L’eau est le thème de ce premier numéro de ce navire lancé depuis le Sud de la France par un groupe d’aventurier n’ayant pas les yeux mouillés.
« de l’eau » est aussi le titre du poème de Valérie Bilodeau
– quatre saison et l’eau du lac omniprésente –
où a été péché cet extrait.
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Parcours de lecture
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En clair
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Un extrait plus long du poème
De l’eau
L’été
Le gros soleil
Les baignades cinq fois par jour
Le lac n’est pas transparent
Bleu ou brun
Je mets le maque de plongée de mon frêre
Et je cherche des trésors
J’ai trouvé de la glaise et 2 piles AA
L’automne
La maison est toute petite
sous la noiceur qui n’en finit plus
Faibles lumières au loin
OK. On n’est pas au bout du monde
Vu les aurores boréales
Deux ou trois fois seulement
Fantômes verts
Qui se meuvent et qui meurent
L’hiver
Un désert blanc
Derrière la maison
Rien pour arrêter le vent
Qui crache son dernier souffle
A notre porte
Un seul mot pour décrire
Ce mélange cruel de bleu et de blanc
frette
Un frette parfois poignant
Parfois étouffant de solitude
En février on ne sait plus
Si l’été a vraiment existé
On a les lèvres sèches
Le coeur fatigué par l’effort
Qu’on croit déployer
Pour mettre le nez dehors
Même à 7 ans
Le printemps
En shorts et sandales
Sur les berges gelées
Un printemps impromptu
La surprise dans le corps
Sur la phot, mon père me prend l’épaule
Sensation oubliée
On ne se touche plus maintenant
Un mur tangible
L’enfance sur le bord du lac
Dont on ne voit pas l’autre rive
Une histoire silencieuse
Mais puissante sous les six pieds de glace