Carnets du Népal – Mahigan Lepage

[la paresse … le corps
la fatigue … l’écriture.]

LA PARESSE C EST DE RENONCER À GRAVIR - letcr1-exp


(Si tu es novice
ici les liens entre les mots sont donnés
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LA PARESSE C EST DE RENONCER À GRAVIR - letcr1-sr

Extrait de
« Carnets du Népal »

de Mahigan Lepage

aux éditions publie.net

Parcours de lecture

LA PARESSE C EST DE RENONCER À GRAVIR - sr

L’extrait
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Hier, journée sans écriture au carnet. Cause : paresse.
La paresse est la face négative de la fatigue. L’une et l’autre concernent l’écriture au plus près. Quand j’écris, ou quand je vais écrire, la paresse est toujours là qui me guette, tapie dans un coin. La paresse, c’est de renoncer à gravir la montagne parce qu’elle nous effraie. On reste là, à son pied, pétrifié comme la roche. La fatigue, c’est l’état même d’écriture, c’est de se trouver dans l’écriture, encore et déjà. C’est de monter la montagne insurmontable sans penser, le corps en avant.
C’est ce que j’écrivais dans ma tête aujourd’hui en marchant, les pieds lourds de fatigue, en suivant les sentiers qui ceignent le massif de l’Annapurna.
J’ai bien failli ne pas noter ces phrases ce soir, et les perdre à jamais. Non pas cette fois pour cause de paresse, mais pour cause d’angoisse. L’angoisse aussi intéresse l’écriture, mais autrement que la fatigue ou la paresse : comme sa résorption dans le corps, dans les nerfs.

Carnets du Népal – Mahigan Lepage

[fatigue, grêle et froid]

JE N ENTENDS RIEN QUE LA GRÊLE - letcr1-exp


(Si tu es novice
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JE N ENTENDS RIEN QUE LA GRÊLE - letcr1-sr

Extrait de
« Carnets du Népal »

de Mahigan Lepage

aux éditions publie.net

Parcours de lecture

JE N ENTENDS RIEN QUE LA GRÊLE - sr

L’extrait
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J’ai peut-être déployé aujourd’hui l’effort physique de ma vie. Au deuxième jour de la randonnée, M. et moi avons décidé de bifurquer du sentier principal. Nous nous sommes perdus de village en village. Nous nous sommes engagés sans le savoir dans une sente attaquant la montagne de front, par un versant exposé au plein soleil de midi. Nous avons frôlé le coup de chaleur. Nos jambes n’en pouvaient plus de porter le poids de nos sacs et de nos corps. Nous nous sommes finalement hissés, au-delà de nos forces, sur le haut plateau. Puis, après encore deux ou trois heures d’une marche moins harassante, nous avons enfin atteint le village de Siurung.
Mes paupières tombent. Quand je rouvre les yeux, je suis presque surpris par l’éclat de ma lampe torche frontale. Plus de glace maintenant, mais une simple pluie qui tambourine sur le toit. Derrière mon dos, le tonnerre gronde. Mais la glace est revenue ; elle entrecoupe la pluie en se brisant sur la tôle. J’ai les jambes endolories, la nuque qui chauffe. La grêle a repris de plus belle. Des gouttes d’eau filtrent par la tôle percée, me mouillent les jambes et le dos.
Il est cinq ou six heures du soir. Dans les maisons, on doit parler, cuisiner. Je n’entends rien que la grêle sur la tôle. Que le bruit du ciel s’épuisant comme mon corps sur les montagnes de l’Himalaya.