Giono jeune, a écrit un texte* que Giono sage a partiellement renié, lui reprochant précisément tout ce qui en fait sa force : la colère, la fougue, l’audace, la témérité et cette capacité de faire déborder le sens au-delà des mots.
Point de reproche, mais cela nous est double leçon.
*(Je ne peux pas oublier – Refus d’obéissance)
» Je ne peux pas oublier la guerre. Je le voudrais. Je passe des fois deux jours ou trois sans y penser et brusquement, je la revois, je la sens, je l’entends, je la subis encore. Et j’ai peur.
Ce soir est la fin d’un beau jour de juillet. La plaine sous moi est devenue toute rousse. On va couper les blés. L’air, le ciel, la terre sont immobiles et calmes.
Vingt ans ont passé. Et depuis vingt ans, malgré la vie, les douleurs et les bonheurs, je ne me suis pas lavé de la guerre.
« La France a donc encore besoin de toi, soldat, de tout ton courage, de tout ton héroïsme, peut-être de ta vie !
Tu lui donneras tout : Parce que tu te bats pour maintenir à la patrie le premier rang dans le monde civilisé«
[Pour nos soldat : GUIDE DU POILU – Charles Charton]
« Ta mère t’a donné la vie
avant de la donner à d’autres
demande lui.«
Lélio Lacaille
(dont un grand père est mort après « Verdun côté français » – il venait d’Haïti
quand l’autre a passé le reste de sa vie avec des éclats d’obus voyageant dans son corps, suite à « Verdun côté allemand. »)