« Le chant du monde » – Jean Giono – page 23

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Une page presque entièrement consacrée à l’un des « personnages » principaux de ce roman : Le fleuve (ou la rivière)
D’aucuns ont vu dans « le fleuve » d’Antonio, la Durance, affluent du Rhône, et qui n’est donc « qu’une » rivière.
J’ai déjà évoqué cette question du « genre », mais j’ajouterai ici un élément de l’histoire lointaine de la Durance, à savoir qu’autrefois (l’homme n’y était alors au plus qu’un projet de la nature parmi tant d’autres) cette rivière se jetait bel et bien dans la Méditerranée sans être capturée par un autre cours d’eau.
Reste à déterminer si l’identité réelle du fleuve d’Antonio est bien cette Durance au destin tourmenté et à l’humeur capricieuse … de nos jours largement domestiquée***.

 


 

Vingt troisième page …

Giono décrit ce « compagnon » de vie d’Antonio* d’une manière qui peut dérouter le lecteur, au point qu’il ne sache plus si le pays de Rebeillard, où doivent se rendre Bouche d’or et Matelot, se trouve en amont ou en aval sur le fleuve.
Mais rassurons nous (sourire)², l’oeil pressé n’y verra rien.
____
*On peut trouver ce qualificatif excessif, notamment en rapport avec l’étymologie du mot copain. Mais, qui sait ? Peut-être Antonio jette-t-il parfois des cailloux dans les flots, comme on jette du pain aux oiseaux ?


« Depuis Antonio jusque là-haut le fleuve luisait sous le soleil et les arbres étaient de bons arbres.
Là-haut le fleuve s’aplatissait sous l’ombre. Au-delà c’était le pays Rebeillard.
Le fleuve qui sortait des gorges naissait dans un éboulis de la montagne.
C’était une haute vallée noire d’arbres noirs, d’herbe noire et de mousses pleines de pluie. Elle était creusée en forme de main, les cinq doigts apportant toute l’eau de cinq ravinements profonds dans une large paume d’argile et de roches d’où le fleuve s’élançait comme un cheval en pataugeant avec ses gros pieds pleins d’écume.
Plus bas, l’eau sautait dans de sombres escaliers de sapins vers l’appel d’une autre branche d’eau. Elle sortait d’un val qu’on appelait la joie de Marie. Puis, avec plus d’aisance il roulait sa graisse dans de belles entournures d’herbes.
Déjà, la voix de la haute montagne n’était plus au fond de l’horizon que comme la respiration d’un homme. Des arbres sensibles s’approchaient des bords des saules, des peupliers, des pommiers et des ifs entre lesquels galopaient des chevaux et des poulains presque sauvages …»
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… La cloche des troupeaux marchait dans les collines. Le fleuve entrait dans le pays Rebeillard.»

(Tout comme les animaux des troupeaux, la cloche et le fleuve sont des sujets à part entière.)


Ce « pays » pourrait bien être celui de la Haute vallée de la Clarée. Rivière dont les paysages sont bien plus proches de ceux peints par Giono dans « Le chant du monde » que ceux, plus secs, de la Durance et qui, au lieu de leur rencontre, est bien plus grosse d’eau et a bien plus voyagé que celui que l’on considère comme son confluent**.

___
** Certains ont dénoncé là une injustice ou, plus modérés ont évoqué une « anomalie géographique »

*** Jean Giono évoque cette mise au travail de la Durance dans « l’eau vive, ou comment domestiquer une rivière. »

 


 



 

 

 

 

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– Des évocations courtes des 24 premières pages du roman
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