« … C’est ainsi qu’à notre époque la science se met au service de l’art pour rendre les maisons inhabitables. Celle-ci durera au moins six mois.»
Les paradis artificiels – 11 –
Paradoxe apparent,
René Daumal débusque la proximité de sens des mots
qui pourraient sembler antithétiques
confort et inutilisable.
Apparent si on se limite
comme les bilans comptables à « destinations de »
au court terme
et que l’on cloisonne la vie
à la manière des cahiers des charges fonctionnels
des fabricateurs d’objets « apparemment » utiles.
« …Ces Fabricateurs sont d’une ingéniosité incroyable. Tout leur sert à fabriquer. J’en ai même vus qui parvenaient à rendre inutilisables les choses les plus utiles et cela s’appelle dans leur langue le triomphe de l’art. »…
« Un de leurs maîtres venait d’achever la construction d’une maison parfaitement inhabitable … »
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« … et voyant mon émerveillement il condescendit à m’expliquer : …»
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Car la description de René Daumal est loin de ne concerner qu’une certaine forme d’Art (« comptant pour rien » )
Si on peut lire, dans un tweet de @franceculture, à propos d’une oeuvre majeure de Ray Bradbury
» Dans le monde imaginé par l’écrivain, les livres sont interdits car ils détournent les esprits de la pensée unique, engagent les personnes qui les lisent à réfléchir, à s’interroger, à mettre le monde en équation. »
c’est qu’il y a bien une terrible invasion de l’équation et du monde du problème dans celui de la vie. Qui loin d’être une série de problème à résoudre, ou de principes à mettre en équation,
a tout comme la conscience
Quelque chose du murmure d’un ruisseau
une synthèse improbable
voir même statistiquement impossible
et pourtant
qui existe.
Les paradis artificiels 11, complet (au format pdf) Les Paradis artificiels 11