Les (pertes de) pouvoirs de la parole … cf. René Daumal

*ILS EN ONT ASSEZ DE TES EXPLICATIONS-LETEXX

Joseph Jacotot*
détestait les maîtres explicateurs.
Son rejet serait certainement bien plus vif encore
en notre époque où
sont  formidablement 
outillés par la technologie
et 
une certaine instruction en rapport avec
des kits de prêt à pensée,
ces maîtres explicateurs.

Eux qui forcent l’esprit à admettre
avant qu’il n’ait eu le temps de comprendre
et qui satellisent sa pensée
autour de la leur
Joseph Jacotot les jugeaient encore plus dangereux
que ceux qui infligent des punitions au corps.

Tout en ce monde
explique à l’enfant.

Il est d’ailleurs le principal destinataire
de toutes les explications concernant
la bonne attitude à avoir
pour préserver notre monde
et ceux qu’il abrite.

René Daumal a écrit sur
« Les pouvoirs de la parole »
s’il vivait encore
il évoquerait certainement
les conditions de la perte
de ces pouvoirs.

*ILS EN ONT ASSEZ DE TES EXPLICATIONS-LETEX

Alors
chut !
tais-toi !
Ils t’observent
et ton modèle vaudra
beaucoup plus que tes mots.

ILS EN ONT ASSEZ DE TES EXPLICATIONS-S


Merci Viviane Lamarlère
pour son travail
qui permet l’accès
à cette oeuvre exceptionnelle* et à ce destin .

___
* Mais difficile, parce que son auteur, titulaire de trois doctorats, savait que rien ne se transmet dans une forme sèche (les concepts en capsule dragéifiée). Il a donc ponctué son discours théorique de toutes les digressions indispensables à ce que le verbe se fasse chair (sourire)². Ce qui rend son oeuvre si désagréable à lire à ceux qui aiment exclusivement … la viande hachée et le pain brioché.

Ils en ont assez que tu leur expliques de mots qui font le grand écart entre
le conseil que tu donnes et la conduite que tu as.

 


 

 

SI TU CROIS CE QUE TU DIS TU LE DIS PAS TU LE VIS.letc23

[Almanach] Emmanuel Adely …

(Un jour de retard pour cet « anniversaire » d’un texte découvert tard hier soir … )


[Un texte étonnant, incantatoire, qui utilise le mot (bien au-delà de son sens) comme un tambour, un vent, une vague (ou une mer) où la ponctuation (le souffle) est donnée par l’espace. Un texte qu’il est indispensable de lire à pleine voix (j’en donne une proposition … forcément maladroite. Il faut (?) tenter de dépasser les cinq premières minutes pour laisser le temps au climat de s’installer). S’y essayer sur l’extrait donné.  .]

Lundi 1er Juin 2009
Les éditions Publie.net donnaient
« Ce n’est que le début »
de Emmanuel Adely

QUAND ÇA VA COMMENCER -letcr1-exp

                               

(à cliquer pour obtenir le parcours de lecture)

Le passage en son entier

Proposition de lecture :

 


Un autre texte de Emmanuel Adely  ici


Ce n’est que le début c’est juste juste le début le dé ce n’est que le dé le juste le début juste le début de ma vie de ma juste le de de ma le dé de ma de ma vie ça ce n’est que ça ce n’est c’est juste ça le début ça de ma vie ça dis-moi ça que ce n’est que le juste ça le début ça de ma vie ça commence juste ma vie ça commence juste ce n’est que le début de ma juste le dé hein dis-le moi ça juste ça que ce n’est que le dé qu’il y a
plus qu’il y a des que ce n’est que le début ça dis-le moi qu’il y a après le dé le coup de dé après le coup de dé qu’il y a autre chose que ça ça qui n’est que le début que le lancer du dé il y a autre chose après le début après le après le lancer du dé les jeux seront faits mais après hein après les jeux seront faits dis-le moi ça qu’il y a encore dis autre chose dis que ce début autre chose dis ce n’est pas commencé rien n’est commencé je n’ai pas commencé vous enten les jeux ne sont pas faits vous enten les jeux ne sont pas faits vous entendez je n’ai pas ce n’est que le les jeux ne sont pas faits ce n’est pas possible autrement
ce n’est que le début ça un jour ça commence ça va quand ça va commencer hein quand ce n’est que le début quand un jour ça commence vraiment ça va commencer ça démarre un jour ça quand vraiment ça ce n’est pas possible autrement hein vous entendez pas possible ce n’est que le début un jour c’est plus c’est davantage quand c’est beaucoup plus ce sera plus que ça encore plus ce sera plus que ça quand beaucoup plus beaucoup que ce début ce sera un jour c’est plus ce sera plus grand ce sera fort ce sera plus heureux atteint ce sera quand épanoui hein fleuri éclos ce sera complet total hein entier quand

L’ÉVIDENCE ABSURDE – RENÉ DAUMAL – DE L’ATTITUDE CRITIQUE DEVANT LA POÉSIE – 5

[pas d’idée sans acte … ne serait-ce que dans un esprit.]


« l’essence du poème, …

 C EST LA PENSÉE DU POÈTE - letcr1-exp

 

 

Extrait du recueil d’essais
« L’Evidence absurde 1926-1934 – Essais et notes 1 »
de René Daumal

dans
« DE L’ATTITUDE CRITIQUE
DEVANT LA POÉSIE »

(Extrême exigence de René Daumal et du Grand Jeu
concernant le rôle de la critique
une position qui serait de nos jours très

critiquée

Exigence absolue
L’esprit suit le corps
avec au passage
une pichenette
à Paul Claudel.

—–

parcours de lecture
C EST LA PENSÉE DU POÈTE - s

En clair

C EST LA PENSÉE DU POÈTE - txt0

Un extrait plus long

 C EST LA PENSÉE DU POÈTE - txt1

Lecture de la page entière


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D’une deuxième façon on veut chercher la détermination du poème en lui-même, dans son sens ; non plus dans sa matière, mais dans son idée. Or aucune idée n’est réelle sinon en acte dans un esprit : l’essence du poème, c’est la pensée du poète dans sa pure unité, qui, pénétrant et animant le multiple langage, donne aux mots leur sens. Cet acte créateur, libre par origine, impose sa loi au chaos verbal présenté par le mécanisme de la voix ou de l’écriture. La nécessité du poème sera donc prouvée si le critique reconnait la pensée du poète comme en soi identique à la sienne propre et à la pensée universelle parlant par un organe particulier.
Autrement dit, et sans remonter jusqu’à cette source suprême, comme le savant cherche dans ce qui change ce qui ne change pas, et par cette enquête forme des lois, ainsi dans la mouvante diversité des mots le critique poursuivra l’identique. Or, chercher la loi unissant les membres épars d’une parole, c’est travailler à constituer une doctrine. Cette tâche ne se peut sans un schéma originel, une anticipation de la doctrine, un dogme. La critique établira donc la nécessité interne d’une oeuvre en rattachant la pensée de l’auteur à une doctrine préconçue.

LES POUVOIRS DE LA PAROLE – RENÉ DAUMAL – 03

[A les croire un peu trop,
on en viendrait à se tâter les côtes
pour vérifier notre réalité]

LE DERNIER MOT DE LA SCIENCE MODERNE - letc1

Extrait du recueil d’essais
« Les Pouvoirs de la parole – Essais et notes 2 »
de René Daumal

Parcours de lecture

LE DERNIER MOT DE LA SCIENCE MODERNE - s

En clair

LE DERNIER MOT DE LA SCIENCE MODERNE - txt0


N’hésitez pas à signaler une éventuelle erreur – merci d’avance


Le dernier mot de la science moderne est qu’il est presque impossible que le monde existe

 

JOURNAL DE LA BROUSSE ENDORMIE – Vitrail – SERGE MARCEL ROCHE – 3



Journal de la brousse endormie - couvertureLes mots de Serge Marcel Roche
à propos de ses poèmes

(Précédés dans l’oeuvre par une magnifique* introduction de Anna Jouy qui met en parallèle deux mondes visibles/invisibles.)

« Poèmes écrits dans la chambre, de nuit.
Lui à la table ne fait rien que chercher
la douceur trop souvent absente du cœur humain,
la cherche dans la forme enneigée de l’effraie,
le nid de l’oiseau-soleil,
le silence du bois,
le coq sur le toit,
les arbres des forêts
et la chair tremblante du vent sous le poids de la gloire.

Vient le jour,
son pendant à porter,
les pistes à départir,
les heures à remonter,
le prochain pas à faire
avec la terre battue du corps
sous le couvert des nuages. »

L’oeuvre est disponible (à ce jour gratuitement) aux éditions Qazak (de Jan Doets)  ici

* au sens plein du terme


DES MOTS QUI SE REFUSENT - letcr1-exp    


(Si tu es novice
ici les liens entre les mots sont donnés
–  à cliquer – )

DES MOTS QUI SE REFUSENT - letcr1-sr

Extrait du recueil de poèmes

 « Journal de la brousse endormie »
de

Serge Marcel Roche

« Vitrail »

Itinéraire de lecture

DES MOTS QUI SE REFUSENT - sr

En clair
(chez babelio, ceux qui ont apprécié …)

DES MOTS QUI SE REFUSENT - txt0r

 Le poème

DES MOTS QUI SE REFUSENT - txt1r



Une case vide
Une langue échouée
Des mots qui se refusent
Trop de cris
Dans le silence étroit
La tristesse qui dort
Sous les branches
Avec la joie
Des pieds nus sur l’écorce
Une pluie de bois mort
Le présent la durée la douleur
L’implacable attente du sens
La face grise du cœur
Des torses qui fusent au loin
L’odeur des mangues à terre

VENTRE VIDE – AUDREY GAILLARD – 1

( Extrait de la présentation (source) :
« Elles ne sont pas faciles à présenter ces nouvelles, parce qu’on a l’impression d’entrer dans la maison d’une femme, de manger à sa table, de dormir dans son lit, d’essuyer ses larmes et de tenter de libérer ses cris cadenassés dans le silence

Ça parle mort et ça parle sexe, ça remue à l’intérieur parce que ça pourrait être nous, c’est nous, et ça accroche, le style d’Audrey Gaillard comme une main de fer dans un gant de velours, ça remue et ça remue fort à l’intérieur de ce Ventre vide.« 
)

Slow²Reading

SES MOTS RESTENT EN LUI - letcr1-exp2

Extrait de la « fiction »
« Ventre vide »

de Audrey Gaillard

Parcours de lecture

SES MOTS RESTENT EN LUI - sr

L’extrait

SES MOTS RESTENT EN LUI - txt0r

 Un extrait plus long

SES MOTS RESTENT EN LUI - txt1r

Son site 

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les TAGS
donnent des mots de la grille.

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Lui
Ses pieds se lèvent peu du sol. La fatigue se colle à ses chevilles. Il fixe ce que les autres passants ne voient pas. Sa démarche est répétitive. Son espoir raclé dans le goudron déformé. Ses mots restent en lui. Tout reste en lui. Même la brume ne fait pas le tour. Elle pénètre.

EN CE SOIR – DANIEL BOURRION – 1

Slow²Reading


QUE SAVIONS NOUS DU POUVOIR - letcr1-exp

Extrait du livre de « recommandations »
« En ce soir»

de Daniel Bourrion

Parcours de lecture

QUE SAVIONS NOUS DU POUVOIR - sr

 L’extrait (sur babelio)

QUE SAVIONS NOUS DU POUVOIR - txt0r

Plus long
QUE SAVIONS NOUS DU POUVOIR - txt1r

 

 

Daniel Bourrion chez Publie.net

En librairie de Publie.net

Le lire en ligne sur face-ecran

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les TAGS
donnent des mots

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Que savions-nous du pouvoir des livres et puis des mots, qu’en savions-nous, nous pauvres choses, analphabètes, et Gros Jean comme devant de tous les temps, père après fils, fils devenus père, dans la pesante multitude des siècles et des générations qui s’étendait derrière chacun de nous, juste derrière lui, en une longue chaîne dont nous étions tombés, qui nous avait crachés là, abandonnés là tels étrons, réellement

JOURNAL DE LA BROUSSE ENDORMIE – Chant du deuil de Mylène – SERGE MARCEL ROCHE – 2



Journal de la brousse endormie - couvertureLes mots de Serge Marcel Roche
à propos de ses poèmes

(Précédés dans l’oeuvre par une magnifique* introduction de Anna Jouy qui met en parallèle deux mondes visibles/invisibles.)

« Poèmes écrits dans la chambre, de nuit.
Lui à la table ne fait rien que chercher
la douceur trop souvent absente du cœur humain,
la cherche dans la forme enneigée de l’effraie,
le nid de l’oiseau-soleil,
le silence du bois,
le coq sur le toit,
les arbres des forêts
et la chair tremblante du vent sous le poids de la gloire.

Vient le jour,
son pendant à porter,
les pistes à départir,
les heures à remonter,
le prochain pas à faire
avec la terre battue du corps
sous le couvert des nuages. »

L’oeuvre est disponible (à ce jour gratuitement) aux éditions Qazak (de Jan Doets)  ici

* au sens plein du terme


    


(à cliquer)ON DESCEND LENTEMENT - letcr1

Extrait du recueil de poèmes

 « Journal de la brousse endormie »
de

Serge Marcel Roche

« Chant du deuil de Mylène »

Itinéraire de lecture

ON DESCEND LENTEMENT - s1

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ON DESCEND LENTEMENT - txt0

 un extrait plus long

ON DESCEND LENTEMENT - txt1



Sous l’ampoule
Un lit trop grand pour elle
Froide en sa robe de poupée
Il y a des formes à terre assises
Au milieu de la nuit
Assises au centre de la terre
Qui jouent le jeu
Des plaintes des murmures
Il y a des ombres qui se penchent
Une main qui chasse les mouches
Car c’est le jour
déjà
avec ses oiseaux
ses fleurs de caféiers
On descend lentement
à neuf heures
Portant le bois
le corps
Dans la cour où la terre ouverte
Est vite refermée
Pas de mots
Pas de pleurs
Seulement quelqu’un pose
Une tache sanguine
Le calice solitaire
D’une rose de Chine