Ici, je ne peux que répéter des paroles qui ont un sens nouveau ces derniers jours.
Alors que les mesures prises, sans aucun accompagnement, interdisent
les espaces publics, à ceux qui n’ont que cela pour vivre (ceux par exemple qui vivent à plusieurs dans une chambre d’hôtel social)
l’école, sans que rien n’ait été envisagé pour, non pas la remplacer, mais donner le sentiment que tout ne s’arrête pas du côté de « éducation que donne la nation » (Le groupe (?) qui a concocté ces obligations, n’a pas pensé à réquisitionner en partie les chaines publiques pour proposer au long de la semaine quelques substituts au vide qu’ils créaient ainsi)
les resto … du coeur par exemple, contraints pour un grand nombre, faute de suggestions de ces mêmes décideurs, de fermer leur porte.
« L’état capitaliste ne connaît pas les hommes qui cherchent ce que nous appelons le bonheur, les hommes dont le propre est d’être ce qu’ils sont, les hommes en chair et en os ; il ne connaît qu’une matière première pour produire du capital. Pour produire du capital il a, à certains moments, besoin de la guerre, comme un menuisier a besoin d’un rabot, il se sert de la guerre. L’enfant, les yeux bleus, la mère, le père, la joie, le bonheur, l’amour, la paix, l’ombre des arbres, la fraîcheur du vent, la course sautelante des eaux, il ne connaît pas.
Il ne reconnaît pas dans son état, dans ses lois, le droit de jouir des beautés du monde en liberté. Économiquement, il ne peut pas le reconnaître. Il n’a de lois que pour le sang et pour l’or. Dans l’état capitaliste, ceux qui jouissent ne jouissent que de sang et d’or. Ce qu’il fait dire par ses lois, ses professeurs, ses poètes accrédités, c’est qu’il y a le devoir de se sacrifier. Il faut que moi, toi et les autres, nous nous sacrifiions. A qui ? L’état capitaliste nous cache gentiment le chemin de l’abattoir : vous vous sacrifiez à la patrie (on n’ose déjà plus guère le dire) mais enfin, à votre prochain, à vos enfants, aux générations futures. Et ainsi de suite, de génération en génération. Qui donc mange les fruits de ce sacrifice à la fin ? …
(passage déjà cité)
Oui l’état capitaliste ne connait pas les hommes, ou plutôt, les hommes qui dirigent cette entreprise ignorent tout de ceux auxquels ils adressent leurs ordres de « mobilisation (présentée comme) fraternelle ».
Jean Giono jeune (puisque vers le tard il regrettera ces propos) indique l’action à mener.
« Voilà un être organisé qui fonctionne. Il s’appelle état capitaliste comme il s’appellerait chien, chat ou chenille bifide. Il est là, étalé sur ma table, ventre ouvert. Je vois fonctionner son organisme.
Dans cet être organisé, si j’enlève la guerre, …

comme si je sectionnais le 27e centre moteur de la chenille, cette perle toute mouvante d’arcs-en-ciel et indispensable à sa vie. »
F S
« Si des cas d’insubordination ont parsemé les quatre années de guerre, il existe de mai à juin 1917 une crise de discipline globale dans l’armée française. Ces mutineries, dont l’origine s’explique entre autres par les conditions de vie plus que pénibles des soldats, sont représentées par une multitude de pratiques allant de la désertion aux mutilations volontaires. Toutefois, quelle que soit la forme que prennent ces actes d’insubordination, qu’ils soient individuels ou collectifs, ils manifestent tous un refus de faire la guerre. Dans l’armée française, ce sont des dizaines de milliers d’hommes issus d’une centaine d’unités différentes qui refusent de se battre. Cependant, il est extrêmement difficile de mesurer plus précisément le nombre de mutins tant le phénomène de désobéissance est rendu complexe par la variété de son expression. L’indiscipline ne touche pas seulement l’armée française. Toutes les armées ont dû faire face à des cas de désobéissance, certaines les réprimant plus violemment que d’autres. »
Source : https://buclermont.hypotheses.org/2743
JBLEDUC