« La grande beuverie » – René Daumal – Dialogue laborieux – 10 –

A10- AVEC SA MÉCANIQUE -image

La grand beuverie - en Calabre

Tout ce qui est sans chair et sans émotion vraie, en prend pour son grade dans cette oeuvre truculente.


Dialogue laborieux – 10–
Avez vous des illusions
concernant
ce que vous nommez
à la suite de Descartes
vos pensées ?
(lire le pdf en fin d’article)

René Daumal
leur attribue le même niveau de conscience
que la partie « matérielle » de l’être.

 


«— Vous n’avez parlé que des corps inanimés. Et les corps animés, alors ?
— Oh ! ceux-là, vous savez aussi bien que moi comme ils sont sensibles au langage articulé. Par exemple, un monsieur passe dans la rue, tout occupé de ses chatouillements internes (ses pensées, comme il dit). Vous criez : « Hep ! ». Aussitôt toute cette machine compliquée, …
»…

  

A10- AVEC SA MÉCANIQUE -let


 

A10- AVEC SA MÉCANIQUE -image


avec sa mécanique de muscles et d’os, son irrigation sanguine, sa thermo-régulation, ses machines gyroscopiques »

____________

Pour celui qui enseigne
René Daumal évoque
la raison pour laquelle la parole fait
ou ne fait pas
mouche

l’absence de visée
d’intentionnalité.

Chacun connait
ce
« Bonjour ! »
administré par quelqu’un
qui n’attend pas votre retour
et ne l’entendra pas.


Dialogue laborieux 10,  complet (au format pdf) Dialogue Laborieux 10

 

[Almanach] … Selenacht

[Et au bout de la vague,
en ses profondeurs
…]

Vendredi 5 Juillet 2013
Sur son site Glossolalies
Selenacht
donnait : Acta est #5

 EN UN ÉCLAIR SURGIT-letcr1-exp

        (à cliquer pour obtenir le parcours de lecture)

Extrait complet

 

Proposition de lecture :


Il n’y avait plus rien. Plus rien que lui, or lui-même s’effaçait, n’avait jamais aspiré qu’à cela, se cou­ler dans l’effacement, être effacé par l’effacement. Dans l’obscurité par­faite et le com­plet silence, il n’avait plus qu’à lais­ser un repos absolu le gagner, mon­ter en lui comme une vague, l’improbable vague reclose en mer d’huile, vague péné­trante qui s’infiltrait pour le défaire comme il avait défait le monde, sauf qu’il ne s’accrochait pas, ne pesait pas, point de corps défen­dant, que la vague en vienne enfin à l’absorber dans les ténèbres en un consen­te­ment suprême. Et sans doute n’employait-il même pas ces mots, ni aucun mot, se lais­sant seule­ment tra­ver­ser par ce flux de pen­sée comme par la haute vague même, son com­men­ce­ment, puisqu’il fal­lait bien d’abord qu’elle prenne voix quelque part en lui pour le faire taire, l’accorder au silence, pour que peu à peu l’occupe le seul silence tan­dis que les pen­sées une à une se déta­chaient len­te­ment, se dila­taient en cercles tou­jours plus larges, cha­cune plus impré­cise, dif­fuse, puis bien­tôt absente. En un éclair sur­git pour­tant encore une der­nière pen­sée, que ce qui res­tait encore avec lui s’abolissait, der­nière notion d’espace et de temps, et plus rien ensuite, le repos, un néant absolu à perte de vue si avait même sub­sisté qui­conque de cette faculté doué, si la pos­si­bi­lité même de l’existence de cette capa­cité ne dis­pa­rais­sait pas en ce moment même, où le gagnait enfin en une irré­sis­tible étreinte l’infini, pas ce qu’il avait cher­ché, croyait-il, aurait-il cru si, pas attendu à si grande proxi­mité du néant, ce vide aride et pur, s’étoile une sen­sa­tion dif­frac­tée, sans lieu ni forme, illi­mi­tée, per­çante et déjà pas­sée, oubliée, pen­dant que vibre quelque part, par­tout, une jubi­la­tion intense, la liberté peut-être, qui, déjà, se retire, pour enfin ne lais­ser place à rien.

Cela avait duré le temps d’un clin d’œil ou d’une éter­nité. Qui sau­rait dire ? Il n’y avait plus per­sonne pour dire. Il paraît qu’il n’y avait plus per­sonne pour dire. Du moins est-ce qui est rap­porté, c’est ce qui se dit. Cela ou autre chose. Peu importe. Qu’importe fina­le­ment que ce soit cela ou autre chose, peut-être per­sonne, peut-être un clin d’œil, peut-être l’éternité, tout cela fina­le­ment du pareil au même, puisqu’on le dit, que ça a duré, aurait duré, si quelqu’un…

Et puis il enten­dit un rire.

 

Par-dessus l’épaule de Blaise Pascal – Pierrick de Chermont – 1

Publié récemment aux éditions de Colevour ce recueil de poésie de Pierrick de CHERMONT peut être partiellement lu sur le site Recours au poème ici

Sabine Huynh en a fait une chronique dans le numéro 1148 de la (Nouvelle)  Quinzaine littéraire

MONTER ET DESCENDRE UN ESCALIER - letcr1-exp

(Texte seul, cliquer
ici)

Parcours de lecture
MONTER ET DESCENDRE UN ESCALIER - sr

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En clair

MONTER ET DESCENDRE UN ESCALIER - txt0r
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Un extrait plus long (21)

MONTER ET DESCENDRE UN ESCALIER - txt1r

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(Essai de lecture)

 


 

21

Monter et descendre un escalier, tandis que la pensée est déjà en haut ou encore en bas.

Défaut de sommeil, me dis-je. Dans la rue, la parole perdue et celle jamais prononcée marchent ensemble.

Feu rouge. Battement de l’essuie-glace. Ma main se reflète sur la vitre du taxi. Bientôt la lumière de l’aéroport.

Que l’espace et la durée ne forment qu’un, je n’en ai jamais douté. C’est pourquoi le présent est si long à vivre. Tout l’univers en une seule seconde !

JOURNAL DE LA BROUSSE ENDORMIE – Chant à faire et à défaire – SERGE MARCEL ROCHE – 3

Les mots de Serge Marcel Roche
à propos de ses poèmes :

(Précédés dans l’oeuvre d’une introduction de Anna Jouy qui met en parallèle deux mondes visibles/invisibles.)

« Poèmes écrits dans la chambre, de nuit.
Lui à la table ne fait rien que chercher
la douceur trop souvent absente du cœur humain,
la cherche dans la forme enneigée de l’effraie,
le nid de l’oiseau-soleil,
le silence du bois,
le coq sur le toit,
les arbres des forêts
et la chair tremblante du vent sous le poids de la gloire.

Vient le jour,
son pendant à porter,
les pistes à départir,
les heures à remonter,
le prochain pas à faire
avec la terre battue du corps
sous le couvert des nuages. »

L’oeuvre est disponible (à ce jour gratuitement) aux éditions Qazaq (de Jan Doets)  ici


LA BLANCHE TRISTESSE DU JOUR  - letcr1-exp
       


(Sans l’image
–  à cliquer – )

LA BLANCHE TRISTESSE DU JOUR  - letcr1

Extrait du recueil de poèmes

 « Journal de la brousse endormie »
de

Serge Marcel Roche

« Chant à faire et à défaire »

Itinéraire de lecture

LA BLANCHE TRISTESSE DU JOUR  - sr

En clair

LA BLANCHE TRISTESSE DU JOUR  - txt0r

 Un extrait plus long
LA BLANCHE TRISTESSE DU JOUR  - txt1r

 

Proposition de lecture de ce passage

 

 

Serge Marcel Roche en ses lieux virtuels : Chemin tournant



Nous descendions – le sable était de mer – vers les boutiques de la ville, or cet homme-là n’aime pas la mer, mais les regards étaient d’étoiles et les corps de cendre chaude. Au retour les lampes à terre noyaient le jour dans leur lumière, la chambre sans fenêtre sentait le linge humide, le savon, et pour tromper l’angoisse il n’y avait qu’un vieux journal populaire.  
 
Il n’y a que le sable gris du ciel pour servir de carte sur la table du présent où la solitude a mis le couvert. La blanche tristesse du jour désoriente l’horizon, la pensée s’accoude au silence, le cœur saisit le couteau du rêve entre les plis de la saison. Vient le crépuscule du soir qui ramasse les miettes de l’attente, parce que l’on n’a rien d’autre à manger.  
 
Sur la route passe une auto, c’est le même jour qu’hier, le même rouleau de poussière et dans les yeux à peine ouverts des cases la même fatigue qui se lit. Il n’y a guère que le bain dans l’eau vierge de la rivière qui change quelque chose au refrain. 
 
Dans la nuit il n’y a que la brume et la poussière et le pilon sourd du temps, le son du bois fendu par une femme tard rentrée, une lampe, des mains tendues, la rumeur de la ville coulant vers la frontière, vers un ailleurs ignoré des ombres qui glissent. 
 
Sur le tranchant du sommeil, devant la case au bord du jour, à la lisière des yeux noirs de la forêt, à la frontière d’un ailleurs sans nom, il n’y a que la cicatrice de la piste dans le regard, le long des reins la cendre tiède, la poussière, la racine amère du matin, le froid laissé par les étoiles, le soleil incertain, la salive jetée en terre, les reliefs du rêve, les franges de la brume, et l’eau de la rivière en bas qui nous attend.

L’ÉVIDENCE ABSURDE – RENÉ DAUMAL – DE L’ATTITUDE CRITIQUE DEVANT LA POÉSIE – 5

[pas d’idée sans acte … ne serait-ce que dans un esprit.]


« l’essence du poème, …

 C EST LA PENSÉE DU POÈTE - letcr1-exp

 

 

Extrait du recueil d’essais
« L’Evidence absurde 1926-1934 – Essais et notes 1 »
de René Daumal

dans
« DE L’ATTITUDE CRITIQUE
DEVANT LA POÉSIE »

(Extrême exigence de René Daumal et du Grand Jeu
concernant le rôle de la critique
une position qui serait de nos jours très

critiquée

Exigence absolue
L’esprit suit le corps
avec au passage
une pichenette
à Paul Claudel.

—–

parcours de lecture
C EST LA PENSÉE DU POÈTE - s

En clair

C EST LA PENSÉE DU POÈTE - txt0

Un extrait plus long

 C EST LA PENSÉE DU POÈTE - txt1

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D’une deuxième façon on veut chercher la détermination du poème en lui-même, dans son sens ; non plus dans sa matière, mais dans son idée. Or aucune idée n’est réelle sinon en acte dans un esprit : l’essence du poème, c’est la pensée du poète dans sa pure unité, qui, pénétrant et animant le multiple langage, donne aux mots leur sens. Cet acte créateur, libre par origine, impose sa loi au chaos verbal présenté par le mécanisme de la voix ou de l’écriture. La nécessité du poème sera donc prouvée si le critique reconnait la pensée du poète comme en soi identique à la sienne propre et à la pensée universelle parlant par un organe particulier.
Autrement dit, et sans remonter jusqu’à cette source suprême, comme le savant cherche dans ce qui change ce qui ne change pas, et par cette enquête forme des lois, ainsi dans la mouvante diversité des mots le critique poursuivra l’identique. Or, chercher la loi unissant les membres épars d’une parole, c’est travailler à constituer une doctrine. Cette tâche ne se peut sans un schéma originel, une anticipation de la doctrine, un dogme. La critique établira donc la nécessité interne d’une oeuvre en rattachant la pensée de l’auteur à une doctrine préconçue.

[Dictionnaire subjectif ] plénitude – aunryz


   LA PLENITUDE C EST - letcr1

En lecture moins lente
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LA PLENITUDE C EST - letc1—-

Pour y voir un peu plus clair (parcours)

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LA PLENITUDE C EST - txt0R à cliquer pour lire à l’occidental


La plénitude c’est le vide.
Lorsqu’on est parvenu à extirper de soi toute pensée, toute idée du vide.

[Dictionnaire subjectif ] Ennui – Aunryz

       
  ILS NOMMENT ENNUI - letcr1

En lecture plus lente
(cliquer pour agrandir)
ILS NOMMENT ENNUI - let00r

Pour y voir un peu plus clair (parcours)

—-

Pour Christophe (sourire)² et tous ceux qui ne déplient pas les images (et ils ont bien raison)ILS NOMMENT ENNUI - txt0r à cliquer pour lire à l’occidental


Ils nomment ennui ces instants rares dans lesquels aucun des démons qui les habitent ne parasite leur pensée.

MARYSE HACHE – BALEINE PAYSAGE – 03 –

« terre mouillée et amas de feuilles exhalent leur histoire d’hiver / …


DES PENSEES D AUTREFOIS SE PRENNENT DANS LE FIL A LINGE-let

(Plus facile ici)


                                                                         …/ une mémoire claire verrait presque sa silhouette se promener dans l’allée en herbes folles et — puisque ce serait lui — pour un peu elle irait jusqu’à réinventer ses yeux bleus dans les ailes des mésanges. 

Extrait du recueil « Baleine Paysage »
de Maryse Hache

(Baleine paysage 2)

parcours de lecture
DES PENSEES D AUTREFOIS SE PRENNENT DANS LE FIL A LINGE-s

En clair (sur babelio)

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DES PENSEES D AUTREFOIS SE PRENNENT DANS LE FIL A LINGE-txt

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terre mouillée et amas de feuilles exhalent leur histoire d’hiver / des pensées d’autrefois se prennent dans le fil à linge / une mémoire claire verrait presque sa silhouette se promener dans l’allée en herbes folles et — puisque ce serait lui — pour un peu elle irait jusqu’à réinventer ses yeux bleus dans les ailes des mésanges

LA GRANDE BEUVERIE – RENÉ DAUMAL – 09

 

CE QU ILS APPELLENT PENSEE C'EST L IMAGE D'UN FRONT PLISSE ET D UN SOURCIL CRISPE-let

                                                                              

Extrait de  « La grande beuverie »
de René Daumal

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Parcours de lecture
CE QU ILS APPELLENT PENSEE C'EST L IMAGE D'UN FRONT PLISSE ET D UN SOURCIL CRISPE-s

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CE QU ILS APPELLENT PENSEE C'EST L IMAGE D'UN FRONT PLISSE ET D UN SOURCIL CRISPE-txt

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Autour d’une table de roulette, une centaine d’hommes de toutes races, chacun portant son pavillon national planté dans le crâne, jouaient gros jeu.