MAGELLAN – STEFAN SWEIG – 1 –

(Il est question ici du Portugal, pays de Magellan )



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dans le roman  » Magellan « 

de Stefan Zweig

Parcours de lecture

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En clair (sur Babelio)

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l’extrait … et ce qu’il y a autour


N’hésitez pas à signaler une éventuelle erreur 


Il est toujours merveilleux dans le cours de l’histoire de voir le génie d’un individu communier avec le génie de l’heure, un homme comprendre clairement le désir de son époque.
Parmi les pays d’Europe, il en est un qui n’a pu jusqu’ici accomplir sa part de la mission européenne : le Portugal, qui vient de se libérer de la domination maure dans de longues et interminables luttes. Mais depuis qu’il a remporté la victoire et conquis définitivement son indépendance, le dynamisme magnifique de ce peuple jeune et passionné demeure inutilisé, ce besoin naturel d’expansion, inhérent à toutes les nations ascendantes, ne trouve d’abord aucune soupape d’échappement.
Le Portugal s’appuie sur toutes ses frontières à l’Espagne, son alliée, sa sœur ; pays petit et plutôt pauvre, il ne pourrait se développer que du côté de la mer, par le commerce et la colonisation. Malheureusement sa situation géographique est la plus défavorable de toutes les nations maritimes de l’Europe, ou du moins semble telle. Car l’océan Atlantique, qui le borde à l’ouest, passe, d’après la géographie ptoléméenne (la seule qui fît autorité pendant tout le moyen âge), pour une nappe d’eau illimitée et infranchissable ; non moins impraticable est la route du Sud, le long de la côte africaine, puisqu’il est impossible, toujours selon Ptolémée, de contourner en bateau ce pays inhospitalier et inhabitable qui touche au pôle antarctique et est relié sans la moindre fissure à la terra australis.
D’après l’ancienne géographie, le Portugal, parce qu’en dehors de la seule mer navigable, la Méditerranée, occupe parmi les nations maritimes de l’Europe la position la plus défavorable qui soit.

LA PEUR – STEFAN SWEIG – 1 –

« Venaient ensuite ces ultimes paroles qui se voulaient rassurantes et que dans son énervement elle entendait à peine, puis le moment d’écouter, à l’abri derrière la porte, si personne ne montait ou descendait l’escalier. Mais  …

DEHORS IMPATIENTE DE SE SAISIR D ELLE LA PEUR L ATTENDAIT DEJA-let

                                                                     … lui étreignait si impérieusement le cœur qu’elle était toujours à bout de souffle avant même d’avoir descendu les quelques marches [et qu’elle sentait toutes ses forces, rassemblées au prix d’une extrême tension de ses nerfs, l’abandonner]. »

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dans le roman « La Peur  »

de Stefan Zweig

Parcours de lecture

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En clair (sur Babelio)

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l’extrait … et ce qu’il y a autour


N’hésitez pas à signaler une éventuelle erreur – merci d’avance


Lorsque Irène quitta l’appartement de son amant et descendit l’escalier, cette peur irraisonnée s’empara d’elle à nouveau, tout à coup. Une forme noire se mit soudain à tourbillonner devant ses yeux comme une toupie, une affreuse raideur paralysa ses genoux, et elle fut obligée de se retenir très vite à la rampe pour ne pas tomber brutalement en avant. Ce n’était pas la première fois qu’elle osait prendre le risque de venir ici, et cette terreur soudaine ne lui était pas du tout inconnue ; elle avait beau lutter de tout son être, chaque fois qu’elle repartait elle succombait à ces accès de peur absurdes et ridicules. Aller au rendez-vous était beaucoup plus aisé. Elle faisait arrêter la voiture au coin de la rue et, sans lever les yeux, franchissait très vite les quelques mètres qui la séparaient de la porte cochère ; puis elle montait à la hâte les marches de l’escalier, sachant qu’il l’attendait déjà derrière la porte, prêt à ouvrir. Cette première angoisse, à laquelle se mêlait cependant une brûlante impatience, se dissipait dans l’étreinte passionnée des retrouvailles. Mais ensuite, quand elle s’apprêtait à rentrer chez elle, c’était un frisson différent, une mystérieuse terreur, confusément liée cette fois à l’horreur de la faute commise et à cette illusion absurde que, dans la rue, chaque regard étranger pouvait, en la regardant, deviner d’où elle venait, et adresser un sourire insolent à son désarroi. Les dernières minutes passées auprès de lui étaient déjà empoisonnées par l’inquiétude croissante causée par son appréhension ; au moment de partir, elle était si pressée et si nerveuse que ses mains tremblaient, elle percevait ce qu’il disait d’une oreille distraite et repoussait d’un geste impatient les derniers élans de sa passion. Partir, c’était alors la seule chose qu’elle désirait, de tout son être, quitter cet appartement, cet immeuble, fuir l’aventure, retrouver la tranquillité de son univers bourgeois. [C’est à peine si elle osait se regarder dans le miroir, redoutant la suspicion dans son propre regard, mais il lui fallait pourtant vérifier si aucun désordre dans ses vêtements ne trahissait ces moments de passion.] Venaient ensuite ces ultimes paroles qui se voulaient rassurantes et que dans son énervement elle entendait à peine, puis le moment d’écouter, à l’abri derrière la porte, si personne ne montait ou descendait l’escalier. Mais dehors, impatiente de se saisir d’elle, la peur l’attendait déjà, lui étreignait si impérieusement le cœur qu’elle était toujours à bout de souffle avant même d’avoir descendu les quelques marches [et qu’elle sentait toutes ses forces, rassemblées au prix d’une extrême tension de ses nerfs, l’abandonner].

LA PITIÉ DANGEREUSE – STEFAN SWEIG – 01

« Dans ma galopade effrénée s’était soudain dressé devant moi, proche et impressionnant comme une vision, le visage pâle et contracté de la jeune fille se traînant péniblement à travers le salon, j’avais entendu le bruit de ses béquilles frappant le plancher et le crissement des instruments de prothèse attachés à ses articulations.
Et dans une sorte d’effroi, sans penser, sans réfléchir, j’avais tiré sur les rênes. Je sais que cela ne sert de rien de me dire en ce moment : à qui cela peut-il être utile que tu prennes ce trot stupide et lourd au lieu d’un galop excitant et grisant ? …

POURTANT LE COUP M A TOUCHE A UN ENDROIT DU COEUR PROCHE DE LA CONSCIENCE-let

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Extrait choisi pour babelio par lilice_brocolis

dans le roman « La Pitié dangereuse »
de Stefan Zweig

Parcours de lecture

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En clair (sur Babelio)

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l’extrait … et ce qu’il y a autour


N’hésitez pas à signaler une éventuelle erreur – merci d’avance


Dans ma galopade effrénée s’était soudain dressé devant moi, proche et impressionnant comme une vision, le visage pâle et contracté de la jeune fille se traînant péniblement à travers le salon, j’avais entendu le bruit de ses béquilles frappant le plancher et le crissement des instruments de prothèse attachés à ses articulations.
Et dans une sorte d’effroi, sans penser, sans réfléchir, j’avais tiré sur les rênes. Je sais que cela ne sert de rien de me dire en ce moment : à qui cela peut-il être utile que tu prennes ce trot stupide et lourd au lieu d’un galop excitant et grisant ? Pourtant le coup m’a touché à un endroit du cœur proche de la conscience. Je n’ai plus le courage de jouir librement, avec force, de mon corps vigoureux. Lentement, comme endormis, nous trottons jusqu’à l’entrée du champ de manœuvre. C’est seulement lorsque nous sommes hors de la vue du château que je me secoue et me dis : « C’est stupide ! Laisse donc toute cette sotte sentimentalité ! » Et je commande : En avant ! Gaa-lop ! »