*
*
[… ce bandit de grand chemin
qui pourtant
savait …]
*
*

(à cliquer pour obtenir le parcours de lecture)
Les lieux où
Brigitte Celerier choisit, évoque et lit, en voix, d’autres textes, d’autres auteurs : BRIGETOUN
Ses écrits, ses ciels, son Avignon et le monde qui habite autour :
PAUMÉE
Ce serait … l’hiver
Ce serait au Musée d’Orsay une rencontre amicale.
Elle serait descendue de la porte de l’Enfer, elle se serait assise, repliée, se contemplant, et comme Rodin lui aurait donné le nom de Belle heaulmière elle se chantonnerait doucement, en désolé murmure intérieur
Quand je me regarde toute nue
Et je me voy si très-changée
Pôvre, seiche, mègre, menue
Je suis presque toute enragée… parce que François Villon le mauvais garçon sait comme nulle autre prendre voix d’humble femme.
Mais en fait, non, ce ne serait pas là la belle heaulmière, la sombre pensée de bronze, mais l’hiver le marbre taillé par Victor Peter à sa ressemblance.
Passée de l’ombre de la déchéance remâchée à la plainte lumineuse de la neige, ou du squelette qui attend, s’annonce sous les baroques draperies, les lambeaux de chair distendue dans l’âge et l’absence,
ce squelette qui reste là, qui dit qu’elle fût belle, qui le demeure
et au dessus de l’ovale décharné du visage, le crâne est doucement, tendrement, arrondi
et le cou est long, et les clavicules saillantes se relient doucement aux bras fins qui se souviennent de leur tendre modelé
et sous les seins et le ventre mous, se dessinent les belles proportions d’un corps souple que l’un de ses amants disait de liane, pauvre gars devenu par sa grâce poète sans originalité, à l’impossible nul n’est tenu,
et les longues cuisses, et les tibias, les grands pieds minces se souviennent de sa marche triomphale, traversant un pré, un matin d’été, sous le regard de son ami.
Et je ne sais si elle se lamente avec la véhémence de la belle heaulmière, ou si elle se souvient en douce nostalgie.
J’aime ça :
J’aime chargement…
Articles similaires
merci !
J’aimeAimé par 1 personne
J’aime beaucoup venir et revenir sur cette série
et ce partage d’une culture et d’une sensibilité.
J’aimeJ’aime