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Extrait du roman « Colline »
de Jean Giono
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parcours de lecture
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En clair (sur babelio)
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Un extrait plus long
(Les éléments vont se faire complice
de tout ce que le vieux Janet
retient en lui de détestation et regrets mêlés.)
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C’est un soir malade. Le vent s’est élevé du Rhône. Un orage doit boucher le défilé de Mondragon.
Tout le jour, le fleuve du vent s’est rué dans les cuvettes de la Drôme. Monté jusqu’aux châtaigneraies, il a fait les cent coups du diable dans les grandes branches ; il s’est enflé peu à peu, jusqu’a déborder les montagnes et, sitôt le bord sauté, pomponné de pelotes de feuilles, il a dévalé sur nous.
Maintenant il siffle autour des Bastides dans les flûtes de pierre que les torrents ont creusées.
Les bois dansent. Des lambeaux d’orage passent ; une courte foudre gronde et luit. L’air sent le soufre, le gravier et la glace. Une lumière d’eau teint la vitre où le lierre désemparé cogne de son lourd bras de feuille.