« pourtant, on continue tu vois, sans craindre le ridicule, car le ridicule ne tue pas. … 
…La richesse vorace. »
Sur son espace d’écriture (mais pas seulement)
dans sa rubrique [Journal et Journalier]
Extrait du texte « journalier 23 04 15 / Une vie d’un millimètre »
de Christine Jeanney
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Parcours de lecture
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En clair
Christine Jeanney (chez publie.net)
son espace d’écriture sur la toile : Tentatives
Le voisin tond sa pelouse. Un chien manifeste sa rage. Une vie d’un millimètre se pose sur mon clavier, elle a deux ailes. Il y a des places à occuper. Des frontières à guetter, surtout celles que nos propres limites nous imposent sans dialoguer. Il y a des folies à sortir du sac, des possibles à attraper du bout des ongles. Des savonnettes, on glisse dessus, pourtant, on continue tu vois, sans craindre le ridicule, car le ridicule ne tue pas.
Ce qui tue c’est la pauvreté. La pauvreté des corps. La pauvreté des têtes. La pauvreté des deuils-constats. La richesse vorace. Pauvreté immobile. La pauvreté des mots. Quand plus personne ne les entend, personne pour les comprendre, on retrouve un journal dans une langue inconnue, on ne sait pas la lire, et les morts restent non-identifiés.