PLANÈTE POLLUÉE – Paul BÈRA – 12

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Planète polluée - couverture[Il y a près de 50 ans, Paul Bera écrivait dans la collection fleuve noir (troisième version de la couverture N°623) un roman d’anticipation qui évoquait déjà les problèmes dans lesquels (une partie de) l’humanité se débat, en rapport avec la pollution croissante de l’environnement de la vie actuelle (plantes, animaux, dont l’homme) ]

Jak, le mutant, (capable de respirer l’air chargé de gaz carbonique de la surface, aussi bien que celui chargé artificiellement d’oxygène sous terre, par les Masques,) découvre peu à peu ce que les humains, ont commis par le passé pour rendre la planète inhabitable.
(Ici l’auteur décrit en 1974 ! les éléments de la catastrophe qui s’approche, de façon de plus en plus visible, de nous.)


On avait bien assez de travail devant la montée des océans !

Je la dévisageai avec surprise.

— Les océans ? dis-je, les yeux écarquillés.

— Tu ne sais pas ce que c’est ?

— Si fait. Je n’en ai jamais vu, mais les légendes en parlent beaucoup. Tu dis que leur niveau s’est élevé brusquement…

Elle soupira :

— Relativement vite, Jak. Du moins à l’échelle planétaire. En quelques dizaines d’années, les mers ont monté de plus de cinquante mètres, engloutissant les cités du littoral et beaucoup d’autres au bord de fleuves qui se transformaient en golfes. Bien entendu, les gens eurent tout le temps de s’enfuir puisque la montée des eaux fut, à l’échelle humaine, très lente. Ils durent tout de même abandonner leurs logis, leurs usines, et cela posa de très graves problèmes.

— Mais il pleuvait donc sans arrêt ?

J’avais joint les mains ! La pluie, la divine pluie qui rafraîchissait l’atmosphère et sans laquelle les sources eussent cessé de couler !… La pluie, si rare que nous nous mettions à genoux quand elle tombait !

Comment aurais-je pu comprendre, à ce moment-là, que sur notre monde enrobé d’une épaisse couche de gaz carbonique, la température s’était considérablement élevée, mais avait fini par se stabiliser, si bien qu’il n’y avait pratiquement plus de « zones de hautes ou de basses pressions », et donc très rarement du « vent » (uniquement en altitude, d’ailleurs). Certes, des nuages se formaient, mais ils stagnaient au-dessus des océans.

— La pluie n’a rien à voir dans cette catastrophe, reprenait Kim. Mais, par suite de l’épaisseur de la nappe de gaz carbonique, la chaleur propre à la Terre ne pouvait plus se dissiper dans l’espace… La température à la surface s’accrut énormément, au point de rendre la vie difficile… et, en quelques dizaines d’années, toutes les calottes glaciaires fondirent. …23 - CELA REPRÉSENTAIT-le

(Ou … plus facile) 

*

Alors, peu à peu, l’homme se découragea. Toutes les tentatives pour régénérer l’atmosphère échouèrent.
Les gens mouraient par centaines de milliers, par millions… Nos ancêtres (les tiens et les miens, j’insiste !) prirent alors une décision… discutable… mais ils n’avaient pas d’autre solution ! Ils creusèrent des Terriers avec leurs machines. Des usines y renouvellent constamment l’oxygène et distribuent l’énergie électrique. Et ils se réfugièrent dans ces Terriers.

— Tous ? demandai-je, surpris.

— Non, hélas ! Les plus influents…, les plus riches…, les mieux placés ! Et quand toutes les places furent prises, au total quelques dizaines de milliers, eh bien ! on ferma l’entrée des Terriers. On appelait ça « sauver la race humaine ».

Elle acheva à voix basse :

— Et tous les autres humains, peu à peu, périrent. Cela, Jak, laisse à beaucoup d’entre nous un goût d’amertume et de honte.

J’observai un long silence, puis :

— Je ne comprends pas. Tu prétends que tous les humains de la surface ont péri. Et moi ? Et nous, du Clan ? Ne sommes-nous pas humains ?

— Vous êtes des mutants, murmura-t-elle.

Je lui serrais le poignet et ma hargne était telle que je serrais trop fort ; aussi elle souffla :

— Tu me fais mal !

Je la lâchai.

— Kim, repris-je très vite,  …

24 - QUELLE TARE-le(Ou … plus facile)

*


Les auteurs de SF des années 70 était à la fois très pessimistes et très optimistes.

Très pessimistes parce qu’ils croyaient que
ce qui allait nous arriver
dans quelques dizaines d’années …
allait se produire
dans quelques dizaines d’années

Très optimistes parce qu’ils imaginaient souvent
qu’une mutation permettrait à une partie de l’humanité
de s’adapter à une « Planète Polluée »

Ils n’en étaient pas encore à penser que l’homme s’en sortirai en se rapprochant de la machine comme certains l’espèrent de nos jours.

transhumanisme

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Planète polluée - couverture[Il y a près de 50 ans, Paul Bera écrivait dans la collection fleuve noir (troisième version de la couverture N°623) un roman d’anticipation qui évoquait déjà les problèmes dans lesquels (une partie de) l’humanité se débat, en rapport avec la pollution croissante de l’environnement de la vie actuelle (plantes, animaux, dont l’homme) ]

La belle Kim, qui appartient au peuple des Masques et vit donc sous-terre dans des villes Terriers, montre à Jak qu’elle a découvert sa véritable identité. Elle sait qu’il est un de ceux des Clans, qui vivent dehors, et peuvent respirer dans l’air pollué. Elle n’ignore pas non plus la singularité de Jak, à savoir qu’il peut aussi, contrairement à tous les siens, respirer dans un masque et donc l’air des Terriers.
Jak évoque les atrocités des Masques qu’il connait. Kim essaie de le persuader que dans son Terrier on ne chasse pas les mutants, que tout au contraire dans le Terrier K on cherche à prendre contact avec eux, persuadés que l’avenir d’une humanité nouvelle ne peut se construire que dans la collaboration de ceux des Terriers et de ceux des Clans.
Jak refuse de la croire, il n’a pas confiance en elle et veut tenter de retourner dans son clan sans son aide.


 

… Seul dans le Terrier, …

18 - TU NE FERAS PAS CENT-le(Ou … plus facile)
*

J’allais sortir, mais je m’immobilisai. Encore une fois ce mot… Mutant.

Je desserrai à peine les mâchoires pour demander :

— Rends-moi un service avant que je te quitte. Qu’est-ce qu’un mutant ?

Elle vint vers moi. Il y avait une extraordinaire curiosité dans son regard.

— Est-ce possible ? souffla-t-elle. Voyons… Jak ! Tu sais fort bien dans quel but les Terriers ont été creusés dans le sol ?

— Non, répondis-je.

— Mais tu sais… vous savez, vous, les mutants, pourquoi la surface de la planète est devenue inhabitable pour nous alors qu’elle ne l’est pas pour vous ?

— Non, répétai-je.

Mais, cette fois, avec mollesse ! Parce que je n’avais plus aucune envie de partir ! Ces questions que je me posais depuis des années et des années, que nous nous posions tous, dont certains d’entre nous essayaient d’obtenir la réponse en se basant sur les légendes… Ces questions… Kim en connaissait-elle vraiment la réponse ?

De nouveau, elle me regarda longuement et finit par sourire.

— Tu n’as plus aucune envie de partir, affirma-t-elle. De toute façon, si tu sors seul d’ici, tu seras pris par les Gardes et tué sur place.

Elle cria à voix basse :

— Et il ne faut pas que tu meures ! Parce que tu es notre seule chance. Tu es le prototype de l’homme de l’avenir, le seul qui pourra se développer sur cette planète polluée.

Avec autorité, elle me montra le lit.

— Assieds-toi, ordonna-t-elle. …

19 - ORDONNA - T - ELLE-le(Ou … plus facile)

*

Mais je veux tout tenter pour sauver ce qui peut encore l’être.
Et j’obéis. Je m’assis et elle s’assit près de moi.

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Planète polluée - couverture[Il y a près de 50 ans, Paul Bera écrivait dans la collection fleuve noir (troisième version de la couverture N°623) un roman d’anticipation qui évoquait déjà les problèmes dans lesquels (une partie de) l’humanité se débat, en rapport avec la pollution croissante de l’environnement de la vie actuelle (plantes, animaux, dont l’homme) ]

Jak a fait la connaissance de Kim, l’a trouvée très jolie, ce qui le perturbe un peu, lui qui, comme tous ceux des Clans déteste les Masques.
Kim, ne semblant pas étonnée d’apprendre qu’il vient du même Terrier qu’elle, est très prévenante à son égard. Comme Jak n’est pas parvenu à retrouver (et pour cause !) sa chambre à l’unique hôtel du Terrier, elle lui propose de l’héberger pour une nuit.
Jak est de plus en plus déstabilisé par l’attirance qu’il éprouve pour Kim.
Il n’est pas au bout de ses surprises …


 

— C’est quelque chose d’extraordinaire, reprit-elle en tirant une nouvelle bouffée de fumée du cylindre puant.

— Quoi ? Que j’aie envie de toi ?

— Oh ! non, répondit-elle, toute tranquille. Ça, je le sais depuis que je t’ai vu.

— Alors ?

Je commençais à l’enlacer et elle ne se défendait pas. Il n’y avait que l’odeur et la fumée du cylindre dans lequel elle ne cessait d’aspirer à petites sucées nerveuses.

— Tu ne viens pas du Terrier K, dit-elle.

Je ne répondis rien, mais je cessai de la serrer contre moi.

— Tu ne viens d’aucun Terrier, reprit-elle. Tu ignores tout de l’existence dans les Terriers. Ta clé n’est pas celle d’une chambre de l’Hôtel. Ton accent n’est pas du tout celui du Terrier K. Tu n’es jamais allé dans un Hôtel sans quoi tu saurais que depuis longtemps on a supprimé la réception.

Je n’avais plus du tout envie d’elle, inutile de le préciser ! J’étais toujours assis sur le lit, mais la tête basse.

— C’est incroyable ! reprit-elle. Tu n’es pas un homme des montagnes : ils n’ont pas le teint bronzé comme toi et ne disposent d’aucun procédé de bronzage artificiel.

Doucement, elle murmura :

— Tu es un mutant, n’est-ce pas ?

Je grognai, farouche :

— Comment te répondrais-je ? Je ne sais pas ce qu’est un mutant.

Elle écarquilla les yeux. Elle m’étudiait comme moi j’avais parfois étudié les animaux qui me semblaient bizarres.

— Les gens de ce Terrier chassent ceux qui vivent avec toi, n’est-ce pas ? demanda-t-elle.

— Oui.

— Ils les tuent ?

— Oui. Après avoir paralysé leurs mouvements… mais non leurs souffrances.

Je grondai :

— Je les hais ! Je te hais ! Je vous hais tous !

Elle haussa les épaules.

— C’est faux, Jak. Tu hais ceux qui chassent les tiens, c’est-à-dire ceux de ce Terrier. Au Terrier K, nous ne chassons pas les mutants. Bien au contraire, …

15 - QU’ EST - CE QUE-le(Ou … P G)
*

— Ça t’étonne ? demandai-je avec défi.

— Non, ça ne m’étonne pas.

(…)

— As-tu vécu à la surface ? demandai-je.

— Pendant des heures, avec un masque… Je me suis chauffée au soleil et non à la chaleur immuable du Terrier. J’ai couru au hasard parmi les pierrailles et la végétation morte. Une inoubliable sensation de liberté…

— Devais-tu toi-même te procurer ta nourriture ?

— Non, certes non ! Je l’avais apportée du Terrier.

— Tu m’en reparleras, grognai-je, quand tu auras eu à traquer les animaux sauvages ou à sélectionner les algues !

Elle me sourit.

— Mais, Jak, il n’en sera plus question ! Les Terriers regorgent de nourriture !

— Pas la surface de la planète, grognai-je.

Elle se leva, saisie.

— Et voilà l’idée que nous aurions dû avoir, murmura-t-elle. L’idée qui nous aurait permis de vous apprivoiser.
Pourquoi …

17 - N’ AVONS - NOUS JAMAIS-le1

(Ou … P G)
*

Je ricanai :

— Ç’aurait été inutile, Kim. Aucun de nous n’y aurait touché : nous savons que les Masques cherchent à nous exterminer par tous les moyens.

— C’est faux !

Je haussai les épaules et, comme elle, je me levai.

— Eh bien ! Kim, fis-je, je suis heureux de t’avoir connue… Mais nous n’avons plus grand-chose à nous dire.

— Que vas-tu faire ? murmura-t-elle.

— Essayer de sortir de ce Terrier… Vivant !