Tout ce qui est sans chair et sans émotion vraie, en prend pour son grade dans cette oeuvre truculente.
Plus que jamais, dans notre société qui court-circuite l’être, le monde réel, (et nous avec) est mis au placard.
René Daumal décrit l’intérieur de ce placard avec sa population de
– découpeur de poil de lapin en quatre : les Scients
– aplatisseurs de mots en galette fine … mais étendue : les Sophes
– extracteurs de bout de pensée à projeter sur une toile, du bronze ou même du néant : les fabricateurs d’objets inutiles.
Dialogue laborieux – 2 –
Le personnage de derrière les fagots
adresse une de ses sentences
qui ponctueront la beuverie
des 10 ou mille (?) présents
il est question de la solitude.
« Si l’âme sœur arrive, ils ne peuvent plus supporter d’être deux, et chacun commence à se frénétiser pour devenir un avec l’objet de ses tiraillements intestins. N’a pas de bon sens : un, veut être deux ; deux, veut être un. Si l’âme sœur n’arrive pas, il se scinde en deux, il se dit : bonjour mon vieux, »…
il se jette dans ses bras, il se recolle de travers et il se prend pour quelque chose, sinon pour quelqu’un.»
…
Vous n’avez pourtant qu’une chose en commun, c’est la solitude ; c’est-à-dire tout ou rien, cela dépend de vous..
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Presque une description
voire même une explication
de la création du monde
et de ce qui s’en suit.
Dialogue laborieux 2, complet (au format pdf) Dialogue Laborieux 02