma tête. Alors…
LES NUITS ECHOUEES – ANH MAT
[une pause
dans le voyage]
En ses nuits échouées, Anh Mat a déposé
(à cliquer pour le parcours de lecture*)
Le texte de Anh Mat* :
#446 ouvrir les portes de la ville
(*Avec trois captures de son oeil de peintre)
Anh Mat a publié
aux éditions Qazaq
Cartes Postales de la Chine ancienne
aux éditions Publie.net
Monsieur M
ouvrir les portes de la ville
et tomber dans un chantier d’écriture illimité.
*
des jours sans écriture, que reste-t-il, si ce n’est le désir d’écrire ?
*
j’épuise mes oloé de plus en plus vite. Il me faut chaque jour en changer. Une autre chaise, une autre table, une autre vue, un autre territoire à conquérir.
j’ai besoin d’inconnu pour lire et écrire.
*
hier sous la pluie, j’ai croisé à nouveau le ramasseur de manuscrits…
j’ai vu le personnage avant l’homme… la ville porte une fiction qui précède sa réalité
*
les dates ont disparu du blog. Il a suffi de noircir leur police. Elles sont encore là, certes, mais invisibles, comme le temps passant sur mon visage.
*
écrire est une façon de me retirer du monde tout en continuant, seul, à m’adresser à lui
*
quand toutes les routes mènent à l’intérieur même de ma tête,
je reste immobile, soulagé d’être nulle part.
parfois le désir est grand d’en rester là.
[Almanach] … Sade
[Trop d’éclaboussures … la justice hésite.]
Jeudi 26 Juin 2014
Les éditions Gallimard
publient
« Contes étranges » de
Donatien Alphonse François de Sade
(extrait de « Le M… puni »)
(à cliquer pour obtenir le parcours de lecture)
L’extrait complet
On pourra trouver le texte complet de cette historiette en version epub ou pdf (domaine public) ici :
» Historiettes, contes et fabliaux «
Plusieurs personnes furent arrêtées, et rendues presque aussitôt libres. On en sut assez enfin pour se convaincre que cette affaire avait des branches innombrables, et qui en compromettant l’honneur des pères et des maris de la moitié de la capitale, allaient également tympaniser un nombre infini de gens de la première qualité ; et pour la première fois de la vie, dans des têtes magistrales, la prudence remplaça la sévérité. On en resta là, au moyen de quoi jamais la mort de ce malheureux, trop coupable sans doute pour être plaint des gens honnêtes, ne put trouver aucun vengeur ; mais si cette perte fut insensible à la vertu, il est à croire que le vice s’en affligea longtemps, et qu’indépendamment de la bande joyeuse qui trouvait tant de myrtes à cueillir chez ce doux enfant d’Épicure, les jolies prêtresses de Vénus qui, sur les autels de l’amour, venaient journellement brûler de l’encens, durent pleurer la démolition de leur temple.
Première phrase du troisième chapitre – LOCAL HEROS – Vincent Benoit – piste 3 – Frères armés
[L’histoire d’un groupe qui a commencé au propre comme au figuré dans la Dèche, (origine de son nom) et plus particulièrement de son guitariste chanteur vedette Mark Knopfler,« L’homme tranquille du rock ’n’ roll » .
Pour la « piste 3 » tout est dans son titre. Deux frères et qui plus est à la guitare tous les deux, c’est un de trop parfois.]
Extrait de « Local Heros«
de Vincent Benoit
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Parcours de lecture
(cliquer pour retourner)
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L’extrait en clair

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Bernadette
https://www.youtube.com/watch?v=GvzcqKaj7wM
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