La planète des Normes – Jan De Fast – 01

Couverture - la planète des Normes

La planète des normes est un roman de Jan De Fast écrit dans les années 70, belles années de la collection fleuve noir.

L’auteur y évoque un monde où l’esprit des humains est, tout comme le corps, entouré de soins qui lui évitent, ainsi qu’à la société, tout dérèglement.Couv-cut - la planète des Normes

Un monde proche de celui que décrit Orwell dans son roman 1984
Mais le contrôle exercé sur la population de cette planète y est bien plus invasif.
On y pratique « l’orthoneururgie »


Couverture - la planète des Normes


Le professeur Féhir, patron du service d’orthoneururgie du Centre d’Ejy-hod, leva la tête et considéra avec un sourire bienveillant l’homme en blouse vert pâle qui venait de s’encadrer dans la porte de son bureau.

— Ah ! docteur Kleeth ! Entrez, je vous prie, et asseyez-vous. Vous semblez en excellente forme !

— Je me sens tout à fait bien, monsieur. Il y a presque deux semaines que l’accident est arrivé, et j’ai eu le temps de me remettre du choc. A part quelques gelures, je n’avais du reste aucune lésion.

— Les examens ont été entièrement satisfaisants, en effet. Vous avez eu une chance exceptionnelle de sortir indemne de cette catastrophe aérienne où tous les autres passagers de l’équipage ont péri.

— Il n’y a vraiment eu aucun autre survivant que moi ? Quand j’ai repris connaissance, j’avais roulé en bas de la pente trop loin pour pouvoir remonter jusqu’à l’épave, mais j’espérais que l’équipe de sauvetage…

— Aucun, Kleeth. En pleines montagnes polaires et au milieu d’une tempête de neige, ceux qui n’avaient pas été tués sur le coup sont morts très vite de froid, votre résistance physique est vraiment extraordinaire. Il s’en est fallu de très peu, du reste, votre psycho-traceur avait cessé d’émettre pendant plusieurs heures.

— J’ai dû certainement traverser une phase de coma avancé — le stress, l’anesthésie des basses températures… Il est heureux pour moi que mon cerveau n’ait quand même pas complètement flanché et qu’on ait pu me retrouver à temps. Mais maintenant je vais très bien et j’ai hâte de me remettre au travail. Je me suis déjà quelque peu familiarisé avec le Centre pour tromper l’ennui de la convalescence que vous m’aviez imposée.

— Je sais que, comme tout médecin, vous êtes un mauvais malade et qu’au lieu de vous détendre vous avez suivi les visites dans les salles, assisté aux conférences ou hanté les bibliothèques. J’apprécie cette conscience professionnelle, d’ailleurs.

— J’aurais sûrement récupéré moins vite en gardant la chambre, monsieur. Et puis, n’oubliez pas que je viens d’un petit hôpital d’une lointaine province, j’ai beaucoup à apprendre pour être digne de travailler auprès de vous, dans la première clinique de la capitale de Hod.

— Excellent esprit qui me fait augurer favorablement de notre collaboration, docteur. Je m’y attendais du reste, ce n’est pas par hasard que les Normes vous ont désigné pour une affectation dans mon service, le dossier que j’ai devant moi confirme votre valeur. Voyons… spécialiste en neurologie… chef de clinique chirurgicale au Centre B d’Ylréa… Les urgences dont nous nous occupons ici …

01 - SONT D’ UN ORDRE-le

(Ou … plus facile)

— J’en suis certain, et j’espère bien ne pas trop vous décevoir. C’est une discipline nouvelle pour moi.

— Évidemment, puisqu’on ne la pratique qu’ici, mais ce n’est qu’une question de formation technique, les bases du diagnostic nous sont fournies par les Normes. Je vous ai convoqué maintenant pour vous mettre dans le bain ; je dois effectuer une intervention simple et vous serez mon assistant. Accompagnez-moi, il est l’heure.

Quelques instants plus tard, Kleeth pénétrait à la suite du grand patron dans la salle où celui-ci devait officier : une pièce aux murs mats dépourvus de toute ouverture à l’exception de la porte qui s’était silencieusement refermée derrière eux. A part sa familière apparence aseptique, elle n’avait rien d’un bloc opératoire conventionnel, pas de scialytique, ni d’équipement d’anesthésie et de réanimation, pas de rangées d’instruments, seulement une grande console couverte de cadrans et de manettes surmontée d’un large écran de verre opaque. A gauche, une table articulée sur laquelle le patient était déjà étendu ; inerte, plongé dans un sommeil qui semblait naturel à en juger par la calme régularité de sa respiration.

Seul détail particulier, tout le sommet de sa tête était encastré …

02 - JUSQU’ AUX SOURCILS-le(Ou … plus facile)

*

Cette mise en place avait été effectuée avant leur arrivée, personne d’autre que Féhir et Kleeth ne se trouvait maintenant dans la salle, pas même une infirmière.

— L’équipe a procédé à une narcose au premier niveau, fit le professeur, ça suffit amplement puisque, comme vous le savez, l’intervention est indolore. Voyons la fiche… Ah ! voilà! Bêta +++, gamma +, dzêta ++ , salves de pointes diphasiques en kappa, négativation parallèle des ondes de base… Voilà un tableau très classique de psychodéviation, docteur Kleeth.

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s