« Le chant du monde » – Jean Giono – page 7

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Pour « Le chant du monde », Jean Giono aurait écrit- avant même de dessiner le contour des humains – et en grande partie inventé* la géographie de son roman et les personnages (faune et flore) qui l’occupent.
En certaines pages, c’est une évidence.

* « On imagine aisément le plaisir d’un critique à retrouver le décor d’un livre. Or, dans tout le pays entre Gap et Nice, entre Forcalquier et Barcelonnette, entre Digne et Marseille, je n’ai rien trouvé qui puisse être le Fleuve et la Ville. » Henry Bidou

(Il existe bien aux extrêmes confins de la Drôme un hameau de Villevielle, particulièrement pittoresque, il est probable que Giono y a trouvé le nom de la ville évoquée par H.B.)


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Septième page …

Nos deux héros marchent à travers une forêt que l’on serait bien en mal de trouver, aussi bien en Drôme que dans les Alpes de haute Provence ou d’ailleurs, tant elle est riche d’essences et de senteurs variées.
Ils vont y distinguer un … « personnage ».

 


Ils marchaient sur des mousses épaisses et sur un humus gras qui craquait un peu sous le pied. Ça sentait le bois et l’eau. Des fois, une odeur de sève épaisse et sucrée passait et Antonio la sentait à sa droite, puis à sa gauche, comme si l’odeur avait fait le tour de sa tête, lentement. Alors, il touchait tout de suite devant lui le tronc d’un frêne avec ses blessures. II y avait aussi une odeur de feuille verte et des élancées d’un parfum aigu qui partaient en éclairs de quelque coin des feuillages. Ça avait l’air d’une odeur de fleur et ça scintillait comme une étoile semble s’éteindre puis lance un long rayon.
…»

 

P07- QU’ EST - CE QUE ÇA SENT-let


 

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… – Qu’est-ce que ça sent? – dit Antonio.
– C’est un saule qui s’est trompé, dit Matelot. Il sent comme au printemps. »


 

On pourrait parler ici d’anthropomorphisme au sens péjoratif du terme

mais
depuis que l’on sait que les arbres sont un peu plus proche de nous
que les pierres,
on hésitera peut-être à ne voir ici qu’un procédé poétique.

 

 


 

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Le cahier comporte comporte
– Des évocations courtes des 24 premières pages du roman
avec extrait en clair et en jeu (et illustrations)
– Ainsi qu’une page de la fin (qui ne dévoile rien)
– Les solution en fin de cahier (parcours et citation en clair).

 

 


 

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SAGESSE – Bilge Sözler – PHIL DONNY (traduction Gül Ilbay)


Slow²Reading**

LAISSONS NOS - let1

 Extrait de  « Sagesse »sagesse - couverturede Phil Donny
aux éditions A TA TURQUIE

traduction en turque Gül Ilbay*
(les poèmes sont des rubaïs)

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Parcours de lecture

LAISSONS NOS - s

En clair sur babelio

*

LAISSONS NOS - txt0

Citation plus longue
avec la traduction en turque

LAISSONS NOS - txt-turque


* Militante pour les droits de la femme, Gül Ilbay, (qui a produit une thèse de troisième cycle sur Blaise Cendrars) a publié « Récits de femme »

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SlowReading*

* SlowReading : lecture aux lèvres, qui ralentit une pensée toujours pressée et galopante
** Slow²Reading : lecture lettre à lettre conformément à la « prière des mots »


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Vivons en retrait, ma beauté, mais ne fermons pas notre porte
Laissons nos frondaisons ouvertes pour qu’entre la verdure des saules, nous puissions jeter un œil sur le monde.
Si un mystique vient à passer, nous lui offrirons une coupe de vin vermeil et lui tendrons le narghilé.
Ne fermons pas notre porte, ma beauté, si Dieu vient à passer, qu’il puisse entrer !

COLLINE – JEAN GIONO – 13

Un livret gratuit
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LE CRAPAUD QUI A FAIT - letc1



(Une lecture plus lente
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LE CRAPAUD QUI A FAIT - let1

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Extrait du roman « Colline »
de Jean Giono

parcours de lecture

LE CRAPAUD QUI A FAIT - s

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LE CRAPAUD QUI A FAIT - txt0

Un extrait plus long

LE CRAPAUD QUI A FAIT - txt1

  (Janet est à l’agonie
autour de lui
pour conjurer le sort
des histoires étranges
naissent sur les lèvres)

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« Le crapaud qui a fait sa maison dans le saule est sorti.
« Il a des mains d’homme et des yeux d’homme.
« C’est un homme qui a été puni.
« Il a fait sa maison dans le saule avec des feuilles et de la boue.
« Son ventre est plein de chenilles et c’est un homme.
« Il mange des chenilles, mais c’est un homme, n’y a qu’à regarder ses mains.
« Il les passe sur son ventre, ses petites mains, pour se tâter : C’est bien moi, c’est bien moi, qu’il se demande dans sa jugeote, et il pleure, quand il est bien sûr que c’est lui.
« Je l’ai vu pleurer. Ses yeux sont pareils à des grains de maïs et, à mesure que ses larmes coulent, il fait de la musique avec sa bouche.
« Un jour, je me suis dit : “Janet, qui sait ce qu’il a fait comme ça, pour avoir été puni, et qu’on lui ait laissé seulement ses mains et ses yeux ?”
« C’est des choses que le saule m’aurait dites si j’avais su parler comme lui. J’ai essayé. Rien à faire. Il est sourd comme un pot.
« Nous deux, avec le crapaud, ça est bien allé jusqu’à la Saint-Michel ; il venait au bord des herbes pour me regarder.
« Je lui disais : “Oh collègue. Et alors, quoi de neuf ?” Quand j’arrosais, il me suivait.
« Une fois, c’était la nuit, je l’ai entendu venir ; il se traînait dans la boue et il faisait clou, clou, avec sa bouche pour faire venir les vers.
« Ils sont venus en dansant du ventre et du dos. N’y avait un gros comme un boudin blanc tout pomponné de poils ; un autre qui semblait un mal de doigt.
« Le crapaud a mis ses pattes sur mes pieds.
« Ses petites mains froides sur mes pieds, j’aime pas ça. Il en avait pris l’habitude, le gaillard. Chaque fois que j’arrivais, j’avais beau me méfier, y posait toujours sa petite patte froide sur mes pieds nus.
« À la fin, j’en ai eu assez. Je l’ai eu juste au sortir de sa maison.
« Il cloucloutait doucement. Il tenait un ver noir et il le mangeait. Il avait du sang sur les dents ; du sang plein sa bouche et ses yeux de maïs pleuraient.
« Je me dis : “Janet, c’est pas de la nourriture de chrétien, ça, tu feras bonne œuvre…”
« Et je l’ai partagé d’un coup de bêche.
« Il fouillait la terre avec ses mains ; il mordait la terre avec ses dents rouges de sang. Il est resté là avec sa bouche pleine de terre et des larmes dans ses yeux de maïs… »