La planète des Normes – Jan De Fast – 01

Couverture - la planète des Normes

La planète des normes est un roman de Jan De Fast écrit dans les années 70, belles années de la collection fleuve noir.

L’auteur y évoque un monde où l’esprit des humains est, tout comme le corps, entouré de soins qui lui évitent, ainsi qu’à la société, tout dérèglement.Couv-cut - la planète des Normes

Un monde proche de celui que décrit Orwell dans son roman 1984
Mais le contrôle exercé sur la population de cette planète y est bien plus invasif.
On y pratique « l’orthoneururgie »


Couverture - la planète des Normes


Le professeur Féhir, patron du service d’orthoneururgie du Centre d’Ejy-hod, leva la tête et considéra avec un sourire bienveillant l’homme en blouse vert pâle qui venait de s’encadrer dans la porte de son bureau.

— Ah ! docteur Kleeth ! Entrez, je vous prie, et asseyez-vous. Vous semblez en excellente forme !

— Je me sens tout à fait bien, monsieur. Il y a presque deux semaines que l’accident est arrivé, et j’ai eu le temps de me remettre du choc. A part quelques gelures, je n’avais du reste aucune lésion.

— Les examens ont été entièrement satisfaisants, en effet. Vous avez eu une chance exceptionnelle de sortir indemne de cette catastrophe aérienne où tous les autres passagers de l’équipage ont péri.

— Il n’y a vraiment eu aucun autre survivant que moi ? Quand j’ai repris connaissance, j’avais roulé en bas de la pente trop loin pour pouvoir remonter jusqu’à l’épave, mais j’espérais que l’équipe de sauvetage…

— Aucun, Kleeth. En pleines montagnes polaires et au milieu d’une tempête de neige, ceux qui n’avaient pas été tués sur le coup sont morts très vite de froid, votre résistance physique est vraiment extraordinaire. Il s’en est fallu de très peu, du reste, votre psycho-traceur avait cessé d’émettre pendant plusieurs heures.

— J’ai dû certainement traverser une phase de coma avancé — le stress, l’anesthésie des basses températures… Il est heureux pour moi que mon cerveau n’ait quand même pas complètement flanché et qu’on ait pu me retrouver à temps. Mais maintenant je vais très bien et j’ai hâte de me remettre au travail. Je me suis déjà quelque peu familiarisé avec le Centre pour tromper l’ennui de la convalescence que vous m’aviez imposée.

— Je sais que, comme tout médecin, vous êtes un mauvais malade et qu’au lieu de vous détendre vous avez suivi les visites dans les salles, assisté aux conférences ou hanté les bibliothèques. J’apprécie cette conscience professionnelle, d’ailleurs.

— J’aurais sûrement récupéré moins vite en gardant la chambre, monsieur. Et puis, n’oubliez pas que je viens d’un petit hôpital d’une lointaine province, j’ai beaucoup à apprendre pour être digne de travailler auprès de vous, dans la première clinique de la capitale de Hod.

— Excellent esprit qui me fait augurer favorablement de notre collaboration, docteur. Je m’y attendais du reste, ce n’est pas par hasard que les Normes vous ont désigné pour une affectation dans mon service, le dossier que j’ai devant moi confirme votre valeur. Voyons… spécialiste en neurologie… chef de clinique chirurgicale au Centre B d’Ylréa… Les urgences dont nous nous occupons ici …

01 - SONT D’ UN ORDRE-le

(Ou … plus facile)

— J’en suis certain, et j’espère bien ne pas trop vous décevoir. C’est une discipline nouvelle pour moi.

— Évidemment, puisqu’on ne la pratique qu’ici, mais ce n’est qu’une question de formation technique, les bases du diagnostic nous sont fournies par les Normes. Je vous ai convoqué maintenant pour vous mettre dans le bain ; je dois effectuer une intervention simple et vous serez mon assistant. Accompagnez-moi, il est l’heure.

Quelques instants plus tard, Kleeth pénétrait à la suite du grand patron dans la salle où celui-ci devait officier : une pièce aux murs mats dépourvus de toute ouverture à l’exception de la porte qui s’était silencieusement refermée derrière eux. A part sa familière apparence aseptique, elle n’avait rien d’un bloc opératoire conventionnel, pas de scialytique, ni d’équipement d’anesthésie et de réanimation, pas de rangées d’instruments, seulement une grande console couverte de cadrans et de manettes surmontée d’un large écran de verre opaque. A gauche, une table articulée sur laquelle le patient était déjà étendu ; inerte, plongé dans un sommeil qui semblait naturel à en juger par la calme régularité de sa respiration.

Seul détail particulier, tout le sommet de sa tête était encastré …

02 - JUSQU’ AUX SOURCILS-le(Ou … plus facile)

*

Cette mise en place avait été effectuée avant leur arrivée, personne d’autre que Féhir et Kleeth ne se trouvait maintenant dans la salle, pas même une infirmière.

— L’équipe a procédé à une narcose au premier niveau, fit le professeur, ça suffit amplement puisque, comme vous le savez, l’intervention est indolore. Voyons la fiche… Ah ! voilà! Bêta +++, gamma +, dzêta ++ , salves de pointes diphasiques en kappa, négativation parallèle des ondes de base… Voilà un tableau très classique de psychodéviation, docteur Kleeth.

PLANÈTE POLLUÉE – Paul BÈRA – fin

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Planète polluée - couverture
[Il y a près de 50 ans, Paul Bera écrivait dans la collection fleuve noir (troisième version de la couverture, N°623) un roman d’anticipation qui évoquait déjà les problèmes dans lesquels (une partie de) l’humanité se débat, en rapport avec la pollution croissante de
l’environnement-de-la-vie-actuelle (plantes, animaux, dont l’homme) ]

Nous sautons à la fin du roman où, après avoir fuit ensemble et affronté de nombreux danger dus autant aux Masques qu’aux mutant des Clans, Jak et Kim parviennent à leur fin (ou presque) à savoir aider à faire apparaître une humanité qui sera capable, comme Jak, de respirer aussi bien l’air pollué au CO2 des plaines que celui, encore sain, des montagnes.
Ceux des Clans bénéficiant des connaissances qu’ont conservé ceux des Terriers et ces derniers pouvant assurer à leur progéniture « métissée » une vie déconfinée.


Je viens d’écouter l’enregistrement de mon récit.

Je ne suis plus qu’un vieillard presque impotent et, pourtant, j’ai conscience d’être utile aux générations à venir en leur léguant ma légende, comme tes Ancêtres nous avaient légué la leur, et de telle façon qu’elle se rapproche le plus possible de la vérité.

La vérité ! Mais voilà que, en m’écoutant, je suis pris d’un doute. Je sais désormais que, outre les légendes, nos Ancêtres écrivaient aussi des récits de pure imagination : des romans.

Et voilà que j’ai l’impression décourageante que, au point où j’en suis arrivé, ma légende risque d’être, plus tard, prise pour un roman. J’en ai lu beaucoup, de ces textes « inventés », ceux qui avaient résisté à l’épreuve du temps dans les cités mortes. Mes compagnons, surtout les jeunes, les dédaignent parce qu’ils ont banni toute rêverie de leur existence. Ils prétendent que l’homme nouveau n’a pas une minute à perdre afin de retrouver le plus vite possible le « niveau de vie » des Ancêtres.

Moi, je crois qu’ils ont tort. Car …

28 - ENFIN , QUAND-le(Ou … plus facile)
*

Mais je parlais des romans. J’aurais aimé en écrire. À quoi bon ? Personne ne les lirait. Vous me direz qu’un artiste accomplit son œuvre pour lui-même, non pour les autres (qui sont, d’après lui, en général incapables de le comprendre). Mais je ne suis pas un artiste. D’ailleurs, la race en a disparu depuis longtemps. J’aimerais écrire des œuvres d’imagination, voilà tout. Sans prétention de « collaborer à l’ascension de l’humanité ». Encore une fois, j’ai vu où ça t’avait menée, l’humanité, dans sa quête d’ascension perpétuelle. Comme dans la montagne. Un jour vient où l’on glisse et où on laisse sa peau dans un ravin.

Mais qu’est-ce que je raconte là ? Peut-être suis-je trop vieux. Je commence peut-être à radoter. Revenons à mon avertissement.

En écoutant mon enregistrement, j’ai l’impression décourageante que l’on va prendre ma légende pour un roman. Et ça, je ne le veux pas. C’est pourquoi je vous en avertis tout de suite. Je rêve, sans les voir, regardant les camions qui défilent sous mes fenêtres, apportant du minerai au haut-fourneau électrique que nous avons fabriqué. Bien sûr, nous ne sommes encore que quelques dizaines d’hommes nouveaux. Mais le temps mettra ordre à ça. Tant et tant de changements en quelques dizaines d’années ! Qu’est-ce que vingt, trente ans ? Une goutte d’eau dans l’océan des ans – l’océan que j’ai vu. En cherchant le Terrier K.

Si j’avais écrit un roman à la façon des Ancêtres, je sais très bien comment je l’aurais terminé… Comme tous les auteurs ! Il fallait « que ça finisse bien ». Alors, imaginez un peu à ma place. Je guide Kim jusqu’à la montagne, elle y respire à merveille. Je fonce vers le Terrier K. Je le trouve sans peine. Je persuade ses dirigeants. Ils envoient une expédition. On ramène Kim au Terrier, en triomphe. Et là, nous avons des enfants qui, comme moi, peuvent respirer n’importe où et, par conséquent, vont sauver la race humaine… Final en « happy end », comme disaient certains de nos Ancêtres.

Malheureusement…

Eh bien ! je l’ai déjà dit : quand j’ai connu Kim, j’avais à peu près dix-huit ans. Maintenant, je suis vieux.

Quant à Kim… Oh ! il faut que je vous le dise, pour vous prouver que je n’écris pas un roman mais une légende.

Je suis tout de même revenu, le mois dernier, …

29 - , À LA CITÉ MORTE-le(Ou … plus facile)

Elle était toujours là …

(…)


Planète polluée - 4 ème couverture

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Planète polluée - couverture
[Il y a près de 50 ans, Paul Bera écrivait dans la collection fleuve noir (troisième version de la couverture, N°623) un roman d’anticipation qui évoquait déjà les problèmes dans lesquels (une partie de) l’humanité se débat, en rapport avec la pollution croissante de
l’environnement-de-la-vie-actuelle (plantes, animaux, dont l’homme) ]

Kim va ici expliquer à Jak ce qu’elle attend de lui, en rapport avec la singularité qui est la sienne, autant par rapport à la population des Terriers que celle du Clan d’où il vient.
La réaction de Jak sera à la mesure de l’attirance qu’il éprouve pour la jeune femme.


Jak, je t’ai dit tout à l’heure que, à la suite de la guerre nucléaire, en certains points de la surface le taux de radioactivité s’était dangereusement élevé. Cela a entraîné des mutations dans l’espèce humaine, des changements, quoi ! Certains bébés mouraient, asphyxiés presque tout de suite. D’autres n’étaient pas tout à fait comme ils auraient dû être… On dit qu’ils étaient « monstrueux ». Comprends-tu ?

— Je comprends.

— Ceux-là aussi n’étaient pas viables et succombaient dans l’atmosphère presque irrespirable où leurs parents tentaient de végéter. Mais, sur le nombre, quelques-uns de ces bébés se trouvèrent, soit hasard, soit réaction de leur organisme, adaptés aux nouvelles conditions de vie.

— Ils pouvaient vivre dans l’air de la surface, irrespirable pour vous, c’est bien ça ?

— C’est ça. D’après ce que nous supposons, sans jamais avoir pu le vérifier, il y a eu une légère modification dans votre système respiratoire… Nous fixons, nous, directement l’oxygène sur nos hématies… nos globules rouges. Vous semblez l’y fixer, vous, indirectement en partant du CO2… du gaz carbonique… qui, comme tu le sais, est un composé de carbone et d’oxygène.

Hé non, je ne le savais pas ! Et je prenais mes tempes à deux mains, essayant d’assimiler ce qu’elle venait de dire. Elle dut comprendre mon désarroi car elle reprit :

— Ce qui importe, Jak, c’est ce que ça signifie pour nous du Terrier K. Cela t’expliquera l’importance que tu as à mes yeux. Jak, nous en sommes arrivés à la conclusion que vous êtes, vous les mutants, l’avenir de la planète. Parce que nos ressources énergétiques des Terriers s’épuisent et que nous sommes incapables d’utiliser celles de la surface. Si nous pouvons vous faire bénéficier de tout ce que nous savons, de tout ce que nous possédons… 

25 - OH JAK . NOS ENFANTS-le(Ou … plus facile)

*

— Vos enfants ? dis-je. Mais pas plus que vous ils ne pourront respirer à la surface !

Elle me regarda droit dans les yeux.

— Qu’en sais-tu ? Un enfant qui viendrait de moi…, et de toi. Nous, du Terrier K, nous voudrions savoir si un tel enfant serait, comme tu l’es, capable de respirer à la surface. C’est la seule voie d’avenir qui s’ouvre à l’humanité.

Je la regardais, un peu ahuri.

— Si je comprends bien, tu désires que je te fasse un enfant ?

— Oui, murmura-t-elle.

— Pour l’avenir de l’humanité ?

— Oui, Jak.

Alors, je me pus contenir ma colère. Je la happai par les épaules, furieux.

— Dès que je t’ai vue, fis-je, j’ai su que jamais je ne rencontrerais une femme plus belle et plus désirable que toi. J’ai su que j’allais t’aimer. J’espérais que, peut-être, tu me jugerais digne de toi. Et qu’est-ce que tu me proposes ? De faire l’amour « pour l’avenir de l’humanité » !… Mais je m’en fous, moi, de l’humanité et de son avenir. Mon avenir à moi, ce sont les mutants… et ils se portent bien, merci. Quant aux Masques des Terriers, …

27 - JE SOUHAITE QU’ ILS-le(Ou … plus facile)
*

26 - POUR EUX-le(Ou … plus facile)
*

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Planète polluée - couverture[Il y a près de 50 ans, Paul Bera écrivait dans la collection fleuve noir (troisième version de la couverture N°623) un roman d’anticipation qui évoquait déjà les problèmes dans lesquels (une partie de) l’humanité se débat, en rapport avec la pollution croissante de l’environnement de la vie actuelle (plantes, animaux, dont l’homme) ]

Jak, le mutant, (capable de respirer l’air chargé de gaz carbonique de la surface, aussi bien que celui chargé artificiellement d’oxygène sous terre, par les Masques,) découvre peu à peu ce que les humains, ont commis par le passé pour rendre la planète inhabitable.
(Ici l’auteur décrit en 1974 ! les éléments de la catastrophe qui s’approche, de façon de plus en plus visible, de nous.)


On avait bien assez de travail devant la montée des océans !

Je la dévisageai avec surprise.

— Les océans ? dis-je, les yeux écarquillés.

— Tu ne sais pas ce que c’est ?

— Si fait. Je n’en ai jamais vu, mais les légendes en parlent beaucoup. Tu dis que leur niveau s’est élevé brusquement…

Elle soupira :

— Relativement vite, Jak. Du moins à l’échelle planétaire. En quelques dizaines d’années, les mers ont monté de plus de cinquante mètres, engloutissant les cités du littoral et beaucoup d’autres au bord de fleuves qui se transformaient en golfes. Bien entendu, les gens eurent tout le temps de s’enfuir puisque la montée des eaux fut, à l’échelle humaine, très lente. Ils durent tout de même abandonner leurs logis, leurs usines, et cela posa de très graves problèmes.

— Mais il pleuvait donc sans arrêt ?

J’avais joint les mains ! La pluie, la divine pluie qui rafraîchissait l’atmosphère et sans laquelle les sources eussent cessé de couler !… La pluie, si rare que nous nous mettions à genoux quand elle tombait !

Comment aurais-je pu comprendre, à ce moment-là, que sur notre monde enrobé d’une épaisse couche de gaz carbonique, la température s’était considérablement élevée, mais avait fini par se stabiliser, si bien qu’il n’y avait pratiquement plus de « zones de hautes ou de basses pressions », et donc très rarement du « vent » (uniquement en altitude, d’ailleurs). Certes, des nuages se formaient, mais ils stagnaient au-dessus des océans.

— La pluie n’a rien à voir dans cette catastrophe, reprenait Kim. Mais, par suite de l’épaisseur de la nappe de gaz carbonique, la chaleur propre à la Terre ne pouvait plus se dissiper dans l’espace… La température à la surface s’accrut énormément, au point de rendre la vie difficile… et, en quelques dizaines d’années, toutes les calottes glaciaires fondirent. …23 - CELA REPRÉSENTAIT-le

(Ou … plus facile) 

*

Alors, peu à peu, l’homme se découragea. Toutes les tentatives pour régénérer l’atmosphère échouèrent.
Les gens mouraient par centaines de milliers, par millions… Nos ancêtres (les tiens et les miens, j’insiste !) prirent alors une décision… discutable… mais ils n’avaient pas d’autre solution ! Ils creusèrent des Terriers avec leurs machines. Des usines y renouvellent constamment l’oxygène et distribuent l’énergie électrique. Et ils se réfugièrent dans ces Terriers.

— Tous ? demandai-je, surpris.

— Non, hélas ! Les plus influents…, les plus riches…, les mieux placés ! Et quand toutes les places furent prises, au total quelques dizaines de milliers, eh bien ! on ferma l’entrée des Terriers. On appelait ça « sauver la race humaine ».

Elle acheva à voix basse :

— Et tous les autres humains, peu à peu, périrent. Cela, Jak, laisse à beaucoup d’entre nous un goût d’amertume et de honte.

J’observai un long silence, puis :

— Je ne comprends pas. Tu prétends que tous les humains de la surface ont péri. Et moi ? Et nous, du Clan ? Ne sommes-nous pas humains ?

— Vous êtes des mutants, murmura-t-elle.

Je lui serrais le poignet et ma hargne était telle que je serrais trop fort ; aussi elle souffla :

— Tu me fais mal !

Je la lâchai.

— Kim, repris-je très vite,  …

24 - QUELLE TARE-le(Ou … plus facile)

*


Les auteurs de SF des années 70 était à la fois très pessimistes et très optimistes.

Très pessimistes parce qu’ils croyaient que
ce qui allait nous arriver
dans quelques dizaines d’années …
allait se produire
dans quelques dizaines d’années

Très optimistes parce qu’ils imaginaient souvent
qu’une mutation permettrait à une partie de l’humanité
de s’adapter à une « Planète Polluée »

Ils n’en étaient pas encore à penser que l’homme s’en sortirai en se rapprochant de la machine comme certains l’espèrent de nos jours.

transhumanisme

PLANÈTE POLLUÉE – Paul BÈRA – 11

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Planète polluée - couverture[Il y a près de 50 ans, Paul Bera écrivait dans la collection fleuve noir (troisième version de la couverture N°623) un roman d’anticipation qui évoquait déjà les problèmes dans lesquels (une partie de) l’humanité se débat, en rapport avec la pollution croissante de l’environnement de la vie actuelle (plantes, animaux, dont l’homme) ]

Kim la belle habitante du Terrier K, va apprendre à Jak ce qu’est un mutant, espèce issue de l’humain à laquelle il appartient.
Et pour cela, elle va devoir lui expliquer ce qu’était la Terre avant que les hommes ne puissent plus vivre à sa surface.
Jak y retrouvera beaucoup d’éléments en rapport avec les « Légendes » qui se transmettent chez ceux des Clans … les mutants.


— Sais-tu ce qu’est l’oxygène ?

— Non.

— Le gaz carbonique ? L’oxyde de carbone ?

— Non.

De nouveau, elle soupira :

— Ça va être difficile à t’expliquer… Mais, en gros…
Elle me croyait plus stupide que je ne l’étais ! Bien sûr, de temps en temps, elle prononçait des mots dont je ne comprenais pas le sens et je devais lui demander ce qu’ils signifiaient. Ainsi « usine », ou « réacteur » et tant d’autres.

Mais j’obtins enfin une idée assez précise de ce qui s’était produit. Nos ancêtres s’étaient détruits eux-mêmes… pas volontairement, bien sûr… et encore ! Et encore, ne pourrait-on pas considérer cela comme un suicide ? Si je grimpe sur un arbre très haut et que …

20 - JE CONSTATE-le

(Ou plus facile)

*

Et, à mon avis, c’était ce qu’ils avaient fait : ils s’étaient suicidés.

 

Les progrès de la technique les avaient conduits à édifier de plus en plus « d’usines ». Il me fallut d’ailleurs un certain temps pour admettre que nos ancêtres travaillaient en groupe, chacun à une besogne bien définie et fastidieuse. Comment avaient-ils eu le courage de répéter les mêmes gestes pendant des années ? …

21 - MOI , J’ ÉTAIS LAS-le(Ou … plus facile)

*

Je crois que, au fond, nos ancêtres manquaient d’imagination.

Donc, des « usines » qui fabriquaient des produits de consommation pour des milliards d’habitants. Kim, habilement, me fit « toucher du doigt » ce que ça pouvait représenter, « des milliards »… Affolant.

Ces « usines » ne pouvaient fabriquer ces produits qu’en rejetant des résidus, des déchets. Au début, elles s’en débarrassaient dans les fleuves (pour les résidus liquides) et dans l’atmosphère (pour les résidus gazeux). Vint le moment où l’on commença à admettre que cela ne pouvait plus durer. L’eau était « polluée », l’air l’était aussi. À faible dose, bien sûr ! Mais il convenait de commencer à lutter.

Lutter ? Comment ? On tenta d’épurer ces résidus. Besogne de titans, à laquelle on aurait trouvé une solution si…

Si, sur ces entrefaites, n’avait pas éclaté une nouvelle « guerre ». Explication de …

22 - LA « GUERRE » - le(Ou … plus facile)

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La belle Kim, qui appartient au peuple des Masques et vit donc sous-terre dans des villes Terriers, montre à Jak qu’elle a découvert sa véritable identité. Elle sait qu’il est un de ceux des Clans, qui vivent dehors, et peuvent respirer dans l’air pollué. Elle n’ignore pas non plus la singularité de Jak, à savoir qu’il peut aussi, contrairement à tous les siens, respirer dans un masque et donc l’air des Terriers.
Jak évoque les atrocités des Masques qu’il connait. Kim essaie de le persuader que dans son Terrier on ne chasse pas les mutants, que tout au contraire dans le Terrier K on cherche à prendre contact avec eux, persuadés que l’avenir d’une humanité nouvelle ne peut se construire que dans la collaboration de ceux des Terriers et de ceux des Clans.
Jak refuse de la croire, il n’a pas confiance en elle et veut tenter de retourner dans son clan sans son aide.


 

… Seul dans le Terrier, …

18 - TU NE FERAS PAS CENT-le(Ou … plus facile)
*

J’allais sortir, mais je m’immobilisai. Encore une fois ce mot… Mutant.

Je desserrai à peine les mâchoires pour demander :

— Rends-moi un service avant que je te quitte. Qu’est-ce qu’un mutant ?

Elle vint vers moi. Il y avait une extraordinaire curiosité dans son regard.

— Est-ce possible ? souffla-t-elle. Voyons… Jak ! Tu sais fort bien dans quel but les Terriers ont été creusés dans le sol ?

— Non, répondis-je.

— Mais tu sais… vous savez, vous, les mutants, pourquoi la surface de la planète est devenue inhabitable pour nous alors qu’elle ne l’est pas pour vous ?

— Non, répétai-je.

Mais, cette fois, avec mollesse ! Parce que je n’avais plus aucune envie de partir ! Ces questions que je me posais depuis des années et des années, que nous nous posions tous, dont certains d’entre nous essayaient d’obtenir la réponse en se basant sur les légendes… Ces questions… Kim en connaissait-elle vraiment la réponse ?

De nouveau, elle me regarda longuement et finit par sourire.

— Tu n’as plus aucune envie de partir, affirma-t-elle. De toute façon, si tu sors seul d’ici, tu seras pris par les Gardes et tué sur place.

Elle cria à voix basse :

— Et il ne faut pas que tu meures ! Parce que tu es notre seule chance. Tu es le prototype de l’homme de l’avenir, le seul qui pourra se développer sur cette planète polluée.

Avec autorité, elle me montra le lit.

— Assieds-toi, ordonna-t-elle. …

19 - ORDONNA - T - ELLE-le(Ou … plus facile)

*

Mais je veux tout tenter pour sauver ce qui peut encore l’être.
Et j’obéis. Je m’assis et elle s’assit près de moi.

Des étés camembert – Daniel Bourrion

Des étés camembert - couverture

Des étés camembert - intérieur 1

Les éditions publie.net, au sortir du confinement, proposent à leurs abonnés et à la vente (format numérique ou version papier) une nouvelle oeuvre de Daniel Bourrion
« Des étés camembert ».

Récit autobiographique de la découverte par l’auteur du travail à la chaîne, dans un style très coulant, à l’humour parfumé, dont on peut lire un extrait ici


 

« … il allait de client en client à chercher de quoi nous occuper, nous payer, toute la petite équipe, nous n’étions pas nombreux, une ou deux maigres poignées de gars en blanc moucheté et, à tout prendre, je me disais qu’au final, tout bien considéré, je préférais être là dans mes fringues dégueulasses raides de couleurs séchées, mes fringues trouées puantes, …

01-QU’ À FAIRE -let

… ce qui fait qu’il n’était pas à prendre à la pincette quand nous passions à l’aube chercher le nécessaire pour la journée, c’était dans son garage le dépôt, du soir jusqu’au matin, l’inverse exact de nous, de moi, qui une fois rentré avec les autres entassés dans l’estafette au milieu des vapeurs de white spirit en guise d’eau de toilette, lavé à grande eau, gavé de tout ce que je trouvais de lourd à manger, biberonné à la télé, m’endormais comme un bébé, si vite et bien que je n’ai jamais su si c’était lié à la fatigue, la douceur du soir, ou les volutes des solvants me berçant et m’assommant d’un coup tellement que je ne voyais rien venir que le grand noir où je plongeais jusqu’au lever, parfois si violemment que je croyais être en train …

02 - DE TOMBER DE-let

PLANÈTE POLLUÉE – Paul BÈRA – 09

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Planète polluée - couverture[Il y a près de 50 ans, Paul Bera écrivait dans la collection fleuve noir (troisième version de la couverture N°623) un roman d’anticipation qui évoquait déjà les problèmes dans lesquels (une partie de) l’humanité se débat, en rapport avec la pollution croissante de l’environnement de la vie actuelle (plantes, animaux, dont l’homme) ]

Jak a fait la connaissance de Kim, l’a trouvée très jolie, ce qui le perturbe un peu, lui qui, comme tous ceux des Clans déteste les Masques.
Kim, ne semblant pas étonnée d’apprendre qu’il vient du même Terrier qu’elle, est très prévenante à son égard. Comme Jak n’est pas parvenu à retrouver (et pour cause !) sa chambre à l’unique hôtel du Terrier, elle lui propose de l’héberger pour une nuit.
Jak est de plus en plus déstabilisé par l’attirance qu’il éprouve pour Kim.
Il n’est pas au bout de ses surprises …


 

— C’est quelque chose d’extraordinaire, reprit-elle en tirant une nouvelle bouffée de fumée du cylindre puant.

— Quoi ? Que j’aie envie de toi ?

— Oh ! non, répondit-elle, toute tranquille. Ça, je le sais depuis que je t’ai vu.

— Alors ?

Je commençais à l’enlacer et elle ne se défendait pas. Il n’y avait que l’odeur et la fumée du cylindre dans lequel elle ne cessait d’aspirer à petites sucées nerveuses.

— Tu ne viens pas du Terrier K, dit-elle.

Je ne répondis rien, mais je cessai de la serrer contre moi.

— Tu ne viens d’aucun Terrier, reprit-elle. Tu ignores tout de l’existence dans les Terriers. Ta clé n’est pas celle d’une chambre de l’Hôtel. Ton accent n’est pas du tout celui du Terrier K. Tu n’es jamais allé dans un Hôtel sans quoi tu saurais que depuis longtemps on a supprimé la réception.

Je n’avais plus du tout envie d’elle, inutile de le préciser ! J’étais toujours assis sur le lit, mais la tête basse.

— C’est incroyable ! reprit-elle. Tu n’es pas un homme des montagnes : ils n’ont pas le teint bronzé comme toi et ne disposent d’aucun procédé de bronzage artificiel.

Doucement, elle murmura :

— Tu es un mutant, n’est-ce pas ?

Je grognai, farouche :

— Comment te répondrais-je ? Je ne sais pas ce qu’est un mutant.

Elle écarquilla les yeux. Elle m’étudiait comme moi j’avais parfois étudié les animaux qui me semblaient bizarres.

— Les gens de ce Terrier chassent ceux qui vivent avec toi, n’est-ce pas ? demanda-t-elle.

— Oui.

— Ils les tuent ?

— Oui. Après avoir paralysé leurs mouvements… mais non leurs souffrances.

Je grondai :

— Je les hais ! Je te hais ! Je vous hais tous !

Elle haussa les épaules.

— C’est faux, Jak. Tu hais ceux qui chassent les tiens, c’est-à-dire ceux de ce Terrier. Au Terrier K, nous ne chassons pas les mutants. Bien au contraire, …

15 - QU’ EST - CE QUE-le(Ou … P G)
*

— Ça t’étonne ? demandai-je avec défi.

— Non, ça ne m’étonne pas.

(…)

— As-tu vécu à la surface ? demandai-je.

— Pendant des heures, avec un masque… Je me suis chauffée au soleil et non à la chaleur immuable du Terrier. J’ai couru au hasard parmi les pierrailles et la végétation morte. Une inoubliable sensation de liberté…

— Devais-tu toi-même te procurer ta nourriture ?

— Non, certes non ! Je l’avais apportée du Terrier.

— Tu m’en reparleras, grognai-je, quand tu auras eu à traquer les animaux sauvages ou à sélectionner les algues !

Elle me sourit.

— Mais, Jak, il n’en sera plus question ! Les Terriers regorgent de nourriture !

— Pas la surface de la planète, grognai-je.

Elle se leva, saisie.

— Et voilà l’idée que nous aurions dû avoir, murmura-t-elle. L’idée qui nous aurait permis de vous apprivoiser.
Pourquoi …

17 - N’ AVONS - NOUS JAMAIS-le1

(Ou … P G)
*

Je ricanai :

— Ç’aurait été inutile, Kim. Aucun de nous n’y aurait touché : nous savons que les Masques cherchent à nous exterminer par tous les moyens.

— C’est faux !

Je haussai les épaules et, comme elle, je me levai.

— Eh bien ! Kim, fis-je, je suis heureux de t’avoir connue… Mais nous n’avons plus grand-chose à nous dire.

— Que vas-tu faire ? murmura-t-elle.

— Essayer de sortir de ce Terrier… Vivant !

PLANÈTE POLLUÉE – Paul BÈRA – 08

PLANÈTE POLLUÉE – Paul BERA – 01
PLANÈTE POLLUÉE – Paul BERA – 02
PLANÈTE POLLUÉE – Paul BERA – 03
PLANÈTE POLLUÉE – Paul BERA – 04
PLANÈTE POLLUÉE – Paul BÈRA – 05
PLANÈTE POLLUÉE – Paul BÈRA – 06
PLANÈTE POLLUÉE – Paul BÈRA – 07


Planète polluée - couverture[Il y a près de 50 ans, Paul Bera écrivait dans la collection fleuve noir (troisième version de la couverture N°623) un roman d’anticipation qui évoquait déjà les problèmes dans lesquels (une partie de) l’humanité se débat, en rapport avec la pollution croissante de l’environnement de la vie actuelle (plantes, animaux, dont l’homme) ]

Jak, le mutant qui vit à l’ air libre dans un des clans que chassent les Masques, est à présent dans un des Terriers où sont réfugiés ceux-ci depuis des lustres (Ils ne peuvent plus respirer l’air du dehors). Personne n’a découvert sa véritable nature (un mutant très particulier puisque lui (seul ?) peut respirer dans tous les milieux.)
Celui qui l’accompagne, croit qu’il appartient à un Terrier nommé K et le conduit vers quelqu’un qui en vient et qui se prénomme Kim.
Jak découvre, en marchant, le monde des Masques, certaines pensées de celui qui lui sert de guide.


 

Hors de la caverne, il y avait une ville.
Quand je dis « hors de la caverne », je veux dire hors de celle où nous avions rangé le véhicule. Car nous étions toujours sous terre. Et ne soyez pas surpris si je dis « une ville » : j’en ai déjà vu, englouties au fond du Grand Lac. Des « maisons », des « rues », bref tout ce dont on parle dans les légendes.
Nous du Clan, bien sûr, nous vivons à l’air libre. C’est beaucoup plus facile que …

14- D’ ENTASSER DES PIERRES-le(Ou P G)

*

La rue, d’abord, s’étendait à perte de vue. À plusieurs centaines de mètres, je discernais encore la lueur des tubes lumineux ! Quelques promeneurs nous croisaient sans prendre garde à nous. Ils étaient presque tous beaucoup plus âgés que nous et certains étaient même des vieillards décrépits. L’un d’eux s’aidait d’une béquille pour marcher et, de temps à autre, reprenait haleine en s’appuyant contre un mur.

Mon compagnon grommela :

— On ne devrait pas laisser vivre ça !

Et, presque sans desserrer les dents :

— Si on se débarrassait de toutes ces épaves, il y aurait assez d’oxygène et d’électricité pendant des années ! Est-ce que tu es très « calé » en histoire, Jak ?

— Non… Ce n’est pas du tout ma partie.

Par bonheur, il ne me demanda pas quelle était ma spécialité ! Il reprit, volubile :

— Eh bien ! autrefois, il y a quelques centaines d’années, quand nos ancêtres vivaient encore à la surface, des sortes de villes flottantes sillonnaient les océans. On les nommait « paquebots ». Il arrivait que ces paquebots, par accident, coulent. Dans ce cas, on sauvait d’abord les femmes et les enfants, ce qui me semble logique. Or, quand la pollution fut telle, à la surface de la planète, que les humains y mouraient par millions, quand on eut l’idée des Terriers, que fit-on ? Il s’agissait d’un naufrage, n’est-ce pas…, celui de l’humanité tout entière. Eh bien ! dans ces refuges nommés Terriers, on entassa n’importe qui, y compris des vieillards bons à rien !

Je ne répondis rien. Vous devinez sans peine que j’enregistrais mentalement, et avec quelle joie, les renseignements qu’il me fournissait sans le savoir. J’avais noté surtout que les Terriers étaient des refuges et qu’on les avait utilisés quand « la pollution » tuait les humains par millions.   …

15 - QU’ EST - CE QUE-le
(Ou … P G)

*

… comme certaines que mentionnaient les légendes.

PLANÈTE POLLUÉE – Paul BÈRA – 07

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PLANÈTE POLLUÉE – Paul BÈRA – 06


Planète polluée - couverture[Il y a près de 50 ans, Paul Bera écrivait dans la collection fleuve noir (troisième version de la couverture N°623) un roman d’anticipation qui évoquait déjà les problèmes dans lesquels (une partie de) l’humanité se débat, en rapport avec la pollution croissante de l’environnement de la vie actuelle (plantes, animaux, dont l’homme) ]

Celui dont on ne connait toujours pas le nom, est arrivé dans le terrier. Là chacun enlève son masque.
C’est la panique dans la tête de celui qui  est le premier de ceux qu’on nomme les mutants, ceux des Clans, à pénétrer dans le lieu où vivent les Masques.
Le piège semble se refermer sur lui.
D’autant que l’un de ceux qui étaient avec lui dans le véhicule lui dit …


 

— Enlève ton masque, hé ! Tu respireras beaucoup mieux !

Je fis « celui qui n’entend pas » mais ils se tournaient tous vers moi, l’air surpris. Peut-être un peu inquiets.

J’étais pris ! Si je gardais mon masque, j’éveillais leur défiance. Si je le retirais, ils constateraient que je n’étais pas leur compagnon habituel… Ma foi, de toute façon, je ne pouvais plus m’en tirer. Et ils avaient raison : sans doute respirait-on plus facilement sans masque. Et j’avais besoin de toute ma force pour les neutraliser. » ou pour tenter de le faire !

J’ôtai donc le masque et le réservoir dorsal en leur tournant le dos. Mais ça ne suffisait pas ! Ils apercevaient mon cou et, de temps à autre, mon visage.

L’un d’eux s’exclama :

— Oh ! dis donc ! Il est drôlement bronzé !

Je me tournai vers eux, prêt à bondir. Contrairement à ce que j’imaginais, ils ne manifestèrent aucune surprise en découvrant mes traits. Ils riaient.

— Terrier K, n’est-ce pas ? demanda le plus grand.

— Heu !… Oui.

Ils s’esclaffaient.


12- — MÊME EN DEUX MOTS-le

(ou … P G)

*

— Au fait, je me demande comment tu t’y es pris pour que quelqu’un te cède sa place !

Je ne savais que répondre. Aussi dis-je en ricanant, comme à une bonne blague :

— J’ai payé.

De nouveau, plusieurs d’entre eux sifflotèrent. Ils se dévisageaient.

— Ben dis donc ! reprit mon interlocuteur avec une nuance de respect. Tu dois avoir une bonne situation au Terrier K…

— Je ne me plains pas.

— On peut connaître ton nom ?

— Jak.

C’était mon vrai nom. D’abord, je regrettai de l’avoir donné, puis je me rassurai : il ne leur paraissait pas anormal. Le plus grand passa familièrement son bras sous le mien et m’entraîna.

— Viens. Tu ne connais pas Kim, je vais te présenter.
Elle est …13- PLUS FAROUCHE-le

(Ou … P G)

*

… Que pouvais-je faire ? Je le suivis.