Des étés camembert – Daniel Bourrion

Des étés camembert - couverture

Des étés camembert - intérieur 1

Les éditions publie.net, au sortir du confinement, proposent à leurs abonnés et à la vente (format numérique ou version papier) une nouvelle oeuvre de Daniel Bourrion
« Des étés camembert ».

Récit autobiographique de la découverte par l’auteur du travail à la chaîne, dans un style très coulant, à l’humour parfumé, dont on peut lire un extrait ici


 

« … il allait de client en client à chercher de quoi nous occuper, nous payer, toute la petite équipe, nous n’étions pas nombreux, une ou deux maigres poignées de gars en blanc moucheté et, à tout prendre, je me disais qu’au final, tout bien considéré, je préférais être là dans mes fringues dégueulasses raides de couleurs séchées, mes fringues trouées puantes, …

01-QU’ À FAIRE -let

… ce qui fait qu’il n’était pas à prendre à la pincette quand nous passions à l’aube chercher le nécessaire pour la journée, c’était dans son garage le dépôt, du soir jusqu’au matin, l’inverse exact de nous, de moi, qui une fois rentré avec les autres entassés dans l’estafette au milieu des vapeurs de white spirit en guise d’eau de toilette, lavé à grande eau, gavé de tout ce que je trouvais de lourd à manger, biberonné à la télé, m’endormais comme un bébé, si vite et bien que je n’ai jamais su si c’était lié à la fatigue, la douceur du soir, ou les volutes des solvants me berçant et m’assommant d’un coup tellement que je ne voyais rien venir que le grand noir où je plongeais jusqu’au lever, parfois si violemment que je croyais être en train …

02 - DE TOMBER DE-let

[Almanach] Guillaume Vissac …

[De son atelier aux mille projets (où il traduit jour après jour l’Ulysse de James Joyce) il a de temps à autre des instants qui ressembleraient presque à des pauses, … mais l’on sait bien que ce n’est guère possible.]

Dimanche 3 Juin 2012
Guillaume Vissac,
après une citation de Roberto Arlt

(« … Vous croyez que les futures dictatures seront militaires ? Non, monsieur … » )

écrivait :

FACE L ÉCRAN N AVOIR RIEN -letcr1-exp

                               

(à cliquer pour obtenir le parcours de lecture)

La page originale sur le site de Guillaume Vissac


Un Ford ou un Edison sont mille fois plus capables de provoquer une révolution qu’un politicien. Vous croyez que les futures dictatures seront militaires ? Non, monsieur. Le militaire ne vaut rien comparé à l’industriel.

Roberto Arlt, Les sept fous, Belfond, traduction Isabelle et Antoine Berman, P.68

Dressons la liste des dépenses fictives mensuelles en cas d’emménagement futur dans l’appart aux briques rouges. Comparaison papier avec la liste réelle des dépenses actuelles (sur laquelle je fous l’oeil pour la toute première fois). Quant au déménagement lui-même, savoir combien de milliers d’euros il coûterait. Derrière nos dos, la journée, Lalapin a mangé une bonne douzaine de livres, pas entier mais partiellement, parmi lesquels des Agatha Christie, Chloé Delaume ou Sébastien Doubinsky. Certains seront jetés, d’autres pas. Litres de confettis sous les lames du parquet. Regard tombe sur la fiole d’hydroxyethyl et toute réalité humaine environnante s’amenuise.

« L’argent fait de l’homme un dieu. Donc Ford est un dieu. Si c’est un dieu, il peut détruire la lune. »

P. 190

Clavier : aucune ligne. Ni tristesse ni retard ni frustration ni rien de tous ces faux trucs là. Simplement constater face l’écran n’avoir rien envie de faire d’autre que constater assis là cette prodigieuse absence d’envie de rien faire. J’y attends.

[Almanach] Guillaume Vissac …

[Tout de ces lieux que nous habitons et qui parfument et colorent nos pensées,
souvent malgré nous.
Avec la lecture en audio de l’auteur pour l’intégralité des textes. ]

Mercredi 18 mai 2011,
de Guillaume Vissac, les éditions Publie.net
donnent « Qu’est-ce qu’un logement ?« 

(Texte 5)

JE NE ME SUIS JAMAIS FAIT -letcr1-exp

                                                                       

(à cliquer pour obtenir le parcours de lecture)

Le passage en son entier 


Lecture du texte par Guillaume Vissac  :


Je ne me suis jamais fait à ces fenêtres en rang serré qui me font face. Chaque jour je les obstrue, je les camoufle, je m’en détourne. Je les vois tous les jours sans les voir. Au-delà je vois le ciel, la lune. Ça me suffit. La vue s’engrise. Je ferme les stores à nouveau. Je m’entends les fermer. Au fond nous n’avons jamais fait que camper derrière leurs reflets. Si je clos complètement l’opacité des stores, peut-être les reflets se terreront.

[Almanach] Guillaume Vissac …

[Tout ici (y compris l’incertitude du parcours de lecture
est là
pour faire remonter des lieux où nous les tenons cachés, parfois enfermés,
ces germes de cauchemar qui nous habitent depuis que nous savons ne pas être
le monde. ]

Mercredi 18 mai 2011,
de Guillaume Vissac, les éditions Publie.net
donnent « Le livre des peurs primaires« 

(extrait « peur 117 »)

SA MAIN GLISSE LE MÉTRO-letcr1-exp

                                                                       

(à cliquer pour obtenir le parcours de lecture)

Le passage en son entier 

 


Proposition de lecture de la peur primaire 117 :


Sa main glisse, le métro freine : il vacille : il tombe. Disparaît au cœur de la foule, son corps aspiré par le bas, caché sous ceux des autres, mais personne ne le voit. Les visages fixent encore — silence — leur reflet respectif, là, dans le flou de la vitre. Je me rapproche pour le chercher mais je le manque : aspiré par le sol et les câbles, il a sans doute basculé dans un envers quelconque, une dimension du sol, et le métro s’éloigne.

LIVRE DES PEURS PRIMAIRES- N°159 – GUILLAUME VISSAC – 5 –

Vers quelle délivrance ?

AUJOURD HUI DEVRA REVIVRE ENCORE - letcr1-exp-

Extrait du « livre des peurs primaires»
de Guillaume Vissac

Peur primaire N° 159 

Parcours de lecture

AUJOURD HUI DEVRA REVIVRE ENCORE - sr

(à cliquer pour retourner)


AUJOURD HUI DEVRA REVIVRE ENCORE - letcr1-exp-

En clair

AUJOURD HUI DEVRA REVIVRE ENCORE - txt0r

Un extrait plus long

AUJOURD HUI DEVRA REVIVRE ENCORE - txt1r


Chez publie.net  :   Guillaume Vissac

Son site « Fuir est une pusion »

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159

They say we’re young and we don’t know / We won’t find out until we grow… Sonny and Cher travestis Bowie / Marianne Faithfull résonnent encore. Le jour sans fin choisit son camp et trouve la foire. Les corps jetés en pâture aux corps. Les heures interminables. L’écartèlement lente du squelette en verre. L’emplacement choisi est maniaque et cruel : entre les vendeurs d’aspirateurs et les chiottes japonais. Demain viendra le jour où la journée d’hier, anciennement aujourd’hui, devra revivre encore et aucune tentative de suicide comique ne m’en délivrera.

MONDELING – GUILLAUME VISSAC & JUNKU NISHIMURA – 5

Slow²Reading

[L’incertain au bord des rails]


 

« mon train partira bien à l’heure…

LE CHAT DE L HEURE IRA TOUT - letcr1-exp

...de mes deux yeux fermés dans mes deux manies grises »

—-

(sans l’image
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LE CHAT DE L HEURE IRA TOUT - letcr1

Extrait de

« Mondeling »
de Guillaume Vissac  (textes)
et
Junku Nishimura (photographies)

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Parcours de lecture

LE CHAT DE L HEURE IRA TOUT - s

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Un extrait plus long
LE CHAT DE L HEURE IRA TOUT - txt1

Une proposition de lecture

 


Le site de Guillaume Vissac « Fuir est une pulsion »

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« une voix pose un chiffre
19h33 pile
s’ouvrent les vannes fanées
que fais-je à cet instant précis ?
que font nos proches à cet instant précis ?
que fait quiconque à cet instant précis ?
quel est l’alignement des lunes et des chimères à cet instant précis ?
quel air quelle musique est cet instant précis ?
quelle pensée nous aimante à cet instant précis ?
quels autres femmes ou hommes à cet instant précis ?
qu’ont-ils-elles en commun ?
quelles ombres sémaphores à cet instant précis ?
quel chat sur quelle photo à cet instant précis ?
c’est aussi pour ne plus rien savoir
que l’on enfonce dans ses deux mains une tête et que l’on dit
c’est non »
 
« mon train partira bien à l’heure
le chat de l’heure ira
tout dépend des lumières
de la surface des lunes
des caillots dans le vent
de mes deux yeux fermés dans mes deux manies grises »

TRANSOXIANE, épisode #1: Barbe Bleue – GUILLAUME VISSAC (3)

« Misère Balkaï n’est pas une chamane de contes de fées ou de légendes africaines : c’est une traceuse … lorsqu’elle est en état de transes mystiques »

 

 

Slow²Reading

[La seconde vision de Misère Balkaï]

LE JOUR OÙ IL A FINALEMENT - letcr1-exp


Extrait de « Transoxiane, épisode #1 : Barbe-Bleue »
de Guillaume Vissac

(Si tu es novice
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LE JOUR OÙ IL A FINALEMENT - letcr1-s

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Parcours de lecture

LE JOUR OÙ IL A FINALEMENT - sr

(à cliquer)

 

En clair

LE JOUR OÙ IL A FINALEMENT - txt0r

Un extrait plus long
LE JOUR OÙ IL A FINALEMENT - txt1r

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Un extrait en audio lu par Èric Schulthess

 


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J’ai gagné Tbilisi accrochée au thorax d’un homme qui ne faisait qu’un avec sa moto, mais c’est une autre histoire. Je m’étais assise sur le porte-bagage. Après avoir mis un pied en Géorgie, j’ai fini par gagner l’Europe. Pendant ce temps, Alexeï faisait le chemin inverse dans le monde souterrain : il remontait à pied le fleuve de ma vie nomade jusqu’en Transoxiane. C’est de là que je viens, une région qui se situe je crois à la rencontre de pays que vous appelez ici Ouzbékistan et Kazakhstan. Le jour où il a finalement atteint ma Transoxiane natale, sa silhouette a gonflé sous ma peau au niveau des paupières. Je le vois quand je ferme les yeux. Il m’apparaît en rêves et en transes et, par moment, cela peut arriver, en surimpression dans la vie véritable. C’est un lien unique, ibashim comme on dit dans nos langues, qui ne peut se défaire. Comme une ancre. Comme une tache de naissance spontanée.

MONDELING – GUILLAUME VISSAC & JUNKU NISHIMURA (4)

Slow²Reading

CES HYMNES DE PÊCHEUR ILS LUI VENAIENT - letcr1-exp

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extrait de

« Mondeling »
de Guillaume Vissac  (textes)
et
Junku Nishimura (photographies)

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Parcours de lecture

CES HYMNES DE PÊCHEUR ILS LUI VENAIENT - sr

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« de Chegutu jusqu’à Sanyati le bus tanguait le chauffeur un mec maigre de Mazvikadei toujours la langue pendante des hymnes de pêcheurs les dents roses une pâte chewing-gum épaisse quelques fois quelques bulles ces hymnes de pêcheurs ils lui venaient de son lac ou de ce que sa mémoire lui dictait de son lac hier liquide sec aujourd’hui il disait Mazvikadei, Mazvikadei, Kalibusiswe Ilizwe le Mazvikadei il s’est agenouillé près des pneus noirs du bus pour y gicler son déjeuner caquesangue on fera l’halte à Kwekwe il a dit il s’est essuyé les paumes de ses mains sur sa salopette bleue on fera l’halte à Kwekwe il a dit mangera des perches grillées sur des sticks noirs et à Kwekwe le chauffeur a dormi dans son bus personne a dormi dans son bus les perches elles étaient noires un voyageur comme nous tous qui voulait faire croire comme nous tous que son vrai nom Izaak Videm il le tenait de sa mère il a mangé cette nuit-là face à nous beaucoup plus de ses ongles que de la chair de perche »

MONDELING – GUILLAUME VISSAC & JUNKU NISHIMURA (3)

Slow²Reading

LA VERITE C EST QUE CHACUN - letcr1-exp

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extrait de

« Mondeling »
de Guillaume Vissac  (textes)
et
Junku Nishimura (photographies)

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Parcours de lecture

LA VERITE C EST QUE CHACUN - sr

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Umberto Agebant a tenu à savoir où chacun d’entre nous nous nous dirigions tous et la vérité c’est que chacun d’entre nous se dirigeait juste au gré du bus là où allait le bus et comme cette vérité nous était inconfortable à chacun et que nous étions tous incapables de dire à l’oral cette simple et seule vérité vraie nous nous sommes contentés de prononcer à tour de rôle des noms de villes ou de villages que nous connaissions ou que nous croyions connaître ou que nous inventions pour l’occasion ou qu’une bouche étrangère nous avait dit un jour pour une raison connue d’elle seule cette bouche tous nous avons joué le jeu du mensonge tous mis à part le chauffeur qui lui a dit je m’en souviens parfaitement et aujourd’hui encore qu’une fois cette course terminée il appelait ce voyage lent vers le sud une course il remonterait jusqu’au lac de Mazvikadei hier encore liquide sec aujourd’hui c’est là-bas qu’il irait »

MONDELING – GUILLAUME VISSAC & JUNKU NISHIMURA (2)

Slow²Reading

IL A MANGE CETTE NUIT LA FACE - letcr1-exp

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(Pour les nouveaux venus, une lecture plus facile
avec le lien entre chaque mots
à cliquer)

IL A MANGE CETTE NUIT LA FACE - letcr1-sr

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extrait de

« Mondeling »
de Guillaume Vissac  (textes)
et
Junku Nishimura (photographies)

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Parcours de lecture

IL A MANGE CETTE NUIT LA FACE - sr

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IL A MANGE CETTE NUIT LA FACE - txt1r


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il s’est agenouillé près des pneus noirs du bus pour y gicler son déjeuner caquesangue on fera l’halte à Kwekwe il a dit il s’est essuyé les paumes de ses mains sur sa salopette bleue on fera l’halte à Kwekwe il a dit mangera des perches grillées sur des sticks noirs et à Kwekwe le chauffeur a dormi dans son bus personne a dormi dans son bus les perches elles étaient noires un voyageur comme nous tous qui voulait faire croire comme nous tous que son vrai nom Izaak Videm il le tenait de sa mère il a mangé cette nuit-là face à nous beaucoup plus de ses ongles que de la chair de perche »
 
« le jour suivant le même bus de Kwekwe à Zvishavane via Redcliff Shurugwi Selukwe et Gweru puis de Zvishavane à Neshuro où nous avons attendu trois jours un visa pour Musina sur ou contre ou de l’autre côté de l’une de ces frontières à Neshuro aux autochtones ils ont dit elle est où ta frontière ? là les autochtones ils lèvent les épaules et ils mâchent leurs propres maxillaires ceux du sud a dit Izaak Videm ils sont toujours comme ça ceux du sud ceux de n’importe quel sud »
 
« faute de visa sommes repartis avec le bus par la route de Zvishavane puis à Zvishavane et via Bulawayo le bus a franchi la seule frontière de l’ouest qui était accessible et alors le chauffeur il a ouvert sa chemise il a ouvert sa chemise pour montrer aux militaires de l’ouest qu’il ne portait pas contrairement à ce qu’ils ont cru d’abord et contrairement à ce que disaient leurs gorges les militaires de l’ouest scotchés au corps des chargeurs des grenades ou des pains de plastic »