Etat d’ur – ça ne suffira pas

Tout ça ne va pas vraiment passer comme dans un fauteuil

LES NOMBREUX SAVENT BIEN QUE - letcr1-exp-

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« Les journées de juin 1848 – mille cinq cents morts durant les combats, mais plusieurs
milliers d’exécutions sommaires parmi les prisonniers, l’Assemblée qui accueille la reddition de la dernière barricade au cri de «Vive la République!» – et la Semaine sanglante sont des taches de naissance qu’aucune chirurgie n’a l’art d’effacer. »

« Un gouvernement qui déclare l’état d’urgence contre des gamins de quinze ans. Un pays qui met son salut entre les mains d’une équipe de footballeurs.
Un flic dans un lit d’hôpital qui se plaint d’avoir été victime de « violences ». Un préfet qui prend un arrêté contre ceux qui se construisent des cabanes dans les arbres. Deux enfants de dix ans, à Chelles, inculpés pour l’incendie d’une ludothèque.
Cette époque excelle dans un certain grotesque de situation qui semble à chaque fois lui
échapper. Il faut dire que les médiatiques ne ménagent pas leurs efforts pour étouffer dans les registres de la plainte et de l’indignation l’éclat de rire qui devrait accueillir de pareilles nouvelles. »

(IQV 2007)

CE SERAIT – BRIGITTE CELERIER – 6 (Ce serait … la Méditerranée)

Cinquième des
Ce serait - Brigitte Celerier - couverture« échappées brèves hors d’une quotidienneté qui grimace parfois »
que propose Brigitte Celerier dans son recueil de texte et photographies.
Un peu comme un contrepoint des « Ricordi » de Christophe Grossi.

L’oeuvre est disponible aux éditions Qazaq  (de Jan Doets)  ici

  


[un peu de nostalgie …
du bleu qui déteint un peu sur l’âme  (?)]

JE SERAIS RESTÉE LÀ DANS LE BONHEUR - letcr1-exp

 

       

                         —                            

Extrait de « Ce serait »
de Brigitte Celerier

Ce serait … la Méditerranée.

Itinéraire de lecture

(à cliquer pour … débrouiller)

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En clair

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Un extrait plus long

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Proposition de lecture de « Ce serait la Méditerranée« 

 

Brigitte Celerier
chez elle,
sur « paumée« 


Merci de  signaler une erreur


Ce serait rester là les yeux dans les yeux qui s’ouvrent dans un petit cercle au milieu de la panse, ce serait leur sourire
Ce serait vouloir rêver que nous sommes face à face dans la fraîcheur de la mer, ce serait l’intelligence cachée derrière ce regard, ce serait mon sourire comme un cadeau de diplomate.
Ce serait la clarté de l’eau, son vert transparent sur le fond de sable, la douceur bleutée que prendraient les bras de l’animal.
Ce serait mon attirance et ma prudence instinctive.
Ce serait un peu plus loin les pierres brunes d’une jetée, et au dessus de tout le ciel bleu profond du mitan du jour.
Ce serait la plage, mon couffin, un livre, des tomates… mais je resterais là et si elle ne m’avait pas quittée, sans même un salut, je serais restée là, dans le bonheur d’être une petite partie de cette mer que n’aurais jamais voulu quitter.
 
La mer nôtre, qui recèle parmi ses îles celle où je suis née, la mer nôtre celle qui coulait dans les veines de mon père, qu’il a promenée, muette, sur toutes les mers, tous les océans.

VOUS VIVEZ DANS QUEL MONDE ? – CHRISTINE ZOTTELE – 4 – « Après Rimbaud tu peux mourir »

Christine Zotelle explore les zones d’ombre du monde réel; celui ou nous vivons,
bien loin de … « plus belle la vie « … des autres.


Dans quel monde vous vivez - couverture« À la question « Dans quel monde vous vivez ? » je fais différentes réponses, selon les jours, selon mon humeur, selon la météo… Différentes réponses tout aussi vraies les unes que les autres. Je crois qu’il en va ainsi pour chacun d’entre nous : nous vivons tour à tour dans plusieurs mondes. Plus ou moins vivants.

Pour ma part, le monde du collège (…) me fait vivre et me permet de rejoindre d’autres mondes.

Le monde noir, blanc et silence des pages imprimées, par exemple. Depuis longtemps, depuis l’enfance, mon refuge et mon voyage. Dans le monde de la fiction, nous vivons plus intensément, plus fort, plus libres et tout fait sens. Libre à nous d’en sortir à notre gré.

Le monde où je vis s’écrit aussi. (…).

Bref, quelle était la question ? Dans quel monde vous vivez ? Je vis dans le vaste monde. Je vis dans un monde qui ne se pose pas de questions et ça me pose question. Je vis dans un monde de certitudes et je crois que ce n’est pas mon monde préféré. Je vis dans un monde noir, blanc – et cependant haut en couleurs – et silence.« 

Christine Zottele

disponible aux éditions QazaQ (de Jan Doets)  ici


[des instants uniques
où ce qui se dit
s’écoute.] 


CERTAINS APPELLENT ÇA LA  - letcr1-exp

(grille simple
à cliquer)

CERTAINS APPELLENT ÇA LA  - letcr1

Extrait du recueil de nouvelles
« Vous vivez dans quel monde ? » de Christine Zottele 

 « Après Rimbaud tu peux mourir »

 —

Itinéraire de lecture

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En clair

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 Extrait plus long

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Lecture qui inclut ce passage


N’hésitez pas à signaler une erreur 


Tu batailles avec ce passage.  Tu as perdu le rythme et la cohérence de ton récit en imaginant cette expérience de dédoublement au seuil de la mort. Tu ne connais pas l’état du garçon. Peut–être est–il mort à l’heure actuelle, certaines informations ont fuité en ce sens. Ce n’est pas ce que tu cherches. Tu ne vois plus la scène. Ce garçon est trop jeune, trop rom, trop loin de toi et de ton univers. Un pauvre gamin battu à mort par d’autres pauvres gamins. Un misérable tué par d’autres misérables. Hey ! Père Hugo, reviens terminer le travail! Comment lui faire dire je? Tu n’arrives pas à trouver la voix.
Comme avec tes élèves. La voix qui permettrait qu’ils t’entendent. Pourtant dans tes classes, tu en as des Darius, Kevin, Stella, Stephen qui font ce qu’ils peuvent, mais le français, monsieur, c’est pas notre truc, c’est trop dur. Toutes ces règles. Et dans le foot, il n’y en a pas des règles? Comment jouer ensemble si on n’a pas les mêmes règles? Comment vivre ensemble si on n’a pas les mots? Tu leur dis. Mais non, la plupart ont capitulé déjà en 5e. Avec la poésie, z’y va, oui parfois, un miracle survient. Tu vois les yeux de certains s’ouvrir comme des oreilles. Quelque chose les touche. Simplement parce que tu as trouvé la voix. La voix et le toucher. Certains appellent ça la grâce. Toi, tu dis le toucher, car tu ne crois pas que ça vienne du haut ou de l’extérieur. Ça vient de ton corps. Ton corps fait passer Rimbaud en eux. Par les soirs bleus d’été, j’irai par les sentiers… 
C’est ça que tu cherches maintenant dans l’écriture. Impuissant. Tu as mis trop d’écrans entre toi et ce pauvre gamin. Tu as suivi l’errance possible de D. dans le quartier des poètes sur Google street view.  Avant cela, tu as reconstitué son itinéraire de Roumanie en France. Sur ton bureau, éparpillés, une cinquantaine de pages de notes sur ce sujet, d’articles de journaux. Au moment d’écrire cette scène capitale, tu bloques. Tu t’obstines à penser avec ta tête au lieu de suivre ton corps. Ton corps, là, maintenant, il te dit de lever ton cul, de te bouger, d’aller marcher, et pas dans la nature, non… C’est quoi ton sujet? Tu cherches quoi? Qu’est–ce que tu veux faire passer à tes lecteurs? D’abord, ce fait divers, en quoi ça te concerne? Pourquoi celui–ci plutôt qu’un autre? Qu’est–ce qui te gêne, toi? Tu dis que c’est l’oubli que tu ne te résignes pas à accepter. On en a parlé pendant une semaine et puis plus rien. Une nouvelle information spectaculaire a déjà pris le relais. Pourquoi ne parles–tu pas des jeunes lycéennes nigérianes enlevées par la secte Boko Haram?  Le monde joue une tragédie shakespearienne mais sans le génie de Shakespeare: les coups de théâtre se succèdent sans jamais aboutir à un dénouement. Dans une pièce que tu as vue à Avignon ces derniers jours, l’un des comédiens disaient: il faut d’abord apprendre à dire je avant de dire je t’aime. Oui c’est ça, c’est exactement ça.

Recherches N° 22,.Mai 1976 – Co-Ire

*

La question du 1 était un des thèmes les plus profonds abordés tant du côté des mathématiques que de la philosophie par l’école de Platon.*

Quel est le niveau où l’on trouve l’individualité et donc celui où commence le deux et la présence de l’Autre ?

Un élément de réponse concernant la mère et l’enfant (?)

L ENFANT SE NOURRIT À - letcr1-exp

(Les contestations sont les bien-venues)


« Il peut apparaître à l’observateur, écrit Winnicott, que l’enfant perçoit ce que la mère
offre réellement, mais ceci n’est pas l’entière vérité. L’enfant perçoit le sein seulement dans la mesure où un sein peut être créé là où il est à ce moment. Il n’y a pas d’échange entre la mère et l’enfant. Psychologiquement l’enfant se nourrit à un sein qui est une partie de lui-même et la mère allaite un enfant qui fait partie d’elle-même. En psychologie, l’idée d’un échange réciproque est basée sur l’illusion » (2). Ce texte remarquable fait apparaître deux choses : d’abord qu’entre la mère et l’enfant surgit un troisième terme, un intermédiaire ni objectif ni subjectif, ni vrai ni faux, mais signifiant (ayant .donc les caractères d’une valeur de langage) ; ensuite que le sujet n’intervient dans le signifiant que sous l’effet des images érotiques qui captent son désir, ces images captatrices étant ce que l’on nomme << objet partiel ». La participation essentielle à
l’existence de valeurs signifiantes, ne doit-elle pas nous faire souvenir que « le psychisme » selon Freud est discontinu comme le langage et peut être figuré spatialement comme l’indique l’expression « d’appareil psychique »

Une lumière intermittente

[Gurdjieff dit des choses à ce propos, lui qui considère que la plupart d’entre nous dort la plus grande partie d’une vie vouée à une existence machinale.
Certains même munis de réveil censés les sortir de ce sommeil, rêvant qu’ils l’entendent son alerte, et qu’ils s’éveillent, alors même qu’ils ne feraient qu’en éteindre la sonnerie d’un geste machinal]*

ELLE SORTAIT DE L ORDINAIRE - letcr1-exp

ELLE SORTAIT DE L ORDINAIRE - letcr1


* Tout ceci est bien sur purement fantaisiste … vous pouvez ranger les tomates.


Elle sortait de l’ordinaire, comme tout le monde, chaque jour quelques secondes, puis y retournait en toute discrétion .

LOCAL HEROS – Vincent Benoit – piste 1 – solide roche

[L’histoire d’un groupe qui a commencé au propre comme au figuré dans la Dèche, (origine de son nom) et plus particulièrement de son guitariste chanteur vedette Mark Knopfler,« L’homme tranquille du rock ’n’ roll » .
La « piste 1 » évoque les débuts, leur géographie particulière, et les rêves qui y ont éclos.]


UN RÊVE NE VIENT PAS TOUT SEUL - letcr1-exp

Extrait de « Local Heros« 

de Vincent Benoit


(Une colle pour les férus de …, l’illustration en fond
évoque un disque d’un grand groupe des années 70)

Parcours de lecture

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(cliquer pour retourner)

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L’extrait en clair
UN RÊVE NE VIENT PAS TOUT SEUL - txt0r

Un extrait plus long

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Proposition de lecture d’un extrait qui comprend ce passage :


Sultans Of Swing

https://www.youtube.com/watch?v=8Pa9x9fZBtY


N’hésitez pas à signaler une éventuelle erreur – merci d’avance


Mais nous prenons le temps de.
Il faut du temps, avec ce froid, pensez, pour s’arracher à la terre qui arrache. Les villes d’ici sont tellement bien adaptées. Et pour faire quoi ? Aller où ? Un rêve ne vient pas tout seul, il faut le porter, le choyer, le lustrer chaque jour, chaque nuit, un rêve c’est comme la faim, ça vient sûrement, mais doucement.
Les dés sont pipés depuis le début, nous dit la chanson, mais ce n’est peut-être qu’une question de temps. Quelle douleur lorsque tu réalises que ce n’est pas le moment juste ! Alors je préfère attendre.
Pas de, jamais de, précipitation. Et puis on pourrait se blesser, et ce ne serait pas le moment.


Signification – RECHERCHES N° 2 – 1967

Alors que de nos jours on confond allègrement, (au bénéfice de l’ordinateur et de sa gestion codée de mesures du réel) la donnée, l’information, le sens, …LA QUESTION » QU EST CE QUE CELA SIGNIFIE - letcr1-exp
Ce qui reviendrait par exemple à assimiler la pyramide à degré à …


La question : « Qu’est-ce que cela signifie ? » contient un piège. Car la signification n’est pas encore le concept.

Il raggio – ROSATURCA (divinazioni)

Rosaturca qui écrit de la poésie en italien
a souhaité dédier ce texte court à Francis Royo

STILETTA L UCCELLO IL DESERTO - letcr1-exp4-

Sur son site


La Calligraphie est en correspondance analogique avec « Raggio del canto »

 

L’OBJEU – Ly-Thanh-Huê, textes, Bona Mangangu, photos – 2

[Sur ce monde,
l’empreinte de l’homme
en forme,  couleur etc.]


« Échapper au ronron de leur danse. Staccato fibrille dans leur coulure fluide.OBJEU - couverture
Ils étaient des objets au sein de la forêt qui ont devisé matière, féline fourrure, chrysalide lumière, naissance au monde et mots nouveaux.

J’ai écouté.

Me suis-je faite scribe de leurs mots ?

Aimerais. »

Ly-Thanh-Huê (extrait de la présentation)

Couverture Bona Mangangu

L’oeuvre est disponible aux éditions Qazak (de Jan Doets)  ici

 


[De jour
ils reconnaîtraient les couleurs
des « choses » de l’homme
mais la nuit …]

(laissez-vous ralentir les mots)

ILS CHASSENT MAIS C EST - letcr1-exp

  —
(Sans l’image
ILS CHASSENT MAIS C EST - letcr1

 à cliquer pour l’agrandir )

 « L’objeu »
de LY-THANH-HUÊ
(Lan Lan Huê)

Extrait de   « Et tu as espéré« 

Itinéraire de lecture

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En clair

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 un extrait plus long

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Proposition de lecture



Ce blé brindille joufflu de semailles. J’ai tourné mes pas. Ils espéraient le bleu. Et leurs flaques de lumière en leur indigo si doux. Et sur les branches mortes. Sur les feuilles cassantes. A la porte de la forêt. Sont venus les animaux. C’est le soir. Ils rôdent. Ils déambulent. Ils reniflent. Et se débrouillent. Broussaille résilience. Ils ont faim. Alors ils chassent. Mais c’est de nuit. Et dans leurs estomacs, s’entassent plastic, débris, fil de fer et puis miettes de verre. Leur panse est pleine.
Alors sont arrivés des animaux extraordinaires. Des mythes de ferraille. Sculptures ambulantes de chair et de métal. Qui lèvent les yeux au ciel. Mais où donc est le ciel ? Sans nuages ni plastic ni continent. C’est une Atlantide en pleine Atlantique. Qui tourbillonne. Ivre de poissons déboussolés. Elle a tournoyé dans le courant. Sa vie de déluge. Chaude, palpable, fluctuante. Elle dérive.
Ce n’est pas un rêve, non.
Un cauchemar sûrement.
Et il va t’engloutir.
Tout cru.

Enfants soldats … – aunryz

DEPUIS COMBIEN DE TEMPS L ÉCOLE - image2

(… Soldat en formation … de la guerre économique que se livrent les nations émergées, émergentes et, comme elles le peuvent, celles qui ont la tête dans l’eau.*)

DEPUIS COMBIEN DE TEMPS L ÉCOLE - letcr1-exp2

 

DEPUIS COMBIEN DE TEMPS L ÉCOLE - letcr1

Parcours de lecture

DEPUIS COMBIEN DE TEMPS L ÉCOLE - sr

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En clair

DEPUIS COMBIEN DE TEMPS L ÉCOLE - txt0r

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* Ce réservoir de pauvreté dans lequel nos « climatiseurs » (notre économie) puise l’air frais et rejette l’air chaud  


En perspective avec cet article

« De nos jours, un homme peut appartenir aux milieux dits cultivés, d’une part sans avoir aucune conception concernant la destinée humaine, d’autre part sans savoir, par exemple, que toutes les constellations ne sont pas visibles en toutes saisons. On croit couramment qu’un petit paysan d’aujourd’hui, élève de l’école primaire, en sait plus que Pythagore, parce qu’il répète docilement que la terre tourne autour du soleil. Mais en fait il ne regarde plus les étoiles. Ce soleil dont on lui parle en classe n’a pour lui aucun rapport avec celui qu’il voit. On l’arrache à l’univers qui l’entoure, comme on arrache les petits Polynésiens à leur passé en les forçant à répéter : « Nos ancêtres les Gaulois avaient les cheveux blonds. » »

Simone Weil, L’enracinement

Retrouvé dans « La phrase du jour » de L’AUTRE QUOTIDIEN


Depuis combien de temps l’école est-elle devenue le service civil des enfants ?