Cette proximité avec le néant de la mort, due à sa fréquentation des femmes mariées, fascine Antonio. Au point qu’il cherche à la renouveler en défiant son ami le fleuve.
Vingtième page …
« Bouche d’or » est dans le grand corps du fleuve, où « de longues lianes d’eau » à la transparence trompeuse, peuvent saisir le nageur avec la fermeté du bois.
« Il se dit* :
« L’eau est épaisse. »
[…]
Il se dit *:
« Jusqu’au rouge. »
C’était sa limite. Quand il était à bout d’air il entendait un grondement* dans ses oreilles, puis le son devenait rouge et remplissait sa tête d’un grondement* sanglant à goût de soufre.
[…]
Il entendait dans lui :
« Rouge, rouge. »
[…]
Le sang coula dans ses yeux.
Alors, il se tourna un peu en prenant appui sur la force longue du courant ; il replia son genou droit comme pour se pencher vers le fond, il ajusta sa tête bien solide dans son cou et, en même temps qu’il lançait sa jambe droite, ….»
… il ouvrit les bras.
Il émergeait. Il respira. Il revoyait du vert. Ses bras luisaient dans l’écume de l’eau. »
*Lorsqu’on sait à quel point Giono travaille sa phrase, on ne doutera pas que la répétition d’un mot ou même d’une phrase n’est pas (qu’)une maladresse … que nombre de critiques lui ont reproché.
Note : Le passage cité a été donné comme sujet au baccalauréat (année 2012) de la série ES dans l’épreuve de français en les académies des Antilles et de la Guyanne
La présentation du texte semble indiquer que le rédacteur du sujet n’a pas vraiment lu le roman de Jean Giono.
« Antonio vit au bord d’un fleuve qu’il connaît mieux que personne. Au matin, il entre dans l’eau pour savoir s’il n’est pas trop tard dans la saison pour faire descendre des troncs d’arbres, coupés dans la montagne en amont, en les laissant charrier par le fleuve.«
A moins que cette torsion des motifs du texte ne soit due à une plume qui pensait la trame du roman trop complexe, voire dangereuse à dévoiler, pour un élève de terminale ES ?
Antonio est un pêcheur, pas un bûcheron. La raison de son défi « jusqu’au rouge », avec le fleuve, est bien autre. Il est bien dommage que le motif du texte ait été ainsi trahi.
- « Le chant du monde » – Jean Giono – page 19
- « Le chant du monde » – Jean Giono – page 18
- « Le chant du monde » – Jean Giono – page 17
- « Le chant du monde » – Jean Giono – page 16
- « Le chant du monde » – Jean Giono – page 15
- « Le chant du monde » – Jean Giono – page 14
- « Le chant du monde » – Jean Giono – page 13
- « Le chant du monde » – Jean Giono – page 12
- « Le chant du monde » – Jean Giono – page 11
- « Le chant du monde » – Jean Giono – page 10
- « Le chant du monde » – Jean Giono – page 9
- « Le chant du monde » – Jean Giono – page 8
- « Le chant du monde » – Jean Giono – page 7
- « Le chant du monde » – Jean Giono – page 6
- « Le chant du monde » – Jean Giono – page 5
- « Le chant du monde » – Jean Giono – page 4
- « Le chant du monde » – Jean Giono – page 3
- « Le chant du monde » – Jean Giono – page 2
- « Le chant du monde » – Jean Giono – page 1
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Le cahier comporte comporte
– Des évocations courtes des 24 premières pages du roman
avec extrait en clair et en jeu (et illustrations)
– Ainsi qu’une page de la fin (qui ne dévoile rien)
– Les solution en fin de cahier (parcours et citation en clair).
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