[Almanach] Cécile Portier…

[Au début du voyage

quelques freins]

Vendredi 15 Juin 2012
Les éditions publie.net donnaient
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de Cécile Portier

ELLE OUVRE SA PORTIÈRE -letcr1-exp-

                               

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L’extrait complet

Ici, Cécile Portier enfonce le clou
de ces écrits virtuels
(petite racine)


Proposition de lecture :


KILOMÈTRE 3
Ce raccourci pour atteindre la rocade, on l’a pris des milliers de fois : le chemin pour l’école.
La grille, les longs bâtiments couchés, la peinture orange ternie. La fenêtre où le store est déchiré : sa classe. Tout est fermé – vacances scolaires. Tout est déserté. Mais le ralentisseur installé au travers de la route est toujours là, permanent. Gendarme couché. Systématique et aveugle, remplissant son rôle sans aucun zèle, avec une efficacité absolue. Il faut rétrograder, passer au pas.
On aurait voulu partir vite, et la lenteur s’impose, comme une évidence.
Avant de partir, on s’était imaginé la route, on avait pensé « kilomètres », « vitesse », on avait vu la ligne droite, la destination. Les choses allaient se déployer : trajet, paysage. Et puis non. On commence par ce raccourci qui est une chicane, par cette route qui enfle et devient une petite muraille, une injonction de ralentir. Passer au pas, sentir la houle que provoque cette vague dure sous les roues.
Ça donne comme un sentiment de culpabilité de passer par là sans elle. Ce trajet matinal entre la maison et l’école n’a pourtant jamais été entre nous ce qu’on appelle un « moment privilégié ». Il n’y a jamais le temps. La peur du retard, ça crispe tout. Elle, elle ne fait aucun effort, il faut lui dire cinq fois d’enfiler son manteau, la pousser dehors, lui attacher la ceinture, la presser, se presser. Et dans la voiture on met la radio, c’est l’heure des infos. Elle est derrière, petit paquet renfrogné qu’il faut livrer à l’heure, elle est derrière et on conduit, on n’y pense plus, on pense déjà aux choses à faire et qui attendent.
Et puis, chaque fois, c’est quand elle part qu’on regrette. Elle ouvre sa portière, on se penche pour réclamer un baiser, elle y consent, et puis elle sort, elle va vers sa journée. Et on reste, un peu bête. Il n’y a plus qu’à faire le constat du divorce entre nos deux vies. L’une d’enfant, qui court à cloche-pied sur le bitume de la cour d’école. L’autre d’adulte : une présence qui chaque matin, quand elle part, n’est plus à offrir à personne. Aujourd’hui elle n’est pas là, mieux vaut ne pas y penser. On se rattrapera, de toute façon. Plus tard on va se rattraper, on prendra le temps de ralentir pour elle, promis.
Mais aujourd’hui il faut aller vite, il faut s’en aller.

Par-dessus l’épaule de Blaise Pascal – Clôture – Pierrick de Chermont – 1

Par-dessus l'épaule de Blaise Pascal - imagePublié récemment aux éditions de Colevour ce recueil de poésie de Pierrick de CHERMONT peut être partiellement lu sur le site Recours au poème ici
[Reçu de mon libraire hier, je dévore depuis à pleine dents des pages où la présence de Pascal est dense et en fusion totale avec ce qui s’y dit]

[voir la chronique de Sabine Huynh dans le numéro 1148 de la (Nouvelle)  Quinzaine littéraire ]

SUR LA BRANCHE UN LORIOT - letcr1-exp

« CLÔTURE »

Parcours de lecture
SUR LA BRANCHE UN LORIOT - sr

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(Proposition de lecture)


– 86 –

Sur la branche, un loriot éclaire avec brio la journée. Je 
                   l’interroge sur la justice qui ne vient pas.
La nuit, je pleure au bar sa perte. Qu’une de ses plumes
                   tombât, la lune eût ralenti sa course et ma foi
                   s’en serait relevée.

Depuis, le vide a pris place et ronge l’illumination des
                gratte-ciel. Ma clôture est ma prison. « Rejoue ton rêve ! »
Dit le loriot à la voix flûtée. « La lumière est assez forte pour 
                l’accueillir. Sois glorieux en ta misère. Ta peine vaut
                moins que mon chant. »

VOYAGE AU BOUT DE LA NUIT – LOUIS-FERDINAND CÉLINE – 8 –

[« L’Africain » (vu par les yeux d’un personnage) de Céline.
difficile de savoir que l’on parle ici
d’un homme]



DANS LA JOURNÉE C EST - letcr1-exp2

 

——

(Sans image,
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DANS LA JOURNÉE C EST - letcr1

                                                                

Extrait du roman « Voyage au bout de la nuit  »
de Louis-Ferdinand Céline

——

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DANS LA JOURNÉE C EST - txt1

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— Y a encore le village, qu’il ajouta… Y a pas cent nègres dedans, mais ils font du bousin comme dix mille, ces tantes !… Vous m’en direz des nouvelles de ceux-là aussi ! Ah ! si vous êtes venu pour le tam-tam, vous vous êtes pas trompé de colonie !… Parce que ici, c’est tantôt parce que c’est la lune qu’ils en jouent, et puis, parce que c’est plus la lune… Et puis parce qu’on l’attend la lune… Enfin, c’est toujours pour quelque chose ! On dirait qu’ils s’entendent avec les bêtes pour vous emmerder les charognes ! À crever que je vous dis ! Moi, je les bousillerais tous d’un bon coup si j’étais pas si fatigué… Mais j’aime encore mieux me mettre du coton dans les oreilles… Avant, quand il me restait encore de la vaseline dans ma pharmacie, j’en mettais dedans, sur le coton, maintenant je mets de la graisse de banane à la place. C’est bon aussi la graisse de banane… Avec ça, ils peuvent toujours se gargariser avec le tonnerre de Dieu si ça les excite, les peaux de boudin ! Moi, je m’en fous toujours avec mon coton à la graisse ! J’entends plus rien ! Les nègres, vous vous en rendrez tout de suite compte, c’est tout crevés et tout pourris !… Dans la journée c’est accroupi, on croirait pas ça capable de se lever seulement pour aller pisser le long d’un arbre et puis aussitôt qu’il fait nuit, va te faire voir ! Ça devient tout vicieux ! tout nerfs ! tout hystérique ! Des morceaux de la nuit tournés hystériques ! Voilà ce que c’est que les nègres, moi j’vous le dis ! Enfin, des dégueulasses… Des dégénérés quoi !…

LE VILLAGE PATHÉTIQUE – ANDRÉ DHÔTEL – 15


[A l’intérieur de l’autocar
nouvellement réparé.]


 

     MALGRE LA FATIGUE D UNE JOURNEE - letcr1-exp

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Si tu est novice,
plus facile avec les liens entre les mots
– à cliquer –

MALGRE LA FATIGUE D UNE JOURNEE - letcr1-sr

Extrait du roman « Le Village pathétique »
de André Dhotel

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Malgré la fatigue d’une journée de moisson, pareille à toutes les autres, chacun paraissait bien éveillé et radieux. Du moins tous les habitants le crurent et c’était absolument faux : l’élan de certaines joies – l’oubliera-t-on à jamais ? – est limité le plus souvent par une sorte d’horizon à la fois sombre et net : azur à contre-jour tranché comme une fin inéluctable, et mêlé de mort et de clarté.

LA GRANDE BEUVERIE – RENÉ DAUMAL – 11

Ici René Daumal annonce l’évolution de l’Ecole vers des systèmes éducatifs, de plus en plus outillés, faisant de plus en plus appel au savoir standardisé des « scients » (Celui qui permet de dire à l’étape finale « Je sais tout mais je ne comprends rien« ) et à ses outils de « stockage de l’information.

Il a écrit, en prophète, à un détail près :
« Qu’est-ce qu’on recherche dans un bon tutoriel ? C’est un maître de poche : tous les avantages du maître, sans en avoir les inconvénients. »

René Daumal n’avait cependant pas prévu que, parallèlement, l’on tendrait à effacer chez le maître tout ce que l’on considère comme des « inconvénients » (c’est à dire tout ce qui ne concourt pas à l’efficacité, à court terme, du système)


« Nous avons complètement refait les vieux systèmes pédagogiques. Quatre équipes d’instructeurs s’occupent respectivement de l’éducation physique, de l’éducation artistique, de l’éducation scientifique et de l’éducation religieuse.
Les premiers ont rendu au corps sa place et ses droits…
UN QUART DE LA JOURNEE - letc1

                                                                    …et des Mémoires des grands champions, rédigés en vers mnémoniques et accompagnés de nombreuses illustrations.
Ainsi l’enfant le plus malingre, au bout de deux ans, sans fatigue et sans perte de temps, sait tout ce qui est à savoir sur la culture physique.« 

 Extrait de  « La grande beuverie »
de René Daumal

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Lecture plus lente
UN QUART DE LA JOURNEE - let1

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Nous avons complètement refait les vieux systèmes pédagogiques. Quatre équipe d’instructeurs s’occupent respectivement de l’éducation physique, de l’éducation artistique, de l’éducation scientifique et de l’éducation religieuse.
Les premiers ont rendu au corps sa place et ses droits.
Un quart de la journée de l’enfant est consacrée à l’étude des traités de gymnastiques des manuels de tous les sports et des Mémoires des grands champions, rédigés en vers mnémoniques et accompagnés de nombreuses illustrations.
Ainsi l’enfant le plus malingre, au bout de deux ans, sans fatigue et sans perte de temps, sait tout ce qui est à savoir sur la culture physique.

LE GRAND MEAULNES – ALAIN FOURNIER – 23


POUR LA PREMIERE FOIS MEAULNES-let                                                                               

Extrait du roman « Le grand Meaulnes » de Alain Fournier

Parcours de lecture

POUR LA PREMIERE FOIS MEAULNES-s

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La course avait fini trop tôt. Il était quatre heures et demie et il faisait jour encore, lorsque Meaulnes se retrouva dans sa chambre, la tête pleine des événements de son extraordinaire journée. Il s’assit devant la table, désœuvré, attendant le dîner et la fête qui devait suivre.
De nouveau soufflait le grand vent du premier soir.
On l’entendait gronder comme un torrent ou passer avec le sifflement appuyé d’une chute d’eau. Le tablier de la cheminée battait de temps à autre.
Pour la première fois, Meaulnes sentit en lui cette légère angoisse qui vous saisit à la fin des trop belles journées. Un instant il pensa à allumer du feu ; mais il essaya vainement de lever le tablier rouillé de la cheminée. Alors il se prit à ranger dans la chambre ; il accrocha ses beaux habits aux portemanteaux, disposa le long du mur les chaises bouleversées, comme s’il eût tout voulu préparer là pour un long séjour.

L’ÉCUME DES JOURS – BORIS VIAN – 02

  LES SOURIS NE FAISAIENT PAS DE BRUIT DANS LA JOURNEE ET JOUAIENT SEULEMENT DANS LE COULOIR

Extrait du roman « L’Ecume des jours »
de Boris Vian

Solution

LES SOURIS NE FAISAIENT PAS DE BRUIT DANS LA JOURNEE ET JOUAIENT SEULEMENT DANS LE COULOIR-s

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